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SYNTHESE DE LA VISION RSE 2021 MISE EN DEBAT PAR L’ADD (association professionnelle des
conseils en développement durable et RSE) à l’attention des acteurs français publics et privés.
NOTRE MESSAGE
La RSE peut être un des leviers de la mutation du modèle économique français dans un sens
plus durable, si les partenaires sociaux et sociétaux en font la base d’engagements volontaires
et de relations contractuelles autour de projets de développement innovateurs.
Le modèle de développement dans le monde ne va pas dans le sens de la croissance durable
en dépit de la montée en puissance des recommandations internationales, tout
particulièrement dans le contexte des émergents où le capitalisme est peu et mal régulé. La
RSE est encore limitée à des initiatives pionnières qui la portent exclusivement. Il faudrait
des incitations aux engagements contractuels de RSE entre les entreprises et la société civile
pour accélérer la mutation économique dans un sens plus durable. C’est pourquoi les
conseils-experts, engagés dans cette évolution des modèles économiques proposent aux
acteurs concernés, privés et publics, de se donner « un agenda 2021 » plus volontariste en ce
sens. La France dans le contexte du pacte de responsabilité tout particulièrement, devrait
utiliser la RSE pour rentrer dans un modèle social contractuel qui est au cœur de son défi
d’adaptation à l’économie de marché mondiale : la RSE est l’occasion pour les entreprises
d’envisager l’avenir avec ses partenaires sur des projets innovants.
Cette réflexion sur la RSE à l’horizon2021 de la part des acteurs conseils français en RSE et
développement durable est justifiée par la crainte de voir le retour à la croissance se faire
hors d’un « modèle durable » qui porte les innovations répondant aux défis de ressources du
monde de demain et aux nouveaux usages attendus par la société, dans le cadre d’un contrat
avec les entreprises. De fait, après une décennie de prise de conscience des défis
systémiques de la planète, le constat est préoccupant : la RSE reste encore un acte de volonté
minoritaire dans une économie de marché qui ne la favorise pas ; elle doit tout aux
entreprises pionnières et leur devra encore beaucoup dans les dix ans à venir ; elle ne doit
pas être récupérée mais incitée par les acteurs publics et inspirer une transformation
profonde du management formalisé après la guerre, pour que les dirigeants qui le veulent
bien infléchissent les modèles dans le sens d’une croissance durable, finalité de la RSE.
La France est un des pays particulièrement concernés par cet enjeu en raison du défi
d’adaptation qui est le sien aujourd’hui. Pour autant, nous avons de nombreuses entreprises
pionnières reconnues en RSE, des savoirs forts dans le champ du développement durable,
une demande sociale exigeante en responsabilité ; ce sont les ingrédients d’un « modèle de
qualité durable à la française », qui peut prospérer si nous décidons d’en faire une ambition
dans le cadre du dialogue contractuel et que la puissance publique assume sa mission
propre, d’exemplarité, d’incitation et d’accompagnement international aux côtés des
entreprises. Notre analyse s’articule autour de 6 observations critiques et de 12
propositions constructives faites aux acteurs, pour encourager une dynamique d’agenda
national RSE consensuel :