fibres musculaires. Un gros motoneurone provoque donc la contraction de plus de
fibres qu'un petit motoneurone. Cette différence d'innervation est
certainement à l'origine des écarts de force développée par les deux sortes de
fibres.
Les unités motrices rapides produisent plus de force que les unités motrices
lentes parce que chaque unité motrice rapide contient plus de fibres musculaires
qu'une unité motrice lente ! Rappelons que chaque fibre prise individuellement
produit approximativement la même force. Cette donc la somme des fibres
activées qui explique le gain de force. Répétons le ; la force développée dépend
du nombre de fibres recrutées et non pas du type de fibre.
Voyons plus en détail les mécanismes de ce recrutement.
Le recrutement des fibres
Le recrutement des fibres se fait selon la loi du tout ou rien. Rien ne se passe
tant que les influx nerveux n'ont pas atteint un seuil limite. Dès que ce seuil
liminal est dépassé, une stimulation maximale est observée au niveau de la fibre
musculaire. Comme toutes les fibres musculaires d'une même unité motrice
reçoivent la même stimulation nerveuse toutes se contractent au maximum.
Lorsqu'une force faible est nécessaire pour le mouvement, seules quelques
fibres sont excitées. L'augmentation de force se fait par augmentation du
nombre de fibres recrutées au maximum de leur force.
Dans les années 1970, Gollnick et Coll ont montré que le recrutement sélectif est
déterminé non par la vitesse de contraction mais par le niveau de la force à
développer (Gollnick et Hodgson, 1986 ; Gollnick, Piehl, Saltin 1974). Les fibres
rapides IIb sont difficiles à solliciter. Le recrutement est progressif, des lentes
aux rapides. C'est ce que pose la théorie du recrutement ordonné des fibres
musculaires ; théorie toutefois peu robuste. Pour une force donnée ce seraient
toujours les mêmes unités motrices qui seraient recrutées, les autres attendant
leur tour, à savoir une augmentation de la force à appliquer sur l'environnement.
Contrairement à ce nous pourrions penser, lors d'efforts maximaux, le système
nerveux ne recrute pas 100% des fibres disponibles. Seules 50 à 70% des unités
motrices seraient activées. Ce constat signifierait que 30 à 50% des fibres ne se
contractent jamais. Nous pouvons nous demander pourquoi l'organisme prend de
telles précautions. Une hypothèse de travail pourrait être que des fibres
seraient mises en réserves. Elles prendraient le relais au cas où les fibres
actives seraient épuisées. Par ailleurs, cette prudence permettrait d'éviter des
lésions musculaires ou tendineuses. Si au même moment nous pouvions contracter
toutes les fibres d'un muscle, la force ainsi générée pourrait probablement
déchirer le muscle et ses tendons.
Le modèle qui ressort du fonctionnement que nous venons de décrire est donc le
suivant. Dans toutes les activités, le système nerveux recrute
préférentiellement les fibres les mieux adaptées à la production du niveau de
puissance exigé. Au fur et à mesure de l'exercice, les fibres se fatiguent
(manque de glycogène, accumulation de déchets...) et le système nerveux doit