SCIENCES DU CERVEAU Perspectives : ce cours entend étudier les sciences de cerveau en tant qu’objet de communication et argument scientifique pour appuyer les thèses de la communication. Cours 1 : Introduction aux sciences La recherche fondamentale a pour but de mieux connaître et de savoir plus : c’est la science pour la science. Son but est d’améliorer et d’augmenter le nombre des connaissances et compréhensions scientifiques. Elle regroupe les travaux de recherche n’ayant pas de finalité économique déterminée au moment des travaux. C’est la base de tout progrès scientifique. La recherche appliquée est un travail de recherche pour résoudre des problèmes d’usage pratique. Ingénierie ; médecine ; technologie ; etc : c’est l’utilisation ou la construction de dispositifs concrets particuliers (qui mène parfois à l’amélioration empirique avec l’expérience). La méthode scientifique ▪ Le réductionnisme scientifique - C’est le découpage d’une question générale en sous-questions plus faciles, etc. Ex : Deux problèmes se posent : - Quand le réductionnisme est utilisé au sens péjoratif dans une démarche de généralisation (ex : la découverte d’une molécule qui participe au fonctionnement de la mémoire devient « molécule X : le gêne de l’intelligence ! »). - Le risque de perte de vue des objectifs fondamentaux de la recherche. ▪ la méthode expérimentale : principes → Se baser sur une littérature antérieure → Formuler une nouvelle hypothèse (la plus élémentaire possible) → Expérimenter → Analyser les résultats → Valider ou invalider l’hypothèse ▪ Le critère de significativité statistique ▪ Le critère de reproductibilité des résultats Tout résultat obtenu scientifiquement doit pouvoir être reproduit par n’importe quel autre chercheur dans le monde, en utilisant la même méthode. La connaissance scientifique est accessible à tout le monde, et doit se communiquer via les revues scientifiques et autres supports de presse. ▪ Le critère de réfutabilité Toute théorie doit être construite de manière à être potentiellement contredite et réfutée avec les mêmes méthodes scientifiques. Ainsi, un « fait » scientifique reste toujours une hypothèse réfutable. La communication scientifique Elle passe par ▪ La présentation de posters et tableaux explicatifs lors de congrès. ▪ La présentation de conférences lors des congrès, mais qui ont une valeur moindre que les traces écrites. ▪ La publication d’articles scientifiques dans les revues internationales à comité de lecture. Un résultat n’est validé comme « scientifique » que s’il est paru dans une revue. Un article dans de telles revues est construit avec un résumé > une introduction > présentation du matériel et des méthodes > Résultats obtenus > Discussion > Bibliographie. Problèmes liés à la vulgarisation scientifique : > Le risque de simplification exagérée de la problématique scientifique > L’exagération des résultats et/ou des interprétations, et/ou des implications… > L’usurpation du caractère scientifique de certains faits Cours 2 : Introduction aux sciences du cerveau L’organisation du vivant Les sciences humaines sont les plus complexes car elles englobent l’intégralité du système humain. Par ordre de complexité on trouve donc : L’atome >>> La cellule >>> L’organisme >>> Les sociétés d’organismes Les sciences physiques >>> Les sciences naturelles >>> Les sciences humaines Chaque niveau (atomique, moléculaire, etc.) est appelé niveau d’organisation et est régi par ses propres règles d’organisation. Le cerveau Constitué de 100 milliards de neurones, il compte 40 000 connexions dans le cortex, couche de 2mm qui entoure le cerveau et comprend les fonctions mentales supérieures. Les objectifs des sciences du cerveau Le but des sciences du cerveau est de mettre en relation les comportements et les processus cognitifs avec l’activité cérébrale sous-jacente, et réciproquement, afin de mieux comprendre les uns et les autres. Disciplines des sciences du cerveau : ▪ Psychophysiologie ▪ Neurosciences cognitives ▪ Neurosciences ▪ Sciences cognitives (linguistique, intelligence artificielle, etc.) ▪ Neurologie ▪ Neuropsychologie ▪ Les représentations du cerveau - Le premier à avoir représenté le cerveau est Léonard de Vinci - Puis la phrénologie : théorie du neurologue viennois François Joseph Gall (1757-1828) : « à chaque zone du cerveau correspond une capacité bien précise ». Ex : la bisse de la sagesse, la bosse de la métaphysique… cette théorie s’est révélée être une erreur. - En 1909, on définit les aires de Broadmann : chaque aire du cerveau se différencie de sa voisine par sa composition cellulaire. - 1950 : L’homonculus par Penfield et Rasmussen (1950) : topographie qui correspond à la forme distordue de notre corps sur laquelle la représentation d'une partie du corps est d'autant plus étendue sur le cortex que la sensibilité est fine, complexe, riche dans la zone corporelle considérée Echelle microscopique : le neurone (ou cellule nerveuse) Composition : des dendrites qui reçoivent l’information ; un corps cellulaire prolongé par un axone, qui se termine par de nombreux synapses. → La communication neuronale est électrique et se base sur le principe du potentiel d’action : Il faut que la stimulation soit suffisamment importante pour déclencher le « potentiel d’action », qui s’exécutera toujours de la même façon ► C’est une transposition du système binaire. Les neurones transmettent l’information de façon quantitative en produisant plus ou moins de potentiel d’action, ce qui provoque mécaniquement la production d’autres potentiels d’action jusqu’à ce qu’une « sortie » cognitive ou comportementale soit produite. Les neurones sont séparés entre eux par des synapses. - A l’intérieur des neurones, la communication est électrique. - Entre les neurones, la communication est chimique, par l’intermédiaire des neurotransmetteurs qui font lien entre les éléments présynaptiques et les dendrites. → La fluidité de la communication entre synapses est garante de la mémoire. Techniques d’enregistrement de l’activité cérébrale ● Pour enregistrer l’activité électrique, on approche une électrode d’un neurone (on peut rester à l’extérieur, car l’électricité se répercute à l’extérieur) et on recueille son activité électrique et ses potentiels d’action → C’est l’enregistrement unitaire. ● EEG : pas besoin d’ouvrir, on recueille l’activité électrique à la surface du crâne > c’est beaucoup moins précis. ● IRM : L’image par résonance magnétique, qui distingue les différents types de tissus en fonction de leur taux d’hydratation sanguine. ● IRMF : imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, qui permet de voir le cerveau fonctionner en fonction de son taux d’hydratation sanguine. ● TEP : tomographie par émission de positrons. C’est une technique invasive : on ingère une substance radioactive dans la carotide, et on voit comment la substance se diffuse. Cours 3 : l’intégration visuelle But du cours : comprendre comment l’humain perçoit pour mieux communiquer avec lui. Plan 1. Bases anatomiques du système visuel 2. Fonctionnement du système visuel et représentation du monde 3. Les illusions d’optique L’œil : un appareil optique Du fait de la présence d’une « lentille » dans l’œil, l’image est reçue à l’envers sur la rétine. C’est le cerveau qui va remettre l’image à l’endroit. Sur cette rétine le pouvoir séparateur dépend de la densité des cellules rétiniennes : plus les cellules sont nombreuses, plus la définition de la vision est forte. Cette densité varie sur les différentes zones de la rétine. Le champ de vision est de 180° à l’horizontale et de 150° à la verticale. Ce champ de vision diminue avec la vitesse de déplacement de l’individu. - à 40 km/h, champ de vision = 100° - à 70 km/h, champ de vision = 75° - à 100 km/h, champ de vision = 45° - à 130 km/h, champ de vision = 30° Champ fovéal et champ périphérique ● Le Champ fovéal correspond au centre de l’image où l’on voit avec le plus de netteté (qui correspond à la zone de densité rétinienne maximale). La zone de la rétine qui correspond au champ fovéal est la macula, dans laquelle la lumière arrive directement sur une couche de photorécepteurs cellulaires : les cônes. A leur place, sur le reste de la rétine on trouve une couche de cellules en bâtonnets. ● Autour du champ fovéal se trouve le champ périphérique. C’est à cause de cette composition que notre regard parcourt tout un visage pour en avoir une vision globale. La vision parcourt le visage, marque des temps d’arrêt pour prendre des « photos » et reconstituer l’ensemble par la suite. Ainsi notre vision se concentre sur le triangle dessiné par les yeux et la bouche, puis sur l’ovale du visage pour reconnaître un sujet. Couleurs La vision des couleurs est principalement réalisée au niveau de la fovéa. Tout le monde ne voit pas les couleurs de la même manière. Au niveau de la rétine, 3 couleurs sont distinguées : bleu, rouge & jaune… toutes les autres sont composées à partir de ces dernières. Le point aveugle C’est un point, situé à la naissance du nerf optique sur la rétine, où ne se trouve aucune cellule photoréceptrice. De l’œil au cortex Quand l’information visuelle arrive au cortex visuel, elle est éclatée et décomposée dans les différentes structures du cortex visuel. Ces structures visuelles vont contaminer le reste des fonctions du cerveau. → C’est pourquoi la vision est le sens en lequel nous avons le plus confiance. Les illusions opticogéométriques. Malgré tous les phénomènes physiologiques qu’elles induisent, on remarque que l’aspect culturel joue souvent un rôle dans l’induction en erreur de ces illusions. Par exemple, nos civilisations occidentales sont habituées à l’angle droit et ceci va jouer sur notre perception. Cours 4 : Apprentissage et mémoire Plan du cours : 1-Les Différents types d’apprentissages («Mises en mémoire», «Mémorisations») 2-Les différents types de mémoires 3-Les bases neuronales de la mémoire Les Différents types d’apprentissages («Mises en mémoire», «Mémorisations») Le niveau le plus élémentaire de la mémorisation est l’habituation. Il faut toutefois distinguer habituation cellulaire et habituation cognitive. > Habituation cellulaire : c’est le fait que les cellules trop stimulées ne déchargent pas leur énergie. C’est ainsi que les neurones en viennent parfois à ne plus répondre. Ex : un bruit de fond tellement régulier qu’on ne l’entend plus. > Habituation cognitive : c’est l’atténuation de la réponse à un stimulus quand celui-ci est répété de nombreuses fois. Cependant, cette habituation n’est pas provoquée par une adaptation sensorielle (les neurones déchargent toujours autant d’énergie), et il n’y a pas de fatigue motrice (les neurones moteurs déchargent toujours autant). ► C’est pourquoi lors d’une prise de parole, il faut penser à varier les intonations pour ne pas créer de phénomène d’habituation dans l’auditoire. ▪ Déshabituation & sensibilisation Après une habituation, la présentation d’un stimulus intense ramène la réponse à son niveau normal (c’est la déshabituation) ou supérieur (sensibilisation), qui crée des réponses anormales. ▪ Le conditionnement Pavlovien 1. Présentation de la nourriture à un chien (stimulus inconditionnel) > salivation du chien. 2. Présentation de la sonnerie > pas de salivation (stimulus neutre) 3. Présentation répétée de la sonnerie et de la nourriture > salivation du chien La sonnerie passe ainsi de stimulus neutre à stimulus conditionnel avec la répétition. 4. Présentation de la sonnerie seule (stimulus conditionnel) > salivation (réponse conditionnée). Rque : le conditionnement pavlovien n’implique pas d’action volontaire Extinction : comment « déconditionner » un sujet ? > Présenter répétitivement la sonnerie sans nourriture. La réponse conditionnée disparaît progressivement. L’extinction est un nouveau conditionnement qui couvre le conditionnement original. Le conditionnement pavlovien original réapparaît si on associe de nouveau sonnerie et nourriture. ▪ Généralisation du stimulus : la réponse conditionnée est d’autant moindre que le stimulus conditionnel présenté est différent du stimulus conditionnel original. ▪ Discrimination du stimulus Deux stimuli conditionnels proches peuvent être systématiquement associés à deux stimuli inconditionnels distincts. Pour avoir cette discrimination de stimulus, il faut créer un nouveau conditionnement. En tant que communicants, il nous faut faire attention aux conditionnements dans les médias. Ex : ne pas utiliser une chanson qui ressemble à celle d’une autre publicité à succès, ou alors faire une pub d’anthologie pour faire oublier la précédente. ▪ L’apprentissage instrumental Dans les apprentissages instrumentaux, le sujet doit apprendre à effectuer une action pour obtenir un renforcement positif (ou récompense), ou éviter un renforcement négatif (punition). ▪ Conditionnement « opérant » Nous utilisons tous des stratégies d’apprentissage par un système d’essais / erreurs. On peut accroire le conditionnement par accroissement progressif de la complexité de la tâche. Remarque : les conduites superstitieuses. Exemple : en informatique, il y a plusieurs façon de parvenir à un même résultat. Or, si on arrive à faire quelque chose en 5 étapes là où il n’en faudrait que 3, on le fera toujours en 5 fois par superstition. A nous d’en être conscient et de limiter ce processus pour ne pas laisser apparaître de telles conduites. ▪ Les aspects sociaux de l’apprentissage. > La seule présence d’un congénère améliore la performance lors de l’apprentissage d’une tâche (dans le cadre d’un conditionnement opérant par exemple). On peut attribuer ce bénéfice à l’esprit de compétition, mais cette règle ne s’applique pas au conditionnement pavlovien. Ainsi, dans une discussion, un simple acquiescement augmente la quantité d’informations fournies par le sujet. Les différents types de mémoire ○ Mémoire à court terme = mémoire de travail ○ Mémoire à long terme = mémoire épisodique ○ Mémoire procédurale = mémoire des actions En mémoire à court terme, tout individu ne peut mémoriser que 7 items (avec une marge de + ou – 2) dans une liste pour un test visuel ou auditif. Les bases neuronales de la mémoire Quels sont les mécanismes neuronaux permettant le stockage et la conservation de l’information ? C’est la modification des poids synaptiques dans l’hippocampe et dans l’ensemble du cerveau. Les différents types d’amnésie : ● Amnésie antérograde (oubli à mesure) : elle est due à la lésion du système hippocampique. L’individu ne peut plus rien apprendre. ● Amnésie rétrograde (lésions diverses) : peut concerner l’oubli de toute la vie d’un sujet. Cours n°5 : Le Neuromarketing •Définitions et objectifs du neuromarketing •Expérimentations en neuromarketing •Les systèmes neuronaux de récompense •Utilisation de stimuli subliminaux Les objectifs ○ Objectifs des neurosciences : comprendre les mécanismes cérébraux liés aux processus cognitifs et aux comportements de l’individu (et réciproquement). ○ Objectifs du marketing : création d’un marché et d’un produit permettant la satisfaction du client. Mais aussi constater, prévoir, susciter et renouveler les besoins des consommateurs, et adapter l’appareil productif et commercial aux besoins ainsi déterminés. Rappel : après la deuxième guerre mondiale, la demande est énorme : tout ce qui est produit est vendu. Plus tard la demande baisse et il faut alors commencer à la motiver. Plus tard encore, c’est l’offre qui dépasse la demande → c’est la naissance de l’économie de marché, faite d’une importante concurrence qui pousse à la communication. ○ Objectifs du neuromarketing : - Connaître les mécanismes cérébraux à l’origine de nos choix de consommation afin d’adapter les stratégies de marketing (des entreprises, ou des partis politiques, etc). - Permettre de dépasser le sondage d’opinion qui reste peu fiable, pour évaluer les véritables goûts et motivations des consommateurs. Les méthodes du Neuromarketing 1. Concevoir des produits et des stratégies de communication publicitaires. 2. On peut ensuite utiliser l’imagerie cérébrale (IRMP) pour identifier les activités neuronales spécifiquement liées aux produits en question. 3. Adapter le produit à la stratégie de communication en fonction des informations fournies par l’activité neuronale. 4. Répéter l’utilisation de l’imagerie cérébrale Etc… Un produit commercial active une zone de cerveau (« profond et primitif ») originellement réservée au traitement de stimuli vitaux (nourriture appétissante), partenaire sexuel attirant) : le striatum ventral. Ex : Influence du jugement d’autrui et rôle du cortex préfrontal médian. Dans le cas de la comparaison Coca / Pepsi, l’activation cérébrale liée au plaisir du goû du Pepsi (mettant en jeu le Putamen) est supplantée par une activation cérébrale liée à la prise en compte du jugement d’autrui (mettant en jeu le cortex préfrontal médian) en faveur du CocaCola. Remarque : les publicités les mieux mémorisées par les femmes sont celles qui activent leur hémisphère gauche durant la présentation. Problèmes éthiques liés au neuromarketing : le stimulus subliminal A là base le neuromarketing a pour but de mieux connaître le fonctionnement cérébral au cours de comportements de consommation. > Conséquence possible : l’éventuelle manipulation du fonctionnement cérébral pour induire certains comportements (consommation ou politique). Mais les législations n’empêchent pas aujourd’hui la recherche en neuromarketing. Toutefois elles interdisent l’utilisation des stimuli subliminaux. Stimuli subliminaux Il s’agit de stimuli dont la durée de présentation est suffisemment longue pour être perçue par les organes sensoriels et traités par le cerveau, mais trop courte (3 millisecondes) pour qu’ils franchissent le seuil de la conscience. Le conditionnement provoqué chez les sujets exposés à un stimulus subliminal subsiste pendant 7 à 14 jours. Cours n°6 : La communication amoureuse Remarque : Le langage a été inventé pour communiquer avec les partenaires sexuels. Plan Rôles et influences de la variable sexuelle dans le comportement de la communication. - Le choix du partenaire - Monogamie & polygamie - Amour et stress Code génétique et fonctionnement cérébral sont avant tout orientés vers : - La survie de l’individu - La reproduction de l’individu C’est pourquoi les individus sont en permanence en recherche d’alimentation et de partenaire sexuel, car ils ne font que réagir à des processus non-conscients. Théorie du transfert d’excitation Quand on est sous l’emprise d’une excitation, le rythme cardiaque augmente, les pupilles se dilatent, etc. L’état amoureux, tout comme le besoin sexuel, provoque des modifications physiologiques. Ex : une expérience a montré que quand on fait écouter leur rythme cardiaque à des sujets qui regardent deux photos de femme, et qu’on feint son augmentation à la projection d’une des photos, les sujets affirment préférer les photos sur lesquelles le rythme a été accéléré. C’est la réaction simulée qui provoque l’attraction. Ex : Une jeune femme fait un sondage sur un parcours de randonnée à 2 endroits stratégiques : sur un pont de pierre, puis sur un pont de corde. Elle demande aux personnes de la rappeler plus tard. 2 des 18 personnes interrogées sur le pont de pierre la rappelle, alors que 9 des 18 interrogées sur le pont de corde la rappellent : le sentiment de danger du au pont de corde a donc amené un transfert d’émotion et la création d’une attirance. Ex : on demande à des hommes leur avis sur une femme avant et après un tour de montagnes russes. Dans l’ensemble ils jugent la femme plus attirante après le tour de manège, sauf pour les individus en couple quand la partenaire est présente. Comportements fondamentaux depuis la naissance de la communication. Sélection naturelle → sélection sexuelle La sélection sexuelle est la sélection des femelles sur les mâles. Elle est régie par des critères primaires (organes génitaux) et secondaires (masse musculaire ; pilosité), le but étant toujours de maximiser les chances de survie de la descendance. Remarque : chez l’humain les attributs sexuels sont toujours visibles, mais l’ovulation reste cachée. 3 Niveaux d’attraction ● Attraction sexuelle : c’est le besoin pressant d’une gratification sexuelle indépendante de la présence d’une personne particulière. ● Attraction amoureuse : ce sont les pensées envahissantes centrées sur une personne particulière et l’envie irrépressible d’être unis émotionnellement. ● Attachement : c’est la construction matérielle nécessaire à la survie d’un couple et à l’éducation des enfants. Recherche de partenaire (transmission du patrimoine génétique) ● Chez le mâle : stratégie quantitative : des millions de spermatozoïdes par jour, et pas d’investissement antérieur nécessaire. ● Chez la femelle : un ovule par mois, et un investissement minimum de plusieurs mois à plusieurs années. Elle recherche des gênes qui lui assurent que sa descendance sera robuste (Cf. critère de virilité). Pour cela certains critères sont déterminants : - Le taux de testostérone. Expérience : dans une salle d’attente on applique une substance contenant de la testostérone sur un siège particulier. Les femmes en période de fécondité se placent sur ce siège, celles hors de leur période de fécondité s’assoient ailleurs. - Les traits physiques Expérience : on présente des visages différents issus d’un visage commun, mais déformés avec des techniques de morphing pour accentuer les traits masculins ou féminins du visage. Les femmes en période de fécondité choisissent les visages dont on a accentué les traits masculins. Celles hors de leur période de fécondité choisissent les visages dont on accentué les traits féminins. La pigmentation de la peau des hommes est à la base plus importante que celle des femmes. Cette différence a constitué par le passé un critère d’attirance sexuelle chez les femmes, mais aussi chez les hommes. Adultère A l’occasion de tests de paternité effectués pour des raisons diverses, on a observé que 1 enfant sur 5 était issu d’un autre père que le père officiel. Les femmes, dans une certaine proportion, pourraient donc choisir un homme pouvant assurer l’entretien de leurs enfants d’une part, et un autre homme assurant un meilleur patrimoine génétique pour la reproduction proprement dite. De la même façon, chez les primates le mâle dominant n’est pas toujours le père. Les femelles vont voir les singes les plus jeunes pour se reproduire et font croire au mâle dominant qu’il est le père pour qu’il élève ses petits et les protège. Un sondage effectué dans 37 pays monter que les femmes s’intéressent en premier lieu au pouvoir d’achat de leur futur époux (niveau socio-culturel, situation professionnelle, etc.), alors que les hommes s’intéressent aux critères physiques. Les critères de beauté ● Pour l’homme les critères de beauté ne sont souvent que des signes de jeunesse et de fécondité (rapport hanche/taille = 0.7) ● Pour la femme, les critères de beauté sont en fait des signes de hiérarchie élevée (signes extérieurs de richesse ; rapport hanche/taille : 0.8 à 0.9 ; rapport épaule/taille : 0.6) Odeur et communication amoureuse Les gènes sont à l’origine de protéines créatrices d’odeurs (phéromones) véhiculées par la transpiration, l’haleine, la salive, les fluides corporels. La testostérone se retrouve beaucoup dans la transpiration des hommes. C’est pourquoi l’animal dominant fait souvent de grandes gestes pour occuper l’espace et y asseoir sa présence et son autorité. Une fois ces odeurs perçues, le bulbe olfactif projette directement sur les zones liées aux émotions. Remarque : les femmes sont 5 fois plus sensibles aux odeurs que les hommes, surtout en période de fécondité. Recherche chez l’autre d’un patrimoine génétique à la fois différent et similaire. → Différent Cette recherche est celle d’un système immunitaire complémentaire. C’est la complémentarité des gènes HLA qui permet d’obtenir les meilleures défenses immunitaires au niveau de la descendance. → Similaire Un couple se ressemble plus que deux personnes prises au hasard (au niveau des caractéristiques physiques, psychologiques, intellectuelles, pathologiques). L’ASG (attirance sexuelle génétique), à l’origine de certaines conduites incestueuses, est observée dans 50% des cas de retrouvailles de frères et sœurs qui n’ont pas été élevés ensemble. Au contraire, de futurs époux élevés dès leur plus jeune âge dans certaines cultures connaissent un taux de séparation et adultérin très élevé. Les déterminants neurobiologiques de la monogamie chez la femelle. Ex : La femelle campagnol des plaines, monogame et qui élève seule ses petits, a un taux d’ocytocine élevé. La campagnol des montagnes, polygame et qui abandonne rapidement ses petits, a un taux d’ocytocine relativement bas. ► L’ocytocine est une neuro-hormone. > L’injection d’ocytocine dans le noyau accumbens a pour effet de rendre la campagnol des montagnes monogame, et de rendre la campagnol des plaines encore plus proche de son compagnon et de modifier son comportement maternel. > l’injection d’un antagoniste de l’ocytocine dans le noyau accumbens rend la campagnol des plaines polygame et fait que la campagnol des montagnes maltraite ses petits, et les petits rats ne reconnaissant plus leur mère. Les déterminants neurobiologiques de la monogamie chez la femme Lors de l’observation du visage de leur amoureux ou de leur enfant, on remarque chez les femmes : - L’activation des systèmes de récompense : le noyau accumbens (riche en ocytocine) - La désactivation du cortex préfrontal latéral (émotions négatives et dépression) - La désactivation du cortex préfrontal médian (jugement critique) Les déterminants neurobiologiques de la monogamie chez le mâle Les observations sont les mêmes que pour la femelle, mais l’hormone concernée est la vasopressine. Quand on en injecte dans le pallidum ventral d’un campagnol de structure monogame, le mâle campagnol devient polygame mais continue à s’occuper de ses petits. Quand on injecte un antagoniste de la vasopressine, il reste monogame mais ne s’occupe plus de ses petits. Vertus anti-stress de l’amour - Quand on est amoureux on sécrète plus d’ocytocine, ce qui a pour effet d’inhiber le stress et d’améliorer l’état de santé général. - Quand on injecte une hormone du stress dans l’organisme des campagnols, le mâle noue des liens avec la femelle, et les femelles nouent plus de liens entre elles en augmentant la production d’ocytocine. - De la même façon, la tétée ou l’immersion dans l’eau chaude sont des déclencheurs de production d’ocytocine. Cours n°7 : Les Neurones miroirs Plan : • L’Enregistrement extracellulaire (unitaire) • Action vs. Perception • Données expérimentales sur les neurones miroirs • Données expérimentales sur l’espace péri-personnel et l’affordance • Théorie de la «théorie de l’esprit» • Théorie de la simulation • Théorie de l’origine du langage Rappel : le phénomène du potentiel d’action répond à la règle du tout ou rien : soit il existe une réponse, soit il n’y en a pas du tout. Il faut distinguer les aspects moteurs et les aspects sensoriels : on perçoit PUIS on réagit. Mais les nombreuses structures cérébrales qui sont impliquées dans la perception le sont aussi dans l’action. Neurones miroirs Les neurones miroirs sont situés dans une partie motrice du cerveau. En observant les singes en activité, on remarque que ces neurones sont actifs même quand il ne touche pas, mais qu’il ne fait que regarder les autres agir. Les neurones miroirs sont actifs lors de l’observation et de l’exécution. Ainsi ils fonctionnent aussi lorsqu’on voit quelqu’un exécuter une action et nous donne cette impression d’exécuter cette même action. Faire réaliser une action devant quelqu’un active ainsi le système moteur → Malgré cela, quand l’action est mimée, le neurone ne réagit pas, ce qui prouve que son activation est liée à l’action. Il faut que pour cela que le BUT de l’action soit atteint. Les neurones miroirs sont plus ou moins spécifiques, c'est à dire que certains neurones miroirs vont être actifs ou pas suivant le geste effectué. Il en existe des généralistes et des spécifiques. Un animal voit et entend le son produit par une action. Le simple fait d’entendre fait réactiver le système moteur, comme si nous étions nous même en train d’exécuter une action. Les neurones miroirs peuvent être en partie actifs, même si l’action est en partie cachée (ex : seulement le son ou seulement le visu) ►Il ne s’agit plus de voir ou d’entendre, mais de SAVOIR. S’il y a des outils mis en jeu, alors les neurones miroirs ne s’activent pas car l’outil ne fait pas partie deux notre propre système moteur. Après apprentissage les neurones miroirs sont activés : on ne se représente pas le monde de la même manière suivant qu’on sait maîtriser quelque chose ou pas. L’imitation, c’est quand un humain observe une action, quand il doit imiter, le système miroir (FS) est d’autant plus actif. En effet d’autres zones du cerveau peuvent aussi fonctionner en miroir. Les systèmes miroirs Il n’y a pas d’action en tant que telle de la part du sujet. Cela implique l’activation d’une même structure pour soi même et pour autrui. Le cortex somatosensoriel s’active quand on ressent la sensation d’être touché. Le cortex somatisensoriel secondaire s’active quand on observe quelqu’un se faire toucher. Dans le cas de la douleur, on reproduit la même contraction musculaire grâce au cortex cingulaire intérieur, qui s’active aussi lorsqu’on observe quelqu’un en train d’avoir mal. Affordance et espace peri-personnel Neurones canoniques : lorsqu’on saisit certains objets on voit les neurones canoniques être plus ou moins actifs. On observe des activations cérébrales spécifiques en fonction des objets mais aussi quand on observe l’objet. L’affordance est le fait de se représenter un objet en fonction de la fonction qu’on veut exécuter sur lui. L’espace péri-personnel correspond à la longueur des bras. C’est quand on y place un objet que les neurones canoniques sont activés. Cet espace est non défini mais il évolue en fonction des capacités d’action du sujet. Théorie de l’esprit Pour comprendre une autre personne, on a classiquement pensé que l’individu devait produire une «théorie de l’esprit»d’autrui, rationnelle, logique, inférentielle, sur ses états mentaux. Exemple: Si Pierre fait A ou dit B, ce doit être pour les raisons C et D, et donc il doit logiquement penser E en ce moment Théorie de la simulation Avec la découverte des neurones miroirs, le recours à une théorie de l’esprit pour comprendre autrui n’est plus forcément nécessaire. On peut «simuler»directement ce que ressent autrui en se basant sur notre propre expérience. Exemple: Si Pierre fait A, les zones cérébrales impliquées dans une telle action s’activent aussi chez moi. Je simule alors automatiquement pour moi (au niveau cognitif, non conscient) l’état d’esprit dans lequel je me trouve quand je fais également A, mes motivations, mes intentions, etc…Je peux alors appliquer à autrui le résultat de ma simulation. Cours n°8 : Le langage : du son à la persuasion Plan 1. Perception du son et reconnaissance du langage 2. Les caractéristiques de la source 3. Les caractéristiques du message 4. Les caractéristiques du récepteur Perception du son et reconnaissance du langage Le son est beaucoup plus difficile à détecter que l’écriture, car il y a de multiples fréquences pour les voix. Ensuite il faut découper ce signal précis en syllabes et en mots. Ce qui nous permet de comprendre un mot c’est la détection des syllabes. Dans des phrases il y a des silences, tout comme dans certains mots. C’est parce que le système du langage est difficile à comprendre qu’il y a nécessité d’une structure. C’est pourquoi on lit en permanence sur les lèvres pour appuyer la compréhension. → L’unité de compréhension du mot, c’est la syllabe. Pour la lecture, le regard se pose au 2/3 du mot. Si c’est un mot long et qu’il manque une demi syllabe, ce n’est pas grave. Nous avons en tête un lexique qui regroupe toutes ces informations. En moyenne il comprend 50 000 mots, mais dans la langue courante il contient 3000 mots… sachant que nous sommes capables de comprendre 3 mots par seconde. Ce lexique est constitué comme un réseau complètement flexible. L’accès aux mots se fait par fréquence d’utilisation, par la technique d’amorçage lexical. Perception du son et compréhension du langage. Deux aires sont spécialisées dans le traitement du langage : - Aires de Werwicke : pour la compréhension du langage - Aire de Broca : pour l’articulation du langage. Ce sont les aires les plus spécialisées qui soient. Les neurones miroirs sont situés dans l’aire de Broca. Ces neurones miroirs sont impliqués dans l’intégration de gestes sur lesquels on a rajouté du son : c’est dans l’aire de Broca que se fait cette assimilation. Caractéristiques de la source du message Qu’est ce qui est important au niveau de la source du son ? ● La crédibilité : on l’évalue à travers les deux questions : –La source dispose-t-elle des informations vraies? –La source transmet-elle ses informations de manière fidèle? ○ si source : image positive → Message A cru par le récepteur Message A ○ si source : image négative → Message A pas cru par le récepteur On va interpréter différemment un message en fonction de la source qui le produit. Théorie de l’attribution Informatiquement, nous attribuons à autrui une position de départ. On va interpréter le message différemment suivant la position de départ. On va juger tout ce qui va nous être dit en fonction de cette position. Une source est jugée d’autant plus crédible qu’elle défend une position: → Opposée à son propre intérêt → Opposée à l’opinion préalable de l’audience Attractivité de la source Pour qu’une source experte soit crue, elle a besoin d’argumenter son message. Exemple : l’effet blouse blanche. Les caractéristiques du message Les questions de départ: –Est-il préférable de présenter un seul des aspects ou les deux aspects contradictoire d’une argumentation? –Si l’on présente les deux aspects contradictoires, est-ce qu’un ordre de présentation est plus efficace que l’autre? On commence l’argumentation par celui avec lequel on n’est pas en accord, pou terminer par celui avec lequel on est d’accord. On laisse ainsi le sujet sur l’argument qu’on veut défendre. Communication unilatérale : ne comporte qu’un aspect des choses. Communication bilatérale : propose deux aspects d’une même chose. Théorie de l’inoculation (le principe du vaccin) Les sujets changent d’avis quand ils se retrouvent confrontés pour la première fois à des contre arguments, puis ils changent à nouveau d’avis quand ils sont entraînés au contre-argument. Les caractéristiques du récepteur • L’attention • La compréhension • L’acceptation • La mémorisation • L’action Tendance à la contradiction Ce comportement peut être renforcé par ceux qui ont une haute d’estime d’eux .