Examens préopératoires 25
QUELLE STRATEGIE POUR LE BILAN CARDIAQUE
EN CHIRURGIE NON CARDIAQUE ?
J. Marty, Service d’Anesthésie-Réanimation, Hôpital Beaujon, 100, Bld du Général
Leclerc - 92110 Clichy.
INTRODUCTION
L’augmentation de la mortalité et de la morbidité péri-opératoire chez le patient atteint
d’une maladie cardiovasculaire est un fait démontré [1-9].
Les études consacrées à ce thème ont été très nombreuses et les résultats parfois
contradictoires rendent difficile l’établissement d’un schéma simple bien que des
recommandations synthétiques aient été récemment publiés sur ce thème par l’American
College of Cardiology [10]. L’implication des cardiologues dans ce problème a été précoce,
antérieure même à celle des anesthésistes, même si le rôle de l’acte chirurgical et de la
technique anesthésique a été ensuite documenté. La façon d’aborder le problème en
intégrant ou non le rôle de la stratégie peropératoire est bien entendu décisive quand les
études sont comparées entre elles. L’évaluation cardiovasculaire préopératoire a pour but
d’apprécier le risque opératoire pour élaborer un schéma thérapeutique visant à éviter les
complications cardiovasculaires péri-opératoires chez le patient atteint ou suspect d’être
atteint d’une maladie cardiovasculaire. Le schéma retenu tient compte nécessairement du
fait que les examens complémentaires systématiques sont inutiles, coûteux et source
d’erreurs d’interprétation éventuellement préjudiciables (report d’intervention et
désagréments occasionnés par un nouvel examen). La prescription des examens est donc
basée sur l’analyse du contexte clinique du patient (cardiopathie, tolérance à l’effort et
type d’intervention prévue). Une stratégie opérationnelle doit avoir un impact se traduisant
par une réduction de la mortalité péri-opératoire [11].
1. METHODES D’ETUDES DU RISQUE CARDIOVASCULAIRE PERI-
OPERATOIRE
Le problème est complexe car les méthodes diagnostiques, les traitements
cardiovasculaires et les techniques d’anesthésie et de chirurgie ont évolué régulièrement
depuis 20 ans. Il est de fait difficile de disposer du recul suffisant pour mener une
comparaison correcte sur un plan méthodologique. Les comparaisons historiques sont
donc discutables. Par définition, un facteur de risque cardiovasculaire est un élément