Actuellement l’opinion publique a bien compris l’importance d’arrêter de fumer mais elle ne sait
pas que la nicotinothérapie transdermique à l’état pur n’a rien à voir avec la cigarette et ses
composants, ni avec les maladies liées directement au tabagisme. En effet la nicotine à l´état pur
est un alcaloïde ressemblant à d’autres médicaments qui sont donnés depuis longtemps dans les
décompensations cardiaques par exemple, et d’autres types de maladies. Effectivement le
principe actif de la nicotine est obtenu à partir de la feuille du tabac (comme certains
médicaments sont obtenus à partir des végétaux, par exemple la dioxine, la morphine, la caféine,
et autres).
Mode d’action de la nicotine et de ses dérivés :
La nicotine est un neuromodulateur des neurones du système nerveux central. Un
neurotransmetteur qui intervient au niveau de la synapse neuronale, des récepteurs de la
dopamine dans le cas de la maladie de Parkinson et de l’acétylcholine dans le cas de la maladie
d’Alzheimer.
Elle agit comme un agoniste dopaminergique indirect en multipliant le nombre de récepteurs
nicotiniques et en ouvrant les canaux des neurones permettant ainsi une meilleure transmission
dopaminergique entre neurones du système nigrostriatal. Un facteur neurotrophique est sécrété à
partir de l’administration de la nicotine, donc la neuroprotection semble être assurée. De là, les
observations cliniques et d’imagerie (DAT-Scan) montrent que la maladie a un ralentissement
voire un arrêt de son évolution à partir de cette administration.
La nicotine est un antistress oxydatif très puissant c’est-à-dire un antivieillissement cellulaire.
Après l’étude pilote réalisée auprès des patients parkinsoniens sous nicotinothérapie transdermale
à hautes doses et à long terme, et avec la participation des angiologues, cardiologues,
pharmacologues, on a observé sous laser que les capillaires des vaisseaux des petites et moyennes
artères ont une vasodilatation très importante, ce qui implique une meilleure irrigation de tous les
tissus du corps comme par exemple la peau, et bien entendu une amélioration de la
microcirculation au niveau des artères cérébrales et des autres organes qui dépendent des petites
artères. On a constaté une diminution de la tension artérielle maximale à partir de la prise de
nicotine transdermale à doses moyennement hautes. Ce qui signifie que pour les patients
parkinsoniens qui souffrent d’hypertension, l’indication de nicotinothérapie est la plus adéquate.
Pour les patients parkinsoniens qui souffrent d’hypotension orthostatique, il faut ajouter à la
nicotinothérapie des hypertenseurs qui vont équilibrer la tension artérielle.
En décembre 2004, nous avons présenté les effets de la nicotine à long terme. Au-delà de 6 ans,
les malades continuent à avoir une amélioration globale des symptômes surtout les dystonies,
dyskinésies, akinésies, raideurs et plus tardivement les tremblements, avec une réduction de 70 à
90 % du traitement antiparkinsonien dopaminergique.
La nicotinothérapie et ses dérivés métaboliques, la cotinine, méritent d’être reconnus comme un
médicament pour la maladie de Parkinson, Alzheimer et autres maladies neurodégénératives.
Hypothétiquement, avec un raisonnement neuropharmacologique du mode d’action de la
nicotinothérapie transdermique on peut imaginer dans l’avenir de traiter d’autres types de
maladies neurologiques comme l’épilepsie, les épilepsies secondaires à des traumatismes
crâniens, post-AVC et autres par exemple. D’autres types de maladies que l’on peut envisager
traiter, toujours hypothétiquement avec le même principe et la même expectative : la SLA