Economie Internationale 2APUB2009
Deconche Luc - Douaho Joël 1
Le développement chinois
à partir des années 70
Quel système économique la Chine a-t-elle mis en place pour réussir à se développer ?
I) Le développement économique de la Chine à partir de 1970
A la fin des années 1970, sous l’impulsion de son dirigeant Deng Xiaoping*, le Parti
communiste chinois (PCC) au pouvoir initie la modernisation économique de la Chine, censée
instaurer « le socialisme de marché », associant une économie ouverte sur le monde et à
l'économie de marché, avec une volonté de financement du développement social. La Chine
opte pour une stratégie de développement graduel : la propriété privée est peu à peu rétablie
dans les campagnes, des « zones économiques spéciales » telle que Shenzen sont crées,
ouvertes sur les échanges extérieurs et l’économie de marché, mais les élites dirigeantes du
PCC conservent les pouvoirs politique et économique à tous les échelons.
Pour ne pas remettre en cause l’idéologie officielle du pouvoir communiste, cette conversion
à l’économie de marché est progressive et implicite : par exemple, le système du « double
prix » a permis de passer d’une économie administrée à une économie libéralisée, sans le dire.
A l’image de l’Europe des XVIII et des XIXème siècles, la modernisation économique de la
Chine est d’abord agricole. La fin du collectivisme favorise la concentration des terres, la
propriété privée, l’esprit d’entreprise et d’innovation ainsi qu’une forte productivité. Cela
libère des actifs dans l’industrie et engendre un massif exode rural, encore en cours de nos
jours. Malgré beaucoup de pauvreté et d’inégalités, d’urbanisation et d’industrialisation qui
ont façonné une nouvelle Chine, cela porte ses fruits car désormais les taux de croissance
économique sont à deux chiffres, et leur PIB est le 3 ème mondial en 2008 (source : FMI).
Les zones économiques spéciales ont été de vastes chantiers d’expérimentation de l’économie
de marché, instaurant « un capitalisme du fleuve des Perles », du nom du delta autour duquel
s’établissent des villes comme Guangzhou, Schenzen, Hong Kong…
Ces régions côtières ont connu un très fort développement, source d’inégalités avec les
campagnes et la Chine profonde. Le pouvoir avait fait le pari du « trickle down »*, pensant
que la modernisation de la façade maritime entrainerait, dans son sillage, le développement du
reste de la Chine.
Trente ans après, malgré la persistance de très fortes inégalités territoriales, les faits semblent
donner raison à cette stratégie par ailleurs prônée par le dernier rapport de la Banque mondiale
sur le développement humain.
Mais si le développement économique de la Chine est une réussite, elle ne conduit pas
forcément au développement humain tel qu’il est défini par Amartya Sen (économiste indien,
ses travaux portent sur la théorie du développement humain et sur l'économie du bien-être,
prix Nobel d’économie 1998), à savoir un processus d’expansion des libertés réelles et
d’amélioration du bien être. Car l’inflation, les inégalités, les problèmes environnementaux et
la privatisation des libertés civiques et politiques posent problème en Chine. Le mouvement
pro-démocratique en juin 1989 ne revendiquait pas seulement la liberté d’expression et la fin
d’un régime autoritaire et corrompu, mais également d’avantages de droits sociaux et de
protections sociales.