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05‐09‐16
Introduction
Etats névrotiques et anxieux
Professeur Olivier COTTENCIN
Université Lille 2 ‐ Faculté de Médecine
CHRU de Lille ‐ Service d’Addictologie
Personnalité
• Contrairement à d'autres champs de la médecine, en Psychiatrie le symptôme est une tentative de guérison de l’angoisse et non le signe obligatoire d'un défaut ou d'une anormalité. • En fait selon Freud, la personnalité se structure autour de ce noyau de l'angoisse et ainsi le pathologique comme le non pathologique s’organisent autour de trois grands champs : névrose ‐ psychose ‐ perversion Personnalité
PULSION = REALITE
PULSION  REALITE
ANGOISSE
NEVROSE
PERVERSION
PSYCHOSE
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05‐09‐16
Personnalité
Historique et Théories
•
•
•
•
•
PULSION  REALITE
William CULLEN … 1769
Philippe PINEL
Jean‐Martin CHARCOT et Pierre JANET
Sigmund FREUD : théorie psychanalytique
Pavlov, Skinner, Bandura : théories cognitivo‐
comportementales
• Théories biologiques des troubles anxieux
ANGOISSE
NEVROSE
PERVERSION
PSYCHOSE
Névrose d ’Angoisse
• État anxieux chronique
• Attaque d ’angoisse = attaque de panique
Les névroses sont des troubles durables d’expression physique ou psychique, n’ayant pas de cause organique lésionnelle, étant reconnus par le sujet comme pathologiques et n’affectant pas • Dg  : affections organiques aiguës
• Traitement : Anxiolytiques / Antidépresseurs
et Psychothérapie
sévèrement le sens de soi et de la réalité
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05‐09‐16
Névrose Phobique
Névrose Obsessionnelle
• Crainte angoissante spécifique déclenchée par un objet et disparaissant en dehors de cette situation
• Idées intrusives persistant malgré efforts
• 3 types : – Agoraphobie
– Phobies simples = phobies spécifiques
– Phobies sociales
• Évitement et Réassurance
• Traitement : – Anxiolytiques et Antidépresseurs et Psychothérapie
Névrose Hystérique
• Expression de conflits inconscients non résolus par des symptômes corporels et/ou psychiques
• Clinique
– Crises d’hystérie
– Accidents psychiques
– Accidents physiques
– Personnalité hystérique
• Traitement : – Psychothérapie – Antidépresseurs / Anxiolytiques selon les circonstances
• 3 types
– obsessions phobiques
– obsessions idéatives
– phobies d ’impulsions
• Rites conjuratoires et compulsions
• Traitement : – Anxiolytiques et Antidépresseurs et Psychothérapie
États situationnels et réactionnels d’expression névrotique
• Névrose TRAUMATIQUE
– syndrome de répétition
– syndrome d'évitement ‐ émoussement
– syndrome d'hyperéveil • États situationnels
– manifestations névrotiques transitoires survenant dans la vie courante (dispute, échec, conflit, retraite, maladie ou succès, naissance, etc.)
3
05‐09‐16
Actualisation du concept des névroses
• Classifications internationales
– DSM IV ‐ DSM V
– ICD 10 et suivants …
• Névrose ou Troubles Anxieux ?
– Concepts athéoriques
– Concepts dynamiques
Correspondances Troubles Névrotiques et Troubles Anxieux
Troubles névrotiques
Classification DSM V
Névrose d’Angoisse
Trouble d’anxiété généralisée
Névrose Phobique
Agoraphobie, Phobie spécifique et Trouble d’Anxiété Sociale
Névrose Obsessionnelle
Trouble Obsessionnel Compulsif
Névrose Hystérique
(Conversion)
Trouble de Conversion
Névrose Hystérique
(Dissociation)
Trouble de Dépersonnalisation ‐
Déréalisation
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05-09-16
Les Psychoses
Psychoses Dissociatives et Non Dissociatives
Non Dissociatives
Interprétative : Paranoïa
Professeur Olivier COTTENCIN
Université Lille 2 - Faculté de Médecine
CHRU de Lille - Service d’Addictologie
Hallucinatoire : PHC
Les Schizophrénies
Imaginative : Paraphrénie
Psychoses dissociatives
Psychoses dissociatives
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
Les schizophrénies
Dissociatives
Les schizophrénies
Tout délire, doit être caractérisé
de la façon suivante :
Ancienneté
Thèmes
Mécanismes
Structure
Adhésion
Réaction affective
Personnalité prémorbide
Autres
1
05-09-16
Psychoses dissociatives
Les schizophrénies
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
Tout délire, doit être caractérisé
de la façon suivante :
Ancienneté
Thèmes
Mécanismes
Structure : systématisé ou non
Adhésion
Réaction affective
Personnalité prémorbide
Autres
Ainsi le délire dans la schizophrénie est dit paranoïde :
• Chronique
• Thématiques pauvres
• Mécanismes peu nombreux
• Structure : non systématisé (incompréhensible)
• Patient adhère à son délire
• Discordance entre affect et thème du délire (non congruence)
• Prodromes (schizoïdie, schizotypie)
• Pas d'autres signes (tble de l'humeur ou tble somatique)
Psychoses dissociatives
Les schizophrénies
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
La dissociation peut être
intellectuelle, affective et comportementale
Dissociation intellectuelle (fonctions supérieures)
Trouble des fonctions élémentaires
distractivité / remaniement mnésique
Troubles du cours de la pensée
altération du débit idéique (barrage, fading, idée parasite, latence)
altération & relâchement des associations (diffluence, flou pensée)
Troubles du langage
altérations phoniques (timbre de la voix, matériel phonique)
altérations sémantiques, syntaxiques (néologismes, paralogismes)
détournement fonctionnel du langage (logolâtrie, schizophasie)
Psychoses dissociatives
Les schizophrénies
Définition (Bleuler)
La dissociation est la rupture des processus
unissant le psychisme d'un individu.
En d'autres termes il n'y a plus d'harmonie
entre l'affect, la pensée et le comportement
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
En France Chaslin parlait de discordance un
ensemble de symptômes qui se traduit par
l'association
d'une ambivalence,
d'une bizarrerie,
d'une impression d'impénétrabilité
et d'un certain degré de détachement du réel.
Psychoses dissociatives
Les schizophrénies
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
Par ex la dissociation
peut se manifester par
l'existence de sentiments,
de pensées ou d'actions
incohérentes et
contradictoires exprimées
au même moment
(ambivalence)
Cliniquement la dissociation peut être
intellectuelle, affective et comportementale
Dissociation intellectuelle (fonctions supérieures)
Distorsion globale du système logique
•
•
•
•
•
•
•
Pensée déréelle, illogique, absurde
Diffluence
Pensée concrète, répétitive, imaginaire, incohérente
Pensée magique
Abstractionnisme
Symbolisme
Rationalisme morbide
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Psychoses dissociatives
Les schizophrénies
Cliniquement la dissociation peut être
intellectuelle, affective et comportementale
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
Dissociation affective
Dissociation comportementale
Altération de la vie affective de base
athymhormie
négativisme
réactions émotionnelles brutales
Régression instinctivo-affective
Bizarreries du comportement
Maniérisme …
Psychoses non dissociatives
Psychoses dissociatives
Les schizophrénies
• Délire
• Dissociation
• Repli autistique
Risque d'évolution vers syndrome déficitaire
• Émoussement affectif
• Anergie
• Avolition
• Anhédonie
• Ralentissement psychomoteur
Psychoses non dissociatives
• Délire chronique (plus de 6 mois)
• Pas d’argument pour une psychose dissociative :
• pas de syndrome dissociatif (cohérence
affect et délire)
• pas d’évolution déficitaire
• Pas de trouble organique ou thymique à l’origine
du tableau
• Âge svt > 35 ans
Distinction des types de psychoses non
dissociatives selon le mécanisme délirant
(le processus de construction du délire)
•
•
•
Mécanisme interprétatif :
 délires paranoïaques
Mécanisme hallucinatoire :
 psychose hallucinatoire chronique
Mécanisme imaginatif :
 délire paraphrénique
Se traduit par un repli social et une passivité
Avec :
• Apathie
• Apragmatisme
• Aboulie
• Vide Mental
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Syndrome Catatonique
Négativisme psychomoteur
Catalepsie
Inertie psychomotrice
Hyperkinésie
Délires passionnels
• affectif, sthénique,
développement en secteur autour
d’une idée prévalente.
• interprétations délirantes
circonscrites et secondaires
Délires d’interprétation
• interprétations primaires,
s’enrichissent en un réseau diffus.
• interprétations prédominantes,
idée directrice secondaire
Délires sensitifs
• personnalité sensitive, délire en
secteur
• symptomatologie passive,
hyposthénique et dépressive
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Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Délires passionnels
• affectif, sthénique,
développement en secteur autour
d’une idée prévalente.
• interprétations délirantes
circonscrites et secondaires
Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Délires d’interprétation
Délire de revendication
• interprétations primaires,
Quérulent processif, Inventeur méconnu, Idéaliste passionné,
s’enrichissent en un réseau diffus.
Filiation, Sinistrose, Hypocondriaque persécuteur • interprétations prédominantes,
Délires d’interprétation
• interprétations primaires,
s’enrichissent en un réseau diffus.
• interprétations prédominantes,
idée directrice secondaire
idée directrice secondaire
Délire érotomaniaque
Espoir (attente, lettres, cadeaux), Dépit, Rancune (injures,
menaces,
Délires sensitifs
agression)
• personnalité sensitive, délire en
Délires sensitifs
• personnalité sensitive, délire en
secteur
• symptomatologie passive,
hyposthénique et dépressive
secteur
Délire de jalousie
• symptomatologie passive,
Le doute nourrit la jalousie
hyposthénique et dépressive
Justifiée ou non, il y a inadéquation de la réaction jalouse :
• Enquête, filature, mise en cause de l’entourage, recherche de
preuves
• Et projection de ses propres fantasmes sur le tiers du même sexe
Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Délire d'interprétation
de Sérieux et Capgras
Délire centripète, Délire d’idées,
Commence par la centralité puis rationalisation
• Persécution
Préjudice ou malveillance vis à vis santé, de ses
biens ou de sa vie
• Mégalomanie
(souvent secondaire à la persécution)
Filiation, rôle politique, mission
• Idées de références
Délires passionnels
• affectif, sthénique,
développement en secteur autour
d’une idée prévalente.
• interprétations délirantes
circonscrites et secondaires
Délires d’interprétation
• interprétations primaires,
s’enrichissent en un réseau diffus.
• interprétations prédominantes,
idée directrice secondaire
Délires sensitifs
• personnalité sensitive, délire en
secteur
• symptomatologie passive,
hyposthénique et dépressive
Délires passionnels
• affectif, sthénique,
développement en secteur autour
d’une idée prévalente.
• interprétations délirantes
circonscrites et secondaires
Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Délires passionnels
• affectif, sthénique,
développement en secteur autour
d’une idée prévalente.
• interprétations délirantes
circonscrites et secondaires
Délires d’interprétation
• interprétations primaires,
s’enrichissent en un réseau diffus.
• interprétations prédominantes,
idée directrice secondaire
Délires sensitifs
• personnalité sensitive, délire en
secteur
• symptomatologie passive,
hyposthénique et dépressive
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Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Délire de relation des sensitifs
Idées de persécution
Hostilité, brimades, allusions péjoratives
familiales ou professionnelles
Idées de références
"on parle de moi",
"on se moque de moi",
on rit de mes maladresses"
Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
A la phase d'état on observe l'association :
Délires passionnels
• affectif, sthénique,
développement en secteur autour
d’une idée prévalente.
• interprétations délirantes
circonscrites et secondaires
Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Délires d’interprétation
• interprétations primaires,
s’enrichissent en un réseau diffus.
• interprétations prédominantes,
idée directrice secondaire
Psychose chronique non dissociative au
mécanisme hallucinatoire
• de début brutal
avec délire aigu hallucinatoire et
automatisme mental à thème
d’influence
• ou de début insidieux
avec perplexité anxieuse,
automatisme mental, puis
acceptation de l’étrangeté et
révélation tardive
Délires sensitifs
• personnalité sensitive, délire en
secteur
• symptomatologie passive,
hyposthénique et dépressive
Psychose chronique non dissociative au
mécanisme hallucinatoire
• de début brutal
avec délire aigu hallucinatoire et
automatisme mental à thème
d’influence
• ou de début insidieux
avec perplexité anxieuse,
automatisme mental, puis
acceptation de l’étrangeté et
révélation tardive
Automatisme mental
• écho ou anticipation de sa pensée, sa lecture ou son écriture
• impression de vol, de devinement de la pensée
• commentaire et énonciation de ses actes
Syndrome délirant
• persécution, influence
• hallucination sous toutes ses formes ++
• mal systématisé
• conviction délirante totale
• dialogue, défense, plaintes, suicide en réponse aux voix (congruence)
• participation affective passivité ou dépression
Psychoses non dissociatives
• Psychose Paranoïaque
• Psychose Hallucinatoire Chronique
• Paraphrénie
Psychose chronique non dissociative
• Mécanismes délirant imaginatif
(c'est l'imagination qui déborde)
• Thématique fantastique
(monde magique, fantastique, enchanteur ou cosmique …)
• Coexistence du monde fantastique et du monde réel
(intégration socio professionnelle conservée ou intégration du
délire dans la créativité ou personnage considéré original)
• Délire non systématique et incohérent
• Pas d'évolution déficitaire avec intégrité de la pensée logique
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Les Psychoses
Non Dissociatives
Interprétative : Paranoïa
Hallucinatoire : PHC
Dissociatives
Les Schizophrénies
Imaginative : Paraphrénie
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Introduction
• Pour la psychanalyse : le symptôme est une tentative de guérison de
l’angoisse parce que toute personnalité se structure autour de ce noyau
• Ainsi le pathologique et le non pathologique s’organisent autour de trois
grands champs : névrose - psychose - perversion
PERSONNALITÉS PATHOLOGIQUES
Professeur Olivier COTTENCIN
Service d’Addictologie
CHRU de LILLE
PULSION ≠ REALITE
NEVROSE
ANGOISSE
PSYCHOSE
PERVERSION
Les personnalités pathologiques
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Personnalité compulsive
Personnalité antisociale
Personnalité dépendante
Personnalité névrotique
Personnalité passive-agressive
Personnalité sensitive
Personnalité limite ou borderline
Parlez de moi, en bien ou en mal, mais … parlez de moi !
Marthe Hanau (la Banquière)
• Personnalité compulsive
– Tendance à la rumination mentale, vérification et à la ritualisation de
certaines activités
• Personnalité antisociale
– Déviance sociale se caractérisant par instabilité, impulsivité,
inadaptation avec passage à l'acte.
– SPA fréquentes => crises d'agitation, gestes suicidaires, actes illégaux
de délinquance (vagabondage, vol, prostitution, trafic de drogue, etc.)
• Personnalité névrotique
– personnalités suivantes : obsessionnelle (anankastique), hystérique,
dépendante, d'évitement
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Les personnalités pathologiques
• Personnalité dépendante
– Incapacité à prendre les décisions
– Besoin d'être rassuré et conseillé
– Être toujours d'accord avec les autres même si on n’est pas d’accord
– Laisser prendre par quelqu'un d'autre, les décisions de la vie
– Adopter des comportements pour se faire aimer des autres
– Difficulté à organiser son avenir
– Ne pas supporter la solitude
– Se sentir impuissant dans une relation avec un être aimé ou proche
– Faire preuve de catastrophisme avec crainte d'être abandonné
– Ne pas supporter d'être critiqué
Les personnalités pathologiques
• Personnalité passive-agressive
– appelée aussi personnalité orale
– se caractérise par résistance aux demandes qui sont adressées au
patient (domaine professionnel et relations sociales)
– perte de temps, inefficacité, oublis à répétition, entêtement …
• Personnalité sensitive (sorte de psychasthène paranoïaque)
– Psychasthène : insatisfaction globale, scrupules, doutes, indécision,
tendance à l'introspection
– Paranoïaque : orgueil démesuré, susceptibilité, méfiance
– Eléments de dépression, asthénie et hypocondrie
– Hyperesthésie des contacts sociaux, émotivité exagérée, sentiment
d'échec social
Les personnalités pathologiques
Personnalité borderline ou état limite
Personnalité borderline ou état limite
• Borderline = frontière, limite …
• Terme choisi car inclassable dans la nosographie psychiatrique et
psychanalytique opposant névrose - psychose - perversion ou encore
schizophrénie - hystérie - psychopathie
• Clinique variable :
– polysymptomatologie (psychique et somatique)
– ou hyperadaptée
• Diagnostic descriptif difficile
– sauf en diagnostic transférentiel ou contre-transférentiel
– Intérêt de l’approche analytique pour sa compréhension
• Intérêt de l’institution pour le soin
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Personnalité borderline ou état limite
• Que regroupe ce terme ?
(3 hypothèses)
– Forme mineure de psychose (surtout de schizophrénie ; Henry Ey)
– Forme de passage entre névrose et psychose (Claude, Green)
• Retrouvé à l’adolescence (moments délirants ou dissociatifs
régressifs)
• Retrouvé lors d’une décompensation d’un obsessionnel en un
délire chronique ou d’un hystérique avec mts délire aigu
– Entité nosologique indépendante (Kernberg)
• Stabilité relative de cet état ou éclatement possible vers d’autres
aménagements (névrotiques, psychotiques, pervers) (Bergeret)
• Stabilité dans l’instabilité
Personnalité borderline ou état limite
1. Angoisse, instabilité
• Angoisse constante :
– sentiment de vide,
– désinvestissement global lié à la perte du sens donné à la vie
• Angoisse d’abandon
– ni névrotique (castration), ni psychotique (morcellement et repli)
– angoisse de perte d’objet qui apparaît dès que le sujet imagine que
son objet va lui faire défaut (objet anaclitique : par étayage).
• Crainte permanente de l’abandon (abandonnisme)
– même si les comportements du patient mènent directement à cet
abandon
• La lutte contre cette angoisse se manifeste par :
– des moments d’hypomanie ou d’euphorie
– une instabilité : recherche permanente de l’autre ou des autres
Personnalité borderline ou état limite
Personnalité borderline ou état limite
1. Angoisse, instabilité
• Forte prévalence des troubles entre 18 et 35 ans
– !! avant risque confusion avec adolescence (moment adaptatif)
• Nouvelle chronicité en psychiatrie ?
– 1/3 des admissions en psychiatrie
sous différents motifs et différents symptômes
– 40 à 60% de l’ensemble des troubles de la personnalité
• Bowlby décrit 5 compétences au nourrisson pour s’attacher à sa mère :
– la capacité de succion (téter)
– la capacité de s'accrocher
– la capacité de pleurer
– la capacité de sourire
– la capacité de suivre du regard
• Plus fréquent chez la femme
– Sex ratio : 2 à 3 femmes / 1 homme
– Différent de la psychopathie (homme > femme)
– Biais (?) : expression féminine plus importante, autres modes
d’organisation de l’état limite masculin (narcissique) ?
• La dépression anaclitique est une détresse chez l'enfant qui a déjà connu
un lien d'attachement (entre 6 et 12 mois) et qui, lorsqu'il est séparé de sa
mère, connait une dépression qui suit des étapes de type "Bowlby effect".
• Cette dépression est différente de l'hospitalisme (dégradation de l'état du
nourrisson lorsqu'il ne reçoit pas du tout de contact humain)
3
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Personnalité borderline ou état limite
1. Angoisse, instabilité
• L'adjectif anaclitique qualifie une chose ayant un rapport avec une
inclinaison en arrière, un dépôt (au sens "action de déposer") ou encore
avec un repli sur soi-même.
– Terme introduit en psychanalyse par René Spitz dans le sens de
« s’appuyer sur » pour décrire un type de relation d'objet : pour vivre
l'enfant a besoin de s'appuyer - au sens strict et métaphorique - sur sa
mère.
– Il est aussi joint au mot dépression pour décrire la souffrance
d'enfants séparés précocement de leur mère jusqu’à la dépression
anaclitique
– Chez les états limites: ils se reposent sur l'objet de leur amour, dans
une relation de dépendance toutefois teintée d'ambivalence amour haine (Germaine Guex & Jean Bergeret)
Personnalité borderline ou état limite
2. Dépression
• Le danger immédiat contre lequel l’état limite lutte, c’est avant tout la
dépression
• Particularités cliniques
– labilité de l’humeur (normale, expansive, dépressive ou anxieuse)
– absence de remords, d’auto-accusation, de culpabilité
– sentiments d’abandon, de solitude, d’impuissance entrecoupées de
mouvements d’espérance, de rage, ou de colère contre l’objet perdu
– désorganisation des capacités d’adaptation du patient à la réalité tant
extérieure (retrait total, refus de tout contact) qu’intérieure (moment
de dépersonnalisation)
– insatisfaction, rejet de tout ce qui pourrait être source de plaisir
Personnalité borderline ou état limite
3. Symptômes névrotiques
TPSV avec fluctuations, alternance
• Symptômes Phobiques
et polymorphisme (caractéristique)
– Phobie Sociale , d’espace, multiple => inhibition
massivepas
dul’angoisse
contact +/mais ne canalise
tonalité persécutive reflet d’une mauvaise assurance névrotique,
d’une absence de limites
• Symptômes Obsessionnels
– Justifications rationnelles des symptômes
– Absence de lutte anxieuse, souplesse psychique inhabituelle
– Besoin d’estime et non de punition
• Symptômes Hystériques
– Fréquence des manifestations psychiques (état crépusculaires, fugue
amnésique)
– Labilité, histrionisme, multiplicité des symptômes
• Décompensation Psychosomatique
Personnalité borderline ou état limite
4. Troubles du comportement
• Contraste entre hyperadaptabilité & instabilité professionnelle &
désadaptation sociale
• Registre d’impulsivité, d’agressivité et d’instabilité
• Critique a posteriori ses actes, absence de bienfait pour lui-même ou pour
son entourage (différent psychopathe) … mais recommencera
• Conduite autodestructrice (pour soi) ou clivage (pour les autres)
• Les troubles fréquents peuvent être :
– abus d’alcool, toxicomanie, boulimie
– vol, bagarres, fugues
– crises clastiques, tentative de suicide
– conduite sexuelle polymorphe, vie sentimentale chaotique, variabilité
des partenaires (présentation crue, provocation sans séduction)
4
05-09-16
Personnalité borderline ou état limite
5. Troubles du cours de la pensée
• Au cours des épisodes de crise de l’état limite on peut constater l’existence
de troubles psychotiques (moins florides que les BDA) avec
– des idées de préjudice
– des idées de référence
– une pensée magique
– des éléments dissociatifs a minima
– La réponse au traitement est souvent spectaculaire (le cadre
hospitalier semble y être pour beaucoup)
Personnalité borderline ou état limite
• Evolution et complication des personnalités limites
Evolution fluctuante
– Varie au gré des frustrations actuelles
(sentimentales, sociales et professionnelles)
– Séparations
• menaces de séparation de l’objet anaclitique
• décès & ruptures sentimentales
• mariage ou séparation d’un fils chéri
• blessures narcissiques par ennuis financiers, mise à la retraite
(décompensation de la sénescence)
Personnalité borderline ou état limite
• Evolution et complication des personnalités limites
semble bercé par ses événements de vie
– dépression, tentative de suicide
– conduites antisociales
– crise d’angoisse aiguë, épisode de dépersonnalisation
– décompensation névrotique, psychosomatique
– aménagement pervers
– décompensation psychotique aiguë parfois à rechute
• différent des BDA par rareté des hallucinations, pauvreté de la
structure du délire, thématique délirante souvent persécutrice,
importance du sentiment d’irréalité et dépersonnalisation, critique
partielle de l’épisode délirant, extrême labilité de ces états, avec
réponse « trop rapide » sous neuroleptiques
Personnalité borderline ou état limite
mécanismes de défense privilégiés
• Clivage
– Loi du tout ou rien
• Idéalisation
– Relation où l'autre possède tous les mérites
• Identification projective
– Expulsion sur l'extérieur des mauvaises images de soi
• Déni
– Refus d'admettre la réalité
• Omnipotence ou Dévalorisation
– Conséquence de l'idéalisation ou l'identification projective
• Mise en acte
– Évite expression souffrance et permet un certain soulagement
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Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles,
de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée
… avec au moins 5 critères parmi les suivants :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés (intolérance
à la solitude)
Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées
par des positions extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation
Perturbation de l’identité (instabilité de l’image ou de la notion de soi)
Impulsivité (dépenses, sexualité, toxicomanie, automobile, boulimie)
Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires ou
d’automutilations
Instabilité affective marquée par réactivité marquée de l’humeur
Sentiments chroniques de vide
Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère
Survenue transitoire dans une situation de stress d’une idéation
persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères
Les difficultés de la prise en charge :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Patients peu demandeurs de soins structurés
Demandes urgentes, exigeantes et insatiables
Déclenchent le plus souvent le rejet (ou l’attachement) … excessif
Relation centrée sur la quête affective
Le problème de la distance thérapeutique :
Trop proche = intrusion / Trop loin = abandon
Comportements de mise en échec … auto et hétéro destructeurs
Suscitent clivage et conflits au sein des équipes
Troubles initiés ou majorés par la prise en charge
Patients mal identifiés au début de la prise en charge
(dépression, TS, TCA, BDA, Alcool, Toxiques, etc.)
L’institution psychiatrique mal préparée pour ce type de trouble
(organisée autour du patient psychotique)
La régression du patient et le contre-transfert du soignant
La prise en charge et ses difficultés
• La régression est la répétition traumatique d’un vécu infantile au cours de
laquelle le patient va utiliser des mécanismes de défense primitifs
– Car les personnalités limites sont des personnalités traumatiques
(atcd de maltraitance, de carences graves ou d’abus sexuels)
– La relation d’objet vécue avec les objets parentaux est reproduite
constamment tant dans le milieu familial que social, mais aussi dans le
milieu hospitalier en situation de soins
• Le contre-transfert est une réponse inconsciente du soignant à ce scénario
traumatique qui va entrainer des réponses affectives, comportementales
voire des passages à l’acte (qu’on pourra appeler alors des contre
attitudes)
6
05-09-16
Identification du patient limite
• Repérage précoce des ces patients pour instaurer rapidement des LIMITES
– Circonstances du soins
• Souvent en crise (contexte rupture et passages à l’acte)
– Anamnèse
• Biographie houleuse et parcours thérapeutique chaotique
– Mode relationnel avec les soignants
• Sédation quasi miraculeuse des troubles après la crise
• Soumission passive puis attaque progressive du cadre (E=> Ado)
• Impressions variées et contrastées des soignants
• Puis plus tard :
– Attaques et transgressions continuelles
– Passages à l’acte auto et hétéroagressifs
– Retrait hostile, mise en échec, coupure du lien
Implications thérapeutiques
• Identification précoce du patient (cf supra)
• Stabilité de l’équipe => stabilité du patient
– Cohérence, Constance, Crédibilité
– Eviter les passages à l’acte, le rejet ou l’engloutissement du patient
– Analyser le contre-transfert et les contre-attitudes … constamment et
à chaque occasion
• Stabilité du patient : outil = contrat thérapeutique
– Ni punitif, ni sadique ; succinct, clair, sans ambigüité : limites
argumentées, nécessitées par les soins et appliquées avec empathie)
– Objectifs thérapeutiques modestes
– Réponse graduée aux transgressions
– Envisager la sortie prématurée du patient si nécessaire
Implications thérapeutiques
Implications thérapeutiques
Le patient maintient un certain contrôle sur les trouble
Eviter les attitudes de sauvetage héroïques
Patient premier responsable de ses actes et de sa vie (TS)
Ne pas soigner sous la peur et la pression ( acte médico légal)
HDT et HO pfs utile
• Alliance thérapeutique (but recherché, mais pas gratification ou séduction)
• Observer la distance optimale par rapport au patient
• Tolérer un certain niveau de régression … pas de maitrise totale
• Pharmacothérapie
• Pas de traitement médicamenteux spécifique
– Sédation de l’angoisse (attention au risque de dépendance)
• Ponctuel les benzodiazépines …
• Régulier avec des médicaments réputés non addictogènes
– Dépression
• Antidépresseurs
– Symptômes psychotiques
• Antipsychotiques
– Au long cours (parfois après quelques temps d’évolution)
• Thymorégulateurs (+ Antidépresseurs) (+ Antipsychotiques)
• Antipsychotiques à effet de thymorégulation
•
•
•
•
• Faire progresser le patient dans les 4 phases de l’hospitalisation
– Phase post- admission : courte avec relative sédation
– Phase centrale de régression : longue, la plus cruciale
– Phase d’accalmie progressive : d’alliance thérapeutique
– Phase de sortie de crise : négocier l’angoisse de séparation
7
05-09-16
Pour conclure
• A une patiente :
– Il y a un proverbe qui dit:
« mieux vaut être seul que mal accompagné »,
j’ai l’impression que pour vous c’est le contraire :
« mieux vaut être mal accompagnée que seule »
– La patiente : « oui c’est exactement cela !! »
• A un patient à propos de sa femme
– J’ai lu votre cours sur les états limites … c’est exactement cela !!
Trop près = intrusion
Trop loin = abandon
8
05-09-16
Quelques chiffres …
Rappel
Troubles de l'humeur
Prévalence :
Nombre de cas survenant
dans une population
déterminée, sans
distinction entre les cas
nouveaux et les anciens à
un moment précis ou au
cours d'une période donnée
Incidence:
Nombre de nouveaux cas
dans une population
déterminée et durant un
laps de temps donné.
Professeur Olivier COTTENCIN
Université Lille 2 - Faculté de Médecine
CHRU de Lille - Service d’Addictologie
Quelques chiffres …
Rappel
Prévalence :
Nombre de cas survenant
dans une population
déterminée, sans
distinction entre les cas
nouveaux et les anciens à
un moment précis ou au
cours d'une période donnée
Incidence:
Nombre de nouveaux cas
dans une population
déterminée et durant un
laps de temps donné.
La dépression est la plus fréquente des affections
psychiatriques :
Prévalence vie entière : 15% (16,6% R-NCS)
Prévalence sur 1 an : 5%
Incidence : 15,3 à 22 % des patients vus en méd générale
Trouble dépressif appartient au trouble unipolaire ou
bipolaire (1%)
Dépression = récurrence +++
75% de rechute sur vie entière
Quelques chiffres …
Rappel
Prévalence :
Nombre de cas survenant
dans une population
déterminée, sans
distinction entre les cas
nouveaux et les anciens à
un moment précis ou au
cours d'une période donnée
Incidence:
Nombre de nouveaux cas
dans une population
déterminée et durant un
laps de temps donné.
La dépression est la plus fréquente des affections
psychiatriques :
Prévalence vie entière : 15% (16,6% R-NCS)
Prévalence sur 1 an : 5%
Incidence : 15,3 à 22 % des patients vus en méd générale
Trouble dépressif appartient au trouble unipolaire ou
bipolaire (1%)
Dépression
récurrence +++
Maladie
encore=sous-diagnostiquée
• 30
75%
à 50
de %
rechute
ne sontsur
pas
viediagnostiquées
entière
• (présentation algique, symptômes
somatiques trompeurs,
symptomatologie fonctionnelle)
Fait partie des pathologies qui
engendreraient la plus forte DALY (lost
disability-adjusted life-years).
1
05-09-16
Particularités
Particularités
Sex-ratio
2 femmes pour 1 homme
Expression plus lisible chez la femme (?)
Variabilité hormonale (?)
Sex-ratio
2 femmes pour 1 homme
Expression plus lisible chez la femme (?)
Variabilité hormonale (?)
Influence de l ’âge : 2 pics
18-44 : 4.8% femme et 1.9% homme
45-64 : 4% femme et 2.3% homme
>65 : 2.3% femme et 1% homme
Adolescents : 2 femmes pour 1 homme
Particularités
Statut marital
Mariage : classique facteur de protection
mais célibataires jamais mariés ont une prévalence plus
basse (- d'interférence et - de conflits conjugaux)
2 femmes pour 1 homme
et prévalence
dépressive augmente dans les couples
Expression plus lisible chez la femme
(?)
séparés ou divorcés et veufs(ves)
Variabilité hormonale (?)
Sex-ratio
La meilleure longévité des femmes expliquerait une
prévalence féminine plus élevée (?)
Influence de l ’âge : 2 pics
18-44 : 4.8% femme et 1.9% homme
45-64 : 4% femme et 2.3% homme
>65 : 2.3% femme et 1% homme
Adolescents : 2 femmes pour 1 homme
Particularités
Statut marital
Mariage : classique facteur de protection
mais célibataires jamais mariés ont une prévalence plus
basse (- d'interférence et - de conflits conjugaux)
2 femmes pour 1 homme
et prévalence
dépressive augmente dans les couples
Expression plus lisible chez la femme
(?)
séparés ou divorcés et veufs(ves)
Variabilité hormonale (?)
Sex-ratio
La meilleure longévité des femmes expliquerait une
prévalence féminine plus élevée (?)
Statut socio-économique
Relation dépression et NSE controversée
NSE faible favorise la pérennisation des troubles (par défaut de
Influence de l ’âge : 2 pics
traitement), mais pas leur survenue
(USA) :
18-44 : 4.8% femme etÉtude
1.9% ECA
homme
Prévalence
45-64 : 4% femme et 2.3%
hommedépression UP 3 fois supérieure chez les chômeurs
ou homme
en aide sociale que chez ceux qui travaillent ou sont
>65 : 2.3% femme et 1%
autonomes
Adolescents : 2 femmes
pour 1 homme
Pas d’influence du NSE chez les BP
2
05-09-16
Particularités
Troubles de l'humeur
Statut marital
Mariage : classique facteur de protection
mais célibataires jamais mariés ont une prévalence plus
basse (- d'interférence et - de conflits conjugaux)
2 femmes pour 1 homme
: impact augmente dans les couples
etDépression
prévalence
dépressive
Expression plus lisible chez la femme
(?)
séparés ou divorcés et veufs(ves)
Variabilité hormonale (?)
Sex-ratio
• Risque dépressif = 25% vie entière
La meilleure longévité des femmes expliquerait une
• 3 millions de personnes
par an concernées
prévalence féminine plus élevée (?)
socio-économique
• 2 fois plusStatut
de femmes
que d’hommes
• Risque suicidaire du déprimé X 30
Relation dépression et NSE controversée
• Prévalence annuelle du suicide chez les déprimés = 1%
NSE faible favorise la pérennisation des troubles (par défaut de
consulte
les leur
services
médicaux 3 fois plus que
Influence• dePatient
l ’âge : 2déprimé
pics
traitement),
mais pas
survenue
les autres
Unipolaires
Bipolaires
Dépression récurrente
Bipolaire de type 1
Dépression saisonnière
Bipolaire de type 3
Dépression récurrente brève
Bipolaire de type 2
Cycles rapides
(USA) :
18-44 : 4.8% femme etÉtude
1.9% ECA
homme
Prévalence
45-64 : 4% femme et 2.3%
hommedépression UP 3 fois supérieure chez les chômeurs
ou homme
en aide sociale que chez ceux qui travaillent ou sont
>65 : 2.3% femme et 1%
autonomes
Adolescents : 2 femmes
pour 1 homme
Pas d’influence du NSE chez les BP
Trouble Unipolaire
Troubles de l'humeur
intensité des
symptômes
Épisode, Rechute, Récidive
Traitement
Aigu
Épisode
Consolidation
Entretien
Guérison
Rechute
Récidive
Bipolaire de type 1
Dépression saisonnière
Bipolaire de type 3
Il n'y a pas d'UP maniaque
seuil
temps
Bipolaires
Dépression récurrente
Dépression récurrente brève
Prévention
Rémission
6 mois (à 2 ans)
Unipolaires
Bipolaire de type 2
Cycles rapides
Récurrence : génie propre de la maladie …
50% après 1er épisode,
70% après 2ème épisode,
90% après 3ème épisode.
in F.Vorspan & Ph.Fossati (2003)
3
05-09-16
Troubles de l'humeur
Unipolaires
Trouble Bipolaire
Bipolaires
Dépression récurrente
Bipolaire de type 1
Dépression saisonnière
Bipolaire de type 3
Dépression récurrente brève
Bipolaire de type 2
intensité des
symptômes
Manie
Manie
Intervalle libre
Cycles rapides
Dépression
Unipolaires
D-M-I
Trouble Bipolaire
Bipolaires
Dépression récurrente
Bipolaire de type 1
Dépression saisonnière
Bipolaire de type 3
Dépression récurrente brève
temps
Dépression
M-D-I
Troubles de l'humeur
Seuil manie/hypomanie
Intervalle libre
Bipolaire de type 2
intensité des
symptômes
M
I
Cycles rapides
Maladie cyclique et récurrente
Traitement
Régulateurs de l'humeur
PAS D'ANTIDEPRESSEURS
Traitement à vie dès le 1er ép. maniaque
Traitement à vie dès le 2ème ép. mélancolique
D
Lithium
Seuil manie/hypomanie
m
I
D
Dépakote
I
D
vie entière
ECT + Dépakote
4
05-09-16
Clinique de la dépression
• La triade dépressive
Clinique et Étiologie de la Dépression
Il n’y a pas de dépression autre qu’endogène
– Tristesse pathologique de l'humeur (jusqu'au délire d'incurabilité)
Idéation Suicidaire & Anxiété (angoisse)
– Ralentissement psychomoteur & perte de l'élan vital
– Syndrome somatique
• Sommeil, Appétit, Sexualité
• Asthénie, Céphalées, Constipation, Polyalgies diffuses,
Aménorrhée, … (… =>Température, TA)
La dépression est endogène
Cadre étiologique
• La dépression réactionnelle n’existe pas !
– Sinon à quoi servirait l’antidépresseur ?
– Souvent confondue avec les dépressions névrotiques, mineures,
contextuelles
– Pas de relation de cause à effet entre les événements de vie et la
dépression. Il n’y a que des facteurs déclenchants (heureux ou
malheureux), des « catalyseurs ».
• Dépression primaire
• Tristesse n’est pas dépression
– Dépression = tristesse pathologique
• Dépression secondaire
– À un trouble psychiatrique
• névrotique ou psychotique
– À un trouble somatique
• Neurologique (SEP, Parkinson, Démence) Endocrinologique
(Thyroïde, Diabète, Addison) Maladie de Système (PR, Lupus,
Crohn) Cancers (pancréas, autres)
– Iatrogénique
• NLP, Corticoïdes, -bloqueurs, INH, pilule OP, etc.
– Toxique
• Alcool, Amphétamines, Cocaïne
5
05-09-16
La dépression au féminin
La dépression au féminin
•
•
•
•
•
•
•
•
Trouble dysphorique prémenstruel
Dépression et cancer
Dépression et grossesse
Dépression prénatale
Post-partum blues
Dépression du post-partum
Psychose puerpérale
Dépression deuil périnatal
Périnatalité
X 20 le risque
psychopathologique
Quelques chiffres
• 25% des dépressions seraient correctement traitées (soit 1 à 2,5% des
dépressions totales)
Quelques règles du « bien prescrire »
• 75% sont mal traités ou non traitées (parce que non reconnues)
• Correctement traitée par ATD à dose efficace associé à une
psychothérapie
=> efficacité à 70%
• Sans traitement un EDM peut durer de 3 à 5 ans
6
05-09-16
Premier contact (1ère CS°)
Premier contact (2ème CS°)
• Il (ou elle) pleure …
• Mieux
– Surveillance et évaluation
• Rechercher triade, résolution de crise, etc.
• Orienter : ambulatoire ou hospitalisation
• Attention, un mélancolique peut s’améliorer sous BZD
– Tristesse ou Angoisse ou les 2 ???
• Pas de dg en urgence => pas d’antidépresseur en urgence
• L’urgence est à l’action = protection [par famille, par l’hôpital
(HL, HDT, HO), par les sédatifs]
1er
– Anxiolytiques en
lieu à forte doses (BZD)
• À revoir dans les jours qui suivent
• Évaluer la clinique : mieux , moins bien, pareil
• Moins Bien ou Pareil
– Mesurer la nécessité d’hospitalisation
– Antidépresseurs
• IRS nouvelle génération de préférence
• Beaucoup moins d’effets secondaires
• À maintenir longtemps (1 à 2 ans)
– Psychothérapie indispensable
Deuxième épisode = récidive
Rechute dépressive
• En aigu
– Même attitude que pour un premier épisode
• Rechute sous traitement (rare)
– Impose d’abord un doublement des doses
– Impose un changement de traitement en cas d’inefficacité après 4
semaines
• Et si confirmation d’un deuxième épisode
– Choix de l’ATD en fonction de son efficacité lors de l’épisode
précédent
– Durée de prescription augmentée
– Psychothérapie indispensable
• Rechute par arrêt inopiné du traitement
– Reprendre l’alliance thérapeutique
– Mesurer le rapport bénéfice-risque
– Associer à nouveau des BZD
7
05-09-16
Dépression résistante
Électroconvulsivothérapie
• Cadre nosologique difficile
• Une histoire italienne
– Beaucoup de dépressions névrotiques, de troubles de personnalité
mal diagnostiqués (ou le contraire)
– Traitement proposé par les ATD ancienne génération (en particulier
tricycliques)
– Électroconvulsivothérapie
– Régulateurs de l’humeur
– Ceux qui convulsent guérissent (Kraepelin et autres)
– Ugo Cerletti : Abattoirs de Rome
– 8 à 12 séances sous AG
• À 2 ou 3 séances par semaine : guérison en 3 à 4 semaines (ATD
efficace au bout de 4 à 6 semaines)
– Indications : dépression mélancolique, catatonie (SZ, D, médicale)
Trouble Bipolaire
Trouble Bipolaire
• Premier épisode maniaque
• Récidive maniaque
– Le problème de la compliance
– Travailler l’alliance thérapeutique
– Choisir le régulateur le mieux supporté
– Souvent hospitalisé (et svt sous contrainte)
– D’abord sédation
• préférence pour les BZD (NLP très mal adaptés)
• à doses importantes
– Choisir le régulateur de l’humeur
• Lithium (BP I, II, III) Carbamazepine (Cycles Rapides)
• Mais tenir compte de la compliance et des effets secondaires
(Dépamide, Dépakote …). Traitement à vie.
• Manie résistante … ou échappante …
– Antipsychotique
• Clozapine, Risperidone … Olanzapine
8
05-09-16
Mélancolie
• Bipolaire ou Unipolaire
– Electroconvulsivothérapie (cf. supra)
• Unipolaire
– Relais avec antidépresseur comme régulateur
• Bipolaire
– Relais avec régulateur de l’humeur
• Lithium, Carbamazépine, Dépamide, Dépakote
• Autres …
Place de la psychothérapie
Psychothérapie indispensable
Psychothérapie seule < ATD seuls < ATD + Psychothérapie
Quelle psychothérapie ?
Psychothérapie indispensable
• Pendant l’épisode
– Soutien psychothérapeutique, Psychothérapie de soutien,
Psychothérapie éducationnelle, “Counseling”
• Au moment de l’épisode : conseils et éducation
• Après l’épisode
– Psychothérapie selon les écoles (Psychanalyse, Restructuration
cognitive, Thérapies brèves, Thérapies familiales)
– La dépression est une maladie
• La tristesse pathologique et les idées de suicide
• Le ralentissement physique et psychique
• L’anxiété, l’irritabilité, le sommeil, l’appétit, etc.
– Les modalités du traitement et du suivi médical
• Un antidépresseur pour deux ans, une psychothérapie pour
maintenant et après
• Le critère de guérison = mieux qu’avant (comme avant => risque
de récidive)
9
05-09-16
Psychothérapie indispensable
Psychothérapie indispensable
• Au moment de l’épisode : conseils et éducation
• Au moment de l’épisode : conseils et éducation
– Qu'est ce qu'un antidépresseur ?
• Ni un tranquillisant ni un somnifère
• Délai d’action de 3 à 6 semaines
• Moins de douleur morale et moins d’angoisse
• Rapport bénéfice – risque : effets secondaires apparaissent tôt,
téléphoner au médecin
• « Moins on en prend, meilleur c’est » est FAUX
• Lire l’expérience des autres peut être positif
– Ce qu'il faut éviter de faire
• Tenir sa place coûte que coûte
• Justifier ses problèmes et ses difficultés au travail par autre chose
que la dépression mais ne pas tout justifier par la dépression
• Prendre des décisions engageant l’avenir
• Prendre de l’alcool pour tenir le coup
• Arrêter le médicament sans avis médical (effets secondaires)
• Arrêter le traitement plus tôt que prévu sous prétexte d’une
amélioration
• Reprendre le travail sans en avoir parlé à son médecin
Psychothérapie indispensable
Psychothérapie indispensable
• Pour l’entourage : du bon sens avant tout
• Pour l’entourage : du bon sens avant tout
– Comprendre que la dépression est une maladie
– Informer sur le traitement et sa surveillance
– Affection et compréhension
• Être présent sans excès de sollicitude
• Reconnaître sa propre souffrance
• Maladie guérissable
– Éviter les faux remèdes
• (alcool, vitamines, utiliser le médicament d’un autre)
• Éviter de précipiter des décisions qui engagent l’avenir
• Tu devrais te changer les idées
• Prends sur toi
• Il faut y mettre du tien
• Objectivement, il n'y a pas de quoi se
ronger les sangs
• C'est une question de volonté
• Secoue-toi … Fais un effort
• Aide-toi, le ciel t'aidera
• Tu t'écoutes trop
• Cesse de ne penser qu'à toi
• Ça ira mieux demain
• Ton bilan de santé est normal, tu n'as
rien
• Il y a des coups de pied aux fesses qui se
perdent
• Pourtant, tu as tout pour être heureux
10
05-09-16
Conclusions
• Pas d’ATD seuls +++
Quelques Conclusions
Risque accru de syndrome sérotoninergique
Effets secondaires accentués
Mauvaise compliance
Levée d’inhibition anxieuse au moment du début d’efficacité de
l’ATD
– Politique des firmes pharmaceutiques
–
–
–
–
Conclusions
Syndrome sérotoninergique
• Benzodiazépines indispensables +++
• Forme mineure
– Ne soignent pas la dépression, mais empêchent le passage à l’acte
suicidaire, diminuent le Syndrome sérotoninergique
– Dépendance physique rare, psychique fréquente (savoir les arrêter)
– Ressentis comme stimulant intellectuel chez les déprimés soignés
– Antalgique psychique
– nausées, une agitation, un comportement agressif, des paresthésies
– Évolution favorable en qq h après arrêt ISRS
– Peut passer inaperçue si dg pas évoqué
11
05-09-16
Syndrome sérotoninergique
Syndrome sérotoninergique
• Forme majeure
(manifestations psychiques, motrices et végétatives )
• Critères diagnostiques de Sternbach (1991)
– Agitation, confusion, hypomanie
– Tremblements, myoclonies
– Hypertonie diffuse avec hyperréflexie ostéotendineuse, puis rigidité
musculaire avec ses conséquences (difficulté respiratoire, trismus
gênant l'intubation, rhabdomyolyse...)
– Mydriase (parfois aréactive), sueurs profuses, hyperthermie, frissons
– Augmentation de la pression artérielle, tachycardie, tachypnée
– Survenue de 3 symptômes parmi les suivants lors d'une mise en route
ou de l'augmentation posologique d'un traitement sérotoninergique :
• troubles du comportement (confusion ou hypomanie), agitation,
myoclonies, hyperréflexie, hypersudation, frissons, tremblements
diarrhée, incoordination, fièvre
– Élimination d'une autre étiologie en particulier infectieuse ou
métabolique
– Pas de traitement neuroleptique mis en route ou majoré avant
l'apparition des symptômes
Syndrome sérotoninergique
Syndrome sérotoninergique
• Diagnostic différentiel
• Physiopathologie
– Syndrome malin des neuroleptiques
– Intoxication aiguë par les IMAO non sélectifs ou la strychnine
– Traitement antidépresseur => augmente le taux des monoamines
(dopamine, sérotonine, noradrénaline) au niveau de la transmission
synaptique
C'est ce que réalisent :
• Les IMAO en inhibant le catabolisme de ces amines
• Les imipraminiques qui inhibent la recapture post synaptique de la
dopamine, sérotonine et noradrénaline
• Les inhibiteurs spécifiques de la recapture de sérotonine (ISRS)
paroxétine, fluoxétine...
12
05-09-16
Syndrome sérotoninergique
Syndrome sérotoninergique
• Physiopathologie (suite)
• Traitement
– Cas bénins
• Prévention par la prescription de benzodiazépines en début de
traitement
– L'excès de sérotonine peut apparaître :
• Qq. h à qq j après le début du traitement
• Quand un IMAO-A (toloxatone, moclobémide) est administré avec
un ISRS ou relais après intervalle trop court (Contre-indication)
• Lors d'une intoxication aiguë
• Qq. h après ingestion simultanée d'un imipraminique ou IMAO-A
et d'un ISRS
– Cas sévères
• Ventilation assistée après intubation avec sédation (midazolam)
• Voire … curarisation si les benzodiazépines sont inefficaces pour
traiter l'hypertonie
• Habituellement, bonne évolution en 1 à 2 jours avec un traitement
symptomatique précoce et bien conduit.
• Des décès ont été rapportés
Conclusions
Arrêt de Travail ?
• Benzodiazépines indispensables +++
• Le travail c’est la santé ?
– Ne soignent pas la dépression, mais empêchent le passage à l’acte
suicidaire, diminuent le Syndrome sérotoninergique
– Dépendance physique rare, psychique fréquente (savoir les arrêter)
– Ressentis comme stimulant intellectuel chez les déprimés soignés
– Antalgique psychique !!
• À décider avec le patient et au cas par cas
– Arrêt de travail si
• Harcèlement professionnel, travail destructeur, personnalité
victime de son « devoir » …
– Pas d’arrêt de travail si
• Travail protecteur, ressourçant, hiérarchie compréhensive, etc.
13
05-09-16
Perspectives
Particularités
• Développer les « primary cares » de la dépression par les médecins
généralistes
–
–
–
–
Réticence des patients
Délai d’attente
Diminution du nombre de psychiatres
Traiter vite et fort pour mieux adapter par la suite …
• Diminution de la souffrance
• Impact médico-économique
Quelques chiffres …
Rappel
Prévalence :
Nombre de cas survenant
dans une population
déterminée, sans
distinction entre les cas
nouveaux et les anciens à
un moment précis ou au
cours d'une période donnée
Incidence:
Nombre de nouveaux cas
dans une population
déterminée et durant un
laps de temps donné.
Statut marital
Mariage : classique facteur de protection
mais célibataires jamais mariés ont une prévalence plus
basse (- d'interférence et - de conflits conjugaux)
2 femmes pour 1 homme
et prévalence
dépressive augmente dans les couples
Expression plus lisible chez la femme
(?)
séparés ou divorcés et veufs(ves)
Variabilité hormonale (?)
Sex-ratio
: impactdes femmes expliquerait une
La Dépression
meilleure longévité
prévalence féminine plus élevée (?)
• Risque
dépressif
= 25% vie entière
Statut
socio-économique
• 3 millions de personnes par an concernées
• 2 foisRelation
plus de femmes
queetd’hommes
dépression
NSE controversée
• Risque
suicidaire
du déprimé
X 30
NSE
faible favorise
la pérennisation
des troubles (par défaut de
Influence de l •’âge
: 2 pics
Prévalence
annuelle
dupas
suicide
chez les déprimés = 1%
traitement),
mais
leur survenue
• Patient déprimé consulte les services médicaux 3 fois plus
Étude
ECA
(USA) :
18-44 : 4.8% femme
1.9%
homme
queetles
autres
Prévalence
45-64 : 4% femme et 2.3%
hommedépression UP 3 fois supérieure chez les chômeurs
ou homme
en aide sociale que chez ceux qui travaillent ou sont
>65 : 2.3% femme et 1%
autonomes
Adolescents : 2 femmes
pour 1 homme
Pas d’influence du NSE chez les BP
La dépression est la plus fréquente des affections
psychiatriques :
Prévalence vie entière : 15% (16,6% R-NCS)
Prévalence sur 1 an : 5%
Incidence : 15,3 à 22 % des patients vus en méd générale
Trouble dépressif appartient au trouble unipolaire ou
bipolaire (1%)
Dépression
récurrence +++
Maladie
encore=sous-diagnostiquée
• 30
75%
à 50
de %
rechute
ne sontsur
pas
viediagnostiquées
entière
• (présentation algique, symptômes
somatiques trompeurs,
symptomatologie fonctionnelle)
Fait partie des pathologies qui
engendreraient la plus forte DALY (lost
disability-adjusted life-years).
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