57è CONGRÈS ANNUEL DE l’ASSOCIATION CANADIENNE DES RESSOURCES HYDRIQUES
Eau et changement climatique: comprendre pour mieux s’adapter
16-18 Juin, 2004, Montréal, Qc, Canada
Lam et al., Mise à jour des courbes d’intensité durée fréquence des pluies de courte durée du climat récent au Québec. 4
Mise à jour des courbes IDF
Des résultats préliminaires à la station de Dorval sont présentés à la Figure 2 pour les durées de 15, 30
minutes, 1, 6 12 et 24 heures. Pour cette station, la série de données utilisée couvre les 60 dernières
années (1943-2002). Les mesures des hauteurs maximales de pluie tombée pour différents laps de
temps sur une base quotidienne ont été examinées et passées dans les divers programmes qui calculent
d’abord des séries d’intensités maximum annuelles et ensuite les tableaux d’intensité-durée-fréquence à
partir de la méthode GEV/Gumbel. Tel que présenté à la Figure 2, les intensité-durée-fréquence des
pluies ont été calculées sur 4 tranches de trente ans respectivement 1943-1972, 1953-1982, 1963-1992
et 1973-2002. On observe de 1943 à 1992 (les 3 premières tranches de 30 ans), une augmentation de
l’intensité des pluies pour toutes les durées à l’exception de la durée de 12 heures. Celle-ci subit une
hausse de 1942 à 1982, suivi d’une baisse de 1983-2002. Par ailleurs, on constate pour les trente
dernières années (1973-2002) une baisse de l’intensité des pluies de très courte durée (5, 10, 15, min.,
1, 2, 6h.). Cette baisse semble s’atténuer au fur et à mesure qu’on atteint les pluies de plus longue durée
12 heures et plus. L’intensité maximale pour 24 heures semble même démontrer une légère hausse à
partir des périodes de retour supérieures à 10 ans.
À cause du fait que les valeurs reste dans l’intervalle de confiance et que l’analyse est disponible que
sur une seule station (Dorval), il est difficile d’aller trop loin dans l’interprétation de ces résultats.
Discussion et conclusions
L’objectif du projet est de tenir compte de l’information récente disponible sur l’intensité des pluies au
Québec pour mettre les produits IDF opérationnels et non pas de faire une étude spécifique visant à
améliorer les lois de distribution à utiliser. Le choix d’utiliser une méthode statistique classique tient
compte de cet impératif.. Nous avons adopté la loi de distribution GEV type I plus connu sous le nom
de loi de Gumbel pour décrire la fréquence des pluies extrêmes.
Cette loi de distribution est aussi utilisée par la plupart des services météorologiques officiels (OMM,
1981). La méthode d’ajustement utilisée pour ajuster la distribution Gumbel est la méthode des
moments (Hogg et al., 1985; Lowery et al.,1970). La loi de distribution Gumbel est loin d’être une loi
parfaite, néanmoins elle représente la loi de distribution la plus utilisée dans les études sur le climat
extrême. Les statisticiens, eux-mêmes, reconnaissent qu’une loi de probabilité adéquate pour
représenter un phénomène météorologique donné doit non seulement répondre à certaines
considérations probabilistes mais aussi tenir compte des divers aspects liés au processus physique et au
problème décisionnel (Haché et al., 1998). La loi de Gumbel a l’avantage d’être très connue par les
ingénieurs qui l’utilise dans le cadre de travaux sur la fiabilité des infrastructures. D’un point de vue
théorique le domaine d’attraction de Gumbel intègre beaucoup de lois usuelles dont la loi
exponentielle, normale, lognormale, Weibull, Gamma et Gumbel. Pour des raisons de simplicité
mathématique, il est beaucoup plus facile d’estimer (à partir de la moyenne et l’écart-type) deux
paramètres (loi de Gumbel) que trois paramètres et plus. Pour des raisons pratiques, la possibilité de
représenter visuellement les quantiles sous forme linéaire offre un atout majeur pour les ingénieurs. Il
est alors possible de tracer la droite qui passe le mieux par ces points et d'en déduire les deux