REVUE MÉDICALE SUISSE
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3 février 2016
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Le STONE score ne semble pas avoir les performances diagnos-
tiques suffisantes pour remplacer la stratégie incluant l’anamnèse,
l’examen urinaire, biologique et radiologique
Pour les coliques néphrétiques simples, un ultrason devrait être
réalisé en première intention
Le premier choix pour l’antalgie des coliques néphrétiques doit
se porter sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens, qui ont
démontré un meilleur pouvoir antalgique que les opioïdes
Les traitements facilitant l’expulsion(MET) restent une
solution pour diminuer la douleur aiguë et faciliter la descente
des calculs, mais n’ont pas montré d’influence sur la prise en
charge chirurgicale
implicaTions praTiques
1 wwwbfsadminch
2 Abrahamian FM et al Association of
pyuria and clinical characteristics with the
presence of urinary Tract infection among
patients with acute nephrolithiasis Ann
Emerg Med
3 Kobayashi T Nishizawa K Mitsumori K
et al Impact of date of onset on the
absence of hematuria in patients with
acute renal colic J Urol
4 Moore CL et al Derivation and valida
tion of a clinical prediction rule for uncom
plicated ureteral stone the STONE score
Retrospective and prospective observatio
nal cohort studies BMJ g
5 Wang RC et al External validation of
the STONE score a clinical prediction rule
for ureteral stone An observational multi
institutional study Ann Emerg Med
epub ahead of print
6 Poletti PA Platon A Rutschmann OT
et al Low dose versus standard dose CT
protocol in patients with clinically suspec
ted renal colic AJR AM J Roentgenology
7 Poletti PA Andreggen E Rutschmann O
et al Indication au CT lowdose aux urgen
ces Rev Med Suisse
8 wwwacrorg/QualitySafety/Appropria
tenessCriteria
9 SmithBindman R Aubin C Bailitz J
et al Ultrasonography versus computed
tomography for suspected nephrolithiasis
N Engl J Med
10 Türk C Petřík A Sarica K et al EAU
Guidelines on diagnosis and conservative
management of urolithiasis Eur
Urol epub ahead of print
11 Pickard R Starr K MacLennan G et
al Medical expulsive therapy in adults with
ureteric colic A multicentre randomised
placebocontrolled trial Lancet
12 Miller OF Kane CJ Time to stone
passage for observed ureteral calculi A
guide for patient education J Urol
13 Coll DM Varanelli MJ Smith RC et al
Relationship of spontaneous passage of
ureteral calculi to stone size and location
as revealed by unenhanced helical CT AJR
Am J Roentgenol
14 Hauser J Caviezel A Iselin C Traitement
médical de la lithiase urétérale restriction
versus chasse hydrique? Rev Med Suisse
15 Ernandez T Stoermann Chopard C
Bonny O et al Approche pratique de la
lithiase rénale duo entre généralistes et
spécialistes Rev Med Suisse
* à lire
** à lire absolument
traitement MET en aigu, non pas pour diminuer le taux d’in-
terventions chirurgicales mais pour diminuer la douleur, et
faciliter le passage des calculs en accord avec les nombreuses
études précédentes, analysant près de 7000 patients. Dans ces
cas, la tamsulosine a démontré sa supériorité par rapport à la
nifédipine. N’oublions pas qu’aucune de ces deux molécules ne
doit être donnée en cas de colique néphrétique compliquée.
ÉVOLUTION
La taille et la localisation du calcul sont des éléments déter-
minants du passage spontané du calcul. En effet, pour les
calculs de 1 mm de diamètre le pourcentage d’expulsions
spontanées est d’environ 87%; 60% pour ceux de 5 à 7 mm et
25% pour ceux > 9 mm.12,13 Un traitement conservateur sera
généralement proposé pour les calculs ≤ 6 mm.
Le débat concernant la restriction hydrique versus l’hyper-
hydratation reste ouvert, la littérature, actuellement, ne per-
mettant toujours pas de trancher. La restriction hydrique
reste cependant plus fréquemment prescrite afin de diminuer
les douleurs.14
L’avis urologique doit être demandé pour toute colique né-
phrétique compliquée et pour le suivi d’un calcul >6 mm, de
même que chez les patients dont le traitement conservateur a
échoué dans les deux à quatre semaines après le diagnostic.
Environ 15% des patients nécessitent une prise en charge
chirurgicale, celle-ci se fait principalement par voie endosco-
pique.
A partir du deuxième épisode ou lors d’une colique néphré-
tique compliquée, une consultation spécialisée en lithiase ré-
nale permettra d’identifier une cause réversible afin d’éviter
une récidive.15
CONCLUSION
La prise en charge des coliques néphrétiques aux urgences
s’est simplifiée ces dernières années (figure 1). En l’absence
de critères de gravité, le recours systématique à l’échographie
par l’urgentiste ou le radiologue permet d’écarter une obstruc-
tion complète avec une souffrance rénale. S’il faut compléter
l’imagerie par un scanner, les améliorations techniques l’ont
rendu nettement moins irradiant. La plupart du temps, le trai-
tement conservateur conduit à l’expulsion du calcul en quel-
ques semaines, mais le recours à l’urologue est nécessaire pour
les coliques néphrétiques compliquées et les calculs >6 mm.
Conflit d’intérêts : Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation
avec cet article.
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