Dans les formes bilatérales, les oto-émissions acoustiques ne sont pas réalisables et les potentiels évoqués
auditifs seront pratiqués au cours des trois premiers mois.
Dans tous les cas des tests subjectifs en champ libre doivent être effectués et dès que possible une
audiométrie au casque et au vibrateurs à oreilles séparées devra être réalisée (en général à partir de l’âge de
4 à 5 ans).
Recherche de malformations associées
Cette recherche doit être systématique car certaines malformations peuvent être relativement inapparentes
et/ou nécessiter des interventions chirurgicales.
L’atteinte la plus fréquente est constituée par l’hypoplasie mandibulaire très fréquente mais à des degrés
variables s’intégrant éventuellement dans un syndrome oto-mandibulaire. Le syndrome de Franceschetti
associe une aplasie majeure bilatérale, une hypoplasie des branches montantes de la mandibule et une
hypoplasie des deux malaires avec colobome palpébral et fente vélopalatine. Une paralysie faciale isolée
peut être associée de même qu’une paralysie du voile du palais. On recherche également un syndrome de
Goldenhar (atteinte bilatérale également comportant une aplasie majeure, une hypoplasie de mandibule, une
macrostomie, des anomalies vertébrales et diverses malformations oculaires notamment des dermoïdes
bulbaires). On peut également parfois retrouver des malformations rénales.
Le bilan complémentaire comportera donc un examen ophtalmologique, des radios de rachis cervical, une
échographie cardiaque et rénale.
Étiologie
Le plus souvent il n’existe pas d’étiologie évidente. On retrouve cependant une origine génétique dans
environ 10 % des cas (antécédents familiaux ou atteinte polymalformative). Les plus fréquents sont les
syndromes de Franceschetti, les syndromes branchio-oto-rénaux et les craniosténoses.
Des aberrations chromosomiques (Trisomies 18, 21, 22) peuvent également entraîner, entre autres, des
malformations de l’oreille externe. L’âge parental et la consanguinité ne semblent pas influer sur la survenue
d’une aplasie d’oreille. Certains agents tératogènes (Thalidomide, Vitamine A) ou viraux (Rubéole) peuvent
parfois être incriminés.
Au terme de ce bilan initial, il est le plus souvent nécessaire de rassurer la famille. En effet, d’une part le
risque de récurrence (à la fois pour la famille et pour l’enfant concerné) n’est que de 0,5 % en dehors des
syndromes polymalformatifs. D’autre part, la surdité n’est qu’unilatérale dans 70 à 80 % des cas. En outre,
lorsqu’il existe une surdité bilatérale, il s’agit dans l’immense majorité des cas d’une surdité de transmission
bilatérale dont le pronostic est excellent. En effet, l’aplasie majeure entraîne une surdité de transmission de
l’ordre de 60 à 70dB.
L’éventuelle aplasie mineure contro-latérale peut entraîner un déficit variant entre 30 et 50-60dB.
Ces surdités de transmission ne comportent pas de modification qualitative du message et leur appareillage
est moins difficile que celui des surdités de perception. Il sera effectué en conduction osseuse en cas
d’aplasie majeure bilatérale ou en conduction aérienne si l’un des conduits auditifs externes existe, à partir
de l’âge de 5 à 6 mois.
Cet appareillage sera associé à une prise en charge orthophonique débutée dès les premiers mois de vie
afin d’assurer la guidance parentale puis poursuivie par une véritable rééducation orthophonique.
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