Suivant le mécanisme ou le mode de présentation
Cette classification est essentiellement un outil de travail à visée épidémiologique. Elle a été définie
en 2007 par un panel d'experts internationaux12. Elle classe les infarctus en cinq types :
infarctus sur lésion d'une ou plusieurs coronaires ;
infarctus sur ischémie myocardique sans lésion d'une coronaire (spasme, thrombose...) ;
mort subite ;
infarctus conséquence d'une complication d'une angioplastie (la thrombose d'un stent étant
catégorisée en 4b) ;
infarctus conséquence d'une complication d'un pontage aorto-coronarien.
Un type particulier survient lorsqu'une prise en charge médicale rapide permet, d'une manière ou
d'une autre, une désobstruction de l'artère coronaire suffisamment rapide pour qu'il n'y ait aucune
séquelle, voire, aucune augmentation des enzymes myocardiques signant l'absence, de fait, de
nécrose. On parle alors d' infarctus avorté13.
Syndrome coronarien aigu
L'infarctus du myocarde à la phase aiguë fait partie des syndromes coronariens aiguës, c'est-à-dire à
un ensemble de patient nécessitant une hospitalisation en urgences pour une douleur thoracique
très fortement suspecte d'être d'origine coronarienne. Ces syndromes sont classées en fonction de
l'aspect électrocardiographique au départ: les « syndromes ST + » comportent un sus décalage du
segment ST (« onde de Pardee ») et correspondent à un infarctus avec onde Q en cours de
constitution. Les « syndromes ST - » n'ont pas de sus décalage du segment ST et correspondent soit à
un infarctus sans onde Q, soit à un angor instable en l'absence d'élévation significative des enzymes
cardiaques. La distinction entre « syndromes ST + » et « ST - » n'est pas qu'académique car impose
une prise en charge différente, du moins dans les premières heures.
Mécanismes de l'occlusion
L'oblitération d'une artère coronaire obéit, schématiquement, à deux mécanismes :
la formation d'un thrombus, la formation d'un "caillot" de sang par les plaquettes qui
s'agrègent, libèrent des substances thrombogènes et déclenchent des réactions en chaîne, le
plus souvent au niveau de plaque(s) d'athérome préexistante(s) - l'athérome étant un dépôt
qui cause l'occlusion de la veine ;
le spasme coronaire, réduction brutale de la lumière artérielle lié à la vasomotricité des
artères, comme dans une crise d'asthme où le calibre des bronches s'auto-réduit
spontanément.
Les deux mécanismes s'associent et s'auto-entretiennent, chacun renforçant l'activité de l'autre.
Forme la plus habituelle de l'occlusion coronaire.
Mais il existe des formes « pures », spastiques, la plus « classique » étant le Prinzmetal, sus-décalage
de ST caractéristique sur l'électro-cardiogramme (ECG), à condition de pouvoir enregistrer l'ECG au