activités portuaires et le retour des IDE qui avaient été reportés depuis l’avènement de la crise financière en
2008, l’afflux de ceux liés à l’extension du terminal à conteneurs de Doraleh et à l’exploitation des ressources
géothermiques du pays.
La croissance de l’économie a continué d’être tirée par le secteur des services qui domine l’économie avec une
contribution de près de 77 % au produit intérieur brut (PIB) en 2011. L’activité portuaire est le principal moteur
du secteur tertiaire. Elle se concentre pratiquement sur l’activité de transit avec l’Éthiopie suite à la
marginalisation de l’activité de transbordement en 2010. Le volume de l’activité de transit avec l’Éthiopie s’est
maintenu en 2011 au niveau de 2010 qui était déjà en net recul par rapport aux années précédentes. Les
activités de télécommunications et les services financiers prennent une place de plus en plus importante au sein
du secteur tertiaire. Cependant, leur ampleur n’est pas encore en mesure de compenser la perte d’activité du
port et de ses services logistiques et la réduction de l’afflux d’IDE.
Le développement du secteur secondaire est resté jusqu’à présent en retrait avec près de 19.5 % du PIB du fait
de la contrainte qu’imposent sur son développement la disponibilité et le coût des facteurs de production dans le
pays. A côté des deux entreprises nationales de production d’eau et d’électricité, le secteur comprend quelques
firmes concentrées dans le secteur agro-alimentaire sur la production de boissons gazeuses, d’eaux minérales ou
minéralisées et des entreprises du bâtiment et de travaux publics (BTP). Le secteur a néanmoins connu un
développement majeur au cours de l’année avec l’opérationnalisation de l’interconnexion électrique entre
Djibouti et l’Éthiopie. L’interconnexion a permis partiellement au pays de lever sa contrainte énergétique, grâce
à l’importation à moindre coût d’électricité d’origine hydraulique en provenant de l’Éthiopie. Le prix de
l’énergie facturé aux ménages pauvres a été réduit de 30 % en janvier 2012. Une généralisation de la réduction
des coûts de facturation pour l’ensemble des acteurs du secteur privé stimule le développement économique et
social.
Le secteur primaire reste marginal et ne contribue avec 3.5 % q u e très faiblement au PIB. Le sous-
développement du secteur résulte de conditions climatiques arides, de la faiblesse des disponibilités et d e la
mobilisation des ressources en eau ainsi que de l’absence de mise e n valeur des quelques terres arables du
pays, du développement des activités piscicoles et de la non-maîtrise des techniques d’irrigation. La situation
d’insécurité alimentaire structurelle du pays a été accentuée en 2011 par la sévère sécheresse qui a sévi dans la
Corne de l’Afrique et a frappé tout le pays. Les régions pastorales du nord-ouest près de la frontière
éthiopienne et du sud-est près la Somalie ont été les plus touchées ainsi que les zones urbaines. Les populations
nomades de ces régions, pour qui le bétail est l’unique source de revenus au travers de la vente des animaux et
du lait, ont été particulièrement affectées. Les populations des zones urbaines ont dû faire face à une
augmentation des prix des produits alimentaires. Le nombre de personnes touchées a été estimé à 120 000, ce
qui représente près de 15 % de la population soit une part importante des habitants du pays. Pour faire face à
cette crise alimentaire aigue, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a lancé un appel de fonds à hauteur de 33
millions de dollars américains pour fournir une aide humanitaire aux 120 000 personnes en situation de grande
vulnérabilité. La mobilisation de la communauté internationale a permis de rassembler 19 millions de dollars
américains. Le pays a néanmoins poursuivi au cours de l’année sa politique de long terme, initiée en 2008,
visant à limiter la dépendance du pays envers l’extérieur pour son approvisionnement alimentaire, en exploitant
des fermes agricoles en Éthiopie et au Soudan. Les produits issus de ces exploitations ont permis de limiter
l’impact de la sécheresse sur les prix des produits alimentaires de base dans le pays.
Du côté de la demande, les investissements continuent de soutenir la croissance économique du pays. Ils ont
représenté en 2011 près de 24 % du PIB et provenaient pratiquement autant du secteur public que du secteur
privé. Il s’agit d’un changement notable résultant de la crise financière car durant les années 2000 les
investissements du secteur privé ont été largement supérieurs à ceux du public. Du fait de la structure de
l’économie djiboutienne, la balance commerciale continue d’être déficitaire.
Le développement futur du pays passe par la transformation de Djibouti en une plaque tournante des échanges
commerciaux, de logistique et de services connexes ainsi que de services financiers. Les autorités travaillent sur
la mise en œuvre de l’exploitation de l’énergie géothermique du pays afin de parachever la levée de la
contrainte énergétique. Le pays dispose de perspectives significatives pour élargir ses activités portuaires grâce
à la récente accession à l’indépendance du Sud-Soudan qui constitue un nouveau marché potentiel important. Le
pays vise aussi le marché des échanges commerciaux des pays enclavés de la région des Grands Lacs.
Les risques qui pourraient compromettre les perspectives de développement du pays sont liés à la concurrence
exercée par les ports des pays de la région notamment Salalah à Oman et Aden au Yémen, de la poursuite du
ralentissement des IDE principalement en provenance de l’Émirat de Dubaï et des fluctuations défavorables des
activités commerciales en Éthiopie.