Troubles psychotiques et cannabis

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Troubles psychotiques et cannabis
Alain DERVAUX, MD, PhD, HDR
[email protected]
• Service de Psychiatrie et Psychologie médicale. CHU Sud,
80054 Amiens Cedex.
• INSERM, Laboratoire de Physiopathologie des maladies
Psychiatriques, Centre de psychiatrie et neurosciences, U894,
Paris 5 (Pr. MO Krebs)
Troubles psychotiques et cannabis
1) Symptômes psychotiques induits par le cannabis
2) Impact du cannabis sur l’évolution de la schizophrénie
3) Caractéristiques des patients à double diagnostic
4) Aspects thérapeutiques
2
Symptômes
psychotiques induits par
le cannabis
3
•
Effets psychotomimétiques du cannabis connus depuis Moreau de
Tours en 1845
► 1er phénomène : sentiment de bonheur
► 2ème phénomène : Excitation, dissociation des idées
► 3ème phénomène : Erreurs sur le temps et l’espace
► 4ème phénomène : Développement de la sensibilité de l’ouïe
► 5ème phénomène : Idées fixes, convictions délirantes
► 6ème phénomène : Lésions affectives
► 7ème phénomène : Impulsions irrésistibles
► 8ème phénomène : Illusions, hallucinations
Troubles psychotiques induits par le cannabis
•
Symptômes psychotiques chez des sujets indemnes de pathologie
psychotique [Johns 2001; Verdoux et al. 2003; Krebs et al. 2003; Favrat et al.
2005; Luzi et al. 2008 D'Souza et al. 2009; van Gastel et al. 2012]
- Idées délirantes de persécution (on lit dans leurs pensées)
- Déréalisation-dépersonnalisation
- Désorganisation de la pensée
•
Jusqu’à 15 % des consommateurs [Johns 2001]
•
Apparition 1 h à 1 h30 après le début de la consommation
•
Peuvent durer 12 à 24 heures, et disparaissent en quelques jours
•
1 semaine maximum [Favrat et al. 2005, Johns 2001]
5
Troubles psychotiques induits par le cannabis
•
Delta-9-tetrahydrocannabinol
[D’Souza et al. 2004]
•
Essai randomisé
double aveugle vs placebo
•
N = 22
•
2,5 and 5 mg IV pendant 3 j
•
Symptômes psychotiques
schizophrenic-like
- Symptômes positifs
- Symptômes négatifs
- Symptômes cognitifs
(Delta-9-THC)
chez
sujets
sains
DSM-5 : critères troubles psychotiques induits par le cannabis
= pharmacopsychoses
A.
Hallucinations ou idées délirantes au 1er plan
B.
Symptômes apparaissant durant une intoxication ou un sevrage
ou dans le mois qui a suivi.
C.
Affection pas mieux expliquée par un trouble psychotique non
induit par une substance. Symptômes persistent longtemps
(jusqu’à 1 mois)
D.
Affection ne survient pas exclusivement au cours d’un delirium
Troubles psychotiques induits par le cannabis: évolution
• Population de tous les individus né au Danemark
• Environ la moitié des sujets pris en charge pour un troubles
psychotiques induits par le cannabis ont été diagnostiqué avec un
trouble schizophrénique dans les 9 ans qui ont suivi [Arendt et al. 2008]
  Les troubles psychotiques induits par le cannabis peuvent être
un signe précoce de schizophrénie, plutôt qu’un trouble autonome
Troubles psychotiques induits par le cannabis: évolution
•
Etude de registre, Finnish Hospital Discharge Register :
•
Tous les patients (N = 18 478) suivis après une hospitalisation pour
troubles psychotiques induits par le cannabis, entre Janvier 1987
et décembre 2003
•
Risque de recevoir un diagnostic de trouble schizophrénique dans
les 8 ans : 46% (IC95%: 35-57%)
•
La majorité d’entre eux font une transition dans les 3 premières
années
Niemi-Pynttäri et al. Substance-induced psychoses converting into
schizophrenia: a register-based study of 18,478 Finnish inpatient cases.
J Clin Psychiatry. 2013;74(1):e94-9.
Impact du cannabis sur
l’évolution de la
schizophrénie
10
HISTOIRE NATURELLE DE LA SCHIZOPHRENIE
Phase prémorbide
Prodromes
Progression
Fonctionnement
global
Stabilisation
S mineurs
(moteurs,
sociaux,
cognitifs)
Signes cliniques
Anomalies
neurobiologiques
Changements
comportementaux
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Troubles migration Dysconnectivité
Pruning
Apoptose
Myelinisation
Age
10
Dopamine
20
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Neurodégénération
30
40
50
Lieberman JA. J Clin Psychiatry 1996; 57 (suppl 11): 68-71
11
Schizophrénie : prodromes
sujets à risque
Fonctionnement
global
Signes cliniques
Anomalies
neurobiologiques
S mineurs
(moteurs,
sociaux,
cognitifs)
Changements
comportementaux
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Troubles migration Dysconnectivité
Pruning
Apoptose
Myelinisation
Age
10
Dopamine
20
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Neurodégénération
30
40
Lieberman JA. J Clin Psychiatry 1996; 57 (suppl 11): 68-71
50
Augmentation du risque de troubles psychotiques par la consommation de
cannabis: études longitudinales
N
Définition
Evaluation
OR (IC 95%)
Usage de cannabis > 50 fois vie
entière
Schizophrénie
3,1 (1,7-5,5)
Zammit et al. 2002
(Suède)
50053
Van Os et al. 2002
(Pays-bas)
4045
Usage de cannabis vie entière
Symptômes psychotiques
(BPRS)
2,8 (1,2-6,5)
Weiser et al. 2002
(Israël)
50413
Usage de cannabis vie entière
Schizophrénie
2,0 (1,3-3,1)
759
Usage de cannabis à l’âge de 15
ans
Troubles
schizophréniformes
3,1 (0,7-13,3)
Fergusson et al. 2003
(Nouvelle Zélande)
1011
Dépendance au cannabis à l’âge
de 18 ans
Symptômes psychotiques
à l’âge de 21 ans
1,8 (1,2-2,6)
Stefanis et al. 2004 (Grèce)
3500
Usage de cannabis vie entière
Symptômes psychotiques
positifs et négatifs
4,3 (1,0-17,9)
Henquet
et
(Allemagne)
2437
Usage de cannabis vie entière
Symptômes psychotiques
1,7 (1,1-2,5)
Ferdinand et al. 2005
(Pays-Bas)
1580
Usage de cannabis
Symptômes psychotiques
(CIDI)
2,8 (1,79-4,43)
Kuepper et al. 2011
(Allemagne)
1923
Usage de cannabis
Symptômes psychotiques
(M-CIDI)
1,9 (1,1-3,1)
Arseneault et al.
(Nouvelle Zélande)
al.
2002
2005
• Méta-analyse 7 études: OR: 2,1, (IC 95%: 1,7-2,5) [Henquet et al. 2005]
• Méta-analyse 35 études: OR=1,41, CI 95%: 1,20-1,65) [Moore et al. Lancet 2007]
13
Augmentation du risque de troubles schizophréniques par
la consommation de cannabis: études longitudinales
•
Relation dose-effet
•
Risque spécifique au cannabis
•
Risque  +++ chez les sujets prédisposés: antécédents familiaux
de troubles psychotiques [Henquet et al. 2005; Mc Guire et al. 1995; Van Os et
al. 2002; Verdoux et al. 2003]
  du risque chez les sujets qui ont débuté leur consommation
avant l’âge de 15 ans
•
Risque  +++ si abus sexuel dans l’enfance [Murphy et al. 2012]
•
Plausibilité biologique: anomalies du système endocannabinoïde
dans la schizophrénie [Giuffrida et al. 2004; Koethe et al. 2009; Leweke et al. 1999,
2007; Potvin et al. 2008? Broome et al 2005, Cannon & Clarke 2005, Dean & Murray et al. 2005,
14 et
2008; DeLisi 2008; Kuepper et al. 2010; Lawrie et al. 2008; Parolaro et al. 2010; van Nimwegen
al. 2005; Verdoux et al. 2003]
Augmentation du risque de troubles schizophréniques par
la consommation de cannabis: études longitudinales
• Etude prospective australienne de 228 paires de jumeaux évalués
sur une période de 21 ans
• Parmi les jumeaux dont l’1 d’entre eux avait commencé la
consommation plus précocement, le risque de troubles
psychotiques
ultérieurs
était
effectivement
plus
,
indépendamment d’autres facteurs [McGrath et al. Arch Gen Psychiatry
2010;67(5):440-7. ]
Increases over Time in the Potency of Tetrahydrocannabinol (THC) in Marijuana
Volkow ND et al. N Engl J Med 2014;370:2219-2227.
17
Schizophrénie : 1er épisode
Fonctionnement
global
Signes cliniques
Anomalies
neurobiologiques
S mineurs
(moteurs,
sociaux,
cognitifs)
Changements
comportementaux
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Troubles migration Dysconnectivité
Pruning
Apoptose
Myelinisation
Age
10
Dopamine
20
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Neurodégénération
30
40
Lieberman JA. J Clin Psychiatry 1996; 57 (suppl 11): 68-71
50
Fréquence de l’abus et dépendance au cannabis lors du 1er
épisode psychotique
N
Age Moyen
Hambrecht et al 1996 (Allemagne)
232
np
ICD 9
13 %
Kovasznay et al 1997 (U.S.A.)
96
27
CIDI/DSM-III-R
30 %
Rabinowitz et al. 1998 (U.S.A.)
224
np
SCID/DSM-III-R
30 %
Cantwell et al. 1999 (Grande Bretagne)
104
np
SCAN*
12 %
65
31,5
MINI/DSM-IV
22 %
118
26
RDC
20 %
Sorbara et al 2003 (France)
58
31,3
DSM-IV
16 %
Pencer & Addington 2003 (Canada)
266
24
SCID/DSM-IV
33 %
Green et al 2004 (U.S.A. & Europe)
262
42
DSM-IV
28 %
Cougnard et al 2004 (France)
86
27,8
ICD 10
64 %
Van Mastrigt et al. 2004 (Canada)
357
24
SCID/DSM-IV
35 %
Lambert et al. 2005 (Australie)
643
21,6
SCID/DSM-IV
42 %
Wade et al. 2005 (Australie)
103
21,6
DSM-III-R
42 %
Hides et al. 2006 (Australie)
84
24,5
DSM-IV
70 %
Barnes et al. 2006 (GB)
152
26,1
DSM-IV
68%
Addington & Addington 2006 (Canada)
203
25
SCID/DSM-IV
33 %
Mauri et al. 2006 (Milan, Italie)
285
27,5
DSM-IV-TR
28 %
Larsen et al. 2007 (Norvège)
300
27,9
SCID/DSM-IV
13 %
Archie et al. 2007 (Canada)
183
24,4
SCID/DSM-IV
38 %
Barnett et al. 2007 (GB)
123
25
SCID/DSM-IV
51 %
de Haan et al. 2007 (Pays-Bas)
119
20,9
DSM-IV
32 %
Miller et al. 2009 (U.S.A.)
112
23-25
SCID/DSM-IV
44 %
Turkington et al. 2009 (Irlande)
194
30,6-36,9
DSM-IV
21 %
Verdoux et al 1999 (France)
Sevy et al. 2001 (U.S.A.)
Critères diagnostiques
Fréquence vie entière
Cannabis et phases précoces de la schizophrénie
•
La consommation de cannabis raccourcit l’apparition des troubles
schizophréniques [Sugranyes et al. 2009; González-Pinto et al. 2008; Compton
et al. 2009; Pelayo-Terán et al. 2010; Decosteret al. 2011; Estrada et al. 2011]
•
Consommateurs
consommateurs
•
Lors des 1ers prodromes psychotiques
•
Lors du 1er épisode psychotique (7 ans)
de
cannabis
+
jeunes
que
les
non
Age de début + précoce: 2,7 ans entre patients schizophrènes
consommateurs de cannabis ou non
•
Début des troubles
psychotiques plus précoce
surtout
•
Si début de la
consommation de cannabis
précoce [Leeson et al. 2011]
•
En particulier avant l’âge de
14 ans [Schimmelmann et al.
2011]
  avec intensité de la
consommation [Compton et al.
2009]
- FEP: Usage: 7 ans +
précoce
- Abus: 8,5 ans
- Dépendance: 12 ans
Schizophrénie : évolution
Fonctionnement
global
Signes cliniques
Anomalies
neurobiologiques
S mineurs
(moteurs,
sociaux,
cognitifs)
Changements
comportementaux
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Troubles migration Dysconnectivité
Pruning
Apoptose
Myelinisation
Age
10
Dopamine
20
S positifs
S négatifs
S cognitifs
Troubles humeur
Neurodégénération
30
40
Lieberman JA. J Clin Psychiatry 1996; 57 (suppl 11): 68-71
50
Fréquence de l’abus et dépendance au cannabis chez les
patients schizophrènes
•
Méta-analyse 35 études (n=5540 patients) [Koskinen et al. 2010]
 Taux médian d’abus/dépendance au cannabis: 27% vie entière
 16 % au moment des études
Impact des addictions sur les troubles schizophréniques
• La consommation d’alcool, de cannabis et de cocaïne
• Aggrave la symptomatologie positive des patients schizophrènes
dès le début de la maladie [D’Souza et al. 2005; Sorbara et al. 2003; Grech et
al. 2005; Harrison et al. 2008 Hides et al. 2006; Selten et al. 2007 ; Wade et al. 2006;
Moore et al. 2012; Faber et al. 2012]
• Notamment des idées délirantes et des hallucinations
2005 Negrete et al. 1986, Cleghorn 1991]
[D’Souza et al.
 Méta-analyse 23 études, 1565 patients [Mullin et al. 2012]
25
•
Plus de 200 patients hospitalisés après un 1er épisode psychotique 1
évalués après 6 mois, 2 ans, 4 ans et 10 ans:
•
Sujets consommateurs de cannabis avaient une symptomatologie
psychotique aggravée par rapport aux sujets non consommateurs,
en particulier symptômes positifs et de désorganisation [Foti et al. 2010]
Impact des addictions sur les troubles schizophréniques
 Troubles dépressifs et anxieux
•
+ grande fréquence des troubles
dépressifs et anxieux
 Méta-analyse 23 études, 1565 patients
[Mullin et al. 2012]
•
Troubles dépressifs secondaires aux
conduites addictives, comme chez les
patients non schizophrènes [Cuffel 1994]
•
Favorisent les conduites suicidaires +++
[Bartels et al. 1992, Soyka et al. 1993
27
Impact des addictions sur les troubles schizophréniques
• Cannabis: Rais et al. Am J Psychiatry. 2008;165:490-6
•
Notamment dans des régions riches en récepteurs CB1 : cortex
préfrontal dorsolatéral (DLPFC) et cortex cingulaire (ACC)
•
Rais et al. Eur Neuropsychopharmacol. 2010;20:855-65
View of the right (A) and left (B) hemisphere comparing cannabis-using patients and non-using patients with
schizophrenia on cortical thickness change (10− 2 mm) over five years. Blue areas indicate the areas of cortical
thinning over time in cannabis-using patients relative to non-using patients with schizophrenia. Red areas are areas
showing excessive thickening in cannabis-using compared to non-using patients
Fig. 2. Correlations in the entire cannabis-smoking group (THC and SZ + THC) between hippocampal
shape and cumulative exposure to cannabis over the past 10 years (top) and frequency of cannabis
use in the past month (bottom), with left hippocampus on the left and right hippocampus on the
right, displaying superior and inferior views.
Solowij N, Walterfang M, Lubman DI, Whittle S, Lorenzetti V, Styner M, Velakoulis D,
Pantelis C, Yücel M. Alteration to hippocampal shape in cannabis users with and without
schizophrenia. Schizophr Res. 2013;143(1):179-84.
Impact des addictions sur les troubles schizophréniques
•
Conséquences psychosociales dès le 1er épisode psychotique
•
Observance aux traitements moins bonne [Linszen et al. 1994; Miller et al.
•
Durée de la psychose non traitée plus grande [Green et al. 2004]

 le risque de rechutes [Hides et al. 2006; Linszen et al. 1994]

 le risque suicidaire [Verdoux et al. 1999]
•
Détérioration des relations interpersonnelles

 les passages à l’acte agressifs et violence [Milton et al. 2001]

 les problèmes médico-légaux [Archie et al. 2007 ; Fazel al. 2009]
•
Accentuent la désinsertion sociale
2009; Batel 2000, Drake et al. 1989, Duke et al. 1994, Mueser et al. 1998, Osher et al. 1994]
Impact des addictions sur les troubles schizophréniques
  le nombre des hospitalisations, notamment dans les services
d’urgence [Batel 2000, Buhler et al. 2002, et al. 2005, Linszen et al. 1994, Mueser et al. 1998
Verdoux et al. 2005; Grech et al. 2005; Sorbara et al. 2003; Wade et al. 2006]
  la fréquence des hospitalisations sous contrainte [Archie et al. 2007;
Mazzoncini et al. 2009]
32
Caractéristiques des
patients à double
diagnostic
33
Facteurs favorisant la consommation de cannabis
•
Automédication ?
Facteurs favorisant la consommation de cannabis
•
Automédication ?
•
Motivations de la consommation de cannabis des patients
schizophrènes [Dekker et al. 2009; Green et al. 2004; Schaub et al. 2008]
•
1 tiers des sujets  euphorie
•
1 tiers  pour faciliter la socialisation
•
1 tiers  pour faire face à des affects négatifs
Cannabis et troubles schizophréniques
• Etude en milieu naturel: à aucun moment la consommation de
cannabis n’est survenue après la survenue de symptômes
psychotiques [Henquet et al. Br J Psychiatry. 2010;196:447-53; Swendsen et al.
Am J Psychiatry. 168(2):202-9.]
• Effets euphorisants et anxiolytiques, recherchés par les sujets,
surviennent dans un 1er temps
• Effets psychotomimétiques dans un 2ème temps
Abus et dépendance au cannabis: facteurs de vulnérabilité
chez les patients atteints de schizophrénie
•
Vulnérabilité neurobiologique ?
•
Protocole expérimental en double aveugle, THC contre placebo
chez des patients atteints de schizophrénie stabilisés
•
Patients + sensibles aux effets du THC que les sujets témoins :
80% des patients ont présenté des symptômes psychotiques
positifs (PANSS) lors de l’administration de 2,5 mg de THC
contre 35% des témoins
Abus et dépendance au cannabis: facteurs de vulnérabilité
chez les patients atteints de schizophrénie
•
Vulnérabilité neurobiologique ?
•
Protocole expérimental en double aveugle, THC contre placebo
chez des patients atteints de schizophrénie stabilisés
•
Patients + sensibles aux effets psychotomimétiques du THC que
les sujets témoins : 80% des patients ont présenté des
symptômes
psychotiques
positifs
(PANSS)
lors
de
l’administration de 2,5 mg de THC contre 35% des témoins
[D’Souza et al. 2005, 2009]
Abus et dépendance au cannabis: facteurs de vulnérabilité chez
les patients atteints de schizophrénie
• Influence des traits de personnalité
 Impulsivité [Dervaux et al. 2001; 2010]
 Recherche de sensation [Dervaux et al. 2001; 2010]
 Recherche de nouveauté [Van Ammers et al. 1997]
 Traits de personnalité psychopathiques [Mueser et al. 1998; 2006]
Caractéristiques des patients suivis en Addictologie
avec comorbidités addictions + troubles psychiatriques
► Impulsivité
► Désorganisation du comportement
► Observance aux traitements – bonne
►  du risque suicidaire, de la violence, la
désinsertion sociale, problèmes médico-légaux
► Recours fréquent aux structures d’urgence
►  la fréquence des réhospitalisations
► Difficultés à s’inscrire dans les schémas
classiques de soins
40
Aspects thérapeutiques
41
Evaluation
Tendance à sous diagnostiquer et à sous traiter
• Evaluation systématique:
• Exploration systématiques des antécédents addictologiques
• Antécédents addictologiques familiaux
• Analyses toxicologiques urinaires +++
Prise en charge
PRISE EN CHARGE
•
Beaucoup de patients à double diagnostic traités dans des
services de psychiatrie, au risque d’une méconnaissance de la
dimension addictologique
•
Ou dans des services d’addictologie au
méconnaissance de la dimension psychiatrique
risque
d’une
46
PRISE EN CHARGE
•
Beaucoup de patients à double diagnostic traités dans des
services de psychiatrie, au risque d’une méconnaissance de la
dimension addictologique
•
Ou dans des services d’addictologie au
méconnaissance de la dimension psychiatrique
risque
d’une
47
PRISE EN CHARGE
•
C’est pourquoi certains auteurs ont insisté sur l’intérêt de traiter
simultanément les troubles psychiatriques et les addictions, en
associant
étroitement
les
équipes
psychiatriques
+
addictologiques.
•
La prise en charge globale a pour effet une amélioration
symptomatique (Méta-analyse 23 études, 1565 patients)
[Mullin et al.
2012]
48
Stade de motivation
Comportement
Prise en charge
Précontemplation
Le sujet n’a pas d'intention de modifier

sa consommation
Information sur le produit et les
conséquences induites par sa
consommation.

Information sur le tabac +++

Entretiens motivationnels
Contemplation
Le sujet ambivalent au changement

Entretiens motivationnels
Préparation
Le sujet se prépare au changement

Propositions de modalités de sevrage

TCC
Le sujet est dans un processus d’arrêt

Aide au sevrage
de sa consommation

TCC
Le sujet a arrêté sa consommation

TCC

Prévention de la rechute
Action
Consolidation
Stade de
Prise en charge
motivation
addictologique
Précontemplation
 Information sur le produit
Prise en charge psychiatrique
 Psychoéducation
 Information sur le tabac

Psychothérapie
 Entretiens motivationnels

Psychoéducation



Somatique

Syndrome
HDJ
AAH
métabolique

Contemplation
 Entretiens motivationnels
Préparation
 Modalités de sevrage
 TCC
Action
 Aide au sevrage
 TCC
Consolidation
 TCC Prévention de la
rechute

APA


ALD

Poids

ASAT, ALAT

γGT

HTA
Familles
Foyers
thérapeutiques
Cannabis et troubles schizophréniques : traitement
• Symptomatologie de sevrage + sévère que chez les
consommateurs non psychotiques, en particulier au niveau des
symptômes psychologiques. [Boggs, Gorelick et al. (NIDA, Baltimore) 2013]
Dépendance au cannabis : traitement
•
Traitement des comorbidités addictologiques
•
Cannabis généralement fumé avec du tabac
•
Tenir compte de la survenue de signes de sevrage nicotinique
lors de l’arrêt de la consommation de cannabis.
•
Alcoolodépendance +++
•
Addictions comportementales (Internet, jeux vidéos)
Addictions et schizophrénie : traitement
•
Etudes préliminaires: les patients schizophrènes réduisent + leur
consommation de substances avec les antipsychotiques atypiques
[Buckley 2001, Green et al. 2005, Green et al. 2007, Wobrock & Soyka 2008]
Cependant, efficacité reste à démontrer par des études portant sur
de grands nombres de patients
•
Doses de médicaments neuroleptiques conventionnels et
antipsychotiques atypiques sont à réévaluer systématiquement
après sevrage
•
Certaines substances, en particulier le tabac et le cannabis,
abaissant les taux sanguins d’antipsychotiques
•
D’autre part les patients sevrés nécessitent des doses + faibles de
traitements antipsychotiques.
N-acétylcystéine dans la dépendance au cannabis ?
•
Efficacité de la N-acétylcystéine ?
•
Gray KM et al. A double-blind randomized controlled trial of N-acetylcysteine in
cannabis-dependent adolescents. Am J Psychiatry. 2012; 169: 805-12.
•
Efficacité de la gabapentine ?
•
Mason BJ et al. A proof-of-concept randomized controlled study of gabapentin:
effects on cannabis use, withdrawal and executive function deficits in cannabisdependent adults. Neuropsychopharmacology. 2012;37(7):1689-98.
54
Cannabis et troubles schizophréniques : traitement
• Effets euphorisants et anxiolytiques, recherchés par les sujets,
surviennent dans un 1er temps
• Effets psychotomimétiques dans un 2ème temps
Conclusions
► Symptomes induits : fréquents
► Rare mais grave: le cannabis peut précipiter les troubles
psychotiques
► Effet-dose
► Risques  +++ si consommation avant l’âge de 15 ans
► Prise en charge simultanée: pas de traitement d’un trouble sans
traiter l’autre
► Observance faible
Merci de votre attention
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