Projet d`intervention communautaire pour la lutte au cancer du sein

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6
RÉGIE R É G I O N A L E
D É LA S A N T É E T D E S
SERVICES S O C I A U X
D E
DE
Q U É B E C
LA
SANTÉ
PUBLIQUE
Projet d'intervention
communautaire
pour la lutte au cancer du sein
dans le territoire du CLSC Orléans
Rapport de l'évaluation
de
l'implantation
Louise Moreault
Claude Gagnon
Céline Lepage
Direction de la santé publique
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec
Novembre 2000
e
\mm
INSPQ.Montréal . . , ,
SANTÉCOM
Vous pouvez vous procurer ce rapport au coût de 5,00 $ incluant la
TPS et les frais postaux en faisant parvenir votre chèque au :
Centre de documentation
Direction de la santé publique de Québec
2400, d'Estimauville
Beauport (Québec) G1E 7G9
Téléphone
Télécopieur
Courrier électronique
: (418) 666-7000 poste 217
: (418) 666-2776
: [email protected]
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada, 2000
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 2000
ISBN :
2-89496-161-8
Citation suggérée :
Moreault, L., Gagnon, C., Lepage, C. (2000).
Projet d'intervention
communautaire pour la lutte au cancer du sein dans le territoire du
CLSC Orléans : rapport de l'évaluation de l'implantation, Direction de
la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux
de Québec, 34 p.
Cette publication a été versée dans la banque SANTÉCOM.
RÉGIE RÉGIONALE
D E LA S A N T É ET DES
SERVICES SOCIAUX
D E
Q U E B E C
DIRECTION! D E L A S A N T É
PUBLIQUE
Institut national de santé publique, du Québec
4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200
Montréal (Québec) H2J3G8
Tél.: (514) 597-0606
Projet d'intervention communautaire
pour la lutte au cancer du sein
dans le territoire du CLSC Orléans
Rapport de l'évaluation
de
l'implantation
Louise Moreault
Claude Gagnon
Céline Lepage
Direction de la santé publique
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec
Novembre 2000
RÉSUMÉ
Le projet d'intervention communautaire pour la lutte au cancer du sein dans
le territoire du CLSC Orléans est un projet issu de la communauté qui
consiste à sensibiliser les femmes à l'importance du dépistage du cancer du
sein. Plus spécifiquement, les objectifs du projet visent l'amélioration des
connaissances des femmes sur le cancer du sein et la mise en place
d'interventions les incitant à adhérer au Programme québécois DE DÉPISTAGE
DU CANCER DU SEIN.
Une évaluation a été réalisée afin d'analyser l'implantation de ce projet de
mobilisation communautaire. Cette évaluation comporte trois objectifs. Le
premier consiste à mesurer les écarts entre la clientèle visée et celle
rejointe. Le deuxième veut vérifier si les activités et les modalités de
fonctionnement réalisées correspondent à celles prévues. Le troisième tente
d'identifier les conditions facilitantes et les principales difficultés rencontrées.
Il ressort des résultats que la stratégie de mobilisation communautaire a été
appliquée avec succès. Elle a permis la mise en commun de ressources, la
coordination d'actions complémentaires sur le terrain et semble avoir
contribué à une prise de conscience plus intense du problème de santé que
représente le cancer du sein.
Les résultats concernant la clientèle montrent que plusieurs femmes ont été
rejointes, en particulier celles de 50 à 69 ans, groupe d'âge spécialement
visé par le projet et par le Programme québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU
SEIN.
L'analyse des résultats portant sur les activités et les modalités de
fonctionnement met en lumière l'importance de réaliser différentes
interventions pour rejoindre le plus de femmes possibles.
Ainsi, les
rencontres animées, les cafés-rencontres, les dîners-causeries, les kiosques
en grande surface et les « mini-kiosques » ont représenté des moyens variés
et complémentaires. Parallèlement, des activités promotionnelles ont servi à
annoncer la tenue de ces activités.
L'évaluation a finalement permis de distinguer quelques conditions
facilitantes et certaines difficultés rencontrées. Du côté des conditions de
succès, il convient de signaler, entre autres, l'intégration de cliniques de
sensibilisation existantes au CLSC, la souplesse dans la gestion et le mode
de fonctionnement et l'implication de gestionnaires dès le début du projet.
En revanche, la connotation négative du terme « cancer » au moment du
recrutement, le roulement des partenaires, plus particulièrement des
médecins du CLSC et les délais dans l'attribution du budget se sont avérés
des embûches dont il faudrait tenir compte advenant la reprise du projet
ailleurs ou dans d'autres contextes.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
I
REMERCIEMENTS
Les auteurs tiennent à remercier chaleureusement les partenaires du projet
de mobilisation qui ont participé activement au comité de gestion. Il s'agit de
mesdames Johanne Vézina et Claire Benjamin, infirmières au CLSC Orléans,
madame Pauline Bergeron, chef de programme en soins infirmiers au CLSC,
mesdames Simone Bérubé du Comité Beauport Ville en santé et
Marie-Thérèse Mercier des Filles d'Isabelle de la Côte de Beaupré,
animatrices ainsi que mesdames Louise Côté et France Dupont, médecins au
CLSC Orléans.
Nous sommes aussi reconnaissants envers les coordonnatrices du CLSC qui
se sont impliquées au moment du démarrage du projet : madame
Andrée Gauthier, madame Marielle Lavallée et madame Linda Gorman. De
plus, nous voulons souligner l'implication récente de deux nouvelles
collaboratrices du CLSC, mesdames Lisane Boisvert, organisatrice
communautaire et Odette Nicole, médecin.
Nous remercions enfin madame Dany Laverdière pour le traitement
informatique des données et madame Hélène Girard qui a réalisé
minutieusement le travail d'édition de ce rapport.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
iii
TABLE DES MATIÈRES
i
Résumé
Remerciements
iii
Table des matières
v
vii
Liste des tableaux et figure
Introduction
1
1.
Problématique
1.1 État de situation sur le cancer du sein
3
3
1.2
Contexte du projet
4
1.3
1.4
Territoire du CLSC Orléans comme site d'intervention
Mobilisation communautaire
4
6
2.
9
9
9
Présentation du projet planifié
2.1 Objectifs du projet
2.2 Clientèle visée
2.3
2.4
2.5
Activités planifiées
Partenaires impliqués
Gestion du projet
9
10
10
3.
Méthode
11
4.
Résultats..
4.1 Clientèle
4.1.1 Caractéristiques sociodémographiques
4.1.2 Satisfaction
4.2 Modalités de fonctionnement et activités
4.2.1 Déroulement du projet
4.2.2 Activités
13
13
13
13
14
14
18
4.3
22
5.
Autres activités..
23
Discussion
Conclusion
29
Bibliographie
31
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU
CLSC ORLÉANS -
NOVEMBRE
2000
iii
LISTE DES T A B L E A U X ET FIGURE
Tableau 1 : Estimations postcensitaires de la population des
femmes de 20 ans et plus en 1999, à partir des
données du recensement de 1996, territoire du
CLSC Orléans et région de Québec...
5
Tableau 2 : Caractéristiques socioéconomiques 1990 et 1991,
territoire du CLSC Orléans et ensemble du Québec
6
Tableau 3 : Principales caractéristiques sociodémographiques des
femmes rejointes par les rencontres animées
12
Tableau 4 : Distribution des rencontres animées selon la localité
18
Tableau 5 : Distribution des rencontres animées selon le type de
groupes rencontrés
19
Tableau 6 : Principales caractéristiques temporelles des rencontres
animées
20
Figure 1 :
12
Modèle d'analyse de l'évaluation de l'intervention
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
iii
I N T R O D U C T I O N
Dans le cadre de l'actualisation du plan d'action sur les priorités de santé et
bien-être 1995-1998 de la région de Québec (03), des montants ont été
accordés par la Régie régionale de la santé et des services sociaux (RRSSS)
pour initier des projets de sensibilisation-mobilisation des femmes au
dépistage du cancer du sein.
Le CLSC Orléans s'étant montré intéressé, un projet a été élaboré. Le projet
de mobilisation pour le dépistage du cancer du sein du territoire du
CLSC Orléans est issu de la communauté et plusieurs partenaires y ont
collaboré. Son objectif général vise à sensibiliser les femmes du territoire à
l'importance du dépistage du cancer du sein.
Le présent rapport consiste en une évaluation de l'implantation du projet de
mobilisation de la communauté sur le territoire d'Orléans. Les objectifs de
cette évaluation sont de vérifier si la clientèle rejointe est conforme à la
clientèle visée, de vérifier si les activités et les modalités de fonctionnement
réalisées sont conformes à celles prévues et d'identifier les conditions
facilitantes pour la réalisation de ce type de projet de même que les
difficultés rencontrées.
Dans ce rapport, la section sur la problématique présente brièvement les
thèmes du cancer du sein et du dépistage, le contexte du projet, le territoire
d'expérimentation ainsi que la mobilisation communautaire. Puis, le projet
est décrit tel que planifié avec ses objectifs, la clientèle visée, les partenaires
et la gestion prévue. En troisième partie, la méthode privilégiée pour
évaluer le projet est abordée. Par la suite, le document traite des résultats
obtenus, soit le projet tel que réalisé. Finalement, ces résultats sont
discutés et les facteurs de réussite ainsi que les principales difficultés sont
identifiés.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
1
1.
1.1
PROBLÉMATIQUE
État de situation sur le cancer du sein
Chaque année, parmi les quelque 261 709 femmes de 20 ans et plus de la
région de Québec (1999), il y a environ 387 nouveaux cas de cancer du sein
et en moyenne 131 décès dus à cette maladie1. Il s'agit du cancer le plus
fréquent chez la femme et 80,0 % des cas touchent des femmes de 50 ans et
plus. En 1994, dans la région de Québec, le cancer du sein constituait la
principale cause de décès par cancer chez les femmes, alors qu'à l'échelle
provinciale, il était devancé par le cancer du poumon. Le nombre de nouveaux
cas de cancer du sein est à la hausse dans toute la province.
Les taux d'incidence et de mortalité par cancer du sein dans la région 03
suivent à peu près la même tendance que ceux de la province, c'est-à-dire
une augmentation légère des taux d'incidence du cancer du sein entre
1985-1989 et des taux de mortalité plutôt stables (Landry, 1994). Entre 1991
et 1995, 1937 nouveaux cas (moyenne : 387/an) de cancer du sein et
655 décès (moyenne : 131/an) attribuables à ce cancer sont survenus dans la
région 032.
Le risque de développer un cancer du sein augmente avec l'âge. II est
actuellement impossible d'en prévenir l'apparition en raison des facteurs de
risque difficilement modifiables et d'une méconnaissance des causes. Le
meilleur moyen disponible actuellement pour lutter contre cette maladie et
pour en modifier l'évolution est le dépistage systématique. Si l'on peut
découvrir le cancer à un stade précoce de son évolution, il est permis
d'espérer une meilleure survie.
Lorsqu'on envisage le dépistage du cancer du sein, il y a trois méthodes à
considérer : la mammographie, l'examen clinique des seins et l'autoexamen
des seins. L'efficacité et la validité de ces méthodes sont variables. Le
dépistage par mammographie, avec ou sans examen clinique, peut réduire la
mortalité par cancer du sein chez les femmes de 50 à 69 ans (Kerlikowske
et al., 1995). Chez les femmes de 40 à 49 ans, les résultats des études
portant sur le dépistage de masse par mammographie ne sont pas concluants
et incitent à la prudence (NIH Consensus Development Conference, 1997).
Par ailleurs, il n'y a actuellement pas de consensus scientifique à l'effet que
l'examen clinique des seins par un professionnel de la santé ou que
l'autoexamen des seins puissent réduire la mortalité par cancer du sein
(Morrison in Groupe d'étude canadien sur l'examen médical périodique, 1994).
Ainsi, s'appuyant sur la littérature et l'expérience des autres pays, le
Programme
québécois
DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN propose un dépistage
sources : MSSS, fichier des tumeurs, 1991-1995 et MSSS, fichier des décès, 1991-1995.
ideml.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
iii
1.
PROBLÉMATIQUE
systématique par mammographie aux deux ans à toutes les femmes âgées
entre 50 et 69 ans. Ce programme fonctionne depuis mai 1998 dans la région
métropolitaine de Québec.
1.2
Le contexte du projet
En 1994, la RRSSS de Québec a retenu comme une des huit priorités de
santé et bien-être, la diminution de la mortalité par cancer du sein chez les
femmes de la région. Pour y arriver, le plan d'action triennal 1995-1998
propose quatre axes d'action (RRSSS, 1994). Un de ces axes consiste en
l'élaboration et la mise en place d'un programme de dépistage du cancer du
sein. Par ailleurs, dès 1996, le ministère de la Santé et des Services sociaux
(MSSS) confie à chaque RRSSS le soin d'implanter le Programme québécois
DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN dans leur région respective (MSSS, 1996).
Pour que le programme de dépistage soit fonctionnel et puisse atteindre ses
objectifs, il est souhaité que 70,0 % des femmes de 50 à 69 ans de la région
y participent. Ainsi, la sensibilisation-mobilisation apparaît comme étant une
des composantes essentielles à l'atteinte du résultat visé.
Dans le cadre de l'actualisation du plan d'action sur les priorités de santé et
de bien-être 1995-1998 de la région 03, un montant de 25 000 $ par année
pendant trois ans a été octroyé au plan d'action visant la réduction de la
mortalité par cancer du sein. Ce montant a été alloué pour initier la
sensibilisation-mobilisation des femmes de la région ciblée.
Le montant attribué étant peu élevé, une seule sous-région était admissible au
développement d'un projet de mobilisation communautaire en cancer du sein
pour 1996-1997. Un appel d'offre avisant de la disponibilité du budget a été
lancé aux CLSC de la région à l'exception de celui de Charlevoix qui avait déjà
démarré un tel projet. Seule la sous-région d'Orléans a manifesté son intérêt
et sa motivation. C'est donc celle-ci qui a été retenue.
1.3
Territoire du CLSC Orléans comme site d'intervention
En termes d'incidence et de mortalité, le cancer du sein est un problème
préoccupant pour le territoire du CLSC Orléans.
Entre 1991 et 1995,
313 nouveaux cas et 102 décès par cancer du sein sont recensés pour cette
sous-région3.
3
4
idemi.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
Q
1.
PROBLÉMATIQUE
Concernant les caractéristiques sociodémographiques, il convient de préciser
que la structure d'âge des femmes de 20 ans et plus du territoire du
CLSC Orléans est semblable à celle des femmes de la région de Québec
(03)4.
Ainsi, dans ce territoire, le pourcentage des femmes est
respectivement de 35,5 % chez les moins de 40 ans, de 22,4 % chez les 40
à 49 ans, de 28,0 % chez les 50 à 69 ans et de 14,2 % chez les 70 ans et
plus (Tableau 1).
Tableau 1 : Estimations postcensitaires de la population des femmes
de 20 ans et plus en 1999, à partir des données du
recensement de 1996, territoire du CLSC Orléans et
région de Québec
Région de
Québec
Territoire du C L S C Orléans
Beauport
N
%
Total
Orléans
N
%
N
%
N
%
20 à 39 ans
11 100
36,0
3 836
34,3
14 936
35,5
93 208
35,6
40 à 49 ans
6 951
22,5
2 449
21,9
9 400
22,4
56 012
21,4
50 à 69 ans
8 402
27,2
3 352
30,0
11 754
28,0
73 848
28,2
70 ans et plus
4 418
14,3
1 531
13,7
5 949
14,2
38 641
14,8
30 871
100,0
11 168
100,0
42 039
100,0
261709
100,0
Total
Pour la plupart des données socioéconomiques habituellement utilisées pour
caractériser les milieux géographiques, le territoire du CLSC Orléans
présente une image semblable ou avantageuse quand on le compare à
l'ensemble du Québec (Tableau 2)5. Ainsi, le revenu moyen des ménages du
territoire du CLSC Orléans est similaire à celui des ménages de l'ensemble
du Québec (Ferland et al., 1998). Par contre, le pourcentage d'assistés
sociaux, la proportion de personnes à faible revenu, le pourcentage de
ménages avec un revenu inférieur à 20 000 $, le pourcentage de personnes
ayant moins de 9 ans de scolarité ainsi que la proportion d'enfants de moins
de 18 ans vivant avec un seul parent sont inférieurs sur le territoire du
CLSC Orléans à ceux observés dans l'ensemble du Québec.
4
5
Projections postcensitaires pour 1999 à partir des données d e recensement de 1996
(BSQ).
Les données régionales pour les variables retenues ne sont pas disponibles dans l'étude
de référence.
5 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
1.
PROBLÉMATIQUE
Tableau 2 : Caractéristiques socioéconomiques 1990 et
territoire du CLSC Orléans et ensemble du Québec
Territoire du C L S C
Orléans
1991,
Ensemble
du Québec
Beauport
Orléans
4 1 058 $
4 2 826 $
4 1 268 $
Pourcentage d'assistés sociaux (1991)
8,5 %
5,7 %
9,8 %
Pourcentage de personnes à faible revenu (1990)
18,4 %
11,5 %
19,2 %
Pourcentage de m é n a g e s avec un revenu inférieur
à 20 000 $ (1990)
23,3 %
23,0 %
26,9 %
Pourcentage de personnes ayant moins de 9 ans
de scolarité (1991)
34,5 %
39,0 %
39,0 %
Pourcentage d'enfants de moins de 18 ans vivant
avec un seul parent (1991)
13,5 %
7,5 %
16,6 %
Revenu m o y e n des m é n a g e s (1990)
1.4
Mobilisation communautaire
La mobilisation de la communauté est l'une des stratégies retenues par le
plan d'action de la région de Québec visant la réduction de la mortalité par
cancer du sein pour inciter lës femmes à adhérer au programme de
dépistage (RRSSS, 1994).
La littérature aborde le partenariat entre le secteur communautaire et le
secteur publique sous différentes appellations (Robert, 1989 ; Cadieux,
1997 ; Popay et Williams, 1998). Une des plus utilisées est probablement
« l'action intersectorielle » qui, pour Ouellet et al. (1995), consiste en
une « démarche
réunissant
des ressources
de divers secteurs
d'activités,
possédant
des mandats
complémentaires
et des fonctionnements
parfois
différents, afin de mettre en place un plan d'action global pour résoudre un
problème complexe ».
Ces auteurs (Ouellet et al., 1995) proposent cinq étapes de l'action
intersectorielle, lesquelles se déroulent habituellement en séquence mais
conservent une souplesse quant à leur apparition dans le temps :
1) mobilisation des partenaires ;
2) établissement d'un consensus de base ;
3) mise en commun des projets et analyse du milieu ;
4) élaboration du plan d'action ;
5) implantation et évaluation.
6
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
1.
PROBLÉMATIQUE
La mobilisation communautaire telle qu'expérimentée dans ce projet-ci
correspond à une action intersectorielle parce qu'elle implique des
établissements du réseau de la santé et des groupes communautaires hors
réseau. Ainsi, pour les besoins de la présente évaluation, la définition
d'action
intersectorielle
sera
assimilée
à celle de
mobilisation
communautaire.
7 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
2.
PRÉSENTATION DU PROJET PLANIFIÉ
Cette section présente le projet tel qu'il a été planifié dès le départ. Les
objectifs du projet, la clientèle visée, les principales activités planifiées, les
partenaires impliqués et la gestion du projet y sont décrits.
2.1
Objectifs du projet
L'objectif général du projet d'intervention dans la communauté est de
sensibiliser les femmes du territoire du CLSC Orléans à l'importance du
dépistage du cancer du sein. Les objectifs spécifiques du projet d'une durée
de trois ans (1996-1999) sont :
1)
améliorer les connaissances générales des femmes sur la problématique
du cancer du sein, les facteurs de risque et la lutte au cancer du sein ;
2)
améliorer les connaissances des femmes sur la contribution des
différentes méthodes de dépistage en fonction des groupes d'âge et des
risques individuels ;
3)
sensibiliser la population féminine, plus particulièrement celle âgée de 50
à 69 ans, à l'importance de l'adhésion au dépistage du cancer du sein ;
4)
réaliser des actions précises pour favoriser l'adhésion des femmes au
programme de dépistage du cancer du sein, dès que celui-ci démarrera.
2.2
Clientèle visée
La clientèle visée par le projet est constituée des femmes du territoire du
CLSC Orléans, âgées entre 18 et 69 ans.
2.3
Activités planifiées
Il s'agit d'un projet qui privilégie une approche de mobilisation
communautaire. Cette approche permet à des communautés de s'approprier
le pouvoir concernant les actions à réaliser auprès de la population dans le
domaine du cancer du sein. Ainsi, les organismes de la communauté sont les
maîtres d'œuvre de la réalisation des activités avec la collaboration du CLSC.
Le projet comporte deux principaux types d'activités : les rencontres
animées et les activités promotionnelles. Les rencontres animées consistent
en des activités d'information sur le cancer du sein et de promotion du
dépistage auprès de regroupements de femmes et de groupes sociaux
auxquels participent des femmes (ex. : AFEAS, Cercle des Fermières, etc.).
Ces rencontres prennent la forme de conférences ou de causeries au cours
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
iii
2.
PRÉSENTATION DU PROJET PLANIFIÉ
desquelles sont transmises verbalement et à l'aide de matériel éducatif
l'information en lien avec les objectifs du projet. De plus, ces rencontres
permettent la mise à jour de l'information sur les démarches concernant
l'organisation du programme québécois de dépistage. Deux organismes
partenaires issus de la communauté sont responsables de la réalisation des
rencontres animées.
Les activités promotionnelles, sous la responsabilité des infirmières du CLSC,
visent d'abord à informer les femmes de 18 à 69 ans du territoire du
CLSC Orléans sur le cancer du sein, puis à faire la promotion du projet et des
rencontres animées. Le contenu d'information concernant le cancer du sein
communiqué lors des activités promotionnelles est le même que celui abordé
lors des rencontres animées. Les autres partenaires du projet sont invités à
participer aux activités promotionnelles.
2.4
Partenaires
Les promoteurs du projet sont la Direction de la santé publique de Québec et
le CLSC Orléans. D'autres partenaires locaux se sont joints à eux : Les Filles
d'Isabelle de la Côte de Beaupré et le Comité Beauport Ville en santé.
2.5
Gestion du projet
La gestion du projet est sous la responsabilité d'un comité local composé des
promoteurs et des autres partenaires. Les tâches qui relèvent de ce comité
sont le développement des stratégies d'intervention, la planification et le suivi
des activités ainsi que la mise à jour de l'information. La fréquence des
rencontres du comité local de gestion est fixée par les membres en fonction
des besoins.
Le budget provenant de la RRSSS-03 doit être déposé en fiducie à la Direction
de la santé publique de Québec. Une fois par année, dès la réception des
sommes, la part revenant à chacun des partenaires leur est redistribuée sur
présentation d'une facture.
10 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
3.
MÉTHODE
Puisqu'on possède peu d'information sur la capacité réelle de ce type
d'interventions à produire les effets escomptés dans le domaine du cancer du
sein, il est nécessaire de procéder à l'évaluation de l'implantation, car elle
représente une étape préalable à la mesure des effets (King et al., 1987).
Cette évaluation consiste donc à analyser l'implantation du projet de
mobilisation pour le dépistage du cancer du sein sur le territoire du
CLSC Orléans- Elle couvre la période allant de novembre 1996 à décembre
1999.
Les objectifs de l'évaluation sont :
1)
vérifier si la clientèle rejointe est conforme à la clientèle visée ;
2)
vérifier si les activités et les modalités de fonctionnement réalisées sont
conformes à celles prévues ;
3)
Identifier les conditions facilitantes et les difficultés rencontrées lors de
la réalisation de ce projet.
Les variables servant à l'analyse des écarts entre la clientèle visée et la
clientèle
rejointe
se
rapportent
à
quelques
caractéristiques
sociodémographiques et à la satisfaction des femmes, ayant participé aux
rencontres animées. Les données proviennent de deux sources différentes :
des grilles d'activités complétées par les animatrices et d'un questionnaire
autoadministré, complété par les participantes, et portant sur leur
satisfaction. Ces questionnaires ont été élaborés pour les fins du projet6.
Les variables relatives à l'écart entre les activités et les modalités de
fonctionnement planifiées et celles réalisées décrivent les rencontres
animées (nombre, types de groupes rejoints, etc.), les activités
promotionnelles ainsi que le processus d'implantation lui-même.
Les
données couvrant ces aspects proviennent des grilles d'activités complétées
par les animatrices, des comptes rendus des réunions du comité et
d'entrevues semi-dirigées menées auprès des partenaires locaux.
L'analyse des données s'est faite à l'aide d'un modèle visant à mettre les
écarts en évidence (Figure 1). Concernant les données quantitatives, des
distributions de fréquences simples et des moyennes ont été calculées. Pour
les données de type qualitatif, l'analyse de contenu a été effectuée par
regroupement de thèmes et une analyse chronologique des événements a
été réalisée.
6
Les différents questionnaires sont disponibles sur d e m a n d e .
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CISC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000 11
3.
MÉTHODE
Figure 1 :
Modèle d'analyse de l'évaluation de l'intervention*
Clientèle rejointe
Clientèle visée
•
Caractéristiques
sociodémographiques
•
Caractéristiques
sociodémographiques
•
Satisfaction
•
Satisfaction
Fonctionnement et
activités réalisés
Fonctionnement et
activités planifiés
•
•
*
Rencontres animées
Activités
promotionnelles
•
•
Rencontres animées
Activités
promotionnelles
Adapté de : Moreault, L, et Gagnon, C. (1992). Évaluation
du projet
« Marrainage
» : une intervention
non professionnelle
auprès de familles
à risque de négligence
envers les enfants,
DSC de l'Hôpital du Saint-
Sacrement.
12 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
4.
4.1
RÉSULTATS
Clientèle
4 . 1 . 1 Caractéristiques sociodémographiques
Entre avril 1997 et novembre 1999, un total de 1432 personnes a participé
aux rencontres animées, dont 56,6 % dans Beauport et 43,4 % dans
Orléans (Tableau 3). Les groupes rejoints étaient composés presque
exclusivement de femmes (seulement 10 groupes comptaient quelques
hommes parmi les participants).
L'âge moyen des participantes aux rencontres animées est de 56,2 ±
13,9 ans. Le groupe des femmes ciblées par le Programme québécois DE
DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN, soit celles ayant entre 50 et 69 ans, compte pour
près de la moitié (47,3 %) des participantes. Les femmes de moins de
40 ans (12,8%) et celles âgées entre 40 et 49 ans (21,1%) ont été
rejointes dans des proportions moindres. Les femmes de 70 ans et plus
représentent 18,8 % des femmes rejointes.
Tableau 3 : Principales caractéristiques sociodémographiques
femmes rejointes par les rencontres animées*
N
%
Secteur géographique :
> Beauport
> Orléans
811
621
56,6
43,4
Âge* :
> Moins de 40 ans
40 à 49 ans
50 à 69 ans
> 70 ans et plus
108
179
400
159
12,8
21,1
47,3
18,8
Caractéristiques
des
* Information disponible pour 8 4 6 f e m m e s
4.1.2
Satisfaction
Parmi les 1432 personnes rejointes lors des rencontres animées, 882
(61,6 %) ont accepté d'exprimer leur niveau de satisfaction quant à divers
aspects de la rencontre à laquelle elles ont participé. Globalement, les
femmes ayant assisté aux rencontres ont dit en être satisfaites dans des
proportions très élevées. Ainsi, pour la quasi-totalité des femmes (99,8 %),
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
iii
4.
RÉSULTATS
l'information transmise par les animatrices était claire et le matériel écrit
fourni lors de la rencontre a répondu aux besoins d'information. Dans un
même ordre d'idées, la rencontre a répondu aux attentes de 99,5 % des
participantes. Les femmes ont été satisfaites de l'ambiance de la rencontre
dans 99,7 % des cas et de la durée dans 97,2 % des cas. Une grande
majorité de participantes (94,4 %) ont mentionné que les rencontres avaient
réussi à diminuer leurs peurs concernant la mammographie. Par ailleurs, il a
été demandé aux participantes si elles recommanderaient une session
d'information semblable à une amie ; la presque totalité a répondu « oui ».
Des commentaires et suggestions ont été formulés par 44,1 % des
participantes ayant accepté d'exprimer leur niveau de satisfaction.
Les
commentaires les plus fréquents concernent l'intérêt envers les rencontres
(40,0 %), leur contenu instructif (21,0 %) et la satisfaction à l'égard des
compétences de l'animatrice (14,0 %). En vue d'améliorer le projet, 12,0 %
des femmes ont suggéré d'avoir des rencontres complémentaires portant sur
d'autres sujets comme l'hormonothérapie et le cancer, l'ostéoporose et la
dysplasie.
4.2
Modalités de fonctionnement et activités
4.2.1 Déroulement du projet
Le projet a connu trois phases: l'avant-projet, la planification du projet
actuel et la réalisation des activités.
>
L'avant-projet (automne 1995 à automne 1996)
Avant l'implantation du projet actuel, une infirmière des services courants du
secteur Orléans réalisait des cliniques de sensibilisation sur le cancer du sein.
Ces activités de sensibilisation, débutées à la fin de l'année 1995, abordaient
essentiellement les sujets suivants : définition du cancer du sein, statistiques
sur le problème, enseignement de l'autoexamen des seins, notions sur
l'alimentation et le stress. Peu de publicité était faite par manque de
ressources financières. Des femmes étaient recrutées par l'infirmière lors de
leur passage aux services courants du CLSC. Lorsque de 2 à 5 personnes
étaient recrutées, une rencontre était organisée.
PROJET O' INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0 14
4.
»
RÉSULTATS
La planification du projet actuel (novembre 1996 à avril 1997)
À l'automne 1996, la RRSSS ayant alloué un budget pour initier un nouveau
projet de mobilisation/sensibilisation relativement au dépistage du cancer du
sein, un appel d'offre est émis par la Direction de la santé publique de
Québec pour susciter un tel projet. Le CLSC Orléans manifeste rapidement
son intérêt.
Tenue en novembre 1996, la première rencontre réunit les coordonnatrices
des deux secteurs du CLSC et une médecin de la Direction de la santé
publique de Québec. Cette rencontre fournit l'occasion de faire connaître le
cadre de référence régional pour la sensibilisation et la mobilisation des
femmes en matière de dépistage du cancer du sein (RRSSS, 1996). Le
groupe de travail amorce la planification du projet. Dès le début de 1997, le
CLSC promoteur est à la recherche de partenaires et deux femmes membres
d'organismes du milieu sont recrutées pour devenir des animatrices. De
plus, deux infirmières, une par secteur de CLSC (Beauport et Orléans), se
joignent au groupe de travail qui deviendra le comité local de gestion du
projet. L'infirmière ayant démarré les cliniques de sensibilisation à Beaupré
est du nombre. Parallèlement à la définition du projet que poursuit le
comité, la formation des intervenantes est initiée.
Il est important de préciser la place qu'a prise la formation dans ce projet.
Ce fut une activité majeure des premiers mois de 1997. La médecin de la
santé publique et l'infirmière du secteur Orléans ont formé l'infirmière de
Beauport dans un premier temps et les animatrices ensuite. Le contenu de
cette formation est en lien direct avec les objectifs spécifiques du projet.
Une simulation d'une rencontre animée est organisée pour que les
animatrices puissent pratiquer devant les autres membres du comité local de
gestion. Tout au long du projet, la médecin et les infirmières répondent aux
questions des animatrices et le contenu est mis à jour régulièrement, ce qui
confère un caractère continu à la formation. D'ailleurs, à chacune des
occasions offertes, différentes activités de formation ont lieu. À titre
d'exemple, les animatrices assistent aux cliniques de sensibilisation intraCLSC tenues par l'infirmière du secteur Orléans et les intervenantes
(animatrices et infirmières) participent à un colloque organisé par le Réseau
québécois pour la santé du sein.
Vers la fin du mois d'avril, les animatrices sont prêtes à commencer et on
planifie l'envoi de lettres à différents groupes de femmes pour leur offrir une
rencontre animée.
Durant la phase de planification du projet, les rencontres du comité sont très
rapprochées. Elles se tiennent à une fréquence moyenne d'une par mois.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSÇ ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
15
4.
RÉSULTATS
La planification budgétaire s'est échelonnée sur une longue période. Le délai
dans le dépôt du budget de la RRSSS à la Direction de la santé publique de
Québec occasionne des problèmes dans la répartition des sommes entre les
partenaires.
>
La réalisation des activités (avril 1997 à décembre 1999)
Les rencontres animées débutent en avril 1997.
Lors des premières
rencontres, les animatrices sont accompagnées de l'une des deux infirmières
du projet. Déjà, après deux mois, les animatrices obtiennent plusieurs
réponses positives de la part de groupes de femmes intéressés à les
recevoir.
Des activités promotionnelles se proposent de mieux faire
connaître le projet.
En juin 1997, une médecin du CLSC (remplaçant une collègue en congé de
maternité) s'implique au sein du comité. Quelques objectifs visant les
médecins du territoire du CLSC sont alors élaborés : informer les médecins
de l'existence du projet ainsi que de l'arrivée prochaine du Programme
québécois
DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN et préparer des activités de
formation sur l'examen clinique des seins.
En septembre, la médecin du CLSC revient de son congé et prend part aux
activités du comité. Elle rédige une lettre à l'intention des médecins du
territoire les informant sur le projet.
À l'automne 1997, une importante réorganisation a lieu au CLSC. D'abord,
une nouvelle coordonnatrice des services courants est nommée au secteur
Beauport. Puis, suite à la fusion des deux secteurs, celle-ci devient l'unique
coordonnatrice des services courants de l'ensemble du CLSC.
En plus des rencontres organisées par les animatrices et des cliniques intraCLSC de l'infirmière du secteur Orléans qui se continuent, de nouvelles
activités sont planifiées. Les infirmières du projet proposent d'animer des
dîners-causeries offerts à l'ensemble du personnel du CLSC.
Tout au long de l'automne 1997, les intervenantes se préparent pour être
prêtes à donner toute l'information pertinente lorsque le Programme
québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN démarrera dans la région 03.
Au début de 1998, la nouvelle coordonnatrice des services courants délègue
une adjointe à la coordination du projet. Cette étape correspond à
l'intégration du projet de mobilisation en cancer du sein dans le plan d'action
PROJET O' INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000 16
4.
RÉSULTATS
des services courants du CLSC. La médecin de santé publique quitte de
façon temporaire pour des raisons personnelles.
Le projet atteint sa vitesse de croisière pendant l'année 1998.
Les
rencontres auprès de groupes de femmes continuent et sont maintenant
ouvertes aux milieux de travail. À cela s'ajoutent la préparation et la
réalisation de kiosques dans des grandes surfaces. À l'automne, la médecin
du CLSC quitte définitivement l'organisation.
En 1999, la médecin de santé publique est de retour et la coordonnatrice
adjointe participe désormais aux rencontres du comité. En plus des activités
régulières, de nouvelles actions sont mises de l'avant :
•
quelques rencontres animées ont lieu dans des maisons privées ;
•
des cafés-rencontres sont organisés par les animatrices pour les femmes
qui ne sont pas membres d'un groupe formel ;
•
des « mini-kiosques » sont réalisés par les animatrices dans les cliniques
médicales et les pharmacies ;
•
une rencontre a lieu avec les onze présidents des clubs de l'Âge d'or qui
acceptent pour la plupart la tenue d'une rencontre animée pour leurs
membres.
La fin de la première étape de trois ans du projet étant proche, les membres
du comité procèdent à un bilan rapide : leur perception est que les femmes
rencontrées semblent plus réceptives et moins agressives face à la
problématique du cancer du sein.
Durant l'automne, dans le secteur
Orléans, le soutien accordé par l'infirmière à l'animatrice diminue en
intensité en raison de la réduction du nombre d'heures travaillées par
l'infirmière au CLSC.
L'arrivée au sein du comité d'une organisatrice
communautaire, qui propose d'aller rejoindre de nouveaux groupes et
d'utiliser de nouvelles façons pour les rejoindre, fournit l'occasion de faire un
« brainstorming » sur la deuxième étape du projet.
À l'issue des
discussions, il apparaît important de réactiver le volet concernant les
médecins du territoire. Ainsi, en décembre 1999, se joint une nouvelle
médecin du CLSC.
Pendant la phase de réalisation des activités, la fréquence des rencontres du
comité de gestion varie. D'avril 1997 à juin 1998, les réunions ont lieu à
une fréquence moyenne d'une par mois, à l'exception des mois d'été. Par la
suite et jusqu'à la fin, elles deviennent plus espacées et se tiennent environ
à tous les deux mois.
PROJET O' INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
17
4.
RÉSULTATS
4.2.2 Activités
>
Rencontres animées
Un total de 75 rencontres animées ont été réalisées pour différents groupes
de femmes, soit 48 (64,0 %) dans Beauport et 27 (36,0 %) dans Orléans
(Tableau 4).
Tableau 4 : Distribution des rencontres animées selon la localité
N
%
31
9
4
2
1
1
48
41,3
12,0
5,3
2,7
1,3
1.3
64,0
Total
7
7
5
2
2
1
1
1
1
27
9,3
9,3
6,7
2,7
2,7
1,3
1,3
1,3
1,3
36,0
Total CLSC Orléans
75
100,0
Secteur Beauport :
•
•
•
•
•
•
Total
Beauport
Giffard
Courville
Sainte-Thérèse-de Lisieux
Villeneuve
Sainte-Briqitte-de-Laval
Secteur Orléans :
• Beaupré
• Sainte-Anne-de-Beaupré
• Montmorency
• Château Richer
• Saint-Laurent (île d'Orléans)
• Saint-Jean (île d'Orléans)
• Boischatel
• Saint-Ferréol-les-Neiges
• Saint-Tite-des-Caps
PROJET O' INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0 18
4.
RÉSULTATS
La grande majorité des rencontres (92,0 %) ont été planifiées et organisées
par l'un ou l'autre des deux partenaires de la communauté, soit le comité
Beauport Ville en santé ou les Filles d'Isabelle de la Côte de Beaupré et de
l'île d'orléans. Le CLSC Orléans a organisé les autres rencontres.
Ce sont différents groupes qui ont bénéficié des rencontres animées
(Tableau 5). En début dé projet, les associations de femmes étaient d'abord
visées. Les groupes les plus fréquemment rencontrés ont été des Cercles
des fermières (12,0 %), des communautés religieuses (10,7 %), et des
clubs de l'Âge d'or (10,7 %). Puis, les rencontres animées ont été ouvertes
aux femmes en milieu de travail. Dans l'ensemble, davantage de groupes de
femmes ont été visités en milieu de travail (24,0 %). Finalement, plusieurs
rencontres ont été organisées pour des femmes ne faisant pas partie d'un
groupe formel ou ne fréquentant pas un milieu de travail ayant déjà
bénéficié d'une, rencontre animée. Ces «cafés-rencontres» (18,7% des
rencontres) se sont déroulés soit dans une salle du CLSC, soit au domicile
privé d'une résidente du territoire du CLSC Orléans.
Tableau 5 : Distribution des rencontres animées selon le type de
groupes rencontrés
Type de groupes rencontrés
N
%
Milieux de travail
18
24,0
Cafés rencontres
14
18,7
Cercles des fermières
9
12,0
Communautés religieuses
8
10,7
Clubs de l'Âge d'Or
8
10,7
Activités organisées par la municipalité
4
5,3
Bénévoles d'organismes communautaires
4
5,3
Associations féminines diverses
4
5,3
Autres associations
6
8,0
75
100,0
TOTAL
N O T E : Il y a aussi eu une rencontre (août 1999) des coordonnateurs de groupes de l'Âge
d'Or du territoire du C L S C Orléans qui a permis la réalisation de rencontres
animées dans ces groupes
PROJET O' INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
19
4.
RÉSULTATS
Bien que le projet se soit réalisé sur trois ans, une majorité de rencontres
(44,0 %) ont été réalisées entre janvier et décembre 1998 (Tableau 6). Un
peu plus du tiers (36,0 %) des rencontres ont eu lieu entre janvier et
novembre 1999 et 20,0 % entre avril et décembre 1997.
La presque totalité des activités (98,7 %) ont eu lieu en semaine. La
majorité des rencontres ont eu lieu soit en après-midi (52,0 %) ou en soirée
(42,7 %). Seulement quatre rencontres (5,3 %) se sont déroulées en avantmidi. Les rencontres animées ont duré en moyenne 2 heures 1 minute ±
38,9 minutes.
Tableau 6 : Principales caractéristiques temporelles des rencontres
animées
N
%
Période de réalisation :
> janvier à décembre 1998
33
44,0
Moment de la semaine :
> en semaine
74
98,7
Moment de la journée :
> après-midi
39
52,0
Caractéristiques
À toutes les rencontres, les animatrices ont traité des connaissances
générales sur la problématique, les facteurs de risque et la contribution du
dépistage du cancer du sein ainsi que de l'importance de l'adhésion au
dépistage pour les femmes âgées entre 50 à 69 ans. De l'information plus
détaillée sur la nature des interventions de dépistage en fonction des
groupes d'âge et des risques individuels a été fournie de façon presque
systématique (97,3 %).
L'information sur les démarches en cours
concernant l'organisation du Programme québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU
SEIN a presque toujours été présentée (94,7 %) pour être complètement
intégrée au contenu des rencontres à partir du démarrage du programme en
mai 1998. Dans le quart des rencontres, de l'information portant sur les
recommandations des groupes d'experts a été amenée.
Dans un autre ordre d'idées, du matériel didactique a été utilisé. Ainsi, un
modèle mammaire en silicone a été utilisé à chaque rencontre pour
supporter l'enseignement de la pratique de l'autoexamen des seins. De plus,
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSÇ ORLÉANS - NOVEMBRE 2000 20
4.
RÉSULTATS
dans la majorité des rencontres (62,7 %), le vidéo « La mémoire au bout
des doigts » de la Société canadienne du cancer a été visionné.
Lors de 15 rencontres animées, l'animatrice a été soutenue par l'une ou
l'autre des deux infirmières du CLSC Orléans impliquées dans le projet. De
plus, les animatrices ont alloué en moyenne 4 heures et 24 minutes
(± 1 heure 31 minutes) pour la planification, la préparation, la réalisation et
l'évaluation d'une rencontre animée.
>
Activités promotionnelles
Entre avril 1997 et novembre 1999, plusieurs activités promotionnelles ont
été réalisées. Ainsi, le projet et les partenaires ont bénéficié d'une bonne
visibilité au cours de ces trois années.
Premièrement, dès juin 1997, les membres du comité ont procédé à la
conception d'un dépliant et d'une affiche faisant la promotion de leurs
activités. Tout au long du projet, ceux-ci ont été distribués dans les endroits
suivants : la salle d'attente du CLSC, les bureaux de consultation des
infirmières et des médecins du CLSC, les cliniques médicales et
gynécologiques du territoire, l'Unité de médecine familiale de l'Hôpital de
l'Enfant-Jésus, les pharmacies ainsi que les salons des professeurs des
écoles. Par ailleurs, un dépliant du projet était remis en mains propres à
chaque femme de 40 ans et plus lors d'une consultation aux services
courants du CLSC Orléans.
Deuxièmement, les différentes activités ont été annoncées régulièrement.
D'abord, le projet lui-même a été publicisé dans l'annonce des services du
CLSC apparaissant dans les bottins téléphoniques de Beauport et de
Beaupré, dans le message téléphonique de mise en attente du CLSC ainsi
que dans le répertoire des activités de la Ville de Beauport. Ensuite, pour
faire connaître les rencontres animées et certains cafés-rencontres ayant lieu
au CLSC, des communiqués de presse ont été publiés régulièrement dans les
journaux locaux7 et dans les feuillets paroissiaux. Le tiers des « minikiosques » ayant eu lieu à Beauport ont aussi été annoncés dans le journal
local.
7
II y a 1 journal local pour le secteur de Beauport et 15 pour le secteur Orléans.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSÇ ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
21
4.
RÉSULTATS
4.3
Autres activités
D'autres activités, non planifiées en début de projet, ont également été
réalisées. Ainsi, des activités intra-CLSC ont eu lieu. Des dîners-causeries
animés par les infirmières du projet ont été offerts au personnel de
l'établissement.
Cinq dîners-causeries furent réalisés par secteur. Par
ailleurs, en novembre 1997, le CLSC a tenu un kiosque d'information lors
des activités antigrippales.
Quelques activités ciblant les médecins du territoire avaient été planifiées, teis
l'envoi d'une lettre les informant du projet de mobilisation, l'identification de
leurs besoins en formation dans le domaine du dépistage du cancer du sein et
l'organisation à leur intention d'une séance de formation sur le Programme
québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN une fois celui-ci démarré. Seul l'envoi
d'une lettre informant les médecins des activités du projet et les avisant de la
possibilité d'offrir à leurs patientes de s'inscrire à une rencontre animée de
type café-rencontre s'est concrétisé.
Finalement, deux types de kiosques d'information ont été réalisés dans le
cadre du projet : des kiosques en grandes surfaces ainsi que des « minikiosques ».
Le contenu d'information abordée lors de ces deux types
d'activités était sensiblement le même que celui communiqué lors des
rencontres animées, mais en plus condensé.
>
Kiosques en grandes surfaces
Il y a eu trois kiosques tenus à Beauport dans des endroits à grande surface
permettant de rejoindre un large public. Un de ceux-ci a eu lieu dans un
aréna lors du Salon du commerce (avril 1998) et les deux autres dans des
centres commerciaux (octobre 1998 et août 1999). Ces trois activités ont
permis de rejoindre environ 85 personnes, essentiellement des femmes.
L'âge des participantes variait entre 20 et 90 ans. Ces activités ont été
planifiées par les animatrices et les infirmières du projet. La réalisation a été
assumée principalement par l'animatrice de Beauport avec la participation des
infirmières.
>
« Mini-kiosques »
À partir du printemps 1999, un total de 35 « mini-kiosques » ont été
réalisés, dont 27 à Beauport et 8 dans le secteur d'Orléans. La plupart de
ces activités (57,0%) ont eu lieu à l'automne 1999. Les autres « minikiosques » avaient été organisés au printemps de la même année. La
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSÇ ORLÉANS - NOVEMBRE 2000 22
4.
RÉSULTATS
grande majorité de ceux-ci (86,0 %) ont eu lieu dans des endroits publics
reliés à la santé, soit dans des pharmacies ou dans les salles d'attente de
cliniques privées du territoire. Les autres kiosques ont été réalisés dans
d'autres lieux publics tels des banques, des caisses populaires ou une
épicerie. La prise de contact avec les milieux visés s'est toujours faite par
téléphone parfois complétée par une lettre envoyée par télécopieur ou par la
poste. Dans la moitié des cas, le milieu hôte a installé une affiche annonçant
l'activité quelques jours avant le début de celle-ci.
Pour réaliser les « mini-kiosques », les animatrices ont utilisé du matériel
didactique tels, entre autres, une affiche illustrant les trois méthodes de
dépistage, le modèle mammaire et la liste des centres de dépistage du
Programme
québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN. Elles ont aussi remis
aux participantes certains dépliants ou aide-mémoire comme, notamment,
un carton-douche sur l'autoexamen des seins, le dépliant du projet de
mobilisation et le dépliant « Mieux se connaître pour mieux reconnaître » du
Programme
québécois
DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN.
Un total de 1380 femmes ont été rejointes par ces « mini-kiosques ». De
ces femmes, 253 se sont montré intéressées à assister à un café-rencontre
tenu au CLSC. De plus, trois responsables de groupes formels de femmes
ont manifesté un intérêt pour avoir une rencontre animée pour leur groupe.
En plus de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein, ces
activités avaient pour but d'accroître la visibilité du projet de mobilisation sur
le territoire et de renseigner sur la tenue de cafés-rencontres.
PROJET O' INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
23
5.
DISCUSSION
Le devjs d'évaluation avait pour but d'analyser l'implantation du projet et
non pas d'en mesurer les effets. Aussi, l'atteinte des objectifs visant
l'amélioration des connaissances des femmes sur la problématique du cancer
du sein et la contribution des différentes méthodes de dépistage ne peut être
que supposée. Cependant, les entrevues auprès des intervenantes locales
semblent indiquer que les femmes rejointes ont perçu le projet comme étant
utile : « les femmes prennent
plus leur santé en main en faisant
autoexamen
des seins, elles posent des questions et deviennent
donc
autonomes envers leur santé ».
leur
plus
L'évaluation ne permet pas non plus de mesurer si le projet a permis
d'augmenter le taux d'adhésion des femmes au Programme québécois DE
DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN. Toutefois, les intervenantes estiment que les
activités du projet incitent les femmes à y participer. Le fait d'en avoir
entendu parler permet un premier contact avec le programme de sorte qu'à
la réception de la lettre d'invitation, l'effet de surprise est moins grand. De
plus, certaines données provenant de la littérature laissent penser que des
séances d'information augmentent significativement la participation des
femmes à un dépistage par mammographie. Dans un essai randomisé,
Slater et al. (1998) ont observé que 64,0 % des femmes de niveau
socioéconomique faible vivant dans des logements sociaux et ayant participé
à une rencontre d'information sur le dépistage du cancer du sein ont
ultérieurement passé une mammographie comparativement à 52,0 % des
femmes du groupe contrôle (p < 0,05). De même, Cunningham et al.
(2000) ont rapporté que les femmes ayant participé à un programme
communautaire d'éducation sanitaire avaient plus tendance à avoir une
deuxième mammographie de dépistage que les femmes du groupe témoin.
La stratégie retenue pour implanter ce projet se voulait celle de la
mobilisation communautaire. Il y a un large consensus dans la littérature
sur la pertinence et la nécessité d'utiliser une telle stratégie.
Ainsi,
l'intervention locale permet aux individus d'être conscients des problèmes et
de s'investir dans les solutions (Collin, 1998). La mobilisation, en impliquant
la communauté, amène les individus à une prise de conscience plus vive des
problèmes de santé qui les touchent. Andersen et al. (1999) ont observé
que les attitudes favorables d'une communauté envers la mammographie
influencent positivement le recours à cet examen. Selon ces auteurs, cette
association semble être indépendante de l'influence des caractéristiques
sociodémographiques individuelles (âge, éducation, état marital, emploi et
niveau de revenu) ainsi que de la présence ou non de médecins locaux et de
services de mammographie.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
iii
5.
DISCUSSION
Selon Ouellet et al. (1995), la mobilisation communautaire favorise d'abord
et avant tout une mise en commun des ressources. Elle permet également
une coordination efficace des actions complémentaires sur le terrain. Enfin,
elle facilite la diffusion de messages cohérents auprès de la population
ciblée. Elle est davantage pertinente dans certains contextes : lorsqu'il y a
sentiment d'impuissance face à une situation particulière, lorsque les
interventions traditionnelles sont inefficaces, lorsqu'il y a une motivation
concrète de se regrouper afin d'imaginer de nouvelles solutions ou lorsqu'il y
a un désir d'échange d'information et de ressources.
Environ 2897 personnes ont été rejointes par le projet, soit 1432 personnes
par les rencontres animées, 85 par les kiosques en grandes surfaces et 1380
par les « mini-kiosques »8. Ce nombre élevé de personnes rejointes peut
s'expliquer, en partie du moins, par le fait qu'il y a eu intégration d'activités
déjà réalisées au CLSC.
Comme le rapporte Ouellet et al. (1995),
l'intégration d'un projet déjà existant facilite l'adhésion des partenaires à la
démarche. Ce faisant, le comité de gestion a pu rapidement débuter les
rencontres dans le milieu. À cet effet, certains auteurs (Fortin et al.,1994 ;
Cadieux, 1997) précisent que, souvent, il est très mobilisateur pour les
partenaires de passer rapidement à l'action.
La majorité des femmes rejointes par les rencontres animées (47,3 %)
avaient entre 50 et 69 ans. Il s'agit du groupe d'âge particulièrement visé
parmi la clientèle ciblée (18 à 69 ans) par le projet de même que la
catégorie d'âge que veut rejoindre le Programme
québécois
DE DÉPISTAGE DU
CANCER DU SEIN.
Cette proportion est d'autant plus considérable que les
femmes de ce groupe d'âge ne représentent que 28,0 % de la population
féminine de 20 ans et plus du territoire du CLSC Orléans (voir Tableau 1).
Cet aspect est encourageant car la littérature rapporte que les femmes plus
âgées ont généralement moins de connaissances sur les facteurs de risque
et les recommandations relativement aux méthodes de dépistage (Mah et
Bryant, 1992). La participation des communautés religieuses et des Clubs
de l'Âge d'Or a certainement contribué à rejoindre les femmes du groupe
cible.
Presque toutes les participantes aux rencontres ont exprimé leur satisfaction
face au projet. Il est habituel que les études de satisfaction présentent des
résultats élevés (Sheppard,1993 ; Ruggeri, 1994). Néanmoins, la perception
des intervenantes locales indique que les rencontres ont répondu aux
attentes des femmes. Il importe de souligner ce résultat positif puisque le
ces activités ne sont pas mutuellement exclusives, les personnes ayant pu participer à
plus d'une activité.
24 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
5.
DISCUSSION
cancer du sein n'est pas un sujet très populaire. En effet, la littérature
indique que ce problème de santé évoque habituellement une attitude de
crainte du cancer en général, l'appréhension d'un résultat positif et des
conséquences (Murray et McMillan, 1993; Champion, 1994; Decker et al.,
1999).
Au départ, deux types d'activités ont été planifiés : des rencontres animées
auprès de groupes formels de femmes et des activités médiatiques.
Cependant, tout au long de l'implantation du projet, l'évaluation a servi à
mettre en place un processus interactif avec les partenaires leur donnant la
possibilité de prendre du recul face à leurs interventions et, le cas échéant,
d'apporter les ajustements nécessaires (Brekke, 1987; Rossi et Freeman,
1993). Tout comme pour le projet de mobilisation dans Charlevoix (Gagnon
et Moreault, 1999), d'autres types d'activités se sont ajoutés en cours
d'intervention. Ainsi, la tenue de dîners-causeries au CLSC, de kiosques en
grandes surfaces, de « mini-kiosques » et de cafés-rencontres a été
expérimentée.
La diversification des activités et des moyens de
communication représente un facteur de réussite pour ce type de projet
permettant de rejoindre le plus grand nombre de femmes. En effet, la
disponibilité de ressources offrant un maximum de services et de soutien à la
communauté contribue au succès des interventions communautaires (Taylor
et al., 1998). De plus, O'Loughlin et al. (1998) mentionnent que des
ajustements apportés aux interventions en cours de projet multiplient les
chances de poursuite des activités en répondant davantage aux besoins du
milieu.
Dans le souci de mieux faire connaître le projet, une seule action ciblant les
médecins a eu lieu. Il s'agit d'une lettre envoyée à tous les médecins du
territoire. Les autres activités planifiées n'ont pu être réalisées à cause d'un
certain roulement des médecins au CLSC. Par ailleurs, une plus grande
collaboration des médecins de la sous-région aurait pu être souhaitable
comme, par exemple, en référant des femmes aux rencontres animées.
Pour ce faire, il aurait peut-être fallu les impliquer plus tôt dans le processus,
voire même lors de la formulation des objectifs. Cela aurait été d'autant
intéressant que la littérature indique que la population perçoit le médecin
comme une ressource crédible concernant des sujets touchant la santé
(Friedman et al., 1994).
L'information livrée à l'intérieur des rencontres animées, des kiosques en
grandes surfaces et des « mini-kiosques » était conforme à l'information qu'il
était prévu de fournir. Cette absence d'écart peut être due au fait que le
contenu est toujours demeuré en lien direct avec les objectifs spécifiques du
projet. Le soutien offert aux animatrices (renforcement individuel, formation
continue de la part des infirmières et du médecin de la santé publique,
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
25
5.
DISCUSSION
partage d'une information cohérente, etc.) a aussi contribué à maintenir
l'uniformité du contenu tel que préconisé par Ouellet et al. (1995).
Un total de 75 groupes ont bénéficié d'une rencontre animée. Moins de
rencontres ont eu lieu dans le secteur d'Orléans (27) que dans Beauport
(48). Cette différence s'explique par le fait que le secteur de Beauport est
plus populeux (voir Tableau 1). De façon générale, le recrutement est une
opération laborieuse. En entrevue, les animatrices ont révélé trouver parfois
difficile de « vendre les services » qu'elles offrent puisque cet aspect
demande du temps, de l'énergie et surtout de la ténacité. Deux possibilités
sont envisageables pour faciliter le recrutement des groupes. Il faudrait
peut-être, d'abord, élaborer un message qui associe le dépistage à une
meilleure santé de la femme et à la guérison (Maziade et al., 1996). Puis,
tel que recueilli lors des entrevues, il serait intéressant d'examiner la
possibilité de jumeler la problématique du dépistage du cancer du sein à une
autre d'intérêt pour les femmes : « on constate
qu'avec
d'autres
problématiques
(ex : cholestérol,
chercher les femmes ».
diabète,
etc.)
c'est
plus
facile
d'aller
Comme planifié au départ, les activités promotionnelles se sont adressées
aux femmes du territoire du CLSC Orléans âgées entre 18 et 69 ans. Ces
activités furent variées mais ont uniquement servi à faire la promotion du
projet, des rencontres animées et des kiosques. Contrairement à ce qui
était prévu, elles n'ont pas visé à informer les femmes sur la problématique
du dépistage du cancer du sein. Il est difficile d'estimer l'impact de ces
activités menées dans le cadre du projet. Tel que rapporté lors des
entrevues auprès des intervenantes, les différentes démarches réalisées ont
probablement contribué à informer la population de l'existence du projet, à
soutenir le travail des animatrices et à susciter la participation des femmes
aux séances d'information. Cet aspect rejoint les considérations de Ouellet
et al. (1995) à l'effet que des interventions multiples peuvent être faites
auprès des médias afin d'influencer la communauté.
Finalement, les
intervenantes ont souligné qu'à l'avenir, il serait souhaitable d'utiliser
davantage les journaux locaux en faisant paraître des chroniques régulières
sur la problématique du cancer du sein, les méthodes de dépistage et le
Programme
québécois
DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN.
La gestion réalisée dans ce projet correspond à ce qui avait été planifié au
départ. Le projet a réussi à se doter d'une structure et d'un mode de
fonctionnement souples lesquels sont des conditions de succès de la
mobilisation communautaire (Ouellet et ai-, 1995). Un comité local de
gestion a été mis sur pied tel que prévu. L'élaboration d'un plan d'action a
représenté un élément intégrateur en établissant une vision commune du
projet tel que mentionné par Scott et Thurston (1997). Les réunions tenues
26 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
5.
DISCUSSION
très fréquemment en début de projet ont été facilitantes. Elles ont permis
de fournir un soutien suffisant aux partenaires et favorisé le plus souvent
possible le mode collégial dans la négociation, la concertation et la prise de
décision (Fortin et al., 1994). De plus, rejoignant les observations de
Lebeau et al. (1998), l'implication précoce des gestionnaires du CLSC a été
un autre élément favorable en confirmant le leadership du CLSC et
permettant d'assurer un minimum de continuité. Dans le même sens, le fait
d'intégrer le projet de mobilisation au plan d'action du CLSC est le signe
d'une certaine appropriation. Par contre, un des problèmes de gestion
rencontrés concerne la lenteur dans l'attribution du budget. Les délais dans
l'allocation des fonds a obligé les organismes impliqués à procéder à des
ajustements comptables compliqués pour rétribuer le personnel. Davantage
de souplesse serait requise dans le transfert du budget. Ce problème n'est
pas spécifique à ce projet puisque l'aspect financier est souvent mentionné
comme étant une barrière à l'implantation d'interventions sanitaires dans la
communauté (Taylor et al., 1998).
Les entrevues semi-dirigées menées auprès des acteurs locaux ont permis
d'identifier des éléments jugés indispensables afin d'assurer la pérennité de
ce projet. D'abord, toutes les personnes interrogées affirment qu'il est
absolument nécessaire que la RRSSS alloue un montant significatif pour
financer un projet de cette nature. Dans un même ordre d'idées, pour la
totalité des intervenants locaux, il est essentiel que le projet bénéficie du
soutien d'une personne ressource de la Direction de la santé publique de
Québec. Son implication est importante parce qu'elle fournit l'expertise de
contenu, assure le suivi du projet, développe l'argumentation pertinente à la
prise de décision et entretient les liens entre la santé publique, le CLSC, le
Programme québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN et la RRSSS. Ensuite, la
plupart des personnes interrogées croient que pour que ce type de projet
puisse durer, il faut la présence d'une personne « responsable » qui
représente le CLSC ainsi que des animatrices provenant du milieu où a lieu le
projet. Finalement, il est rapporté par la majorité, que la motivation des
personnes impliquées est une condition essentielle à la poursuite du projet.
Il est évident que les projets de mobilisation communautaire doivent être
adaptés aux réalités de chaque milieu.
Toutefois, l'évaluation de
l'implantation a permis de dégager certains facteurs de réussite et certaines
difficultés qui pourraient orienter la mise en place de projets similaires dans
d'autres contextes.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2000
27
5.
DISCUSSION
Ainsi, parmi les facteurs qui ont facilité l'implantation du projet dans le
milieu, il convient de mentionner :
• le partage d'objectifs communs par l'ensemble des partenaires ;
• l'intégration du projet déjà existant au CLSC ;
• la tenue de rencontres de planification rapprochées en début de projet ;
• l'implication à long terme de partenaires du milieu ;
• la diversification des moyens et l'innovation dans les interventions pour
rejoindre la clientèle ;
• la formation continue pour l'ensemble des partenaires ;
• le partage d'un contenu unique et cohérent par tous les partenaires ;
• le soutien offert aux animatrices par les professionnels tout au long du
projet ;
• la tenue d'activités promotionnelles pour publiciser le projet ;
• la souplesse dans la gestion et le mode de fonctionnement ;
• l'implication des gestionnaires du CLSC dès le début du projet ;
• la motivation et le dynamisme des personnes impliquées ;
• la disponibilité des ressources financières ;
• l'existence d'un projet similaire dans Charlevoix, fournissant certaines
indications quant aux orientations possibles.
De la même façon, des difficultés ont été rencontrées en cours de projet :
• les difficultés de recrutement de certaines clientèles ;
• la connotation négative du terme « cancer » au moment du recrutement ;
• le roulement des partenaires, plus particulièrement des médecins du
CLSC ;
• un certain manque d'implication des médecins du territoire à des moments
stratégiques ;
• les délais dans l'attribution du budget ;
• le manque d'intensité des activités médiatiques restreintes aux médias
écrits et réduites à la promotion des activités.
En terminant, pour implanter un projet de mobilisation de la communauté, il
est essentiel d'y retrouver au moins quatre éléments afin d'assurer sa
réussite. Ainsi, un financement adéquat, l'implication de la Direction de la
santé publique, la mise sur pied d'un comité local de gestion imputable à un
décideur du CLSC (composé d'organismes du milieu et d'au moins un
médecin du CLSC) ainsi qu'un mode de fonctionnement souple pourraient
constituer les bases minimales d'un tel type d'intervention.
28 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
CONCLUSION
L'évaluation de l'implantation a permis de montrer que le projet
d'intervention communautaire pour la lutte au cancer du sein dans le
territoire du CLSC Orléans s'est réalisé avec succès. Malgré certains écarts
par rapport à ce qui était prévu, le projet a été implanté tel que planifié:
Concernant l'objectif visant à vérifier si la clientèle rejointe est conforme à
celle visée, il importe de mentionner qu'un nombre considérable de femmes
de plus de 18 ans ont été rejointes et que près de la moitié d'entre elles
avaient entre 50 et 69 ans, soit le groupe d'âge visé par le Programme
québécois
DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN.
Au regard de l'objectif consistant à vérifier si les activités et les modalités de
fonctionnement réalisées sont conformes à celles prévues, il faut souligner
l'expérimentation de différentes formes d'activités autres que les rencontres
animées : cafés-rencontres, kiosques en grandes surfaces et « minikiosques », pour ne nommer que les plus importantes. D'ailleurs, cette
diversité de moyens utilisés n'est pas étrangère au succès observé dans la
participation des femmes au projet.
Quant au troisième objectif visant à identifier les conditions facilitantes et
certaines difficultés, il a, lui aussi, été rencontré. Ainsi, par exemple, la
disponibilité de ressources financières, le partage d'objectifs communs par
tous les partenaires et l'implication des gestionnaires du CLSC dès lé début
du projet sont apparus comme des éléments de réussite. Par contre, la
connotation négative du terme « cancer » et le roulement des partenaires,
plus particulièrement des médecins, ont représenté des facteurs
contraignants.
La stratégie retenue pour implanter le projet a été celle de la mobilisation
communautaire. Elle s'est avérée particulièrement utile pour rallier des
ressources issues de secteurs différents (réseau et hors réseau) autour d'une
même cause et pour canaliser des actions vers un objectif commun, soit la
sensibilisation des femmes au dépistage du cancer du sein.
Comme le cancer du sein est un problème important et que, jusqu'à ce jour,
seul le dépistage précoce semble efficace pour en prévenir les conséquences,
la poursuite de ce type de projet apparaît souhaitable. Pour réaliser ces
interventions, le rôle de la Direction de la santé publique de Québec est
primordial. Au moins trois axes d'action peuvent être dégagés. Le premier
consiste à promouvoir la mobilisation communautaire en matière de santé et
plus particulièrement en cancer du sein. Le deuxième propose de soutenir la
j
e n œuvre du projet en fournissant l'expertise de contenu nécessaire à
la formation des intervenants et à la prise de décisions relatives aux
orientations du projet.
Quant au troisième, il met l'emphase sur
m
S e
29 PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0
l'importance de procéder à l'évaluation de l'implantation et éventuellement,
dans la mesure du possible, des effets.
Finalement, il convient de répéter que la poursuite et le développement
d'activités de mobilisation communautaire, tant sur le territoire du CLSC
Orléans qu'ailleurs, nécessitent un financement adéquat.
PROJET D'INTERVENTION COMMUNAUTAIRE POUR LA LUTTE AU CANCER DU SEIN DANS LE TERRITOIRE DU CLSC ORLÉANS - NOVEMBRE 2 0 0 0 iii
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E 4193
C 14,983
Ex.2
MJTCUR :
VIOREAULT, LOUISE
3AGNON, CLAUDE
LEPAGE, CELINE
TITRE :
PROJET D ' I N T E R V E N T I O N C O M M U N A U T A I R E P O U R LA
LUTTE AU C A N C E R DU SEIN D A N S LE T E R R I T O I R E DU
CLSC O R L E A N S : R A P P O R T D E L ' E V A L U A T I O N DE
L'IMPLANTATION
DATE
NOM
^ TiJL ff *
y
NOM
C 14,983
Ex. 2
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