TS – partie 2 les ondes
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de même que le tourbillon s'estompe, le photon, lorsqu'il est diffusé (c'est-à-dire s'il n'est pas absorbé),
s'estompe après et n'est localisé que sur une courte distance après l'interaction.
On peut bien entendu faire la comparaison avec toute particule élémentaire, en remplaçant le terme " onde
électromagnétique " par " fonction d'onde ".
Limites de la métaphore
Mais comparaison n'est pas raison. Il ne s'agit bien que d'une métaphore, d'une analogie ; les particules ne sont
pas des tourbillons.
Par ailleurs, la métaphore ne prend pas en compte le phénomène de réduction du paquet d'onde. En effet, dans le
cas du tourbillon, on a juste une concentration locale de l'énergie cinétique du courant, mais le courant garde sa
force à côté. Dans le cas du photon au contraire, c'est la totalité h·ν de l'énergie de la portion d'onde qui est
concentrée dans le paquet d'onde. Ainsi, si le photon est absorbé par l'atome, il ne pourra pas y avoir une autre
condensation de paquet d'onde plus loin ; donc dans l'expérience de la fente de Young, si un photon se condense
sur la plaque métallique, il faudra attendre " un certain temps " (d'autant plus court que le flux d'énergie est grand)
pour qu'il y ait une possibilité d'apparition d'un photon sur la plaque photo située derrière.
Dans le cadre de la métaphore, pour représenter la réduction du paquet d'onde, il faudrait imaginer que le lit de la
rivière soit étroit, et que le tourbillon concentre suffisamment d'eau pour assècher une portion de la rivière.
Par ailleurs, le tourbillon suit toujours le sens du courant, alors que le photon est diffusé dans toutes les directions
(diffusion Rayleigh).
Ensuite, on pourrait croire que l'atome, représenté comme un rocher, est fondamentalement différent de l'onde
électromagnétique/photon, représenté comme un courant d'eau. Il n'en est rien, en physique quantique, les deux
objets sont représentés de la même manière, par une fonction d'onde. La seule différence est que l'atome, lorsqu'il
est placé au sein de la matière solide (cas d'un atome de la la plaque métallique percée, atome de la plaque
photographique), sa probabilité de présence n'est pas uniforme mais concentrée dans une zone restreinte, ce qui
justifie sa représentation par un objet de volume limité (le rocher). On pourrait améliorer la métaphore en
considérant la confluence de deux cours d'eau (l'interférence des flux crée des tourbillons), ce qui représenterait le
phénomène d'un jet d'atomes isolés dans une onde électromagnétique.
Historique du concept
La dualité onde-particule s'est imposée au terme d'une longue histoire où les aspects purement ondulatoires et
corpusculaires ont été tour à tour privilégiés. Ces aspects on tout d'abord été mis en évidence avec les théories de
la lumière, avant d'être étendus — au XXe siècle — à tous les objets physiques.
Huygens et Newton
La première théorie complète de la lumière a été établie par le physicien néerlandais Christiaan Huygens au
XVIIe siècle. Il proposait une théorie ondulatoire de la lumière et a en particulier démontré que les ondes
lumineuses pouvaient interférer de manière à former un front d'onde de propageant en ligne droite. Toutefois, sa
théorie possédait certaines limitations en d'autres domaines et fut bientôt éclipsée par la théorie corpusculaire de
la lumière établie à la même époque par Isaac Newton.
Newton proposait une lumière constituée de petites particules, expliquant ainsi simplement les phénomènes de
réflexion optique. Au prix de complications considérables, cette théorie pouvait également expliquer les
phénomènes de réfraction à travers une lentille, et de dispersion d'un faisceau lumineux à travers un prisme.
Bénéficiant de l'immense prestige de Newton, cette théorie ne fut pas remise en question pendant plus d'un siècle.
Fresnel, Maxwell et Young
Au début du XIXe siècle, les expériences de diffraction faites par Thomas Young et Augustin Fresnel
ont démontré l'exactitude des théories de Huygens : ces expériences prouvèrent que quand la lumière est