L`ANXIETÉ Comment mieux la prendre en charge avec votre patient ?

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L’ANXIETÉ
Parce qu’il n’y a pas de jour sans
que l’on prescrive un anxiolytique…
Parce que malgré ces traitements,
certains patients souffrent
toujours…
Parce que la classification sur
les troubles anxieux est relativement
mal connue…
Parce qu’il n’est pas satisfaisant
de renouveler de façon systématique
les prescriptions d’anxiolytiques …
Comment mieux la prendre en charge
avec votre patient ?
Nous mettons à votre
disposition un ordonnancier
qui comprend :
■ Un outil synthétique d’aide au diagnostic et les
propositions thérapeutiques possibles en introduisant
les alternatives aux traitements pharmacologiques. La classification des principaux troubles anxieux et les symptômes
associés sont rappelés en préambule.
■ Des fiches d’informations et de conseils pour vos
patients sur les troubles anxieux. Elles peuvent être personnalisées par vos soins.
Ce document est soutenu par le Fond d’aide à la qualité des soins de ville (FAQSV)
Ces outils ont pour but d’ouvrir le dialogue avec votre patient et d’envisager avec lui des alternatives à une prise en charge uniquement médicamenteuse.
En effet, en fonction de la nature d’un trouble anxieux, la conduite à tenir,
le pronostic et l’évolution seront différents. La prescription d’un traitement psychotrope répond à une démarche de soins logique, après un diagnostic précis
en tenant compte des co-morbidités psychiatriques et somatiques, des précautions d’emploi et des contre-indications. La monothérapie doit être privilégiée
dans la mesure du possible. L’objectif, en dehors du fait de traiter de façon adaptée les patients qui souffrent de troubles anxieux, est de limiter les abus notamment en matière de consommation d’anxiolytiques.
MIEUX IDENTIFIER LE TROUBLE ANXIEUX
Depuis 1980, le terme de trouble anxieux est utilisé par le
Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(DSMIV-TR), classification de l'Association américaine de
psychiatrie (APA), pour désigner :
■ Le trouble panique
(sans ou avec agoraphobie),
■ L’agoraphobie sans antécédent
de trouble panique,
■ Les phobies spécifiques,
■ La phobie sociale,
■ Le trouble obsessionnel-compulsif,
■ Le trouble état de stress post-traumatique,
■ Le trouble de stress aigu,
■ Le trouble d’anxiété généralisée,
■ Les troubles anxieux dû à une affection
médicale générale ou induit
par une substance.
La 10ème version de la Classification internationale des
maladies, élaborée par l'Organisation mondiale de la
santé (OMS), retient la notion de troubles anxieux pour
les troubles névrotiques, liés à des facteurs de stress et
somatoformes :
■ Troubles anxieux phobiques : agoraphobie (sans ou
avec trouble panique), phobies sociales, phobies
spécifiques.
■ Autres troubles anxieux : trouble panique, anxiété
généralisée, trouble anxieux et dépressif mixte.
■ Trouble obsessionnel-compulsif.
■ Réactions à un facteur de stress important et
troubles de l'adaptation : réaction aiguë à un facteur
de stress, état de stress post-traumatique, troubles de
l'adaptation (réaction dépressive brève ; réaction
dépressive prolongée ; réaction mixte, anxieuse et
dépressive ; avec prédominance d'une perturbation
d'autres émotions ; avec prédominance d'une
perturbation des conduites ; avec perturbation mixte
des émotions et des conduites ; avec prédominance
d'autres symptômes spécifiés).
■ Troubles dissociatifs (de conversion).
■ Troubles somatoformes.
LA SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE
PEUT SE DÉCRIRE DE LA FAÇON
SUIVANTE :
Le trouble d’anxiété généralisée
Il se caractérise par une anxiété présente en permanence dont la thématique concerne la santé du sujet ou
de ses proches ou d’autres soucis quotidiens, l’anticipation anxieuse de malheurs hypothétiques, des troubles de l’endormissement consécutifs à l’aggravation
vespérale des troubles, des troubles neurovégétatifs et
une sensation de tension.
L’attaque de panique
Elle correspond à une crise d’angoisse aiguë dont la
survenue est brutale et l'anxiété maximale en quelques
minutes. L'attaque de panique est une période bien circonscrite au cours de laquelle le sujet ressent une sensation de peur ou un malaise très intense. Elle est
caractérisé par au moins 4 de ces symptômes dont l’intensité atteint son maximum en moins de 10 minutes :
1. palpitations, battements de cœur
ou accélération du rythme cardiaque
2. transpiration
3. tremblements ou secousses musculaires
4. sensations de "souffle coupé"
ou impression d'étouffement
5. sensation d'étranglement
6. douleur ou gêne thoracique
7. nausée ou gêne abdominale
8. sensation de vertige, d'instabilité,
de tête vide ou impression d'évanouissement
9. déréalisation (sentiments d'irréalité)
ou dépersonnalisation (être détaché de soi)
10. peur de perdre le contrôle de soi
ou de devenir fou
11. peur de mourir
12. sensations d'engourdissement
ou de picotements
13. frissons ou bouffées de chaleur
Les symptômes physiques sont le résultat de perturbations du système nerveux autonome et d'une hyperventilation. Le comportement du sujet peut se caractériser
par une inhibition ou à l'inverse par une hyperactivité
UNE CLASSIFICATION POUR AMELIORER SA PRISE EN CHARGE
stérile ou une expression émotionnelle intense. On a
parfois désigné ces crises par les expressions suivantes :
spasmophilie, crises tétaniformes, crises hystériques ou
dystonie neurovégétative.
Le trouble panique
La répétition des attaques de panique constitue le trouble panique. Il se caractérise par des attaques de panique récurrentes sévères et imprévisibles, alors même
que le sujet n'est pas exposé à un danger réel ou à une
situation particulière (sauf dans le cas des phobies
associées au trouble panique) avec apparition d'une
anxiété anticipatoire (peur de la survenue d'une nouvelle crise).
Les phobies spécifiques
Elles sont très fréquentes dans la population générale
(10-15%), elles sont limitées à un stimulus déterminé
(objet ou situation) comme la proximité de certains
animaux, les endroits élevés, les orages, l’obscurité, la
foule, les espaces clos, la vue du sang… Face au stimulus phobogène, la réaction anxieuse est immédiate et
systématique, pouvant parfois atteindre l’intensité d’une
attaque de panique ; cette confrontation peut aussi donner lieu à une anticipation anxieuse ou à un évitement
plus ou moins systématique mais le handicap fonctionnel est habituellement minime.
L'agoraphobie
Elle est caractérisée par la crainte d'être confronté à
certaines situations (espaces découverts, être en
dehors du domicile, magasins, foules, endroits publics,
transports en commun…). Les situations sont soit évitées (par exemple, restriction des voyages) soit subies
avec une souffrance intense ou bien avec la crainte
d’avoir une attaque de panique ou des symptômes à
type de panique ou bien nécessitent la présence d'un
accompagnement. La CIM-10 distingue "agoraphobie
avec trouble panique" et "agoraphobie sans trouble
panique", alors que le DSMIV distingue le "trouble
panique sans agoraphobie" du "trouble panique avec
agoraphobie".
La phobie sociale
L’anxiété sociale pathologique se caractérise par une
perturbation du fonctionnement social, permanente ou
répétée avec crainte ou évitement excessif des étrangers. Le trouble interfère de façon significative avec les
relations sociales.
Le trouble anxieux dû à une
affection médicale générale
ou induit par une substance
Ce trouble doit être systématiquement envisagé chez
tout sujet qui présente des symptômes anxieux non étiquetés, car les interventions thérapeutiques seront
alors à visée étiologique. Les symptômes anxieux
retrouvés sont en règle générale des symptômes
d'anxiété généralisée, des attaques de panique, voire
des symptômes obsessionnels compulsifs ou phobiques. Ces symptômes peuvent se rencontrer dans de
nombreuses pathologies médicales. Il peut survenir
dans un contexte d'intoxication ou de sevrage à une
substance.
Pathologies post-traumatiques
Le terme de traumatisme psychique est utilisé pour
désigner un phénomène d’effraction et d’envahissement du psychisme par un afflux d’excitations violentes,
vécues comme agressives et susceptibles de déborder
les capacités de défense, psychologique de l’individu.
La réaction aiguë de stress se développe dans les
suites immédiates d’un traumatisme ayant eu un impact
émotionnel majeur. Son évolution est souvent spontanément résolutive et centrée sur la répétition involontaire
et stéréotypée de l’événement traumatique, que ce soit
sous forme de cauchemars, d’images récurrentes ou de
pensées obsédantes. Ces reviviscences sont soit spontanées, soit provoquées par la confrontation à des stimuli
évoquant le traumatisme ou le contexte dans lequel il
est survenu. L’état de stress post-traumatique est la
continuation au-delà d’un mois des symptômes observés dans la réaction aiguë de stress. Il peut apparaître
avec retard par rapport au traumatisme, le plus souvent
dans les jours ou les semaines qui suivent ce dernier,
parfois aussi après plusieurs mois ou années. Le syndrome de répétition reste au centre du tableau avec les
émotions intenses qui lui sont associées.
LES TROUBLES ANXIEUX NECESSITENT UNE PRISE EN CHARGE ET UN TRAITEMENT ADAPTES
CLINIQUE
PEUR DE
RISQUE/ PREVALENCE
TRAITEMENT
ATTAQUE DE
PANIQUE
Angoisse aiguë de courte durée
(10 min.) atteignant son paroxysme
en quelques secondes
Mourir
Devenir fou
Perdre le contrôle
S'évanouir
Pas d’estimation
Pas de valeur pathologique
si crise unique
TROUBLE
PANIQUE
Crainte persistante d'une nouvelle attaque
de panique avec changements
de comportement
Peur de la peur
Prévalence vie entière :
Femmes : 3.3%
Hommes : 1.4%
Complications :
Agoraphobie, abus de substance et dépendances
Psychoéducation
Thérapie comportementale
Exposition aux sensations
physiques redoutées
Respiration abdominale
Pharmacothérapie
AGORAPHOBIE
Peur de se retrouver dans une situation où,
en cas d'attaque de panique, il serait difficile
de s'échapper ou de trouver du secours
Peur de ne pouvoir s'échapper
de la situation
Prévalence vie entière :
Femmes : 9.1%
Hommes : 3.3%
Complications :
Chronicisation, dépression, suicide, dépendances
Psychoéducation
Exposition
aux situations redoutées
Pharmacothérapie
PHOBIE
SPECIFIQUE
Peur persistante et intense à caractère
irraisonnée d’un objet ou d'une situation
Objet ou situation spécifique
Prévalence vie entière :
Femmes : 23.1%
Hommes : 10.5%
Complications :
Agoraphobie
Thérapie comportementale
Exposition
aux stimuli phobogènes
Intolérance à l'incertitude
Prévalence vie entière :
Femmes : 12.2%
Hommes : 6.6%
Complications :
Dépression, suicide, dépendances, autres troubles
anxieux
Relaxation
Restructuration cognitive
Processus de résolution
de problème
Exposition en imagination
Pharmacothérapie
Peur du jugement d'autrui
Prévalence vie entière :
Femmes : 5.4%
Hommes : 2.1%
Complications :
Dépression, suicide, dépendances
Psychoéducation
Restructuration cognitive
Exposition
Pharmacothérapie
Psychoéducation
Restructuration cognitive
Exposition
Pharmacothérapie
Psychoéducation
Restructuration cognitive
Exposition
Pharmacothérapie
TROUBLE
ANXIETE
GENERALISEE
Tendance incontrôlable
à s'inquiéter excessivement
pour des situations du quotidien
PHOBIE SOCIALE
Peur d'agir de façon embarrassante
ou humiliante devant des personnes
dont le jugement est redouté
ÉTAT DE STRESS
POSTTRAUMATIQUE
Confrontation à un événement pendant
lequel la vie ou l'intégrité physique
de la personne a pu être menacée
Peur de revivre le traumatisme
Prévalence vie entière :
11%
Complications :
Chronicisation, dépression, suicide
TROUBLE
OBSESSIONNEL
COMPULSIF
Présence d'obsession et/ou de compulsion
qui créent une détresse significative.
Les rituels visent à diminuer l'anxiété causée
par les pensées obsédantes.
Peur intense d'être responsable
d'un malheur
Prévalence vie entière :
2-4%
Complications :
Chronicisation, dépression, suicide
TOUS
CONFONDUS
Prévalence vie entière :
Femmes : 36%
Hommes : 17.3%
Certains de ces troubles sont repris et expliqués dans la fiche que vous pourrez remettre à vos patients.
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