VIE OU MORT DU CORAIL ? Pourquoi la survie du corail fait- elle couler tant d’encre? 5 00 millions de personnes dans le monde dépendent de cet écosystème pour survivre . Qu’ils soient pêcheurs ou acteurs du tourisme, leur activité repose sur cette manne naturelle que le réchauffement climatique pourrait bien atteindre définitivement. Jusqu’à présent la menace était humaine (pollutions diverses, écoulement d’eaux usées ..) Mais voilà que le climat devient lui aussi un ennemi. L’occasion pour les responsables d’entamer un débat. Alors, qui fait mourir le corail ? Le réchauffement ou les pollutions? Voilà du grain à moudre pour tous les acteurs de la défense des océans. Avant la COP 21, les scientifiques auront à répondre aux politiques des urgences concernant les seuils de ruptures nature /climat. Dans l’immédiat , ils sont sous la menace de l’UNESCO de « désinscription » des sites du patrimoine mondial. Résultats, l’actualité est aux communications. Cette semaine en Nvl Caledonie : http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/25/2055818en-nouvelle-caledonie-la-bonne-sante-des-recifscoralliens.html, hier dans les Caraïbes : http://www.uicn.fr/Le-temps-presse-pour-lescoraux.html et http://metamorphoseoutremers.com/?p=415 et http://nouvellecaledonie.ird.fr/science-en-partage/fiches-d-actualitescientifique/354-les-coraux-reunionnais-sont-enmauvaise-sante Concernant la Grande Barrière de corail qui accueille chaque année 2 millions de touristes, génère 5,4 milliards de dollars australliens et près de 70.000 emplois. Le site a perdu la moitié de ses coraux en trente ans et sa dégradation s’accélère. Russell Reichelt, directeur général du GBRMPA le dit : « La Grande Barrière de corail est une icône sous pression. » Publié en Novembre 2014 le dernier rapport de l’institut élaboré tous les cinq ans est clair : « Le tiers nord de la Grande Barrière de corail n'a pas changé en trente ans. En revanche, sur les deux tiers sud, 62% du corail est endommagé ». L'Etat du Queensland exploite du charbon, du minerai de fer, du gaz naturel ou encore de l'uranium. Des ressources exportées en masse par la mer. En 2014, un plan a été mis en place pour s’attaquer à l’écoulement des eaux agricoles, probablement inutile face au projet de l'Etat de Queensland de doubler sa production agricole d'ici 2040. Certes a été deman- dée l’interdiction pendant une décennie du dragage, sauf que le paysage marin est déjà grandement modifié. Et pour le gouvernement, c'est la nature qui est la principale fautive, et non l'activité économique. "Les menaces les plus importantes sont les événements climatiques extrêmes et les effets potentiels du changement climatique. Ils ne peuvent pas être directement contrôlées » Le climat, vraiment fautif ? Il est clair que depuis plus de vingt ans les coraux subissent un blanchissement qui les conduit à la mort, incontestablement dû au réchauffement. Mais cette menace agit selon des temps différents, selon les espèces et les milieux. L’IRD vient de confirmer que les orbicella (et porites) sont moins menacés et résistent mieux grâce à leurs zooxantelles (les algues symbiotiques qui captent la lumière) On constate que les acropores ont disparu les premiers des Caraïbes . Ce sont aussi, ceux que l’on reproduit le plus facilement en fermes marines. Mais ne rêvons pas : on peut en faire quelques jardins mais surement pas un récif ! Le corail vit dans un écosystéme complexe. Peut il survivre si ce dernier voit certaines espèces disparaître ? Cf le film « vie et mort du corail « : http://gaia.mediapeps.org/production_nv/film.php?for matique=documentaires26&thematique=mer&numero =37 Acropores blanchis porites, orbicella Indubitablement les menaces liées aux acti-vités polluantes sont plus immédiates. Mais reste la question : si les ecosystèmes coralliens sont détruits, les récifs perdureront ils ? Dominique Martin ferrari