MAPAR 2007
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3. EXPLORATIONS DIAGNOSTIQUES DE PREMIÈRE INTENTION
Il est important, en présence d’une insuffisance cardiaque aiguë, de compren-
dre le cadre physiopathologique auquel elle correspond : insuffisance ventriculaire
gauche diastolique ou systolique, prédominance des signes congestifs ou des
signes de bas débit systémique, étiologie, facteurs de comorbidité. Pour cela, les
nouvelles méthodes diagnostiques ont, pour une large part, remplacé l’exploration
hémodynamique par un cathéter de Swan-Ganz. L’échocardiographie-Doppler
en urgence permet de savoir si la fonction ventriculaire gauche est normale ou
non ; si le ventricule est dilaté ou non, le doppler permet d’estimer rapidement
le débit cardiaque et d’avoir une idée des pressions de remplissage basses,
normales ou augmentées. Naturellement, l’écho-Doppler permet également
d’obtenir des renseignements d’ordre étiologique. Le dosage en urgence du BNP
permet d’avoir une idée sur l’importance et/ou l’ancienneté de l’augmentation
de la pression capillaire pulmonaire.
Un taux sérique de Brain Natriuretic peptide (BNP) élevé (> 400 pg/ml)
suggère une insuffisance cardiaque sévère congestive souvent ancienne. Un
BNP normal exclut, a priori, un diagnostic d’insuffisance cardiaque aiguë sauf
si celle-ci est de survenue très récente (3 heures). En résumé, tous les experts
s’accordent pour dire que les explorations à faire en urgence sont : radiographie
du thorax, électrocardiogramme, tests sanguins (ionogramme, urée, créatinine)
et le BNP à réserver aux cas où le diagnostic d’insuffisance cardiaque n’est pas
clair.
4. PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
Ce chapitre ne traite volontairement pas de l’insuffisance cardiaque aiguë
liée à une obstruction coronarienne et dont le traitement est une désobstruction
urgente du ou des vaisseaux coronaires.
De façon globale, les buts à atteindre dans le traitement de l’insuffisance
cardiaque aiguë sont :
• D’améliorer rapidement la symptomatologie du patient admis en urgence.
• De maintenir son pronostic à long terme.
L’épisode d’insuffisance cardiaque aiguë per se et les médicaments utilisés
ne devraient, idéalement, pas modifier la survie de ces patients. L’agent idéal
pour le traitement de l’insuffisance cardiaque décompensée est celui qui baisse
les pressions de remplissage ventriculaire, améliore les symptômes cliniques
et la fonction rénale, préserve le tissu myocarde, baisse la concentration des
médiateurs cardiovasculaires et n’entraîne pas d’arythmie ni d’hypotension
symptomatique. En fait, à l’heure actuelle, aucun agent ne réunit toutes ces
caractéristiques. La réalité est que l’épisode d’insuffisance cardiaque aiguë
peut entraîner des dégâts myocardiques et peut altérer ou aggraver la fonction
d’autres organes comme le rein et que les médicaments utilisés lors de l’épisode
d’insuffisance cardiaque aiguë sont aussi potentiellement délétères sur le cœur
et les autres organes vitaux.
4.1. OXYGÉNOTHÉRAPIE ET VENTILATION NON-INVASIVE
L’administration de l’oxygène a pour objectif de maintenir une saturation arté-
rielle (SaO2) normale (95-98 %) pour assurer une oxygénation tissulaire correcte
et prévenir les défaillances d’organe. Trois méta-analyses récentes montrent que