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Deux exemples : Congo-Kinshasa, Sénégal
Le rapport UNESCO PEPE, Protection et éducation de la petite enfance en République du Congo
(Youdi, 2005) fait état de dispositifs législatifs généraux (Projet de code de protection de l’enfant,
organisation d’un Conseil national de l’enfant (2003), d’une législation sur la préscolarité
(circulaire sur règlement scolaire modèle des écoles maternelles en 1976 ; programme national de
l’enseignement maternel de 1997, inspection obligatoire 1997, etc.). Les statistiques
officielles montrent que ces dispositions réglementaires sont pour l’heure inopérantes : 1, 29% des
enfants de 3 à 5 ans sont inscrits en école maternelle, 87% de ces écoles sont privées à but lucratif et
plus de 60% sont situées à Kinshasa. Elles relèvent d’initiatives particulières, répondent à la
demande des milieux privilégiés urbains, ont pour modèle les écoles gardiennes belges ou
françaises. En revanche, sur les 306 zones de santé créées par le Ministère de la Santé Publique,
30% sont opérationnelles, avec un programme de vaccination des moins de 5 ans (12 millions
d’enfants) que le passé récent de guerres et de conflits armés rend d’autant plus urgente. On peut
dans ce cas parler d’une politique de la petite enfance ciblée sur la protection sanitaire, cherchant à
mobiliser les familles, mais pas d’une pédagogie de la petite enfance.
Au Sénégal, a été créé en 2001 un Ministère de la famille et de la petite enfance (Reyna, 2003, p.
64-64), qui a imaginé une institution nouvelle, « la case des tout-petits », intégrant des fonctions
ailleurs disjointes (sanitaire, nutritionnelle et éducative). Autour de chaque « case des tout-petits »,
d’âges mélangés, une équipe formée d’animateurs polyvalents doit assumer les prises en charge,
partagée avec la communauté (grands-mères, aides), grâce à une pédagogie fondée sur le jeu et des
ressources traditionnelles et modernes, incluant la religion, l’usage de la langue locale et une
initiation progressive au français (les écoles maternelles formelles, urbaines et payantes, ne
concernent que 2,7% des enfants). Le coût des cases (non financées par la Banque Mondiale qui
apporte par ailleurs son appui au programme), l’équipement en matériel didactique, la question des
salaires et de la formation des polyvalents, font que cette « pédagogie », explicitement décrite, n’a
pas - ou pas encore - produit des effets visibles. La « pédagogie de la petite enfance » de l’État
sénégalais n’est donc que potentielle.
On parlera de pédagogie de la petite enfance, dans ce rapport, quand on trouve à la fois :
- une politique de la petite enfance (législation ou réglementation pour cette classe d’âge,
budgétisation, contrôle des actions et des structures de prise en charge),
- un discours sur les fins et les moyens de cette politique, avec l’exposé de principes et de priorités
d’action, la mention de modèles référents (qu’ils soient théorico-scientifiques, sociaux, culturels,
religieux, ou référés à des fondateurs « grands pédagogues »),