naturellement une modification des
délais indiqués ci-dessus.
Profondeur du coffrage
En ce qui concerne la profondeur
du coffrage, on a d'abord utilisé des
coffres de 7,5 cm de profondeur. Toute-
fois,
cette dimension fut ramenée par
la suite à 5 cm pour deux raisons:
(1) Une épaisseur de 7,5 cm de Co-
ralite prenait deux fois plus de
temps pour sécher qu'une épais-
seur de 5 cm, avant le prochain
coulage.
(2) Un coulage plus profond néces-
sitait davantage de renforce-
ments. Le bois de coffrage est
un matériau de construction re-
lativement coûteux, même lors-
qu'il
s'agit
de cocotier; en effet,
ce dernier, donnant des planches
très étroites, il faut employer un
plus grand nombre de clous et
de renforcements.
Dans le cas où l'on exécuterait un
vaste programme de construction,
j'es-
time qu'il serait plus économique d'em-
ployer des coffres standard en acier, et
que dans ce cas, un coulage sur 5 cm
de profondeur serait préférable, car la
Coralite sécherait plus lentement qu:
dans des coffres en bois.
Détails de construction
La Coralite ayant un taux de com-
pression plus bas que le béton au
ciment Portland, sa solidité comme ma-
tériau de construction dépend de bon-
nes fondations, de l'épaisseur des murs
et de leur nivellement au sommet né-
cessaire à une bonne répartition des
charges de la charpente. Ce type de
matériau ne gagnerait rien à être armé.
Les cloisons sont également en Coralite
de façon à fournir un renforcement la-
téral.
On suit généralement les normes
suivantes:
(1) Fondations: On creuse dans la
terre ou le sable une tranchée de 60
cm de large sur 45 cm de profondeur.
On y coule de la Coralite tout-venant
jusqu'au niveau du sol. Ce mélange
tout-venant consiste en résidus prove-
nant de la préparation de la chaux. De
gros blocs de corail sont joints à la
masse qui est ensuite damée fortement.
(2) Chaînage inférieur: Le coffrage
est centré sur les fondations et, sous
tous les murs, y inclus les cloisons, on
coule un béton dense au ciment Port-
land sur une épaisseur de 23 cm.
Deux barres en acier doux de 12,5 mm
de diamètre sont prises dans cette
ceinture sous 5 cm d'épaisseur. Le
chaînage a un double objet: premiè-
rement, la Coralite est poreuse et
l'épaisseur de béton dense ainsi coulée
réduit son action capillaire. Deuxième-
ment, elle constitue une base ferme
continue pour les murs, prévenant ainsi
l'apparition de fissures qui pourraient
provenir d'affaissements localisés dans
les fondations. Après quoi, on coule de
la Coralite dans le coffrage sans autre
modification. Lorsque le coulage est
terminé et la masse bien nivelée, on
y insère de petits blocs coralliens sur
champ afin qu'ils servent d'accrochages
pour les sections suivantes. Ces points
d'accrochage devraient être séparés par
une distance d'environ 30 cm.
(3) Chaînage supérieur: On le cons-
truit en suivant la méthode exposée
précédemment et il a également un
double objet: premièrement, il permet
une répartition équilibrée des charges
de la charpente, ceci pour éviter que
les murs ne se crevassent. Deuxième-
ment, il sert à ancrer les tire-fond
grâce auxquels sont fixées les fermes.
Ces boulons filetés en acier doux de
12,5 mm de diamètre (terminés en U)
ont 1,05 m de long. Ils sont ancrés
dans les murs de Coralite et passent
à travers le chaînage de béton, pour
venir coiffer entrait et sablière.
(4) Autres travaux en béton. Une
petite quantité de béton est coulée sur
les bords des portes et fenêtres, afin
d'assurer un bon ancrage des cham-
branles. L'opération est effectuée en
même temps que le coulage de la
Coralite et on n'utilise aucun tampon
dans le coffrage pour séparer les deux
mélanges. Bien que le béton prenne
plus vite que la Coralite, on n'a pas
jusqu'à présent constaté la présence de
crevasses entre les deux agrégats.
La nécessité de prévoir des linteaux
en béton complique les plans à un
degré considérable, car en pays tropical,
les habitations doivent avoir un plus
grand nombre d'ouvertures que sous
d'autres latitudes. Lorsqu'on dresse les
plans,
on s'efforce donc d'aligner le
sommet des portes et fenêtres à une
hauteur telle que le chaînage supérieur
leur serve en même temps de linteau.
Les planchers sont également en béton.
(5) Epaisseur des murs et des cloisons.
Pour des bâtiments bien cloisonnés
dont la hauteur sous plafond ne
dépasse pas 3 mètres et dont la
largeur n'excède pas 7,30 mètres (écoles,
habitations, magasins, petits hôpitaux
et dépendances), l'épaisseur des murs
et des cloisons est de 30 cm. Un atelier
de menuiserie sans cloison, dont les
dimensions sont 37 X 11m, a des
murs de 45 cm. Un bâtiment adminis-
tratif ayant les mêmes dimensions,
mais cloisonné sur un tiers de sa
longueur, a des murs de 37 cm.
(6) Plâtrage. On utilise un enduit
composé de deux parties de sable de
mer tamisé et d'une partie de chaux
de corail que l'on délaye avec de l'eau
salée et que l'on applique ensuite avec
les outils courants du plâtrier. L'enduit
est préparé dans des fûts de 200 litres,
un jour avant son application. On
élimine l'eau en excès qui s'accumule
en surface pendant la nuit. Le finis-
sage est fait avec une taloche en bois,
grâce à laquelle on aplanit les petites
irrégularités qui apparaîtraient sur une
surface lisse si l'on utilisait un outil
métallique. En l'absence d'un ouvrier
de métier, on peut obtenir une surface
uniforme en clouant aux angles des
planchettes de bois de 1,25 cm. Une
ficelle bien tendue déplacée le long des
murs entre ces lattes permettra de
contrôler l'uniformité de l'ensemble. Par
précaution contre d'éventuels dégâts, on
découpe au burin la Coralite aux angles
extérieurs du bâtiment et on recouvre
avec un enduit de ciment. Ces angles
sont ensuite arrondis.
Le finissage des surfaces
extérieures
Pour le finissage des surfaces exté-
rieures, on emploie un mélange de
chaux et d'eau de mer, et il suffit
d'appliquer cet enduit de temps en
temps pour blanchir les surfaces. A
l'intérieur, on utilise diverses peintures
mates,
y inclus les peintures plastiques,
mais on a constaté que la peinture à
l'eau, si économique, donne des résul-
tats satisfaisants, et qu'elle retient la
couleur mieux que plusieurs marques
de peintures plastiques utilisées jusqu'à
présent.
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