Séminaire de l’école doctorale - COMUE Lille Nord de France
Ethique et recherche
Site du Pont de bois
28 mars 2017 : 6 heures
9H00-11h00
Grégory Aiguier, Docteur en sciences médicales, qualifié au CNU en section 72 « épistémologie,
histoire des sciences et des techniques » et en section 70 « sciences de l’éducation », enseignant-
chercheur au Centre d’Ethique Médicale/ Laboratoire « Ethics » EA 7446/Université Catholique de
Lille.
Du discours moral au pouvoir d’agir : un tournant pragmatique de l’éthique
L’évolution des pratiques et du contexte du champ de la santé, du travail social ou encore de
l’éducation génère un nouveau besoin d’éthique, plus pragmatique. Dans cette perspective, l’éthique
n’est plus mobilisée pour produire un discours moral sur les pratiques, mais plutôt comme une
compétence que les professionnels de ces champs doivent intégrer à leur pratique pour développer
un agir critique, autonome et responsable. Mais assimiler l’éthique à une compétence nécessite d’en
réfléchir les fondements théoriques et les conditions d’activation, en contexte. Dans cette séance de
séminaire, et dans une double perspective épistémologique et pédagogique, nous questionnerons le
recours au pragmatisme comme cadre théorique possible d’une démarche éthique considérée dans
cette approche comme un apprentissage collectif des acteurs, des organisations et des institutions.
Nous discuterons aussi des dispositifs d’intervention, de formation et de recherche capables
d’accompagner le développement de cette compétence éthique.
11h00-13h00
Virginie Lecourt, Docteur en Management, option Éthique managériale. Maitre de conférences en
Éthique des affaires, FASSE – ICP, qualifiée au CNU section 6 (Sciences de gestion), Chercheure
associée IAE Paris Panthéon-Sorbonne et HEC Montréal.
Les enjeux éthiques de la recherche partenariale (chercheurs-praticiens).
La recherche en sciences sociales est une recherche qui s’intéresse à la manière dont les praticiens
exercent leur métier, se posent des questions, prennent des décisions ou encore développent leurs
activités de façon très concrète. Son objectif est d’essayer de comprendre ce qui se passe sur le
terrain, d’en tirer des analyses, et parfois d’aller jusqu’à élaborer des théories. Les praticiens, de leur
côté, peuvent être intéressés par une telle collaboration car le positionnement du chercheur souvent
extérieur à l’organisation et les analyses effectuées, leur permettent de prendre du recul par rapport
à l’exercice de leur métier, de prendre conscience de certains éléments et les aider à faire évoluer
leurs pratiques. Cette collaboration très riche et basée sur le dialogue, se situe dans une dynamique
de co-construction de la connaissance. Mais elle soulève parfois des questions éthiques comme
celles de l’indépendance du chercheur ou du respect et de la liberté du praticien. Dans la lignée des
recherches cliniques médicales, des comités d’éthique de la recherche se sont développés dans des
universités anglo-saxonnes pour éviter de tels écueils. Mais ceci n’est pas si simple car ces comités, si
utiles soient-ils, peuvent parfois bloquer le travail du chercheur et entrer dans une logique purement
procédurière. Que faire alors ? Nous aborderons donc dans cette communication les enjeux éthiques
d’un tel partenariat en mettant l’emphase sur les conditions d’une juste relation.