LES INNOVATIONS ET LEURS EFFETS
qLes différents types d’innovations
Une innovation peut être finie comme lutilisation économique (productive) dune
invention. Léconomiste d’origine autrichienne Joseph A. Schumpeter classe les innova-
tions selon leur effet sur l’économie :
innovations de produits (de nouveaux biens);
innovations dans les inputs (apparition de nouvelles sources d’énergie ou de nouvelles
matières premières);
innovations de procédés (de nouvelles méthodes de production);
innovations organisationnelles (de nouvelles organisations, par exemple l’organisation
scientifique du travail);
innovations commerciales (de nouvelles méthodes commerciales, comme le téléachat);
innovations de marchés (de nouveaux marcs : le marché des antivirus informa tiques
par exemple).
Chacune de ces innovations est liée aux autres : les deux grands types dinnovations (pro-
duits et procédés) saccompagnent toujours dune ou plusieurs autres. Ainsi, une innovation
organisationnelle va permettre daccroître les gains de productivité, donc daugmenter les
revenus des ménages et de créer des innovations de marché. De même, une innovation de
produits ou de procédés change le mode de vie des populations et modifie les mentalités.
qLa diffusion des innovations dans l’économie
Linnovateur exploite une trouvaille ou une idée et une entrée réussie sur le marché lui
permet dengranger de confortables profits. Ces bénéfices élevés vont attirer des « entrepre-
neurs routiniers », qui vont à leur tour se mettre à produire le produit innovant ou à adopter
la technique innovante. Mais la concurrence se faisant plus vive, les prix vont être tirés à la
baisse et les profits diminuer, doù un désintérêt croissant pour la technique ou le produit
innovant. Les entreprises abandonnent donc lactivité et se retournent vers dautres innova-
tions. Ainsi linnovation provoque un phénomène que Schumpeter qualifie de « destruction
créatrice » : des activités et des emplois disparaissent alors que de nouveaux apparaissent.
52
PROGRÈS TECHNIQUE
ET INNOVATIONS
21
Les décideurs comptent sur les nouvelles technologies de l’information et de
la communication pour relancer la croissance et créer de nombreux emplois.
Se trouve ainsi posé le problème des innovations et de leurs effets ; plus géné-
ralement de l’effet du progrès technique sur la croissance.
DUNE DÉCOUVERTE À LINNOVATION
Recherche appliquée
Introduction
sur le marché
Recherche fondamentale
Prototypes
Invention InnovationDécouverte scientifique
LE PROGRÈS TECHNIQUE
Le progs technique consiste à utiliser plus efficacement les facteurs de production,
cest-à-dire à produire plus avec une me quantité de capital et de travail. On le mesure
donc avec la PGF (productivité globale des facteurs) de production, qui est définie comme
le rapport de la production (ou de sa valeur ajoue) sur les facteurs de production mis en
œuvre, estimés en fonction de la pense effecte en travail et en capital.
qLe progrès technique est un facteur de la croissance économique
Les économistes ont considéré jusqu’à une période récente que le progrès technique
était un facteur exogène de la croissance économique. Après avoir éliminé les effets de
la quantité de travail et de capital sur la croissance, on devait pouvoir isoler un résidu
qui serait la manifestation du progrès technique. Le progs technique expliquerait ainsi
la moitié de la croissance des Trente Glorieuses et la totali de la croissance des années
1973-1984!
qMais la croissance produit aussi du progrès technique !
Une croissance rapide entrne une augmentation des profits, donc stimule l’investisse-
ment. Le progrès technique peut alors être incorporé aux biens d’équipement : les nou-
veaux sont plus performants que les anciens et une même dépense peut ainsi conduire à
une PGF plus élee.
Une croissance forte
signifie ainsi une dis-
tribution accrue de
revenus (cas du for-
disme des Trente
Glorieuses), donc pro-
voque un accroisse-
ment de la demande,
une extension du
marché et, enfin, des
économies d’échelle.
Pour finir, les
dépenses publiques
permises par une
forte croissance pro-
duisent des effets
externes favorables à
la croissance de la
PGF : laccroissement
du niveau de formation offre aux entreprises une main-dœuvre plus adaptable, avec une
productivi potentielle plus élevée; les penses en infrastructures augmentent leffica-
cité des entreprises; la recherche publique jette les bases dune recherche appliquée, alors
que linvestissement en recherche et développement peut être trop coûteux et aléatoire
pour le secteur privé
53
Les chiffres 2005 et 2006 sont extrapolés à partir de la croissance moyenne observée
entre 2000 et 2004.
Source : Bilan économique du Monde 2007.
337,9
En milliards
de dollars
233,3
0
50
136,3
129
63,3
États-Unis UE à 15 Japon
Allemagne Chine
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2006
2003
2001
100
150
200
250
300
350
DÉPENSES INRIEURES BRUTES AFFECTÉES À LA R&D
1 / 2 100%
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