Les lésions buccales chez les enfants nés de mères VIH+ .

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE
ANNEE 2006
N°12
LES LESIONS BUCCALES CHEZ LES
ENFANTS NES DE MERES VIH+
THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
(DIPLOME D’ETAT)
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT
LE 12JUILLET 2006
PAR
Babou DIARRA
Né le 27 Mars 1977 à Mbowène (Sénégal)
JURY
PRESIDENT :
Mr. José Marie
AFOUTOU
Professeur
MEMBRES :
Mr. Papa Salif
SOW
Professeur
SY
Professeur
Mr. Boubacar
DIALLO
Professeur
DIRECTEUR DE THESE :
M. Boubacar
DIALLO
Professeur
Co-DIRECTEUR :
M. Abdou
BA
Assistant
Mme Aby Signate
DIARRA (Babou).- Les l ési ons
buccal es chez l es enfants nés
de mères vih+ / Babou DIARRA
[s.l.] : [s.n.], 2006 – [v] – 85f : ill. ;
29,7cm – (Thèse : Chir. Dent. : Dakar :
2006 ; 12)
N° 42.63.06.06
Rubrique de classement : Pathologie buccale / sida
Mots-clés :
- Lésions buccales
- Enfants vih+
- Meres vih+
Me SH :
-
Oral lesions
Hiv children
Hiv mothers
Résumé : Notre étude a cherché à déterminer la prévalence de l’infection à vih chez des enfants
nés de mères vih+ et à répertorier les lésions buccales observées chez ces derniers par rapport à
celles de leurs mères. Elle est réalisée sur un échantillon de 40 mères infectées par le vih et 64 de
leurs enfants.
Les résultats donnent une prévalence de 17,34% d`infection par le vih chez ces enfants.
La candidose pseudomembraneuse, la candidose érythémateuse et les ulcérations sont retrouvées
chez les mères vih+, leurs enfants vih+ et leurs enfants vih- avec des fréquences plus élevées dans
le groupe infecté. La perlèche et l’érythème gingival ne sont observés que chez la population vih+.
Seuls les enfants vih+ présentent cependant la gingivite nécrotique et la nécrose parodontale ; de
même, la langue géographique et l`herpes ne sont retrouvés que chez les mères vih+.
PRESIDENT :
MEMBRES :
JURY
M. José Marie AFOUTOU …………..Professeur
M. Papa Salif Sow…………………… Professeur
Mme. Aby Signate SY………………… Professeur
M. Boubacar DIALLO………………… Professeur
DIRECTEUR DE THESE : Boubacar DIALLO
Professeur
Co-DIRECTEUR :
Assistant
Abdou BA
ADRESSE DE L’AUTEUR :
Babou Diarra
Liberté 6 Extension Lot 16 villa n * 2
En face du Camp Pénal de Dakar (SENEGAL)
PLAN
A NOS
MAÎTRES
ET JUGES
DEDICACES
REMERCIEMENTS
SERMENT DU CHIRURGIEN DENTISTE
« En présence des Maîtres de cette Ecole, de mes chers
condisciples, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur
et de la probité dans l’exercice de ma profession.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai
jamais d’honoraires au dessus de mon travail ; je ne participerai
jamais à aucun partage illicite d’honoraires.
J’exercerai ma profession avec conscience, dans l’intérêt de la
santé publique, sans jamais oublier ma responsabilité et mes
devoirs envers le malade et sa dignité humaine et envers la
communauté.
Je ne dévoilerai à personne les secrets qui me seront confiés
par le patient ou dont j’aurai connaissance.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je jure de
les honorer et de rester digne de leur enseignement.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à
mes promesses.
Que je sois méprisé de mes confrères si j’y manque. »
Vu
Vu
Le Président du Jury
Le Doyen
Vu et permis d’imprimer
Le Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop
DAKAR
«Par délibération, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les
dissertations qui lui seront présentées, doivent être considérées comme propres
à leurs auteurs, et quelle n’entend leur donner aucune approbation ni
improbation »
INTRODUCTION .................................................................................. ..... 1
I GENERALITES SUR L’INFECTION A VIH........................................ ..... 3
1-1- Définition
.................................................................................. ..... 3
1-2- Epidémiologie du Sida en 2005 ....................................................... ..... 4
1-2-1- Epidémiologie dans le monde ................................................ ..... 4
1-2-1-1- Prévalence du Sida dans le monde ........................... ..... 4
1-2-1-2- Les nouveaux cas d’infection par le vih dans le monde .. 5
1-2-1-3- Les décès dus au sida en 2005 .................................... ..... 5
1-2-1-4- Répartition des personnes vivant avec le vih dans le
monde…………………………………………………….. 6
1-2-2 Epidémiologie du sida au Sénégal .......................................... ..... 6
1-2-2-1 Prévalence du vih au Sénégal ...................................... ..... 6
1-2-2-2 Estimations et projections au Sénégal ........................ . .... 6
1-3- Enfant et VIH .................................................................................. . .... 7
1-3-1- Progression de la maladie chez les enfants ............................ ..... 8
1-3-2- Classification CDC de l’infection par le vih chez l’enfant .... ..... 9
1.3.3- Classification de Bangui du sida de l’enfant d’après Gentilini… 10
1.3.4- Classification immunologique de l’infection à vih chez l’enfant
II- LES MANIFESTATIONS BUCCALES DE L’INFECTION A VIH ......... ..... 12
2-1-Classification des lésions buccales associées à l’infection à vih ⁄2004 .... 12
2-2- La candidose buccale ......................................................................... ..... 14
2-3- La leucoplasie .................................................................................. ..... 16
2-4- Le sarcome de Kaposi ........................................................................ ..... 17
2-5- Les lymphomes non hodgkiniens de type B ..................................... ..... 18
2-6- Les ulcères aphteux ............................................................................ ..... 18
2-7- L’herpès Simplex ............................................................................... ..... 20
2-8- Les maladies parodontales ................................................................. ..... 21
2-8-1 Les gingivites .......................................................................... ..... 21
2-8-1-1 L’érythème gingival linéaire....................................... ..... 21
2-8-1-2 La gingivite chronique ................................................ ..... 22
2-8-1-3 La gingivite ulcéro nécrotique ................................... ..... 22
2-8-2 Les parodontites ...................................................................... ..... 23
2-8-2-1 La parodontite de l’adulte ............................................ ..... 23
2-8-2-2 La parodontite ulcéro nécrotique ................................ ..... 24
2-9- Les caries dentaires ............................................................................ ..... 24
2-10 Les atteintes des glandes salivaires ................................................... ..... 25
III- ENQUÊTE EPIDEMIOLOGIQUE ...................................................... ..... 27
3.1- Justification et intérêt ........................................................................ ..... 27
3.2- Matériels et Méthodes ........................................................................ ..... 27
3.2-1 Matériels .................................................................................. ..... 27
3.2-1-1 Cadre d’étude ............................................................... ..... 27
3.2-1-2 Population d’étude ...................................................... ..... 28
3.2-2 Méthode .................................................................................. ..... 28
3.2-2-1 Type d’étude................................................................. ..... 28
3.2-2-2 Période d’étude............................................................. ..... 28
3.2-2-3 Mode de recrutement……………………………… ... …..28
2-2-4 Examen médical ........................................................................ ..... 29
2-2-5 Examen bucco dentaire........................................................... ..... 29
3.3- Résultats
.................................................................................. ..... 32
3.3-1- Population d’étude………………………………………….… ..…32
3.3-1-1 Les enfants vih+………………………………………….. . ..... 32
3.3-1-1-1 Répartition des enfants vih+ selon l’âge et le sexe…… 32
3.3-1-1-2 Répartition des enfants selon le mode d’accouchement. 32
3.3-1-1-3- Distribution des enfant selon l’hospitalisation…….… . 33
3.3-1-1-4 Répartition des enfants selon les pathologies associées. 34
3.3-1-1-5 Répartition des adénopathies rencontrées chez les
enfants vih+.. ............................................................ ..... 34
3.3-1-1-6 Répartition des tuméfactions parotidiennes……….. ..... 35
3.3-1-1-7 Répartition des enfants selon les moyens d’hygiène
buccale…................................................................... ..... 35
3.3-1-1-8 Répartition selon la présence de lésions buccales….…..35
3.3-1-1-9 Répartition des lésions buccales observées…………….36
3.3-1-1-10 Répartition de ces lésions selon leur localisation… ..... 36
3.3-1-1-11 Répartition des enfants vih+ selon l’état dentaire… .... 37
3.3-1-2 Les enfants vih-………………………...………………………37
3.3-1-2-1 Répartition des enfants selon l’âge et le sexe……… ..... 37
3.3-1-2-2 Répartition des enfants selon le mode d’accouchement
et d’allaitement ........................................................ ..... 38
3.3-1-2-3- Répartition des motifs d’hospitalisation………….. ..... 38
3.3-1-2-4 Répartition des enfants selon les moyens d’hygiène
buccale et le sexe……………………………… ..... ….39
3.3-1-2-5 Répartition des enfants selon la présence de lésions
buccales et leur siège……………………………… ..... 39
3.3-1-2-6 Répartition des enfants selon l’état dentaire............... .... 40
3.3-1-3 Récapitulatif de l’état dentaire des enfants …… ................. ..... 40
3.3-1-4 Comparaison des lésions buccales chez les enfants VIH+
et les enfants VIH- ............................................................... ..... 40
IV COMMENTAIRES ............................................................................. …..42
CONCLUSION
.................................................................................. ..... 47
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………… 50
ANNEXE……………… .................................................................................. ….61
INTRODUCTION
L’apparition du sida au début des années 80 est sans aucun doute un
des événements les plus importants de ce siècle et qui a jeté le trouble sur
l’ensemble de la société mondiale, ébranlant les structures sanitaires des pays en
développement.
La découverte du sida et de son agent causal, le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) en 1983 par l’équipe du Pr. Luc Montagnier à
Paris est l’aboutissement d’une enquête de deux années.
Selon l’OMS l’infection à VIH est la quatrième cause de mortalité dans le
monde. L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée avec 25,8 millions de
personnes atteintes selon les estimations de l’Onusida en 2005 (44) et
sur
les
41millions de personnes vivant avec le VIH, on dénombre environ 18 millions de
femmes et 3 millions d’enfants de moins de 15 ans.
Le tout premier effet du VIH sur l’organisme est la destruction graduelle
des cellules immunitaires clés en particulier les lymphocytes T ou Lymphocytes
CD4 qui jouent un rôle primordial dans le déclenchement et la coordination des
réponses immunitaires.
Ainsi l’infection à VIH se manifeste par de nombreuses affections
appelées maladies opportunistes. Lésions buccales sont parmi les premières à
apparaître chez les personnes porteuses du virus (et atteignent des taux de
prévalence de 40 à 50% de cette population).
Elles peuvent avoir une valeur diagnostique ou prédictive et aider à la
surveillance de l’évolution de l’infection chez ces patients.
Ces lésions diffèrent selon l’âge ; et si elles sont bien connues chez
l’adulte, elles le sont moins chez les enfants. Toutefois, en 2003 Mbaye I (36) a
1
réalisé une étude sur les manifestations buccales du VIH -Sida chez l’enfant au
Sénégal.
C’est pourquoi nous avons dans cette même lancée voulu étudier les lésions
buccales observées chez un groupe d’enfants à risque car nés de mères infectées
par le VIH.
Les objectifs de ce travail sont de :
1. Décrire les lésions buccales observées chez des enfants nés de mères
VIH+.
2. Comparer les lésions buccales observées chez les enfants infectés par
le VIH par rapport à celles observées chez leurs frères non infectés.
Pour atteindre ces objectifs, nous ferons dans la première partie des rappels
sur l’infection à VIH avant de consacrer la deuxième partie
aux manifestations
buccales de cette pathologie. Quant à la troisième et dernière partie de notre travail,
elle aura trait à une enquête prospective portant sur des enfants issus d’une cohorte
de mères VIH+.
2
3
I- GENERALITES SUR L’INFECTION A VIH
1-1 DEFINITION
Le sida, acronyme de « syndrome de l’immunodéficience acquise » est
une maladie infectieuse causée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
qui entraîne la dégénérescence du système immunitaire.
Le tout premier effet du VIH sur le corps humain est la destruction
graduelle des cellules immunitaires clés, en particulier les lymphocytes T ou
lymphocytes CD4 qui jouent un rôle primordial dans le déclenchement et la
coordination des réponses immunitaires.
La perte des lymphocytes CD4 et autres cellules porteuses des récepteurs
CD4, surtout les monocytes et les macrophages, se traduit par un affaiblissement
graduel du système immunitaire permettant aux agents infectieux de se propager
et d’engendrer des maladies dites « infections opportunistes ». Ces infections
opportunistes, apparaissant tôt dans la progression de la maladie, peuvent
également se manifester aux stades plus avancés. Elles peuvent être virales,
bactériennes, fongiques ou parasitaires.
Les plus couramment observées au niveau de la cavité buccale sont :
− la candidose buccale ou muguet,
− la leucoplasie orale chevelue,
− le sarcome de Kaposi,
− la stomatite herpétique,
− la parodontolyse,
− les gingivites,
− les ulcères aphteux,
− le zona trijéminal,
− les verrues,
− la sécheresse buccale,
− l’hypertrophie des glandes parotidiennes.
4
Cependant, certaines lésions comme la leucoplasie orale chevelue et le
sarcome de Kaposi sont rencontrées presque exclusivement dans l’infection à VIH.
Avec la mise en place des traitements anti rétroviraux (ARV) en particulier
les tri thérapies dont l’efficacité est confirmée, une aube nouvelle s’annonce.
Cependant, il est à noter que leur utilisation engendre des effets secondaires
notamment la sécheresse buccale (xérostomie).
Et compte tenu de l’importance de la salive sur l’état bucco-dentaire, il
s’avère nécessaire dans la perspective d’utilisation des ARV de prendre en compte
l’état dentaire et parodontal des patients séropositifs.
Le chirurgien dentiste est donc un acteur clé de la santé bucco-dentaire des
sujets séropositifs ; d’une part dans l’identification des lésions orales associées à
l’infection à VIH, d’autre part dans le suivi des patients sous traitement ARV.
1- 2- EPIDEMIOLOGIE DU SIDA EN 2005 :(45)
« Les taux d’infection ont diminué dans certains pays en 2005, mais la
tendance globale reflète toujours une augmentation de la transmission. Cette année,
le nombre de personnes vivant avec le vih a passé le cap des 40 millions et le virus
a provoqué plus de 3 millions de décès. »
1-2-1- EPIDEMIOLOGIE DU SIDA DANS LE MONDE
1-2-1-1- La prévalence du sida dans le monde
Au total dans le monde :
→ 40,3 millions de malades dont :
Adultes : 38 millions dont
Femmes : 17,5 millions
Enfants de moins de 15 ans : 2,3 millions
5
1-2-1-2- Les nouveaux cas d’infections à vih dans le monde en
2005
Au total dans le monde :
→ 4,9 millions
Adultes : 4,2 millions
Enfants de moins de 15 ans : 700000
− Afrique Subsaharienne : 3,2 millions
− Asie du Sud et du SUD-EST :990000
− Europe Orientale et Asie centrale : 270000
− Amérique latine : 200000
− Asie de l’Est : 140000
− Afrique du Nord et Moyen-Orient :67000
− Amérique du Nord : 43000
− Dans les Caraïbes : 30000
− Europe Occidentale et Asie Centrale : 22000
− Océanie : 82000
1-2-1-3- Décès dus au sida en 2005
Au total dans le monde :
→ 3,1 millions
Adultes : 2,6 millions
Enfants de moins de 15 ans : 570000
Dont :
− Afrique Subsaharienne : 2,4 millions
− Asie du Sud et du SUD-EST : 480000
− Amérique latine : 66000
− Europe Orientale et Asie centrale : 62000
6
− Afrique du Nord et Moyen-Orient :58000
− Asie de l’Est : 41000
− Dans les Caraïbes : 24000
− Amérique du Nord : 18000
− Europe Occidentale et centrale : 12000
− Océanie : 360
1-2-1-4- Répartition des personnes vivant avec le VIH/sida dans
le monde
A la fin de l’an 2005 on a observé :
− En Afrique subsaharienne : 25,8 millions
− En Amérique Latine : 1,8 millions
− En Amérique du Nord : 1,2 million
− En Europe Occidentale et Centrale : 720000
− En Europe Orientale et Asie Centrale : 1,6 million
− En Asie de L’Est : 870000
− En Asie du sud et du sud-est : 7,4 millions
− En Océanie : 74000
− En Afrique du Nord et Moyen-Orient 510000
− Dans les Caraïbes : 300000
1-2-2- EPIDEMIOLOGIE DU VIH SIDA AU SENEGAL
1-2-2-1- Prévalence au Sénégal
La prévalence du Sida au Sénégal est de 0,7% selon l’enquête
démographique et santé ; la dernière réalisée en 2004.
1-2-2-2- Estimations et projections au Sénégal
Elles sont de 1,5 à 2,2 % en 2010.
Les orphelins du Sida passeront de 20860 en 2004 à 40260 en 2010.
7
Notons que à Kaolack Centre, la prévalence durant ces cinq dernières années
avec une variation de 1 à 2% reste inférieure à celle des régions Sud du Sénégal
mais supérieure à celle des régions Nord.
1-3- ENFANT ET VIH (7)
Le Sida a été observé pour la première fois chez les enfants en 1982, un an
après avoir identifié le syndrome chez les adultes.
En 1998, l’infection par le VIH /Sida était la septième cause de décès des
enfants âgés de 1 à 4 ans aux U.S.A.
Aujourd’hui, les diagnostics précoces, les traitements ARV et l’utilisation de
traitements prophylactiques pour les protéger des infections opportunistes ont
permis aux enfants infectés par le VIH d’atteindre l’adolescence.
Cette affection chez les enfants ressemble en de nombreux points à celle des
adultes, mais elle s’en distingue sous plusieurs aspects. Les principales différences
sont dues à l’immaturité du système immunitaire de l’enfant. (51)
L’évolution de la maladie est plus imprévisible chez les enfants.
Certains enfants nés avec le VIH atteignent le stade avancé de la maladie en trois
ans, tandis que d’autres parviennent à l’adolescence avec peu de symptômes.
Le système immunitaire n’a pas encore achevé son développement et n’a
pas atteint sa maturité chez les nouveaux-nés et les enfants. Par ailleurs, les
nouveaux-nés ont un nombre de lymphocytes CD4 plus élevé que les adultes et
leur taux de lymphocytes ne varie pas au même rythme que celui des adultes
pendant la progression de la maladie. Tout ceci rend plus complexe le choix d’un
traitement ARV et la date de sa mise en œuvre.
Le taux de virus circulant dans le sang des nouveaux-nés (leur charge virale)
pendant la primo-infection est plus élevé que chez les adultes. Par ailleurs, le
niveau de virus libres circulant dans le sang des nouveaux-nés infectés diminue
8
plus lentement que chez les adultes, n’atteignant le niveau de base (set point ou
point d’équilibre) qu’après trois ou quatre ans.
De nombreux enfants développent des pneumonies interstitielles, une
maladie chronique du poumon peu fréquente chez les adultes.
Les cancers liés au VIH, fréquents chez les adultes, le sont beaucoup moins
chez les enfants. L’infection par le VIH chez les enfants est également compliquée
par un certain nombre de problèmes sociaux et psychologiques particuliers :
Plus de 98% des infections chez les enfants surviennent à la suite d’une
transmission mère-enfant (périnatale ou verticale)
Pour pratiquement tous les enfants infectés par le VIH, il existe une mère
infectée et souvent un père infecté.
Les soignants d’un enfant infecté par le VIH sont souvent des mères isolées
qui se battent pour soigner leur enfant alors qu’elles sont elles-mêmes atteintes.
Les enfants infectés par le VIH sont souvent issus de foyers qui vivent déjà
diverses perturbations.
1-3-1 PROGRESSION DE LA MALADIE CHEZ LES ENFANTS
(7)
L’infection à VIH semble évoluer selon deux courbes distinctes chez les
enfants. Chez environs 10 à 15% des enfants non traités, la maladie se déclare et
évolue rapidement. Ils subissent une suppression immunitaire sévère, des
infections opportunistes et une encéphalopathie dans leurs premiers mois. La
plupart de ces enfants meurent du sida avant d’atteindre l’âge de 5 ans.
Les 85 à 90% d’enfants restant sont des progresseurs lents à long terme. Ils
développent une déficience immunitaire graduellement, sur une période pouvant
atteindre 10 ans. La maladie se développe chez eux comme chez les adultes (même
si les manifestations typiques du sida sont différentes chez les enfants) et ils
parviennent souvent à l’adolescence. Environ la moitié de ce groupe est atteint
9
modérément ou sérieusement par le maladie, l’autre moitié ne présentant pas de
symptômes sévères.
Une étude française publiée en 1996 a suivi 267 enfants infectés afin de voir
si ceux qui développaient rapidement la maladie possédaient des caractéristiques
particulières absentes chez les enfants à progression lente. L’étude a mis en
évidence que les enfants présentant un développement rapide de la maladie étaient
généralement nés avec des nodules lymphatiques gonflés et un foie ou une rate
plus développés (ou les deux à la fois). Un autre indicateur important était la faible
proportion de lymphocytes CD4. Si les CD4 présents représentent moins de 30%
du taux total de lymphocytes de l’enfant, ce dernier court trois fois plus le risque
que la maladie se développe rapidement et sérieusement. D’autres observations
suggèrent qu’une progression rapide est également liée à une charge virale élevée
durant la période d’infection aiguë.
On ne connaît pas les causes de ces différences d’évolution. Selon les
scientifiques, le moment de l’infection peut être un facteur décisif : les enfants
infectés dans l’utérus pourraient développer la forme plus sévère de la maladie
rapidement, alors que ceux infectés durant la naissance ou l’allaitement
développeraient plutôt la forme plus lente.
1-3-2- CLASSIFICATION CDC DE L’INFECTION PAR LE VIH
CHEZ L’ENFANT (7)
Le CDC utilise actuellement quatre catégories de sévérité progressive de la
maladie pour classer les enfants vivant avec le VIH. La catégorie dans laquelle un
enfant est classé dépend du degré d’immunodépression et du type de complications
et d’infections qu’il présente. Voici une brève description de chaque catégorie.
Asymptomatique (CDC catégorie « N ») : Enfants ne montrant aucun
signe ou symptôme attribuables à l’infection par le VIH ou qui n’ont qu’une des
manifestations de la catégorie « A».
10
Moyennement symptomatique (CDC catégorie « A ») : Enfants présentant
deux symptômes ou plus, comme une hypertrophie des ganglions, une
hépatomégalie ou une splénomégalie , une dermite, des infections persistantes du
système respiratoire , des infections des sinus ou de l’oreille moyenne ( otite
moyenne ).
Modérément
symptomatique
(CDC
catégorie
« B ») :
Enfants
développant des manifestations considérées comme étant d’une sévérité
intermédiaire. Celles ci comprennent : une candidose buccale persistante plus de
deux mois, une méningite bactérienne, une pneumonie, une diarrhée récurrente ou
chronique, une pneumonie interstitielle lymphoïde.
Symptomatique sévère (CDC catégorie « C ») : Enfants présentant des
infections opportunistes, des cancers ou d’autres manifestations caractéristiques de
la maladie avancée.
1-3-3- CLASSIFICATION DE BANGUI DU SIDA DE
L’ENFANT D’APRES GENTILINI (32)
Tableau I : Classification de Bangui du Sida de l’enfant d’après GENTILINI
Critères d’inclusion
- Amaigrissement
Critères
majeurs
Score
4
Diarrhée chronique >1mois
3
Fièvre > 1 mois
3
Adénopathies généralisées
2
Candidose bucco-pharyngée
2
11
Critères
mineurs
Toux ou pneumopathie >1mois
2
Dermatose généralisée prurigineuse
2
Sida chez la mère
2
Les manifestations buccales et cutanées observées au cours d’une infection
à VIH chez les adultes et les enfants peuvent être un indicateur de l’évolution de la
maladie.
Ces lésions peuvent être causées par des agents infectieux, une néoplasie
(cancer) ou des états inflammatoires. Si certaines lésions comme la leucoplasie
orale chevelue et le sarcome de Kaposi sont presque exclusivement observées dans
l’infection à VIH, d’autres comme les infections virales : (Zona- Varicelle due au
Zona varicella virus (VZV), le molluscum contagiosum) ou bactériennes : (les
infections à Staphylocoques, la candidose, la Gale, la dermite séborrhéique, les
toxidermies, les ulcères aphteux et les parodontopathies) peuvent survenir chez des
sujets normaux mais chez les sujets atteints du VIH /Sida elles sont extrêmement
fréquentes, traînantes et récidivantes.
Ainsi plus de 90 % des personnes atteintes par le VIH auront au moins une
manifestation buccale pendant l’évolution de leur maladie.
La fréquence, le type et la gravité des lésions orales varient en fonction du
degré de déficit immunitaire. Le diagnostic préliminaire et le traitement des
manifestations orales sont importants pour éviter les complications.
1-3-4 CLASSIFICATION IMMUNOLOGIQUE (7)
Tableau II : Classification immunologique de l’infection à vih chez l’enfant
Age
Groupe 1
absence de déficit
0-12 mois
>1500
(>25%)
1 à 5 ans
>1000
(>25%)
6 à 12 ans
>500
(>25%)
12
immunitaire
Groupe 2
déficit modéré
Groupe 3
déficit sévère
750-1499
(15-24%)
<750
(<15%)
500-1000
(15-24%)
<500
(<15%)
200-499
(15-24%)
<200
(<15%)
13
II- LES MANIFESTATIONS BUCCALES DE
L’INFECTION A VIH
2-1- CLASSIFICATION DES LESIONS BUCCALES
ASSOCIEES A L’INFECTION A VIH : SCULLY (61)
Groupe I : Lésions très fréquemment associées à l’infection à VIH
− Candidoses
• Erythémateuses
• Hyperplasiques
• Pseudomembraneuses
− Leucoplasie orale chevelue Epstein Barr Virus (EBV)
• Gingivites associées au VIH
• Gingivites ulcéro nécrotiques
• Parodontites associées au VIH
• Sarcome de Kaposi
• Lymphomes non-Hodgkiniens
Groupe II : lésions souvent associées à l’infection à VIH
− Ulcération (oropharyngée) atypique
− Purpura thrombocytopénique idiopathique
− Atteintes (maladie) des glandes salivaires :
• Sécheresse buccale
• Tuméfaction uni ou bilatérale des principales glandes salivaires
− Infections virales autres que (EBV)
• Cytomégalovirus
• Herpes Simplex Virus
• Papilloma virus humain (warty-like lésions)
14
• Condyloma acuminatum, hyperplasie épithéliale focale et
verrues vulgaris (verrue vulgaire)
• Varicella Zosta Virus
• Herpès Zoster et Varicelle
Groupe III : Lésions pouvant être associées à l’infection à VIH
− Les polycaries
− Les infections cutanées de la primo infection : Toxidermie,
molluscum contagiosum, la chéilite angulaire (commissurale).
Figure 1: Molluscum contagiosum (11)
Figure 2 : Chéilite angulaire (11)
15
2-2- LA CANDIDOSE BUCCALE
La candidose buccale ou muguet survient fréquemment chez les enfants et
les adultes infectés par le VIH. La candidose peut être un signe annonciateur d’une
progression rapide de la maladie (62,43). Cependant depuis l’avènement des
trithérapies, les manifestations buccales liées à l’infection sont moins fréquentes.
L’infection fongique reste la plus fréquente des infections opportunistes et
constitue un bon marqueur du déficit immunitaire. Les candidoses dont les agents
pathogènes sont surtout Candida albicans et parfois Glabrata ou Krusei sont la
manifestation buccale la plus fréquente de l’infection à VIH (62,43). Elle se
manifeste sous forme de tâches blanches. Une fois que l’on a enlevé ces plaques
blanches par raclage médical, le tissu sous-jacent a un aspect rougeâtre et endolori.
Le muguet peut être à l’origine de maux de gorge, de dysphagie, une altération du
goût (dysgueusie), des nausées et une perte de l’appétit.
Elle peut se propager profondément dans la gorge au point d’atteindre
l’estomac. Elle peut apparaître à n’importe qu’elle stade de la maladie parfois
même pendant la période de séroconversion. L’intensité de l’infection fongique et
la fréquence des récidives seront fonction de l’importance du déficit immunitaire
du malade. La candidose est considérée comme un prédicateur de la progression
rapide vers le sida et le déclin des lymphocytes T4. (24,-40)
2.2.1- FORMES CLINIQUES : FIGURES 3 ET 4
La forme érythémateuse qui est fréquente (surtout au palais et sur la langue).
La forme pseudomembraneuse qui prédomine au stade Sida.
Plus le déficit immunitaire sera important moins les muqueuses seront
érythémateuses, la pâleur sera dominante. La réaction inflammatoire est faible voir
inexistante dans les déficits sévères.
16
La chéilite angulaire (perlèche) siégeant au niveau des commissures labiales
est souvent associée à une candidose intra buccale d’où elle provient.
Les candidoses sont souvent associées à un syndrome angineux (dysphagie)
faisant penser à une candidose oesophagienne associée qui signe une aggravation
de la maladie.
Figure 3 : Candidose érythémateuse : la face dorsale de la langue (11)
Figure 4 : Candidose pseudomembraneuse : face dorsale de la langue (11)
Traitement
Le muguet est traité avec divers médicaments anti-mycosiques.
Voie locale :
− Suspension de Nystatine
− Suspension d’Amphotéricine B
Ces produits seront appliqués sur les lésions
Bain de bouche composé 4 à 8 fois par jour.
17
− Amphotéricine B
− Chlorhexidine
− Bicarbonate de Sodium à 14%
Le Bleu de méthylène à 1% en solution aqueuse peut être également
appliqué sur les lésions deux fois par jour.
Dans les formes récidivantes ou si le muguet est accompagné de dysphagie,
d’odynophagie et ou d’une douleur rétro sternale, une candidose oesophagienne
doit être suspectée et la voie générale sera privilégiée.
Voie générale
− Fluconazole (Triflucan®) : 6mg ⁄kg⁄ jour pendant 7 à 14 jours.
− Kétokonazole (Nizoral®) : 3,6 à 6,6mg⁄kg⁄jour pendant 7 à 14
jours.
− Itraconazole (Sporanox®) :6mg⁄kg⁄ jour pendant 7 à 14 jours.
2-3- LA LEUCOPLASIE CHEVELUE : FIGURE 5
Décrite pour la première fois chez des homosexuels mâles (17,18), la
leucoplasie a d’abord été associée à l’infection au VIH et est considérée comme un
signe pathognomonique de cette infection. La leucoplasie est un terme clinique non
spécifique utilisé pour désigner une plaque blanche permanente, adhérente de la
muqueuse orale.
Cet aspect clinique n’est pas corrélé à un aspect histologique spécifique et
peut être dû à des lésions variées allant de l’hyperkératose bénigne à l’épithélioma
spinocellulaire.
Bien que la leucoplasie orale chevelue survienne chez environ 1/3 des
adultes atteints du vih, elle se rencontre moins chez les enfants. Elle est
consécutive à un déficit immunitaire grave. Elle annonce tout comme la candidose
une progression de la maladie et une baisse des lymphocytes T4 (20,36). En effet
la leucoplasie orale chevelue permet de prévoir l’avenir du patient et le
18
développement du Sida. Elle se manifeste par des lésions blanches ou grises le
long des marges latérales de la langue et présente souvent des plissements
verticaux. Les lésions peuvent apparaître chevelues quand la muqueuse est sèche.
Figure 5 : Leucoplasie orale chevelue (11)
Traitement
Le traitement implique une thérapie antimycosique surtout si un muguet
buccal est également présent. Une régression est possible après traitement à
l’Acyclovir®.
2-4- LE SARCOME DE KAPOSI (37,55)
Décrit en 1872 par Moritz Kaposi sous le terme de sarcome pigmenté
multifocal et idiopathique de la peau, le sarcome de kaposi est un néoplasme
multicentrique. Il définit la forme majeure du Sida. Le sarcome de kaposi est
présent dans la bouche principalement sur les muqueuses palatines ou gingivales.
Parfois, les lésions évoluent pour prendre des formes tumorales saillantes, qui
peuvent ressembler à des épulis ou à des tumeurs à cellules géantes. Parfois
également localisé au niveau cutané, le sarcome de Kaposi attire facilement
l’attention lors de l’examen clinique. On observe dans ce cas des nodules indurés,
lisses de couleur lie de vin (pourpre) ou violacée, uniques mais toujours indolores.
Il peut se limiter à 2 ou 3 lésions qui ne changent pas d’aspect durant toute
19
l’évolution du sida et 30% de tous les patients atteints du sida développeraient un
Sarcome de Kaposi.
2- 5- LES LYMPHOMES NON HODGKINIENS DE TYPE B
Ils sont moins fréquents. D’aspect surtout tumoral, ils sont de très mauvais
pronostic. Leur aspect clinique peut prêter à discussion avec le sarcome de kaposi
jusqu’au résultat de la biopsie.
Lorsque ces tumeurs sont petites (Kaposi surtout) on peut agir localement
par exérèse chirurgicale au bistouri à lame.
La technique du laser, la radiothérapie, la chimiothérapie (cytokine ou
interférons bléomycine®) sont aussi d’un grand secours.
2- 6 - LES ULCERES APHTEUX : FIGURE 6
Plusieurs types d’ulcères aphteux (petites ampoules douloureuses dans la
bouche) peuvent survenir chez les personnes atteintes du vih. Les ulcères aphteux
peuvent se manifester sous forme de petites ampoules ou de grappes de lésions de
5 à 10mm sur les lèvres, la face interne des joues et la langue. Les aphtes
herpétiformes peuvent survenir sous forme de groupes importants de lésions de 1
à 3mm ; d’ordinaire sur le voile du palais, la région amygdalienne, la face interne
de la joue et la langue.
On peut également retrouver la lésion aphtoïde isolée, de couleur <<beurre
frais >>, entourée d’un halo érythémateux et qui est particulièrement douloureuse.
Parfois, ces aphtes sont multiples et de volume variable (aphtes géants). Ils
durent longtemps, récidivent sans cesse, sont extrêmement douloureux et se
compliquent d’infections telles que les candidoses.
20
Figure 6 : Aphte de la face interne de la lèvre inférieure (11)
Le traitement consistera en des bains de bouche à l’aspirine® effervescente
(pendant trois minutes chaque fois) en alternance avec des bains de bouche à l’eau
chloroformée, pendant la même durée.
On prescrira également de la Fungizone en suspension qui combattra
l’infection candidosique associée, un antiviral comme le Zovirax® en traitement
général, un cicatrisant de la muqueuse (Lysozyme) comme le Lyso-6® en pastilles
à sucer et des badigeonnages de Xylocaine visqueuse® avant les repas pour
permettre l’alimentation sans douleur.
Des stéroïdes topiques par voie générale peuvent être employés pour traiter
les ulcères aphteux importants : (aphtes géants), mais les récidives sont courantes.
Les stéroïdes topiques comme l’onguent de Fluocinonide® à 0,5 % mélangé 1⁄1
avec de l’orabase peuvent être appliqués sur les ulcères 4 fois par jour. Les ulcères
aphteux survenant dans des endroits difficiles d’accès comme l’oropharynx
postérieur peuvent être traités avec l’application de stéroïdes topiques destinés à
l’inhalation nasale, comme le Beclomethasone (Dipropionate®) .
Les parents doivent veiller à appliquer deux vaporisations sur la lésion trois
fois par jour. S’il n’y a aucune réponse au traitement local ; le traitement
systémique aux stéroïdes (Prednisone® 2mg par kg par jour divisé en 4 doses) peut
s’avérer nécessaire. On doit pratiquer ce traitement par stéroïdes systémiques
pendant 5 à 7 jours puis réduire progressivement la dose sur 2 semaines.
Les parents devront veiller à donner les stéroïdes systémiques avec des
aliments ou du lait pour éviter les troubles digestifs.
21
2-7- L’HERPES SIMPLEX : FIGURES 7 ET 8
On a constaté que l’incidence du virus de l’herpès oral était entre 10 –35%
chez les adultes et les enfants atteints du VIH.
La présence de lésions herpétiques pour une durée qui dépasse un mois
constitue une condition définissant le Sida.
Le virus de l’herpès produit de petites plaies semblables à des ampoules ou
des plaies ouvertes sur les lèvres et dans la bouche. Ces lésions orales peuvent être
très douloureuses et provoquer une baisse de la consommation de boissons et
d’aliments et entraîner la déshydratation contribuant ainsi à l’amaigrissement du
malade.
Figure 7 : Stomatite herpétique de la commissure labiale (11)
Figure 8 : Stomatite herpétique : lèvre inférieure (11)
22
L’acyclovir® est employé pour traiter la stomatite herpétique (inflammation
de la bouche) à une dose de 10 mg /kg par voie orale à administrer 4 fois par jour.
Les patients prenant l’acyclovir® doivent veiller à boire de grandes
quantités d’eau ou de liquides pour maintenir une bonne hydratation.
2-8- LES MALADIES PARODONTALES
La parodontite et la gingivite se produisent fréquemment chez les enfants
atteints du VIH.
La maladie peut aller d’une légère rougeur des gencives (gingivites linéaires
érythémateuses) à une parodontite ulcéreuse nécrosante.
La parodontite ulcéreuse nécrosante peut aboutir à une perte importante de
tissu osseux alvéolaire et à la perte de dents.
2-8-1- LES GINGIVITES
La gingivite est un processus inflammatoire qui n’affecte que le parodonte
superficiel (épithélium gingival et le tissu conjonctif sous-jacent).
Greenspan et collaborateurs (17) ont observé que les sujets séropositifs
atteints de gingivite peuvent ne présenter aucune autre lésion buccale ou extrabuccale et par conséquent ne pas être informés de leur séropositivité.
2-8-1-1- L’érythème gingival linéaire Figure 9
Dans la dernière classification des lésions orales associées au VIH/Sida,
l’érythème gingival linéaire est inclus dans le groupe des maladies parodontales
qu’on suppose fortement associées à l’infection par le VIH. De nature chronique,
elle peut présenter trois aspects (29) :
− Un érythème intense de la gencive marginale en forme de ruban
d’une hauteur de deux à trois millimètres un érythème diffus qui
ne se limite pas à la gencive marginale mais touche la gencive
23
attachée, et peut s’étendre jusqu’au niveau de la ligne mucco
gingivale ;
− un érythème pétéchial qui peut toucher la gencive libre, la
gencive attachée et la muqueuse gingivale. L’érythème gingival
linéaire est associé à la présence constante de candida. Pour
certains auteurs il ne serait qu’une candidose érythémateuse
gingivale.
Figure 9 : Gingivite linéaire érythémateuse (11)
2-8-1-2 La gingivite chronique
La gingivite chronique se caractérise par une inflammation de la gencive :
œdème, rougeur et saignement au sondage provoqué ou spontané qui
s’accompagne parfois de sensibilité et ou de prurit gingival (29). Elle peut évoluer
rapidement vers une parodontite aiguë douloureuse avec des gingivorragies
spontanées en quelques mois (66).
2-8-1-3 La gingivite ulcéro nécrotique
D’apparition brutale ou insidieuse, elle se caractérise par une inflammation
de la gencive qui s’accompagne d’ulcérations ou de nécrose d’une ou plusieurs
papilles inter dentaires qui peuvent être recouvertes d’un enduit pseudomembraneux grisâtre (29). Le plus souvent aiguë, elle est remarquable par son
agressivité. Très douloureuse et hémorragique, elle entraîne en quelques jours une
24
destruction des tissus de soutien parodontaux ; les dents deviennent mobiles et
peuvent même être spontanément expulsées avec ou sans séquestre. Elle est
essentiellement localisée au groupe incisif inférieur, à la
région prémolaire
supérieure et inférieure, à la région rétro molaire mandibulaire où elle peut
entraîner un accident évolutif dentaire (péricoronarite de la dent de sagesse) où elle
s’accompagne d’adénopathies sous angulo-mandibulaires inflammatoires.
Chez certains patients, la gingivite nécrotique peut se transformer en
stomatite nécrotique, caractérisée par une nécrose étendue des tissus mous pouvant
évoluer vers le noma.
Le traitement de cette affection nécessite :
− des antimycosiques en solution ou sous forme de gel à
application locale
− de l’eau oxygénée et le tout suivi de détartrage.
2-8-2 LES PARODONTITES
Elles se caractérisent par des atteintes de la totalité des tissus parodontaux
(gencive, ligament alvéolo-dentaire, os alvéolaire et cément). Les pertes d’attache
plus ou moins importantes sont
facilement décelables cliniquement et
radiologiquement lorsqu’elles ont dépassé quelques millimètres.
2-8-2-1- La parodontite de l’adulte
La parodontite de l’adulte se caractérise par une perte d’attache liée à une
lyse de l’os alvéolaire (sans atteinte des tissus mous). Chez le sujet VIH+, la perte
d’attache est supérieure ou égale à 4 mm et la récession gingivale inférieure 2 mm.
On distingue deux stades :
− La parodontite modérée qui se caractérise par la présence de
poches de 4 à 6 mm.
− La parodontite avancée qui se caractérise par la présence de
poches supérieures à 7 mm.
25
Elles ont la particularité d’être retrouvées très souvent
chez les sujets
jeunes. Elles sont significatives lorsqu’elles surviennent chez des sujets dont
l’hygiène est satisfaisante.
Elles touchent principalement les régions incisivo-canines et molaires et sont
très évolutives.
2-8-2-2 La parodontite ulcéro nécrotique
Elle se caractérise par une nécrose sévère et rapide des tissus mous, de l’os
alvéolaire et de la gencive marginale. Cette nécrose s’accompagne en phase aiguë
de douleur diffuse et parfois de saignement spontané.
La perte d’attache est supérieure ou égale à 4 mm ; la récession est
également supérieure ou égale à 4 mm. Les maladies parodontales peuvent être
douloureuses, provoquer une diminution de l’absorption de nourriture et de liquide,
la déshydratation et la dénutrition.
Le traitement comporte des solutions de bain de bouche comme le gluconate
de chlorhexidine à 1% en gargarisme pendant 30 secondes deux fois par jour. Les
patients doivent être avertis de ne pas avaler la solution de gluconate de
chlorhexidine et de ne pas manger pendant 2h après le rinçage.
Le traitement local associe au nettoyage des lésions avec l’eau oxygénée, le
détartrage.
2-9- LES CARIES DENTAIRES
Chez les patients VIH+, la diminution du flux salivaire (xérostomie)
accentuée parfois par la prise de (neuroleptiques, …) et la défaillance immunitaire
(diminution du taux des IgA salivaires) sont les facteurs aggravant la carie dentaire
(35). Des polycaries avec destruction coronaire importante sont très fréquentes.
Elles entraînent des affections latentes, chroniques avec des foyers infectieux
considérables intervenant dans l’infection focale.
26
Le diagnostic différentiel se fait surtout avec la carie post radiothérapique.
Cette éventualité est vite éliminée par l’interrogatoire (13).
Chez de tels patients, la mise en état de la bouche doit être faite rapidement.
Lorsqu’il s’agit d’extractions ou de toute autre intervention sanglante, deux points
sont à prendre en considération :
− Résolution du problème infectieux par la prescription d’une
antibiothérapie pendant au moins dix jours.
− Le problème fréquent d’une thrombopénie pouvant amener un
saignement anormal.
2-10- LES ATTEINTES DES GLANDES SALIVAIRES
(FIG. 10)
L’hyperplasie lymphoïde kystique des glandes salivaires
Il s’agit d’une hypertrophie par infiltration lymphoépithéliale bénigne des
glandes salivaires principales, d’étiopathogénie inconnue, se voyant rarement en
dehors de l’infection par le VIH. Elle se traduit par la présence de kystes
épithéliaux enchâssés dans un tissu lymphoïde formé de follicules hyperplasiques
(2). Elle atteint le plus souvent la glande parotide, qui est alors augmentée de
volume, plus ou moins douloureuse, avec une xérostomie et une xérophtalmie. Le
diagnostic repose sur l’imagerie (échographie et parfois tomodensitométrie) qui
montre des lésions kystiques, multiples et bilatérales, se développant
préférentiellement au niveau du lobe superficiel. La cytoponction confirme
l’absence de cellules tumorales (3). Les lésions régressent souvent sous traitement
antirétroviral, et la chirurgie n’est indiquée que dans un but esthétique, les
récidives étant fréquentes.
27
Figure 10 : Tuméfaction bilatérale des glandes parotides (11)
28
III- ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
3.1- JUSTIFICATION ET INTERET
Au Sénégal la prévalence de l’infection à VIH chez la femme enceinte était
de 1,5% en 2004. La transmission de la mère à l’enfant est pratiquement
responsable des nouveaux cas d’infection par le VIH chez l’enfant.
Au niveau buccal le déficit immunitaire provoque des lésions qui diffèrent
selon l’âge ; ces lésions orales surviennent précocement chez l’enfant et peuvent
être un indicateur de l’évolution de la maladie.
La fréquence, le type et la gravité de ces lésions varient en fonction du
déficit immunitaire. Ainsi
le diagnostic de ces dernières dont certains sont
spécifiques du VIH suivi de leur traitement sont importants pour éviter les
complications. Nous avons ainsi initié ce travail avec comme objectifs de :
− Décrire les lésions buccales observées chez des enfants issus de
mères VIH+.
− Comparer les lésions buccales observées chez les enfants infectés
par le VIH par rapport à celles observées chez leurs frères non
infectés.
3.2- METHODES ET MATERIELS
3.2-1- MATERIELS
3.2-1-1- Cadre d’étude
Notre étude s’est déroulée dans deux structures sanitaires que sont :
− Le service des maladies infectieuses du Centre Hospitalier
National Universitaire de Fann
− Le centre bucco-dentaire de Fann
Le service des maladies infectieuses au plan structurel compte 90 lits
fonctionnels et a accueilli un nombre total de 4159 malades hospitalisés en 2005.
29
Quant au centre buccodentaire il est constitué de 3 cabinets dentaires animés
par 4 chirurgiens dentistes, 1 technicienne en prothèse dentaire, une technicienne
supérieure en odontologie, 3 assistants dentaires.
3.2.1.2- Population d’étude
L’étude concerne 64 enfants nés de 40 mères infectées par le VIH et suivies
au service des maladies infectieuses de l’Hôpital de FANN.
Elle est réalisée grâce à la collaboration fructueuse entre les services des
maladies infectieuses et bucco-dentaire de l’Hôpital de FANN.
Ont participé à ce travail : un médecin infectiologue, un assistant social, un
biologiste, deux chirurgiens dentistes et un assistant dentaire.
3.2-2- METHODE
Les paramètres d’évaluation que nous avons utilisés pour apprécier l’état
général et bucco dentaire des enfants et de leurs mères sont contenus dans les
fiches d’enquête qui figurent en annexe.
3.2-2-1- Type d’étude
Il s’agit d’une étude cas témoin qui se veut analytique et descriptive des
lésions buccales chez des enfants à risque car nés de mères infectées par le VIH.
3.2-2-2- Période d’étude
L’étude s’est déroulée entre Janvier à Août 2003.
3.2-2-3- Mode de recrutement
Les enfants sont recrutés à partir d’une cohorte de mères VIH+ suivies au
service des maladies infectieuses de l’Hôpital de FANN ; ceci dans le cadre du
projet de recherche RO1 DE-11372 entre l’Université de Washington (SEATLE) et
30
les services des maladies infectieuses et buccodentaire du Centre Hospitalier
National Universitaire de FANN.
Ainsi à chaque fois que ces mères venaient consulter dans le service des
maladies infectieuses dans le cadre d’un suivi, elles sont approchées par l’assistant
social qui leur expliquait les objectifs de notre étude devant porter sur leurs
enfants.
Après consentement, un rendez-vous est fixé pour que les enfants subissent
un examen médical, fassent une sérologie VIH et enfin subissent un examen
buccodentaire.
• Les critères d’inclusion des femmes sont :
Femmes vih+ suivies au service des maladies infectieuses de l’Hôpital de
Fann ayant un ou plusieurs enfants et acceptant de participer à l’étude.
• Les critères d’inclusion des enfants sont :
Enfants nés de ces femmes vih+.
3.2.2.4- Examen médical
Il est réalisé par un médecin infectiologue du service des maladies
infectieuses de l’Hôpital de Fann et les fiches d’enquête ont été dûment remplies.
(cf. annexe)
Par la suite, un prélèvement sanguin a été réalisé chez tous les enfants pour
une sérologie VIH.
3.2-2-5- Examen bucco dentaire
Il a été réalisé au cabinet dentaire de l’Hôpital de Fann par le Chirurgien
Dentiste et les fiches ont été également dûment remplies.
Pour ce qui est de l’examen bucco dentaire, nous nous sommes appesanti sur
l’hygiène bucco dentaire, les adénopathies sous mandibulaires et cervico-faciales,
l’atteinte des glandes salivaires, et l’état bucco dentaire.
31
L’Hygiène bucco dentaire :
Le choix de cet item tient au fait que les lésions buccales associées au vih
peuvent être favorisées par une mauvaise hygiène bucco dentaire ; à l’inverse la
présence d’ulcérations, d’aphtes ou d’autres lésions douloureuses peuvent
décourager le malade quant à son hygiène buccale.
Par ailleurs devant le stress provoqué par cette infection qui met en jeu le
pronostic vital, le patient peut privilégier la prise en charge d’autres organes que sa
bouche.
Les adénopathies cervico-faciales :
L’atteinte des ganglions cervico-faciaux est un signe fréquent au cours de
l’infection à vih. La palpation des aires ganglionnaires des chaînes horizontales et
verticales est un impératif pour tout praticien. On apprécie leur taille, leur
consistance et leur caractère douloureux ou non.
Les glandes salivaires :
L’hypertrophie par infiltration lymphoépithéliale bénigne des glandes
salivaires principales, d’étiopathogénie inconnue se voit rarement en dehors de
l’infection par le vih. Elle atteint le plus souvent la glande parotide, qui est alors
augmentée de volume, douloureuse, avec souvent une xérostomie.
L’examen bucco dentaire :
L’examen bucco dentaire permet de noter l’existence ou non de lésions
muqueuses et des lésions carieuses.
Les lésions muqueuses sont fréquentes au cours de l’infection par le vih.
Plusieurs types de lésions sont observées chez les personnes atteintes par le vih.
Elles sont secondaires à l’immunodéficience et peuvent être aggravées par la
mauvaise hygiène bucco dentaire.
32
Ces lésions sont considérées comme des marqueurs de l’évolution de
l’infection à VIH et ont ainsi une valeur diagnostique.
Les caries dentaires, même si elles ne sont pas spécifiques de l’infection par
le VIH, peuvent accentuées chez les sujets atteints du VIH à cause de la xérostomie
et de la mauvaise hygiène bucco dentaire.
Matériel d’examen buccodentaire :
Il s’agit d’un plateau d’examen comportant :
− Un miroir,
− Une sonde 6,
− Une précelle,
− des gants et un masque sont utilisés pour chaque patient.
33
3.3- RESULTAS
3.3-1- POPULATION D’ETUDE
L’étude a concerné une population globale de 64 enfants nés de mères
infectées par le vih + répartis comme suit :
− 11 enfants infectés par le vih et
− 53 enfants non infectés
3.3-1-1- Les enfants Vih+
11 enfants sur les 64 sont infectés par le vih soit une prévalence de 17,34%
dans notre échantillon.
3.3.1.1.1- Répartition des enfants selon l’âge et le sexe
Tableau III : Répartition des enfants vih+ selon l’âge et le sexe
Age (ans) masculin
féminin
Effectif
4 à 12
2
7
9
13 à 14
0
2
2
Total
2
9
11
3.3.1.1.2- Répartition des enfants selon le mode
d’accouchement et d’allaitement
Tous les enfants sont nés par voie basse et ont été allaités au sein. Pour plus
de précision, la figure 11 nous renseigne sur la durée de l’allaitement.
34
12
10
8
Série1
6
4
2
0
Infé.à
12 mois
12 -17
mois
18-23
mois
24 mois
Total
Figure 11 : Répartition des enfants VIH+ selon la durée de l’allaitement
3.3.1.1.3- Distribution des enfants selon l’hospitalisation
Sur les 11 enfants VIH+, 6 ont été hospitalisés pour des raisons diverses
(soit 54,5%).
Effectif
Toux +fièvre
Méning.purul.
Toux seule
Fièvre
Cardiopathie
Vomissement
D+V+M.P.
Figure 12 : Répartition des motifs d’hospitalisation
Toux + fièvre =18,18%
Méning. Purul.=18,18% Toux seule = 09,09% ainsi que Fièvre, Cardiopathie,
vomissement, D + V + MP.
Légende
Méning.purul. = Méningite purulente
D + V + M.P = Diarrhée + Vomissement + Méningite purulente
35
3.3-1-1-4- Répartition des enfants selon les pathologies
associées
Asthme+Parasitose
intestinale
Effectif
Diarrhée
chronique+traumatism
e+malnutrition
Toux+maladie
cardiaque+perte de
poids+problème oral
Toux+perte de
poids+problème oral
Toux+problème oral
Figure 13 : Répartition des enfants vih+ selon les pathologies associées
Toux + problème oral = 27,27%
Asthme+ Parasitose intestinale, Diarrhée chronique+ traumatisme+ malnutrition,
Toux+ maladie cardiaque+ perte de poids+ problème oral respectivement 09,09%
3.3.1.1.5- Répartition des adénopathies rencontrées chez les
enfants vih+
Effectif
Adénopathies
sous
mandibulaires
bilatérales
Adénopathies
cervicales
bilatérales
Figure 14 : Répartition des adénopathies
Adénopathies sous mandibulaires bilatérales = 54,54%
Adénopathies cervicales bilatérales=18,18%
36
3.3.1.1.6- Répartition des tuméfactions parotidiennes
Effectif
Droite
Gauche
Figure 15 : Répartition des tuméfactions parotidiennes
Droite = 60%
Gauche = 40%
3.3.1.1.7- Répartition des enfants selon les moyens d’hygiène
b u ccal e
Six enfants utilisent la brosse à dents pour se nettoyer les dents, 2 utilisent
un autre moyen par contre 3 des enfants n’utilisent aucun moyen de nettoyage de la
bouche.
3.3.1.1.8- Répartition des enfants selon la présence ou non de
lésions buccales
Sept des 11 enfants présentent des lésions buccales soit 63,63% alors que les
4 autres ne présentent aucune lésion dans la bouche.
37
3.3.1.1.9- Répartition des lésions buccales observées
Tableau IV : Répartition des lésions buccales observées
Lésions
Effectifs
Pourcentage
P-Value
Candidose érythémateuse
5
25,00%*
0,025
Candidose pseudomembraneuse
8
40,00%
0,371
Perlèche
1
5,00%*
0,0001
Gingivite nécrotique
1
5,00%*
0,0001
Nécrose parodontale
1
5,00%*
0,0001
Erythème gingival
1
5,00%*
0,0001
Ulcération
3
15,00%*
0,002
Total
20
100,00%
*Ces proportions sont significatives d’après le Test de Student à 5%
3.3.1.1.10- Répartition de ces lésions buccales selon leur
localisation
Langue
Lèvres
Parodonte
Plancher buccal
Palais
Joue
Figure 16 : Répartition des lésions selon leur localisation
Langue = 40%
Lèvre = 30%
38
Parodonte = 15%
Plancher buccal = 5%
Palais et Joue respectivement = 5%
3.3.1.1.11 - Répartition des enfants selon l’état dentaire
Effectif
Avec carie
Sans carie
Extraites
Traitées
Figure 17 : Répartition des enfants vih+ selon l’état dentaire
Avec carie = 90,91%
Sans carie = 09,09%
Extraites = 18,18%
Traitées = 0
3.3.1.2- Les enfants vihIls sont au nombre de 53 sur un total de 64 enfants nés de mères vih+.
3.3.1.2.1- Répartition des enfants selon l’âge et le sexe
Tableau V : Répartition des enfants VIH- selon l’âge et le sexe
Age
8 à 14 ans
15 à 17 ans
Total
Sexe
Effectif
Masculin Féminin
19
21
40
3
10
13
22
31
53
39
3.3.1.2.2- Répartition des enfants VIH- selon le mode
d’accouchement et d’allaitement
Tous les enfants sont nés par voie basse et ont tous été allaités au sein. Pour
plus de précision, le tableau XI nous renseigne sur la durée de l’allaitement.
Tableau VI Répartition selon la durée de l’allaitement
Durée allaitement
Effectif
<12mois
3
<13 <18mois
26
<19<24mois
24
>24mois
0
Total
53
3.3.1.2.3- Répartition des motifs d’hospitalisation
Sur les 53 enfants vih-, 5 ont été hospitalisés soit 9,43%.
Tableau VII : Répartition des motifs d’hospitalisation
Motifs
Effectif
Diarrhée
1
Arthralgie
1
Diabète insulinodépendant
1
Démence, débilité
1
Paludisme
1
Total
5
Aucune adénopathie sous mandibulaire ou cervicale n’a été observée ; il en
est de même des tuméfactions parotidiennes.
40
3.3.1.2.4- Répartition des enfants VIH- selon les moyens
d’hygiène buccale et le sexe
Tableau VIII : Répartition selon les moyens d’hygiène buccale
Moyen d’hygiène
bucco dentaire
Effectif
Brosse
35
Cure dent
13
B+C
4
Eau+Doigt
4
Pas de nettoyage
5
Légende : B = brosse à dents
C = cure-dents
3.3.1.2.5- Répartition des enfants selon la présence de lésions
buccales et leur siège
On note que 7,5% des enfants non infectés présentent des lésions buccales.
Tableau IX : Répartition des enfants VIH- selon la présence de lésions buccales et
leur siège
Lé
sions
C
E
CP
U
L
To
Siège
Ef
fectifs
Pourcenta
ge
Langue
2
50,00%
Langue
1
25,00%
Lèvre
1
25,00%
4
100,00%
41
tal
Légende CE = candidose érythémateuse
CP = candidose pseudomembraneuse UL = ulcération labiale
3.3.1.2.6- Répartition des enfants selon l’état dentaire
36 enfants présentent des dents cariées, 17 enfants ne présentent aucune
carie, 19 enfants ont des dents extraites.
3.3.1.3- Récapitulatif de l’état dentaire des enfants
Tableau X : Récapitulatif de l’état des dents des enfants
Etat des dents Dents extraites
OUI
NON
Dents cariées
Dents traitées
OUI
OUI
NON
0
100
NON
Enfants VIH+ 18,18% 81,82%
90,915% 9,095%
Enfants VIH-
67,925% 32,085% 0
35,85% 64,15%
100
42
3.3.1.4- Comparaison des lésions buccales chez les enfants VIH+
et les enfants VIH-
Le test utilisé pour tester la significativité des proportions est le test de
Student.
Tableau XI : Comparaison des lésions buccales chez les enfants VIH+ et les
enfants VIHEnfants VIH+
Lésions
Enfants VIH-
OUI
NON
OUI
NON
45%
55%*
1,9%
98,1%*
72,7%
27,3%
2%
98%*
Perlèche
9%
91%*
0%
100%*
Erythème gingival
9%
91%*
0%
100%*
0%
100%*
0%
100%*
Herpès
0%
100%*
0%
100%*
Ulcérations
27,27%
72,73%* 1,9%
98,1%*
0%
100%*
0%
100%*
Gingivite nécrotique 9%
91%*
0%
100%*
Nécrose parodontale 9%
91%
0%
100%*
Candidose
érythémateuse
Candidose
Pseudomembraneuse
Langue
géographique
Leucoplasie
chevelue
* : Ces proportions sont significatifs d’après le Test de Student à 5%
Candidose érythémateuse : La différence est significative (P=0,0001)
Candidose Pseudomembraneuse : La différence est significative (P=0,0001)
Ulcérations : La différence est significative (P=0,002)
43
IV COMMENTAIRES
Notre étude réalisée entre Janvier et Août 2003 a porté sur une cohorte
de 40 mères infectées par le vih et 64 de leurs enfants ; certains étant aussi infectés.
Les enfants sont âgés de 4 à 17 ans ; tous sont nés par voie basse et 90% ont été
allaités au sein pendant plus de 12 mois.
Nous avons noté que 54,55% des enfants infectés ont été hospitalisés
contre 9,43% des enfants non infectés.
Toutes les mères sont infectées par le vih et sont âgées de 23 à 58 ans
avec une moyenne de 36 ans. La tranche d’âge la plus représentative est celle
comprise entre 23 et 32 ans ; correspondant à une période d’activité sexuelle
intense.
Par ailleurs, la voie basse est le seul mode de délivrance et les enfants ont
été allaités au sein pendant 12 à 24 mois (dans plus de 90% des cas).
Nous pensons comme Surawut P (62) que tout cela peut majorer les
risques de transmission mère-enfant. En effet le nombre d’enfants infectés dans
notre échantillon nous paraît élevé (11 enfants sur un total de 64).Or la
transmission du virus de la mère à l’enfant peut certes survenir in utero dans les
dernières semaines de la grossesse
mais également au moment de
l’accouchement.
D’autre part comme évoqué plus haut, l’allaitement présente aussi un
risque de contamination du bébé de l’ordre de 5% ; ce qui explique qu’il soit
déconseillé en cas d’infection de la mère.
Cependant, le remplacement de l’allaitement au sein par une méthode
artificielle suppose des moyens financiers qui ne sont pas à la portée de ces
patientes. Actuellement les traitements disponibles alliés éventuellement à une
césarienne programmée permettent de réduire le taux de transmission à 1%.
44
Population enfants
L’échantillon est certes réduit (64 enfants) mais cela s’explique par les
difficultés rencontrées pour faire venir les enfants à l’hôpital.
En effet certaines mères ne partagent pas l’information de leur
séropositivité au sein du milieu familial. Cette attitude repose sur le fait qu’en
Afrique certaines personnes refusent de croire en l’existence du sida, affirmant
que c’est un complot des pays occidentaux visant à affaiblir les pays en
développement. Ce manque de compréhension n’a fait qu’aggraver la crise,
empêchant tout dialogue et toute adoption de mesures préventives. Il en est de
même du drame familial que provoquerait la divulgation du statut de séropositivité
de l’individu vis-à-vis des membres de sa communauté.
Le sex ratio des enfants est de 0,6. La prévalence de l’infection dans cet
échantillon est de 17,34%. Cette prévalence élevée peut s’expliquer par le fait que
l’échantillon est constitué d’une population à risque ; les enfants étant tous nés de
mères infectées par le vih.
Karande S (23) trouve une prévalence de 11,8 ; à la lecture de nos chiffres et
de ceux de cet auteur, le constat qui se dégage est que tous les enfants issus de
mères vih+ ne développent pas forcément la maladie.
Est-ce un problème de charge virale de la mère, d’immunité personnelle de
l’enfant ou alors est ce dû à un autre facteur non encore élucidé ?
Ce que l’on peut retenir , c’est que , quand une femme est infectées par le
vih, la grossesse, l’accouchement et l’allaitement sont des situations qui présentent
des risques de transmission du vih à l’enfant.
La contamination se fait pendant les deux derniers mois de la grossesse
(35%), mais surtout au moment de l’accouchement (65%).
45
Les enfants vih+ sont âgés de 4 à 14 ans. Mbaye (38) au Sénégal, Livia F
(30) au Brésil dans des cohortes d’enfants tous vih+ trouvent des extrêmes entre 0
et 15 ans. Flaitz C (12) en Roumanie trouve des extrêmes entre 6 et 12 ans.
Etat général
Chez les enfants vih+, 54,54% ont été hospitalisés pour des raisons diverses
allant de la méningite purulente à la forte fièvre en passant par la toux chronique,
les cardiopathies, les diarrhées et les vomissements. Ces affections s’expliquent
par le déficit immunitaire des enfants vih+. TAHA TE (63) trouve que les enfants
infectés par le vih sont très vite immunodéprimés.
Chez les enfants vih-, seuls 09,43% ont été hospitalisés pour des raisons
telles que le paludisme, la démence, les diarrhées, le diabète insulinodépendant et
les arthralgies. Nous noterons que ces pathologies ne sont pas spécifiques du vih ;
seules les diarrhées et la démence sont souvent retrouvées.
En outre les enfants vih+ présentent des pathologies associées à type de
perte de poids, asthme, parasitose intestinale et diarrhée. Cela peut être lié à leur
déficit immunitaire. En effet dans la classification de l’OMS, on retrouve au stade
clinique 3 la perte de poids et la diarrhée chronique.
Etat Orofacial et bucco dentaire
Les adénopathies sous mandibulaires bilatérales (54,54%) et cervicales
bilatérales (18,18%) de même que les tuméfactions parotidiennes droites et
gauches respectivement 40 et 60% ne sont retrouvées que chez les enfants vih+.
Ces données confirment celles de la littérature (9,35) qui notent une atteinte
précoce des ganglions et des glandes salivaires parotidiennes au cours de
l’infection à vih chez les enfants.
46
L’hygiène buccodentaire est défectueuse chez les enfants vih+. Les enfants
vih- utilisent plus de moyen d’hygiène buccale (60%) ; cela peut s’expliquer par le
fait qu’ils soient plus âgés que leurs frères infectés mais surtout parce que la
présence des lésions buccales douloureuses entrave une hygiène bucco dentaire
correcte chez ces derniers. Ainsi Mbaye I. (36) trouve dans son étude que 62% des
enfants vih+ ne se brossent pas les dents.
Le déficit immunitaire associé à l’hygiène bucco dentaire défectueuse
expliquent chez les enfants infectés le nombre élevé de dents cariées et extraites.
Selon la prévalence des lésions
On note que 63,64% des enfants vih+ présentent des lésions buccales
contre 7,5% des enfants vih-. Mbaye I. (36) trouve 54%, Magalahes (34) trouve
que 52,63% des enfants infectés de son échantillon présentent au moins une lésion
buccale.
Les lésions observées chez les enfants vih+ de notre échantillon sont :
Candidose pseudomembraneuse 72,72%, Candidose érythémateuse 45,45%,
Ulcérations 27,27% ; comparées à celles observées chez leurs frères non infectés à
des pourcentages très faibles (2%) respectivement. Cela s’explique par le fait que
même si ces lésions sont fortement associées au vih, elles peuvent se retrouver
dans certaines pathologies comme le diabète.
Les lésions de la cavité buccale que l’on peut lier au vih peuvent être
résumées en infections fongiques, bactériennes et virales (39, 41,45).
Quant aux cancers oraux représentés par le sarcome de Kaposi et le
lymphome non hodgkinien, ce sont des affections tardives qui ne se manifestent
qu’après plusieurs années.
Si la candidose a été la lésion orale la plus fréquemment retrouvée dans
notre échantillon, il convient de comprendre par là que c’est l’une des toutes
premières manifestations buccales de la maladie.
47
Les chiffres obtenus pour les candidoses pseudomembraneuse72, 72%,
et érythémateuse 45, 45% sont en conformité avec ceux de la littérature.
D’autres lésions buccales ne sont retrouvées que chez les enfants vih+. Il
s’agit de l’érythème gingival, la perlèche, la gingivite nécrotique et la nécrose
parodontale respectivement dans 9%.
Comme la candidose ces lésions ont une valeur diagnostic et prédictive de
l’évolution de l’infection à vih ; cela explique leur apparition exclusivement chez
la population vih+ dans notre étude.
48
CONCLUSION
L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (vih) chez la femme
représente bien souvent un risque pour plus d’une personne puisqu’elle peut
toucher son ou ses enfants. La transmission du vih de la mère à l’enfant est
actuellement responsable de presque tous les nouveaux cas d’infection du virus
chez l’enfant.
Les enfants infectés par le virus ont des manifestations cliniques précoces
et sévères du fait de l’immaturité de leur système immunitaire.
Au niveau buccal le déficit immunitaire provoque des lésions qui
diffèrent selon l’âge. Si ces lésions sont bien connues chez l’adulte, elles le sont
beaucoup moins chez l’enfant. Ainsi nous avons entrepris ce travail avec comme
objectifs de :
− 1) Décrire les lésions buccales observées chez des enfants issus
de mères VIH+.
− 2) Comparer les lésions buccales observées chez les enfants
infectés par le VIH par rapport à celles observées chez leurs
frères non infectés.
Il s’agit d’une étude prospective qui s’est déroulée aux services des
maladies infectieuses et bucco dentaire du Centre Hospitalier National de Fann de
Janvier à Août 2003.
Elle a concerné une population de 40 mères et 64 de leurs enfants.
Les mères sont âgées de 23 à 58 ans ; 45% sont non instruites et 35% n’ont
pas dépassé l’école primaire. Plus de 90% de ces mères n’ont jamais utilisé un
moyen de contraception.
Les enfants sont tous nés par voie basse et ont tous été allaités au sein
pendant 12 à 24 mois.
49
11 des 64 enfants sont infectés par le vih soit une prévalence de 17,34%. Ils
sont âgés de 4 à 14 ans et 54,55% d’entre eux ont été hospitalisés pour des
pathologies liées à leur déficit immunitaire telles que méningite purulente, toux,
chronique, diarrhée et forte fièvre.
Les enfants vih- sont âgés de 8 à 17 ans et seuls 09,43% ont été
hospitalisés pour des pathologies telles que le paludisme, le diabète
insulinodépendant et les arthralgies.
On constate que 63,64% des enfants vih+ présentent des lésions buccales
telles que :
− Candidose pseudomembraneuse 72,72%,
− Candidose érythémateuse 45,45%
− Ulcérations 27,27%
− Caries 90,91%
− Perlèche, érythème gingival, gingivite nécrotique et nécrose
parodontale respectivement 9,1%.
Chez les enfants vih- seuls 7,5% présentent des lésions buccales que sont
la candidose pseudomembraneuse, la candidose érythémateuse et les ulcérations
2% respectivement.
Les mères elles présentent également des lésions comme la candidose
pseudomembraneuse 40%, érythème gingival 40%, la candidose érythémateuse
25%, perlèche 15%, ulcérations 2,5% et les caries 82,5%.
Cependant la leucoplasie orale chevelue 2,5% et la langue géographique 5%
ne sont observées que chez les mères.
Notre étude révèle en outre que les enfants vih+ sont 9 fois plus
susceptibles de développer des lésions buccales que leurs frères non infectés et
compte tenu de ces résultats, nous recommandons qu’ un examen buccal minutieux
et systématique soit réalisé chez tous les enfants nés de mère infectée, pour déceler
précocement les lésions buccales ; lésions qui ont une valeur diagnostic de
l’infection par le vih particulièrement de son évolution.
50
Pour cela les Chirurgiens Dentistes doivent bénéficier d’une formation
continue axée sur l’approche diagnostic et thérapeutique de ces lésions buccales.
Ils doivent en outre intégrer l’équipe pluridisciplinaire de recherche clinique sur le
vih.
Une action politique soutenue permettrait d’améliorer l’accès aux soins
bucco dentaires des personnes vivant avec le vih.
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66- WIKIPEDIA
Syndrome de l’immunodéficience acquise
Article de Wikipédia, L’encyclopédie libre et gratuite Avril 2005
61
FICHES D’ENQUETE
Nom : ………………………………………
Date naissance…………………....
Prénom. …………………………………….
Sexe. : . . (1 = Masculin
2 = Féminin)
Mode d’accouchement : . (1 = Voie basse
Poids actuel : . . . . . . . . . .kg
2 = Césarienne)
Allaitement : (1 = au sein 2 = biberon)
Durée de l’allaitement : ……… mois
Volet médical
I- ETAT GENERAL : …………………………………………………….
1 = Diarrhée chronique
2 = Toux
3 = Tuberculose
4 = Autre a préciser
II- HOSPITALISATIONS. . . (1 = Oui
0 = Non)
Si oui : motif
III- TRANSFUSION . . . (1 = Oui 0 = Non)
Volet Odontologique
I- HYGIENE BUCCO DENTAIRE
Fréquence de brossage des dents
1 = trois fois par jour
2 = deux fois par jour
3 = une fois par jour
4 = pas de brossage des dents
62
II- DERNIERE VISITE CHEZ LE DENTISTE
1= inférieur à 6 mois
2 = 6 à 12mois
3 = 12 à 24 mois
4 = plus de 24 mois
5 = jamais fait de visite chez un Dentiste
III- ULCERATIONS BUCCALES 1 = présentes 2 = absentes
Lésions blanches
1 = présentes 2 = absentes
Lésions herpétiques
1 = présentes 2 = absentes
IV- EXAMEN TETE ET COU
0 = normal 1 = anormal
Adénopathies
Gauche Droite
Glandes salivaires Gauche
gonflées
Droite
Parotidiennes
Sous
mandibulaires
Sous maxillaires
Sublinguales
Cervicales
V- EXAMEN DES MUQUEUSES
63
0 = normal 1 = anormal
0 = absent
1 = présent
Lèvres
Muqueuse jugale
Langue
Plancher buccal
Palais
Gencive tatouée
Erythème gingival
Gencive nécrotique
Nécrose parodontale
Description des lésions
1 = les lèvre,
2= muqueuse Jugale,
3= la langue,
4= plancher de la bouche,
5 = palais,
6 = gencive
1= CP ; 2= CE ; 3= perlèche;
4 = leucoplasie chevelue ;
5 = ulcérations ; 7 = herpes ;
8 = aphtes ; 9 = condylome ;
10 = Gun ; 11 = NOMA ;
12 = sarcome de kaposi ;
13 = les autres cancers
14 = langue géographique
15 = autres
Diagnostic supposé
__ __
Siège (e)
Lésion1
___
Lésion2
___
__ __
Lésion 3
___
__ __
Lésion 4
___
__ __
Lésion 5
___
__ __
Etat parodontal
64
Lésion observée
Nombre
Erythème gingival
Gingivite nécrotique
Nécrose parodontale
VI- Etat de la denture (C-E-T) (C = carie ; E = extraite ; T= traitée)
Max
17
12
52
__
__
16 15 14 13
11
55 54 53
51
__ __ __ __
__
21 22 23 24 25
26
27
61 62 63 64 65
__ __ __ __ __
__ __ __
Mand
47
42
82
__
___
46 45 44 43
41
85 84 83
8
__ ___ __ __
__
31
36
71
__
__
32 33 34 35
37
72 73 74 75
__ __ __ __
__
65
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