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UN FACTEUR DE DIFFÉRENCIATION : LE RÔLE CENTRAL DES RÉSEAUX DE
RELATIONS EN CHINE1
Contribution à la journée "Les sciences sociales devant la question des inégalités"
Université Paris 8 - Ecole Doctorale de Sciences Sociales
Ilyess EL KAROUNI
Laboratoire d’Economie Dionysien (LED)
Résumé
Les réformes lancées en 1979 en Chine ont changé la physionomie de ce pays en lui faisant prendre la voie de
l'économie de marché. Elles ont néanmoins été graduelles si bien que la Chine n'est pour l'instant pas encore sortie
totalement du socialisme sans être pour autant capitaliste à part entière. Combinant des aspects de ces deux systèmes,
nous qualifions donc son économie de "socialisme de marché". Les inégalités dans ce pays peuvent donc être
appréhendées de plusieurs façons : en comparant la Chine au reste du monde, en mesurant les inégalités à l'intérieur
du pays ou enfin en observant les inégalités face à l'allocation des ressources (biens de production pour les
entreprises, biens de consommation pour les ménages), problématique centrale dans une économie de pénurie. Dans
cette optique, l'omniprésence de l'administration dans les affaires quotidiennes contraint les acteurs économiques à
chercher à tisser un réseau de relations avec les bureaucrates. L'appartenance ou la non appartenance à ces réseaux a
des conséquences sur l'activité notamment car les bureaucrates profitent de leurs pouvoirs pour en tirer des revenus
illicites. Leur activité prédatrice est néanmoins tempérée par une convention de redistribution et en particulier de
redistribution publique, ce qui permet de maintenir un certain consensus social.
Introduction
La Chine connaît depuis un quart de siècle des transformations majeures. Transformations
économiques tout d'abord, puisque ce pays semble prendre de façon de plus en plus explicite le
chemin de l'économie de marché. De plus, le pays connaît depuis le début des réformes en 1979
un taux de croissance phénoménal qui devrait être en 2003 comme en 2004 de 7,5 % selon le
FMI après avoir été en moyenne de 8,8% par an entre 1990 et 20012. Transformations sociales
ensuite, car les Chinois vivent globalement mieux aujourd'hui que pendant la période maoïste. En
effet, même s'il subsiste des déséquilibres entre villes et campagnes ou encore entre la Chine
côtière et la Chine intérieure, "nulle part en Chine, on ne peut observer ce qui est commun dans
tout le reste du Tiers Monde : une misère abjecte à grande échelle" (Amin, 2001 : 70).
Transformations des mentalités enfin, car aujourd'hui en Chine, il est glorieux et non plus mal vu
de s'enrichir. Auparavant, l'idéologie maoïste réprouvait l'enrichissement : la valeur d'échange,
perçue comme un moyen de détourner la plus-value du prolétariat était le symbole du caractère
néfaste du capitalisme. Par exemple, le 16e congrès a permis aux entrepreneurs privés de rallier le
parti ce qui est révolutionnaire pour un pays qui se dit socialiste. Ceci est bien la preuve que ce
qui aurait été inconcevable à l'époque maoïste est aujourd'hui entré dans les mœurs et accepté par
un grand nombre. Aujourd'hui, même les cadres du parti "plongent" –pour reprendre l'image
1 Je tiens à remercier Mehrdad Vahabi pour ses commentaires précieux sur une première version du texte ainsi que
pour l'intérêt constant qu'il a montré pour mon travail. Je n'ai malheureusement pas pu prendre en compte ici toutes
ses remarques et suggestions.
2 Ces chiffres sont ceux qui sont donnés par le Monde. Dossiers & Documents qui reprend les statistiques
internationales, en l'occurrence les chiffres avancés par le FMI. Il en va de même pour les autres statistiques, qui sauf
exception, sont tirées des mêmes sources. Ceci est important à savoir. En effet, les statistiques chinoises ont tendance
à surestimer les performances du pays, ce qui est normal pour des statistiques administrées. Il existe cependant un
consensus parmi les spécialistes concernant les performances du pays, même s'il convient de déflater les chiffres
officiels de quelques points, divers facteurs venant biaiser les chiffres officiels. Sur ce point, voir Maddison (1998).
2
officielle- dans l'océan des affaires (en chinois, le xiahai). Le célèbre slogan de Deng Xiao Ping
("Peu importe que le chat soit blanc ou noir pourvu qu'il attrape la souris") est donc maintenant
très largement mis en pratique. La Chine des années 2000 semble ainsi différer totalement de sa
grande sœur des années Mao, mis à part le fait que le parti communiste a toujours le monopole du
pouvoir. Et c'est là que réside le paradoxe : un parti par définition hostile à l'économie de marché
prend des mesures en faveur de cette dernière. Les réformes ont fait renaître les inégalités
sociales, alors même que le maoïsme –fidèle en cela au marxisme- s'était explicitement fixé pour
objectif de les éradiquer. Quels éléments permettent donc d'expliquer ce bouleversement? La
thèse que nous soutenons ici est la suivante : les diverses inégalités existant en Chine trouvent en
partie leur origine dans les relations qu'entretiennent les individus avec le pouvoir. Autrement
dit, la position des individus dépend de leur ancrage à des réseaux de relations. Pour tenter de
montrer cela, nous procéderons en cinq temps. Tout d'abord, nous exposerons rapidement les
principales réformes adoptées en Chine dès 1979 après l'avènement de Deng Xiao Ping. Nous
présenterons ensuite notre choix parmi trois approches des inégalités. Puis, nous montrerons que
l'économie chinoise se situe entre le marché et la bureaucratie. A partir de là, nous tenterons de
justifier le caractère réticulaire que nous lui prêtons. Enfin, nous analyserons les principales
conséquences de l'existence de groupes d'intérêt. Nous devons néanmoins avertir le lecteur que ce
texte n'expose que les vues d'un "étranger". Nous avons bien évidemment conscience du fait que
la Chine actuelle est infiniment plus complexe que la présentation que nous allons en faire.
Cependant, n'ayant pu pour l'instant mener une enquête de terrain, nos sources (principalement
des études de sinologues et d'autres spécialistes de divers champs disciplinaires) ne sont que des
sources de "seconde main".
1. La trajectoire chinoise depuis 1979 : un bref rappel des réformes1
La transition chinoise2 a ceci de particulier qu'elle n'est pas le résultat d'une stratégie délibérée ex
ante de la part des réformateurs, mais qu'elle n'est qu'un patchwork de réformes ad hoc visant à
corriger les distorsions nées du système précédent. Il nous semble que ces réformes ne
cherchaient dans un premier temps qu'à apaiser les Chinois fatigués par deux décennies de
privations et de souffrances après les catastrophes du Grand Bond en avant et de la Révolution
Culturelle. Ainsi, de façon paradoxale, en instaurant des réformes de type capitaliste, Deng Xiao
Ping ne cherchait qu'à sauver le socialisme3! Les premières réformes visent l'agriculture avec
l'instauration dès 1979 de contrats familiaux ou "système de responsabilité de la famille". Dans
les campagnes, l'agriculture est libéralisée. La famille passe un contrat avec l'Etat dans lequel elle
s'engage à lui livrer des quotas déterminés, à lui verser l'impôt agricole et à payer des retenues
1 On peut trouver un bon exposé des réformes chinoises dans Chavance (1992).
2 Le terme "transition" renvoie à la transition vers l'économie de marché officiellement décidée par les pays de l'Est
européen (l'ex-URSS et les démocraties populaires). Nous ne nous posons pas ici la question de savoir si la Chine est
réellement en train d'opérer un virage de cette nature. Cette question fort pertinente n'est pas au centre de notre
propos et c'est la raison pour laquelle nous l'éluderons ici. Par souci de commodité, nous postulons dans ce texte que
c'est le cas et que ce pays change graduellement de système économique, mais sans l'annoncer officiellement.
3 Cette situation n'est pas inédite dans l'histoire du socialisme. Par exemple, très tôt, dès 1921, Lénine avait
officiellement lancé la NEP (Nouvelle Politique Economique) pour accroître la production et gagner la sympathie
des paysans. Parmi les nombreuses mesures adoptées, on trouve le fait que la propriété privée est partiellement
restaurée et que les paysans sont autorisés à vendre leurs surplus sur un marché. Le but de Lénine n'était alors pas de
libéraliser l'économie, mais au contraire de marquer une pause dans la construction du socialisme en URSS et lui
permettre de rattraper son retard. Staline y mettra fin en 1928. En Chine, cependant, les réformes eurent un effet
cumulatif et il n'a pas été possible de revenir en arrière puisque même après les évènements du printemps 1989, elles
ont repris après avoir marqué un temps d'arrêt.
3
forfaitaires à la collectivité dont elle dépend. C'est ce que l'on appelle les contrats familiaux. Les
paysans sont enthousiastes, la production augmente alors même que les terres ne sont pas
privatisées, on a seulement privatisé leur usage. Elles sont attribuées aux familles par un système
de baux et les paysans ont droit au revenu résiduel, mais sans avoir le droit de les vendre. Dès
1982, les paysans peuvent vendre librement leurs surplus de céréales sur le marché libre, à des
prix libres déterminés par l'interaction de l'offre et de la demande. En 1985, l'Etat supprime
définitivement les livraisons obligatoires.
Le succès indéniable de la réforme agricole a ouvert la voie à la deuxième étape qui est celle de la
réforme urbaine et industrielle concernant les entreprises et l'industrie. L'intéressement des
entreprises au profit s'était généralisé dès juillet 1979. C'est donc une étape importante dans la
réforme de leur gestion. Depuis 1979, elles sont donc autorisées à conserver une partie des
bénéfices au-delà de l'objectif fixé. La réforme urbaine a en outre introduit des "contrats de
responsabilité", c'est à dire une contractualisation des relations avec l'autorité de tutelle portant
sur la répartition des bénéfices. Mais, en général, elles n'ont pas d'autonomie en matière de
fixation des prix, du niveau d'emploi, du niveau d'investissement ou dans le choix de
l'organisation du travail même si elles bénéficient d'un pouvoir accru à ce niveau. Même le
système bancaire est réformé : des banques plus spécialisées sont créées ou rétablies. La réforme
des prix industriels, lancée en octobre 1984 constitue un autre aspect essentiel des réformes. On
constate dès lors un dualisme des prix : prix d'Etat/prix de marché qui, après leur mise en
application initiale à l'agriculture, se généralisent à de nombreux biens de consommation, puis de
production. C'est le système des prix à double rail.
En parallèle des réformes rurales et urbaines s'est amorcée l'ouverture extérieure du pays (la
politique de la "porte ouverte") avec les Zones Economiques Spéciales (ZES) qui servirent de
laboratoires d'expérimentation des mesures de libéralisation, à la fois laboratoires des réformes et
lieux d'apprentissage du marché. Au départ en 1979, trois ZES virent le jour : Shenzhen, Zhuhai,
Shantou. Puis une quatrième émergea en 1980 : Xiamen. Ces ZES sont une réussite. Les objectifs
fixés ont été atteints. Les autorités chinoises ont donc élargi l'expérience et ont créé de nouvelles
zones ouvertes. Jusqu'en 1978, le niveau des importations et des exportations de même que le
taux de change était fixé de façon discrétionnaire. Depuis 1978, de nombreux organismes
centraux et collectivités locales ont pu créer des compagnies d'import-export. Mais il subsiste des
réglementations non-tarifaires et les collectivités locales et les organismes de gestion des ZES
continuent d'exercer un contrôle strict sur les importations et exportations. Au départ (depuis
juillet 1979) tolérés, puis encouragés (depuis janvier 1992), les investissements étrangers en
Chine sont désormais désirés par le Comité d'Etat au Plan. L'essor des "Township and Village
Enterprises" (TVE), à travers les exportations, a largement contribué à la forte croissance
économique chinoise depuis les années 1980.
2. Trois approches des inégalités
Il nous semble que, en ce qui concerne la Chine, on peut appréhender les inégalités de trois
façons. Tout d'abord, on peut comparer la Chine au reste du monde. On peut ensuite étudier les
inégalités à l'intérieur du pays, soit entre les provinces. On peut enfin se focaliser sur l'objet
même de l'inégalité, autrement dit étudier l'indicateur d'inégalité actuellement pertinent en Chine.
4
La Chine et le reste du monde
Pour ce qui est de la première approche, on peut dire qu'un accroissement du niveau de vie des
Chinois induirait une réduction des écarts avec les autres pays. A ce sujet, François Bourguignon
et Christian Morrisson (2002) avancent deux idées. D'une part, l'inégalité entre les pays est un
facteur clé pour comprendre l'inégalité mondiale (d'un point de vue global). D'autre part, ils
estiment que l'inégalité dans le monde est mal estimée lorsqu'on suppose que tous les citoyens
d'un même pays ont le même revenu. Ainsi, pour bien comprendre les inégalités dans le monde, il
faut prendre en compte les disparités de revenu à l'intérieur des pays, sinon on les sous-estime.
Par exemple, le coefficient de Gini pour la distribution des revenus dans le monde est estimé à
0,5 alors qu'il est de seulement 0,16 si les individus sont égaux à l'intérieur de chaque pays. Dans
le même ordre d'idées, ils constatent ainsi que la baisse des inégalités mondiales des dernières
décennies est due au ralentissement de la croissance européenne joint au décollage de la Chine.
L'augmentation du PIB de ce pays, de taille imposante1, influe la moyenne mondiale. Entre 1820
et 1950, le revenu par tête en Asie –qui comprenait environ 2/3 de la population mondiale-
croissait à un taux annuel moyen de 0,2%, soit 4,5 fois moins vite que la moyenne mondiale et 6
fois moins vite que l'Europe occidentale. On peut expliquer ceci par les faibles taux de croissance
de la Chine et de l'Inde qui minèrent la croissance de la région : seulement 10% de croissance
pour l'Inde et 17% pour la Chine sur l'ensemble de la période 1820-1950. À l'inverse, sur la
même période, la croissance des pays européens ayant connu la Révolution Industrielle était
d'environ 400%! Le PNB/habitant de la Chine est actuellement de 911 $ que nous pourrions
comparer au PNB/habitant des Etats-Unis ou de la France. Le dynamisme de la Chine, pensée
comme entité homogène, apparaît dans ces chiffres. L'augmentation du PIB est une preuve du
décollage économique de la Chine. Une augmentation de cet agrégat est la preuve que plus de
richesses ont été produites sur le territoire chinois sur la période. Le PIB (ou le PNB2) sert à
mesurer les performances d'une économie d'un point de vue strictement quantitatif. Pour se faire
une idée de l'évolution du niveau de vie d'une population, il n'est cependant pas suffisant d'étudier
le PIB par tête qui masque l'existence d'inégalités entre les régions et entre les individus, surtout
dans un pays comme la Chine qui est à la fois gigantesque (9 598 000 km2) et très peuplé (1,272
milliards d'habitants). En effet, cet indicateur n'est qu'une moyenne. Ainsi, les disparités de
revenus sont plus grandes à l'intérieur des pays en développement qu'à l'intérieur des pays
développés. L'écart des revenus entre la catégorie la plus élevée et la catégorie la plus basse est-il
de 1 à 4 dans les pays du Nord alors qu'il est de 1 à 12 dans les pays du Sud. De plus, cet
indicateur ne nous dit rien sur les disparités régionales qui existent forcément dans un pays aussi
grand que la Chine. Il faut aussi prendre en compte ce que nous avons expliqué supra, à savoir le
fait que les statistiques chinoises étant administrées, il n'est pas toujours évident d'établir des
comparaisons internationales (Assidon, 1999). On peut enfin citer le fait que le PIB par tête
d’habitant, critère habituel de classement des pays n’est pas un indicateur de bien-être : le PIB
mesure seulement la richesse matérielle créée dans l’économie au cours d’une année. Il n’y a pas
de relation directe avec le bien-être de la population. En d'autres termes, on peut dire que le PIB
ne mesure que la puissance économique d'un pays.
1 La population chinoise (1,272 milliards d'habitants) représente environ un cinquième de l'humanité. La Chine et
l'Inde regroupent à elles seules 38% de la population mondiale.
2 Le PIB (Produit Intérieur Brut) mesure la somme des valeurs ajoutées des unités résidentes sans distinction de
nationalité alors que le PNB (Produit National Brut) mesure la somme des valeurs ajoutées des unités nationales sans
tenir compte du lieu d'implantation.
5
C'est pour faire faire aux limites du PIB et du PIB par habitant que le PNUD utilise depuis 1990
un nouvel indicateur, l'Indicateur de Développement Humain (IDH). Le gros avantage de cet
indicateur est qu'il permet de mieux mesurer les disparités entre les différents groupes composant
une population. L'IDH est un agrégat composite construit à partir de trois autres indicateurs
pondérés de façon égale :
- la longévité, mesurée par l’espérance de vie à la naissance ;
- le niveau d’éducation, mesuré à partir du taux d’alphabétisation des adultes (pour 2/3 de
l’indicateur) et du taux brut de scolarisation, tous niveaux d’études confondus (pour le dernier
tiers) ;
- le niveau de vie, mesuré par le PIB corrigé par habitant.
Les inégalités à l'intérieur du pays
Le développement des inégalités à l'intérieur du pays a des conséquences politiques plus
importante que l'accroissement ou la réduction des inégalités entre la Chine et les autres pays. Il
faut donc prendre en compte le fait que la Chine est un pays fédéral dans lequel les différentes
provinces ressentent différemment la mondialisation. Par exemple, la Chine côtière profite
beaucoup plus des fruits de la croissance que la Chine intérieure. La première est ouverte à
l'extérieure, bénéficie des IDE et abrite des industries modernes, alors que la seconde est
paysanne et repliée sur elle-même. On peut le voir dans ces chiffres :
1988
1988
1995
1995
Revenu per capita
Coefficient de Gini
Revenu per capita
Coefficient de Gini
Est
891
0,34
3150
0,45
Ouest
551
0,29
1292
0,38
Source : Amin (2001) : 73
On voit qu'entre 1988 et 1995, le revenu par tête a augmenté à l'Est comme à l'Ouest du pays.
Cependant, on constate que le coefficient de Gini a aussi augmenté sur la période passant de 0,34
à 0,45 à l'Est, et de 0,29 à 0,38 à l'Ouest. On voit à travers ces chiffres que les revenus ont certes
augmenté, mais que la richesse est plus polarisée, autrement dit que les inégalités se sont accrues.
On peut néanmoins constater que le coefficient de Gini a augmenté beaucoup moins vite que le
revenu par tête. Peut-on en déduire que l'augmentation des inégalités est négligeable par rapport
au supplément de revenu et que l'augmentation de la seconde compense l'augmentation de la
première? Autrement dit, même si la Chine de 1995 est un peu plus inégalitaire que celle de
1988, elle serait aussi plus riche, ce qui contrebalancerait l'effet d'inégalité. C'est il nous semble
vrai si d'une part, on nuançait ces propos car la période de référence est courte (seulement 7 ans)
et que la distinction spatiale est plutôt floue (9 598 000 km2 partagés en seulement deux zones).
Mais surtout, elle néglige un aspect essentiel des inégalités dans un pays comme la Chine, celui
de l'indicateur d'inégalité pertinent.
Pénurie et inégalités de statut
Dans les deux premières approches, on ne prenait en compte que le revenu et on ne considérait
les inégalités que sous l'angle des prix1. Or, dans une économie dans laquelle persistent certains
1 A l'exception notable de l'étude de Bourguignon et Morrisson (2002) qui tentent d'intégrer un autre élément dans
leur étude sur les inégalités. En effet, conscients du caractère restrictif du PIB par tête comme étalon d'inégalité, ils le
combinent à l'espérance de vie.
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