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Selon la Banque de la République d’Haïti (BRH), les produits primaires, principalement les pites et
ficelles (tirés des fibres de l’agave), le cacao, le café et la langouste, représentent 29,5 MUSD soit 3%
du total des exportations.
Les exportations haïtiennes sont absorbées à hauteur de 83% par les Etats-Unis, contre seulement 3%
pour l’UE (la France, premier partenaire européen, représente 1,2% des exportations). Les douanes
françaises ont enregistré 12,5 MEUR d’importations en provenance d’Haïti en 2015 (+44% par rapport
à 2014), dont 84% (soit 10,5 MEUR) correspondent à des huiles essentielles (principalement du
vétiver, ingrédient entrant dans la composition des parfums et de l’huile essentielle d’orange amère), et
6% à des préparations à base de fruits et légumes.
3. Les importations élevées sont la conséquence de la faible production agricole nationale et
des besoins énergétiques.
En 2015, les importations ont baissé de 1,6% pour s’établir à 3,4 Mds USD. Selon la BRH, elles
sont principalement concentrées autour de cinq familles de produits : (i) les produits alimentaires,
boissons et tabacs (1 Md USD soit 28%) principalement des céréales (riz et froment) et des
condiments en provenance de République dominicaine (RD) ; (ii) les articles manufacturés
représentent 27% des importations (975 Mds USD) du fait de la faiblesse traditionnelle de l’industrie
manufacturière locale et des importations de produits transformés réexportés sur le marché US dans le
cadre de la loi HOPE (l’aide humanitaire a également entrainé, d’un point de vue strictement
macroéconomique, une augmentation des importations des biens de consommation) ; (iii) les
combustibles (780 MUSD soit 22% des importations) ; (iv) les machines et matériel de transport
(580 MUSD soit 16%) ; (v) les produits chimiques (275 MUSD soit 8%).
Sur le dernier exercice, le premier fournisseur d’Haïti sont les Etats-Unis, avec 33% de part de
marché, au détriment de la RD (29%) qui l’était l’année dernière. Les échanges commerciaux avec le
pays voisin se sont accélérés depuis le séisme de 2010 mais le solde de la balance commerciale est
largement déficitaire pour Haïti (-1,7 Mds USD en 2014). La Chine est le troisième partenaire avec
13% de part de marché, suivi de l’UE, avec 6%. La France est le premier fournisseur européen d’Haïti
avec 1,5% de part de marché. Les importations d’origine françaises (44 MEUR, -8% en 2015) sont
surtout composées d’équipements mécaniques, de matériel électrique, électronique et informatique (14
MEUR) et de produits agroalimentaires (11 MEUR).
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L’ancien gouvernement comme le prochain semblent compter sur le développement des zones
franches, notamment à la frontière dominicaine (à l’instar de la zone franche de CODEVI), pour assoir
le développement de ses exportations.
Dans la filière textile cependant, l’intégration verticale entre les zones franches dominicaines et
haïtiennes joue en faveur de celles situées dans le pays voisin. Les patrons, fils et tissus sont en effet
entreposés, découpés dans des parcs industriels dominicains avant d’être expédiées à CODEVI pour
être cousus. Ils sont ensuite renvoyés en RD pour le lavage, la finition et l’expédition. Haïti reste ainsi
spécialisé dans un segment de la chaîne de valeur à faible valeur ajoutée.
La nature des importations (combustibles et produits alimentaires, 50% du total) et la faible production
locale rendent le pays vulnérable à une hausse du prix des matières premières et à l’évolution du taux
de change. Cette fragilité est exacerbée par les évènements climatiques auxquels le pays est exposé. La
probabilité d’occurrence élevée de ces risques constitue une menace permanente pour la stabilité
économique pays.