5
En Chine, la transformation socialiste, en tant qu'elle concerne la propriété, est pratiquement achevée; les vastes et tempétueuses luttes de
classe, menées par les masses en période révolutionnaire, sont pour l'essentiel terminées. Néanmoins, il subsiste des vestiges des classes
renversées des propriétaires fonciers et des compradores, la bourgeoisie existe encore, et la transformation de la petite bourgeoisie ne fait que
commencer. La lutte de classes n'est pas encore arrivée à son terme. La lutte de classes entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre les diverses
forces politiques et entre les idéologies prolétarienne et bourgeoise sera encore longue et sujette à des vicissitudes, et par moments elle
pourra même devenir très aiguë. Le prolétariat cherche à transformer le monde selon sa propre conception du monde, et la bourgeoisie, selon
la sienne. A cet égard, la question de savoir qui l'emportera, du socialisme ou du capitalisme, n'est pas encore véritablement résolue.
«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I9S7).
Il faudra encore un temps assez long pour décider de l'issue de la lutte idéologique entre le socialisme et le capitalisme dans notre pays. La
raison en est que l'influence de la bourgeoisie et des intellectuels venus de l'ancienne société existera longtemps encore dans notre pays, de
même que leur idéologie de classe. Si on ne saisit pas bien cela et à plus forte raison si on ne le comprend pas du tout, on commettra les plus
graves erreurs, et on méconnaîtra la nécessité de la lutte sur le plan idéologique.
«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).
Dans notre pays, l'idéologie bourgeoise et petite-bourgeoise, les idées antimarxistes subsisteront longtemps encore. Le régime socialiste est
dans l'ensemble instauré chez nous. Nous avons achevé pour l'essentiel la transformation de la propriété des moyens de production, mais sur
les fronts politique et idéologique la victoire n'est pas encore complète. Sur le plan idéologique, la question de savoir qui l'emportera, le
prolétariat ou la bourgeoisie, n'est pas encore vraiment résolue. Nous avons à soutenir un long combat contre l'idéologie bourgeoise et petite-
bourgeoise. Ce serait une erreur de ne pas comprendre cela, de renoncer à la lutte idéologique. Toute idée erronée, toute herbe vénéneuse,
tout génie malfaisant doivent être soumis à la critique, et il ne faut jamais leur laisser le champ libre. Mais cette critique doit être fondée
pleinement sur l'argumentation, elle doit être analytique et convaincante, elle ne doit pas être brutale et bureaucratique, ni métaphysique et
dogmatique.
«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).
Le dogmatisme et le révisionnisme vont tous deux à l'encontre du marxisme. Le marxisme doit nécessairement avancer, se développer au fur
et à mesure que la pratique se développe, et il ne saurait rester sur place. S'il demeurait stagnant et stéréotypé, il n'aurait plus de vie.
Toutefois, on ne doit pas enfreindre les principes fondamentaux du marxisme; le faire, c'est tomber dans l'erreur. Considérer le marxisme
d'un point de vue métaphysique et comme quelque chose de figé, c'est du dogmatisme. Nier les principes fondamentaux du marxisme et nier
sa vérité universelle, c'est du révisionnisme. Le révisionnisme est une forme de l'idéologie bourgeoise. Les révisionnistes effacent la
différence entre le socialisme et le capitalisme, entre la dictature du prolétariat et celle de la bourgeoisie. Ce qu'ils préconisent est en fait non
pas la ligne socialiste, mais la ligne capitaliste. Dans les circonstances présentes, le révisionnisme est encore plus nuisible que le
dogmatisme. Une tâche importante nous incombe sur le front idéologique, celle de développer la critique contre le révisionnisme.
«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars I957).
Le révisionnisme ou opportunisme de droite est un courant idéologique bourgeois; il est encore plus dangereux que le dogmatisme. Les
révisionnistes ou opportunistes de droite approuvent le marxisme du bout des lèvres et attaquent eux aussi le «dogmatisme». Mais leurs
attaques visent en fait la substance même du marxisme. Ils combattent ou dénaturent le matérialisme et la dialectique, ils combattent ou
tentent d'affaiblir la dictature démocratique populaire et le rôle dirigeant du Parti communiste, ainsi que la transformation et l'édification
socialistes. Lors même que la révolution socialiste a remporté pratiquement la victoire dans notre pays, il y a encore un certain nombre de
gens qui rêvent de restaurer le régime capitaliste; ils mènent la lutte contre la classe ouvrière sur tous les fronts, y compris celui de
l'idéologie. Dans cette lutte, les révisionnistes sont leurs meilleurs adjoints.
«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957)
III. LE SOCIALISME ET LE COMMUNISME
Le communisme est le système complet de l'idéologie prolétarienne en même temps qu'un nouveau régime social. Cette idéologie et ce
régime social diffèrent de toute autre idéologie et de tout autre régime social; ils sont les plus parfaits, les plus progressistes, les plus
révolutionnaires, les plus rationnels de toute l'histoire de l'humanité. L'idéologie et le régime social du féodalisme sont entrés au musée de
l'histoire. Ceux du capitalisme sont, eux aussi, entrés au musée dans une partie du monde (en U.R.S.S.); partout ailleurs, ils ressemblent à
«un moribond qui décline rapidement, comme le soleil derrière les collines de l'ouest»; ils seront bientôt bons pour le musée. Seuls
l'idéologie et le régime social du communisme se répandent dans le monde entier avec l'impétuosité de l'avalanche et la force de la foudre; ils
feront fleurir leur merveilleux printemps.
«La Démocratie nouvelle» (Janvier 1940), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
En fin de compte, le régime socialiste se substituera au régime capitaliste; c'est une loi objective, indépendante de la volonté humaine. Quels
que soient les efforts des réactionnaires pour freiner la roue de l'histoire dans son mouvement en avant, la révolution éclatera tôt ou tard et
sera nécessairement victorieuse.