La nicotinothérapie présentée le 8 octobre 2015 à Plestin les

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La nicotinothérapie présentée le 8 octobre 2015 à Plestin les
Grèves par le Dr Villafane
La nicotinothérapie présentée le 8 octobre 2015
Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°63
Une autre Alternative Thérapeutique pour la maladie de Parkinson Depuis plusieurs années, la
Nicotine a été un motif de controverse dans le traitement des maladies neurologiques et
psychiatriques. La maladie de Parkinson a été le principal protagoniste de cette controverse.
Effectivement, des auteurs ont publié sur les effets négatifs et d’autres sur les effets bénéfiques de
la Nicotine pour la maladie de Parkinson.
Depuis 1998, on a constaté qu’à hautes doses et pendant une longue période (plus de 8 mois de
traitement) les effets de la nicotinothérapie par la voie transdermale ont montré une bonne
tolérance et des effets bénéfiques sur le plan moteur, végétatif et au niveau des troubles de la
mémoire chez les parkinsoniens. Récemment une étude a montré chez plusieurs patients la
rémission de la globalité des symptômes principalement moteurs, les dystonies, les dyskinésies
et les tremblements. Les effets indésirables de la nicotinothérapie sont facilement supportés
par les patients grâce à la bonne tolérance de la molécule et à leur facile correction.
La Nicotine transdermique nous fait penser qu’elle peut devenir un médicament pour la maladie
de Parkinson. En effet, elle présente différents avantages :
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traitement médical et donc non chirurgical (non. invasif);
mode d’administration simple (patchs);
accès rapide au noyau nigrostriatal en traversant la barrière hémato-encéphalique sans
contrainte;
libération rapide et prolongée dans le taux sanguin en garantissant une bonne
imprégnation dans les noyaux gris centraux et par conséquent une stimulation de la
dopamine et une neurotransmission semblent être assurées au niveau des récepteurs
dopaminergiques pour la maladie de Parkinson et une stimulation de l’acétylcholine pour
la maladie d’Alzheimer et autres démences (entre autres : démence à Corps de Loewy, ou
Parkinson démence) par le récepteur de l’acétylcholine par le biais de récepteurs
nicotiniques.
Il faut distinguer clairement les effets dangereux de la cigarette dus à des produits comme les
monoxydes de carbone, les goudrons et beaucoup d’autres substances nocives mélangés à la
nicotine, ET LA NICOTINE A L’ÉTAT PUR, laquelle n’est pas dangereuse. Même le fait
qu’elle entraîne une dépendance est aujourd’hui remis en question. Dans l’intérêt des patients
atteints de la maladie de Parkinson, Alzheimer et autres maladies neurodégénératives, il est donc
impératif que l’information soit transmise le plus clairement et le plus rapidement possible par les
médecins, infirmières, groupes hospitaliers, personnels soignants, laboratoires pharmaceutiques
et médias.
Actuellement l’opinion publique a bien compris l’importance d’arrêter de fumer mais elle ne sait
pas que la nicotinothérapie transdermique à l’état pur n’a rien à voir avec la cigarette et ses
composants, ni avec les maladies liées directement au tabagisme. En effet la nicotine à l´état pur
est un alcaloïde ressemblant à d’autres médicaments qui sont donnés depuis longtemps dans les
décompensations cardiaques par exemple, et d’autres types de maladies. Effectivement le
principe actif de la nicotine est obtenu à partir de la feuille du tabac (comme certains
médicaments sont obtenus à partir des végétaux, par exemple la dioxine, la morphine, la caféine,
et autres).
Mode d’action de la nicotine et de ses dérivés :
La nicotine est un neuromodulateur des neurones du système nerveux central. Un
neurotransmetteur qui intervient au niveau de la synapse neuronale, des récepteurs de la
dopamine dans le cas de la maladie de Parkinson et de l’acétylcholine dans le cas de la maladie
d’Alzheimer.
Elle agit comme un agoniste dopaminergique indirect en multipliant le nombre de récepteurs
nicotiniques et en ouvrant les canaux des neurones permettant ainsi une meilleure transmission
dopaminergique entre neurones du système nigrostriatal. Un facteur neurotrophique est sécrété à
partir de l’administration de la nicotine, donc la neuroprotection semble être assurée. De là, les
observations cliniques et d’imagerie (DAT-Scan) montrent que la maladie a un ralentissement
voire un arrêt de son évolution à partir de cette administration.
La nicotine est un antistress oxydatif très puissant c’est-à-dire un antivieillissement cellulaire.
Après l’étude pilote réalisée auprès des patients parkinsoniens sous nicotinothérapie transdermale
à hautes doses et à long terme, et avec la participation des angiologues, cardiologues,
pharmacologues, on a observé sous laser que les capillaires des vaisseaux des petites et moyennes
artères ont une vasodilatation très importante, ce qui implique une meilleure irrigation de tous les
tissus du corps comme par exemple la peau, et bien entendu une amélioration de la
microcirculation au niveau des artères cérébrales et des autres organes qui dépendent des petites
artères. On a constaté une diminution de la tension artérielle maximale à partir de la prise de
nicotine transdermale à doses moyennement hautes. Ce qui signifie que pour les patients
parkinsoniens qui souffrent d’hypertension, l’indication de nicotinothérapie est la plus adéquate.
Pour les patients parkinsoniens qui souffrent d’hypotension orthostatique, il faut ajouter à la
nicotinothérapie des hypertenseurs qui vont équilibrer la tension artérielle.
En décembre 2004, nous avons présenté les effets de la nicotine à long terme. Au-delà de 6 ans,
les malades continuent à avoir une amélioration globale des symptômes surtout les dystonies,
dyskinésies, akinésies, raideurs et plus tardivement les tremblements, avec une réduction de 70 à
90 % du traitement antiparkinsonien dopaminergique.
La nicotinothérapie et ses dérivés métaboliques, la cotinine, méritent d’être reconnus comme un
médicament pour la maladie de Parkinson, Alzheimer et autres maladies neurodégénératives.
Hypothétiquement, avec un raisonnement neuropharmacologique du mode d’action de la
nicotinothérapie transdermique on peut imaginer dans l’avenir de traiter d’autres types de
maladies neurologiques comme l’épilepsie, les épilepsies secondaires à des traumatismes
crâniens, post-AVC et autres par exemple. D’autres types de maladies que l’on peut envisager
traiter, toujours hypothétiquement avec le même principe et la même expectative : la SLA
(sclérose latérale amyotrophique), la maladie de Charcot Marie Tooth, la maladie de Huntington
et la SEP (sclérose en plaques).
Sur le plan économique il semblerait être également très intéressant de réfléchir sur le moindre
coût pour la sécurité sociale que représenterait ce type de thérapie clinique non invasive.
Docteur Gabriel Villafane, Hôpital Henri Mondor-Créteil
Dans Articles LPI, Généralités, La maladie de Parkinson, Le Parkinsonien indépendant,
nicotinothérapie, Traitements
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