aliments qui fournissent le plus de graisses. Pour les enfants, ce sont les gâteaux qui
apportent le plus de lipides”, souligne le Dr Jean-Michel Borys, nutritionniste à Lille et
coordinateur de l’étude. La viande n’est pas le problème n°1 dans l’obésité infantile même si
on peut déplorer une tendance à donner trop de protéines aux tout jeunes enfants alors
qu’avant deux ans l’alimentation devrait être, au contraire, riche en lipides. Ensuite
seulement, les glucides et les protéines doivent occuper une place plus importante. Chez
l’adulte, on ne peut pas dire non plus que le fait de manger trop gras provient
essentiellement de la consommation de viande. D’ailleurs, celle-ci n’est pas toujours grasse.
Il existe des morceaux maigres qui n’atteignent pas les 5 % de matière grasse (filets de
bœuf, de porc ou de veau). Les matières grasses que l’on utilise pour cuisiner la viande sont
souvent plus redoutables que les graisses qu’elle contient.
Ni trop, ni trop peu
Intégrée en quantité raisonnable (environ 150 g par jour) dans une alimentation équilibrée, la
viande n’a aucun effet néfaste. La supprimer prive l’organisme de protéines de haute qualité,
de fer facilement assimilable, de zinc, et de vitamine B12, garants d’une bonne masse
musculaire, d’une résistance aux infections, d’un bon équilibre psychique et physique. Seuls
les excès sont nuisibles. Une consommation trop importante de viande, rouge ou blanche,
(au delà de 200 g/j environ) est inutile et contribue à l’inflation de lipides dans notre
alimentation. Elle n’améliore en rien les performances physiques et intellectuelles.
L’excédent est, en effet, brûlé, et la partie azotée prend la voie de l’urée pour être éliminée
par les reins. Une portion quotidienne de viande suffit donc, la plupart du temps, à couvrir
une grande partie des besoins journaliers en protéines. Il est possible de la remplacer, une
ou deux fois par semaine, par du poisson. Le soir, on peut faire la part belle aux céréales et
aux légumineuses, aliments trop délaissés et pourtant sources de protéines végétales, de
glucides complexes, de fibres et de minéraux.
Quant à l’excès inverse qui consiste à éliminer la viande de son assiette, il n’est pas sans
risque non plus. Le régime végétarien peut exposer à des carences car il est toujours plus
difficile de parvenir à un équilibre nutritionnel quand on se passe d’un aliment. Comme
toujours en nutrition, le trop ou le trop peu est l’ennemi du bien.
Aline Perraudin
TENEUR EN MATIÈRES GRASSES
ET APPORT CALORIQUE DE PORTIONS DE VIANDE
Bœuf
Bifteck grillé, rosbif rôti (125 g) : 5 g et 185 kcal
Steak haché 5% (125 g) : 7 g et 200 kcal
Faux filet grillé (140 g) : 9 g et 210 kcal
Entrecôte grillée (140 g) : 16 g et 284 kcal
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