Objet : difficultés rencontrées par les Infirmiers Libéraux Mesdames, Messieurs, Par ce courrier, nous tenions à vous informer de difficultés rencontrées par les Professionnels de Santé Libéraux, notamment les infirmières libérales Les infirmières et infirmiers libéraux constatent qu’ils ne sont pas avertis de la sortie de leurs patients après une hospitalisation, que ce soit par le patient ou par tout autre système de coordination mis en place comme cela est le cas pour les médecins traitants : pourquoi ? Selon l’Article de loi du code de la santé Publique R 4312-8, l’infirmier ou l’infirmière, les Établissements de santé, doivent respecter le droit du patient de s'adresser aux professionnel s de santé de son choix, or les patients ne semblent absolument pas informés de ce droit qui est le leur. Il serait souhaitable que les services assurant la sortie des patients leur fournissent la liste des IDEL du secteur d’habitation, ou tout simplement soient chargés d’appeler l’infirmier libéral du patient afin d’organiser sa sortie. Nous souhaiterions en effet que cela soit fait systématiquement pour les patients hospitalisés afin de faire respecter le libre choix du patient. Notre expérience nous laisse à penser qu’il n’en est rien, et cela pourrait s’apparenter à du détournement de clientèle. Vous n’êtes pas sans savoir que le diplôme de tous les infirmiers est le même, quel que soit leur mode d’exercice (HAD, SSIAD, réseaux de soins, etc.), que nous sommes sur le terrain depuis bien longtemps et surtout bien avant la création des HAD et divers réseaux de soins. Par la présente, nous vous informons de notre incompréhension à être écarté de la continuité des soins de nos patients lors de leur sortie, patients que nous connaissons pour certains depuis des années, et pour lesquels nous assurons la coordination des soins en ville, au mépris de leur information, de leur volonté et souvent également en conséquence, de leur santé et bien-être. Il nous semble important de signaler que la prise en charge par les HAD, ou réseaux de soins présente des inconvénients : ● Prix exorbitant d’une journée d’HAD par rapport à l’intervention d’une infirmière libérale Conventionnée ; ● Multiplicité des intervenants parfois 3 à 4 personnes différentes dans la même journée ; rendant plus compliquée la relation de confiance « soignant/soigné » qui est plus difficile à instaurer et de ce fait des transmissions d’informations plus difficiles et moins rapides ; ● Le paiement long et tardif, et bien souvent ne respectant par la NGAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels) par les HAD, SSIAD, … ● De plus, lors de la prise en charge de patients par les HAD, nous avons constaté un gaspillage important de matériel parfois onéreux et qui reste chez le patient lors de la fin de prise en charge par la structure, ce qui implique un coût pour la CPAM. Les infirmières libérales et infirmiers libéraux prescrivent quant à eux au fur et à mesure des besoins du patient, et en fonction de l’évolution des soins. Nous ne sommes pas contre une collaboration avec les HAD, nous sommes pour une optimisation de la prise en charge pour nos patients, mais dans la mesure où elles respectent nos règles professionnelles. Nous souhaitons également une coordination parfaite des deux parties, ainsi qu’un respect de la NGAP, et une plus grande rapidité dans les règlements des soins (les HAD n’attendent pas un mois pour être payées par la CPAM lors de la prise en charge de patients). L’extension des réseaux de soins signe la mort de l’exercice libéral alors que les infirmières libérales existent depuis longtemps, et ont toujours garanti le maintien à domicile de nos leurs patients bien avant la création des HAD. Nous assurons une prise en charge globale et une coordination parfaite avec les médecins traitants, les pharmaciens, les kinésithérapeutes et les autres professionnels de santé. Nous souhaitons continuer à exercer notre métier sans en voir mourir l’exercice libéral, meilleur garant d’une prise en charge d’excellence auprès des patients à un moindre coût et pour une continuité du soin que nous sommes les seules à assurer.