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aust : Jeu Grandeur Nature
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prennent, lors du Concile d’Avignon de 1217, le nom de « Baptisés », afin de désigner les vrais
catholiques, ceux qui résistent aux sirènes de la Consolation. Une guerre de religion est née.
Pour les royaumes d’Europe occidentale, l’Eglise de la Consolation parait nouvelle : les traditions
restent bien ancrées, et ce n’est pas un miracle obscur du sud de l’Occitanie qui peut remettre en cause
des siècles d’habitude religieuse. La succession de fléaux qui frappent l’Europe entre 1215 et 1243
(date de notre jeu) va toutefois ébranler les certitudes de la majorité des croyants.
La guerre entre Consolés et Baptisés
C’est d’abord la partie visible du conflit religieux qui secoue les forces européennes : de l’Occitanie, la
religion Consolée se répand dans le Comté de Provence et dans tout le Nord de l’Italie. Les Baptisés
se défendent particulièrement en Avignon, qui résista jusqu’en 1226. La prise et le sac de la ville par les
forces consolées du Comte Raymond VII de Toulouse signe le début de la conquête de l’Europe par
les Consolés : de nouveaux foyers Consolés se créent dans le Royaume de France et dans le Saint
Empire Romain Germanique, qui s’en sert pour s’opposer à nouveau au Vatican.
Une véritable guerre de religion fait rage entre 1220 et 1240, date à laquelle la plupart des nobles
français ont finalement adopté la doctrine de la Consolation. Le Roi de France reste officiellement
catholique, mais prend publiquement conseil auprès du Parfait Pierre Roger de Cabaret. On murmure
parmi la noblesse qu’il a embrassé la Foi de la Consolation...
Ad imperfectam naturam
A partir de 1232, des changements climatiques violents ravagent es champs de toute l’Europe, et
déclenchent des maladies nouvelles pour les récoltes et les bêtes. Les récoltes, déjà faiblissantes depuis
une génération entière, sont irrémédiablement touchées. La famine s’installe dans les régions les moins
riches à partir du grand hiver de 1237, ce qui réfrène les envies belliqueuses. Affamés, des religieux
attestent même le retour de rites cannibales dans certains villages d’Auvergne.
A partir de 1238 et jusqu’à maintenant, on rapporte une propagation accélérée de la Peste Grise dans
la côte Sud de l’Espagne et en Aquitaine, accentuant le sentiment d’insécurité, de terreur et de
damnation universelle au sein des populations. Encore une fois, les territoires Consolés les plus
fervents sont moins durement touchés, mais il est évident que la conversion n’a pas systématiquement
sauvé les régions sinistrées. Le déclin parait irréversible.
L’Inquisition en charge de l’Unicité de l’Eglise
Constatant le dépérissement des populations, l’Eglise de la Consolation fait pression sur le Vatican et
obtient de Rome l’envoi d’Inquisiteurs dans les régions touchées par la famine et la peste, pour
maintenir le respect de la foi et lutter contre tout acte « hérétique ».
Les Consolés obtiennent également le prononcé d’une Bulle papale en 1240 : “De Catholica Fidei”,
qui donne comme mission à l’Inquisition de rester neutre dans le débat entre Consolés et Baptisés.
Elle doit dès lors assurer de la conformité de la foi « telle qu’elle est déclarée dans le territoire soumis à
l’enquête ». En territoire baptisé, l’Inquisition vérifie que chacun suit le dogme catholique traditionnel,
alors qu’en terre consolée, elle doit contrôler le respect des rites de la Consolation.
A l’image de l’Eglise, l’Inquisition devient un instrument de terreur, partagé entre deux mouvements
contradictoires, soumettant à la question quiconque remet en cause “l’Eglise”, que celle-ci soit
consolée ou baptisée. Mais il ne fait pas de doute non plus que sans elle, le monde catholique aurait
déjà sombré dans le chaos…