Gondron Valérie, CPC - 1 -
Séminaire rituels à l’école maternelle
Les activités ritualisées : la lecture d’histoires
Découvrir la langue écrite
À l’école maternelle, il est fréquent de voir l’enseignant lire quotidiennement des histoires.
Ce moment de lecture est souvent inscrit dans l’emploi du temps sous la forme : lecture d’histoires.
Cette lecture ritualisée contribue au développement d’une première culture littéraire car elle permet
progressivement de tisser des liens entre les textes, de comprendre les caractéristiques des personnages,
de découvrir des univers singuliers, d’apprendre aussi à mémoriser des pans entiers des histoires.
Les lectures ritualisées, inscrites sur des temps intermédiaires bien identifiés, repérés par les élèves, choisis
parce que favorisant calme et attention après l’action ou à l’arrivée dans la classe doivent être distinguées
des activités de lectures complémentaires, qui sont construites dans une perspective affirmée de
renforcement des compétences langagières orales et écrites.
La lecture offerte aux élèves est un temps au service de l’écoute attentive, de l’attention partagée, de
l’expérience affective et émotionnelle. C’est un rituel de courte durée qui est inscrit dans un espace où il fait
bon s’installer. C’est aussi un rituel qui aide l’enfant à devenir élève.
Qu’est-ce qu’une culture littéraire ?
La culture se définit de deux manières :
9 C’est un ensemble de connaissances acquises.
9 C’est un ensemble de coutumes, de manifestations intellectuelles et artistiques transmissibles dans
et par une collectivité.
Les œuvres littéraires permettent de développer ces deux axes de la culture.
En effet, les œuvres littéraires permettent :
9 La construction d’un savoir au niveau de la langue. « Les situations nombreuses d’écoute de textes
que l’enseignant lit préparent les élèves à aborder l’apprentissage de la lecture et de l’écrit ». « Les
élèves se familiarisent peu à peu avec le français écrit à travers les textes lus quotidiennement ».1
9 La construction de soi.
Les œuvres littéraires permettent à l’enfant :
- de construire sa propre expérience,
- de se confronter au monde réel à travers la fiction,
- de se questionner,
- de se positionner par rapport à des valeurs.
« Une culture littéraire se constitue par la fréquentation régulière d’œuvres. Elle suppose une mémoire des
textes mais aussi de leur langue, une capacité à retrouver chaque fois qu’on lit les résonnances qui relient
les œuvres entre elles. Elle est un réseau de références autour desquelles s’intègrent les nouvelles
lectures ».2
Comment organiser ces moments de lectures ritualisées ?
Quand ?
Très souvent, ce moment de lecture ritualisée se situe en fin de matinée ou en fin de journée juste avant
l’heure de la sortie. Il doit pouvoir être instauré à d’autres moments de la journée.
9 Il peut être programmé pendant l’accueil. Il sera alors consacré à un petit groupe. L’enseignant
pourra charger une autre personne de faire cette lecture : l’ATSEM ou un autre professionnel.
9 Il peut être organisé après le temps d’accueil pour permettre aux élèves de faire la transition entre la
sphère familiale et l’école.
9 Il peut être proposé dans le cadre d’un décloisonnement : des élèves de l’école élémentaire viennent
lire une histoire aux plus petits.
9 Il peut être programmé après un temps d’action car c’est un moment favorisant calme et attention.
1 B.O. N°3 19 juin 2008 Horaires et programmes d’enseignement de l’école primaire
2 Le document d’accompagnement des programmes 2002 Le langage à l’école maternelle CNDP 2006
Gondron Valérie, CPC - 2 -
9 Il peut être programmé lors d’un changement de lieu dans l’école. C’est le moment où la classe ou
un groupe d’élèves se rend à la bibliothèque.
?
9 L’enseignant choisit souvent le coin regroupement quand il s’agit de lire une histoire au grand
groupe. Ce coin regroupement doit permettre à tous les élèves de s’installer confortablement et
d’être face à la personne qui lit l’histoire.
9 L’espace bibliothèque de la classe est un lieu qui reste privilégié pour une lecture à un petit groupe.
9 Si une bibliothèque existe dans l’école, il est essentiel de permettre aux élèves d’emprunter le livre
pour pouvoir le relire, le feuilleter, observer à nouveau les illustrations et demander sa relecture.
Pour les élèves, il est important de choisir un lieu chaleureux, espace presque clos où les enfants se
sentiront en sécurité. Il est alors nécessaire de veiller à les installer confortablement ; certains, souvent les
plus grands, apprécient de se serrer les uns contre les autres mais pour un certain nombre qui a encore du
mal à supporter une trop grande promiscuité, l’aménagement de l’espace du regroupement doit être pensé
avec soin.
Quelle durée ?
Ces moments ritualisés de lecture doivent être courts. Il ne s’agit pas d’un temps d’apprentissages explicites
durant lequel l’enseignant s’assure du niveau de compréhension des élèves par le jeu habituel du
questionnement. Les élèves ont le droit d’écouter sans être obligés de dire ce qu’ils ont compris. Ils peuvent
aussi réagir, exprimer leurs émotions. Les silences aident à la structuration de la pensée.
Quelle organisation ?
9 L’enseignant peut instaurer un signal sonore ou visuel qui permette à l’élève de repérer le moment
dédié à la lecture à voix haute d’un récit.
9 Il est possible de prêter sa voix à la mascotte qui a choisi ce livre, en présentera le titre, la
couverture.
9 L’histoire peut être lue dans son intégralité ou par épisode en fonction du moment choisi (accueil,
mise à la sieste ou temps plus long inscrit dans les activités quotidiennes)
9 Les illustrations peuvent être montrées pendant ou à la fin de la lecture.
9 L’enseignant choisit de lire l’histoire au grand groupe ou à un petit groupe en fonction :
- du moment choisi : après l’accueil, l’enseignant peut regrouper le groupe classe pour lui
permettre d’entrer dans le monde de l’école,
- de la personne qui lit : si un élève plus âgé vient lire une histoire, il le fera à un petit groupe,
- de l’histoire choisie : si les élèves demandent une histoire connue, elle peut être lue au
grand groupe.
9 L’enseignant relit les mêmes histoires. Les élèves apprécient d’entendre à nouveau un texte qu’ils
ont déjà en partie mémorisé, se projeter et anticiper est rassurant.
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