- de nouveaux canaux d’information et de nouveaux modes de communication
s’inventent, de nouvelles postures de réception, de nouveaux cadres pour
l’institution littéraire
(D. Poulot : 2000)
« Un style de pensée qu’on a défini à travers les projections des contemporains,
et avant tout de Kant. » Souvent opposées au romantisme, les lumières sont elles
-mêmes plurielles, selon le domaine :
social = l’effritement des solidarités féodales
économique = la quête du profit commercial
religieux = la rupture de la chrétienté
psychologique = la pratique de l’introspection
(R. Darnton, cité par D.P.)
« Une campagne pour écraser l’Infâme, la marche du progrès, un esprit du
temps, une foi séculière, une conception du monde à défendre, combattre ou
dépasser, et la source de tout ce qui est bon, mauvais et moderne, y compris le
libéralisme, le capitalisme, l’impérialisme, le chauvinisme mâle, le fédéralisme
mondial, l’humanisme de l’Unesco», bref,
notre « actuel passé » (Georges Canguilhem, id.), sinon notre « passé présent ».
Un diagnostic analogue : les combats des lumières continuent au XXe s., mais
en déformant, par leur impact, le discours scientifique (J. M. Goulemot : 2001)
(T.Kostkiewiczowa : 2001)
« Une catégorie culturelle, plurielle [...] dominant les idées et les consciences. »
Ses complexes rapports avec l’esthétique seraient à examiner. Son héritage ?
Omniprésent : « grand moteur de l’histoire européenne contemporaine » (1999),
intercepté par l’historiographie marxiste, accusé de promouvoir le totalitarisme
de la raison par Horkheimer et Adorno (1944).
Aujourd’hui, cet héritage oblige à la réinterprétation de la chrétienté, des
antinomies et des conséquences de l’affirmation de la liberté et de la raison, à
repenser le rôle de la tradition, la valeur de l’identité nationale confrontée à la
priorité de l’universalisme.
Ad 2 : Malentendus
Le « siècle éclairé » opposé aux « siècles obscures » ou « gothiques », règne de
la « superstition » (y compris le siècle de la « Contreréforme » ?) - mais le
concept du « siècle éclairé » paraît pour la première fois au... 17e s. (BAYLE).
et le terme DESPOTISME éclairé (ABOLUTISME en Allemagne) date du XIXe
siècle (J. Ehrard : 2000) : après 1870 les historiens français adoptent la
terminologie de leurs collègues allemands qui faisaient la propagande du
gouvernement de Bismarck lui donnant une ascendance « aussi glorieuse