Techniques expérimentales Sommaire SOMMAIRE 1. Méthodes d’analyse des produits initiaux et suivi de synthèse chimique.................... 236 1.1 I.1.1 I.1.2 La résonance magnétique nucléaire (RMN) liquide ..................................................... 236 RMN 1H ...................................................................................................................................... 236 RMN 13C ..................................................................................................................................... 236 1.2 Spectrométrie de masse par désorption ionisation laser assistée par matrice couplée à un analyseur de temps de vol (MS-MALDI-TOF) ..................................................................... 236 2. 3. 4. 1.3 Spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR) ....................................... 237 1.4 Dosage chimique des fonctions isocyanate [AFN-78].................................................... 238 1.5 Chromatographie d’exclusion stérique adaptée aux faibles masses molaires (SEC-PM) 239 Mesure de la taille des nanogels ................................................................................... 240 2.1 Chromatographie d’exclusion stérique en triple détection (SEC3) ............................. 240 2.2 Microscopie électronique en transmission (TEM) de solution..................................... 244 Caractérisation des solutions de nanogels ................................................................... 245 3.1 Les Ultrasons .................................................................................................................... 245 3.2 Mesures rhéologiques ...................................................................................................... 245 3.3 Dosages chimiques des fonctions libres des nanogels ................................................... 246 Analyse des matériaux renforcés .................................................................................. 248 4.1 1.1.1 1.1.2 1.1.3 4.2 1.1.4 1.1.5 Les Poly(méthacrylate de méthyle) modifiés ................................................................. 248 Calorimétrie différentielle à balayage (DSC).............................................................................. 248 Spectroscopie mécanique dynamique ......................................................................................... 248 Les observations TEM ................................................................................................................ 248 Les revêtements PU.......................................................................................................... 249 Dureté Persoz .............................................................................................................................. 249 Evaporation de solvant ................................................................................................................ 249 234 235 Techniques Expérimentales 1. Méthodes d’analyse des produits initiaux et suivi de synthèse chimique 1.1 La résonance magnétique nucléaire (RMN) liquide Deux types de RMN liquide sont utilisés de façon complémentaire pour déterminer la structure chimique de certains réactifs initiaux : la RMN du carbone notée 13C et la RMN du proton notée 1H. Les analyses sont réalisées au service commun de RMN du réseau des Polyméristes Lyonnais à Vernaison, par Christiane Monnet et Fernande Boisson. L’acquisition des spectres est réalisée avec le logiciel XWINNMR et le traitement avec le logiciel TOPSPIN. Les principales études RMN concernent la détermination de la structure du PFAE diol et de la POP-3NH. I.1.1 RMN 1H La spectrométrie RMN 1H haute résolution est effectuée sur un spectromètre de type Bruker DRX 400 fonctionnant à 400 MHz. Les spectres sont obtenus avec une sonde QNP de 5 mm. Les échantillons sont préparés à une concentration de 17 à 25 mg.mL-1. Le solvant utilisé pour l’analyse du PFAE diol et de la POP-3NH est le chloroforme deutérié (CDCl3). Les analyses sont effectuées à une température de 298 K. Les déplacements chimiques sont donnés par rapport au tétraméthylsilane (TMS) utilisé comme référence interne. I.1.2 RMN 13C L’appareil utilisé pour la RMN 13C est le même que celui utilisé pour la RMN 1H avec une fréquence d’acquisition de 100,6 MHz. Les échantillons sont préparés dans le même solvant à une concentration de 5mg.mL-1. Les spectres 13C sont obtenus avec une séquence « inversegate decoupling » qui supprime l’effet Nuclear Overhauser Effect (NOE) pour exalter le signal des carbones entourés d’hydrogènes. L’angle de pulse est de 70° et le délai entre deux impulsions est de 11,44 s. Les spectres Distortion Enhancement by Polarisation Transfer (DEPT) sont obtenus avec une séquence « DEPT 135 » (φ = 135°). Ils permettent de différencier les carbones en fonction de leur nature : les carbones quaternaires n’apparaissent pas sur le spectre, les carbones –CH et –CH3 ont des signaux positifs tandis que les carbones -CH2 ont des signaux négatifs. 1.2 Spectrométrie de masse par désorption ionisation laser assistée par matrice couplée à un analyseur de temps de vol (MS-MALDI-TOF) Les analyses MALDI-TOF-MS sont réalisées au Service Central d’Analyse du CNRS à Vernaison par Monsieur Frédéric Delolme. Les spectres sont obtenus à l’aide d’un appareil Voyager DE-STR d’Applied Biosystem. Il est utilisé en mode Reflectron positif avec un laser azote de longueur d’onde λN = 337 nm et une tension d’accélération de 20 kV. La matrice utilisée est le Dithranol (1,8,9-anthracènetriol). Une solution de concentration 10 g.L-1 de Dithranol dans du chloroforme est mélangée en proportion 1/1/1 avec une solution de 236 Méthodes d’analyse des produits initiaux et suivi de synthèse chimique l’échantillon dans le même solvant à la même concentration et une solution de NaI dans l’acétone à la même concentration. 1 µL de la solution résultante est déposé sur la cible. Par évaporation du solvant, le dépôt devient une solution solide de l’échantillon dans la matrice. Le sel de sodium NaI est utilisé pour favoriser l’ionisation. Donc les espèces mises en évidence sur les spectres sont principalement de type MNa+. Cette technique est utilisée en complément des RMN 1H et 13C pour la détermination de la structure PFAE diol et de la POP3NH. 1.3 Spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR) La spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier est utilisée pour le suivi cinétique de la formation des particules de polyuréthane. Les spectres sont enregistrés sur un appareil Nicolet Magna IRTM 550 après 32 acquisitions à une résolution de 4 cm-1 entre 500 et 4000 cm-1. Si le monomère-solvant est volatil et qu’il s’évapore à température ambiante, les échantillons sont placés sur une pastille de sélénure de zinc (ZnSe) pour le suivi cinétique. Dans le cas contraire, une goutte de la solution en cours de polymérisation est placée entre deux pastilles de bromure de potassium (KBr). La disparition des fonctions –NCO est suivie en utilisant l’aire du pic correspondant aux vibrations d’élongation des fonctions isocyanate. Les bornes d’intégration utilisées sont comprises entre 2400 et 2300 cm-1. Trois pics ou massifs sont pris comme référence lors des suivis cinétiques avec les réticulants amine mais seul le premier est pris comme référence dans le cas des réticulations avec les alcools. Le premier massif correspond au pic des vibrations d’élongation des –CH2–, >CH– et des –CH3 dont les bornes d’intégration sont prises entre 3050 et 2725 cm-1. Le second pic de référence est le pic correspondant aux vibrations de déformation des –CH2–. Les bornes d’intégration de ce pic sont prises entre 1485 et 1425 cm-1. Le dernier pic de référence est attribué à la vibration d’élongation de C–O– C des esters. Les bornes d’intégration de ces pics sont prises entre 1210 et 1135 cm-1. La moyenne des trois valeurs de conversion trouvées donne un résultat fiable. L’analyse des spectres et l’intégration des pics dont un exemple est donné sur la Figure techniques 1 sont réalisées avec le logiciel OPUS 5.5 de chez Bruker Optik. 237 Techniques Expérimentales 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 -1 Nombre d'onde (en cm ) Figure techniques 1: Spectre FTIR d’un système en cours de polymérisation : définition des bornes d’intégration pour le suivi cinétique. 1.4 Dosage chimique des fonctions isocyanate [AFN-78] Le dosage chimique des fonctions isocyanate est utilisé pour déterminer la valeur de l’équivalent isocyanate des prépolymères en fin de réaction. Cette valeur est déterminée en utilisant le protocole spécifié dans la norme NF T52-132 [AFN-78]. Les fonctions isocyanate sont transformées en groupement urée substituée en les faisant réagir avec un excès de dibutylamine en solution 1N dans le toluène selon la Réaction techniques 1. La dibutylamine résiduelle est ensuite dosée (dosage acido-basique) à l’aide d’une solution d’acide chlorhydrique 1N (HCl 1N) en utilisant du vert de bromocrésol comme indicateur coloré. C4H9 R1 N C N H C4H9 O C4H9 R1 N C O + NH C4H9 C4H9 + NH C4H9 excès Réaction techniques 1 : Transformation des fonctions isocyanate en groupement urée substituée pour la détermination de l’équivalent isocyanate selon la norme NF T52-132 [AFN-78]. L’équivalent isocyanate (nombre de moles de fonctions par kg de matière) est ensuite calculé selon la formule donnée par l’Equation techniques 1, dans laquelle V0 est le volume d’HCl utilisé pour l’essai à blanc en mL (dosage de la dibutylamine seule), V1 le volume d’HCl utilisé pour l’essai en mL, N la normalité de l’acide en mol.L-1 et m la masse de la prise d’essai en g. 238 Méthodes d’analyse des produits initiaux et suivi de synthèse chimique Eq(/ kg ) = (V0 − V1 ) N m Equation techniques 1: Calcul de l'équivalent isocyanate en respectant la norme NF T52-132. 1.5 Chromatographie d’exclusion stérique adaptée aux faibles masses molaires (SEC-PM) Le chromatographe Viscotek utilise une pompe Viscotek VE 1121, un injecteur Rheodyne 7725i (boucle de 100 µL), un dégazeur Viscotek VE 7510 et un data manager Viscotek DM 400 pour la connexion avec l’ordinateur. Le circuit d’analyse se compose d’une précolonne Waters Styragel WAT 054405 et de deux jeux de colonnes interchangeables suivant les analyses voulues : • Trois colonnes Waters Styragel HR 0,5 (0 < M < 1000 g.mol-1) + Styragel HR 1 (100 < M < 5000 g.mol-1) + Styragel HR 2 (500 < M < 20000 g.mol-1) : ce jeu de colonnes permet une bonne séparation des faibles masses molaires. • Deux colonnes Tosoh TSKgel G2000HHR (M < 10000 g.mol-1) + TSKgel G3000 (M < 60000 g.mol-1) distribuées par Viscotek : ce jeu de colonnes permet une étude d’oligomères ou de polymères de masses molaires un peu plus élevées. Le détecteur utilisé est un réfractomètre Viscotek VE 3580. L’éluant est le tétrahydrofurane (THF) à un débit de 1 mL.min-1 à une température de 25°C. Les solutions sont filtrées avant d’être injectées. Elles sont préparées à une concentration de l’ordre de 4 mg.mL-1. Cet appareil est principalement utilisé pour : • Le contrôle des différents réactifs avec le jeu de trois colonnes, • L’étude cinétique de la formation des prépolymères diisocyanate dans la première étape du travail avec le jeu de deux colonnes. La décroissance du pic de l’isocyanate et l’augmentation du pic du dialcool vers les grandes masses molaires peuvent être suivies quantitativement. La méthode utilisée pour la mesure des masses molaires est basée sur un étalonnage conventionnel de l’appareil. Les masses sont mesurées par rapport à plusieurs étalons de polystyrène de masse parfaitement connue et d’indice de polymolécularité proche de 1. Il est par conséquent possible de connaître avec cet appareil les masses molaires des produits en équivalent polystyrène. 239 Techniques Expérimentales 2. Mesure de la taille des nanogels 2.1 Chromatographie d’exclusion stérique en triple détection (SEC3) Le chromatographe utilisé pour l’étude des polymères de grande masse molaire provient aussi de Viscotek. Il utilise une pompe Viscotek VE 1121, un injecteur Rhéodyne 7725i (boucle de 100 µL), un dégazeur Viscotek VE 7510 et un module Viscotek Triple Detector Array TDA300 pour la communication avec l’ordinateur. Le circuit d’analyse est constitué d’une précolonne Waters Styragel WAT 054405 et de trois colonnes à gradient de porosité Waters Styragel HR5E (2000 < M < 4.106 g.mol-1) en série. Le système de détection est composé de quatre détecteurs : • Un réfractomètre (RI) VE 3580 de Viscotek. • Un détecteur de diffusion de lumière laser à angle droit (RALLS) avec une source laser de λRALLS = 670 nm combiné à un détecteur viscosimétrique différentiel à quatre capillaires (DP). Cet appareil est de type T60A de Viscotek. • Un détecteur ultra-violet Viscotek S 3210 d’une longueur d’onde λUV = 254 nm. L’éluant d’analyse est le THF à 1 mL.min-1. Les colonnes et le réfractomètre sont maintenus à une température de 35°C. Les solutions ne sont pas filtrées pour connaître exactement la concentration de la solution et pouvoir déterminer le taux d’insolubles dans la solution. La concentration des solutions injectées respecte la loi générale C × V ×η < 0, 2 dans laquelle C est la concentration de la solution injectée en mg.mL-1, η est la viscosité donnée lors de l’analyse en dL.g-1 et V est le volume injecté à savoir le volume de la boucle d’injection en mL. Cette loi doit être respectée pour rester dans des conditions d’exclusion stérique pures. Cet appareil est utilisé en triple détection pour : • Le suivi cinétique de la formation des particules de polyuréthane dans le monomèresolvant (rayon de giration (Rg), rayon hydrodynamique (Rh), masse molaire (MW) et densité de réticulation exprimée par l’exposant de la loi de Mark-Houwink-Sakurada (Equation techniques 3) (a) et indice de polymolécularité (Ip = Mw/Mn)). • La mesure de MW, Rg, Rh, a et Ip des nanogels. Le logiciel utilisé pour l’analyse des chromatogrammes provient de Viscotek : OmniSEC 4.0. Afin de calibrer l’appareillage, les trois signaux RI, RALLS et DP d’un étalon polystyrène doivent être utilisés (polystyrène de masse 90100 g.mol-1 et d’Ip = 1,01 fourni par Viscotek). L’étalonnage consiste dans un premier temps à mesurer la position et les décalages entre les pics des trois signaux obtenus puis dans un second temps à calculer les facteurs de correction à appliquer sur les chromatogrammes à étudier pour que les trois pics sortent au même volume de rétention. 240 Mesure de la taille des nanogels Afin de parfaire la méthode de mesure, il est nécessaire de calculer le facteur dn/dc des polymères que l’on souhaite étudier. Il dépend de la structure du polymère et caractérise la variation d’indice de réfraction (∆n) en fonction de la concentration C. Ce facteur est donné par la pente de la droite représentant l’aire du pic RI en fonction de la concentration en polymère dans la solution (Figure techniques 2). Le facteur dn/dc est calculé à partir d’un système de réactifs qui permet d’obtenir un polyuréthane linéaire dont la structure est la plus proche possible du polyuréthane réticulé constituant les microgels. Le prépolymère diisocyanate (H12MDI + PFAE diol) réagit en stœchiométrie avec de la POP-2NH pour former un polymère linéaire. La structure de ce polyuréthane-urée est proche de celle des microgels obtenus avec la réaction H12MDI + PFAE diol + POP-3NH, car les fonctions réactives sont identiques, les chaînes sont presque de la même taille et ont la même structure malgré une légère différence dans la proportion massique d’oxyde de propylène. Figure techniques 2 : Aire du pic RI en fonction de la concentration de la solution de polymère : calcul de dn/dc pour le polymère linéaire constitué du prépolymère H12MDI PFAE diol + POP-3NH pour r = 1. La valeur de dn/dc trouvée est de 0,0876 mL.g-1. Elle pourra être utilisée dans la méthode de calcul pour tous les microgels constitués des produits H12MDI + PFAE diol + POP-3NH. La SEC3 est utilisée pour déterminer la masse molaire MW, le coefficient a de Mark-Houwink, le rayon hydrodynamique Rh et le rayon de giration Rg et l’indice de polymolécularité Ip. Lors de l’analyse, le profil de concentration provenant du signal RI, la viscosité intrinsèque et le rapport de Rayleigh à 90° sont mesurés simultanément sur toute la distribution de masse molaire. La viscosité intrinsèque est mesurée directement avec un viscosimètre différentiel à quatre capillaires basé sur le principe du pont de Wheatstone dont un schéma est donné dans la Figure techniques 3. 241 Techniques Expérimentales Figure techniques 3 : Schéma du principe de fonctionnement du viscosimètre différentiel à quatre capillaires. La formule de l’Equation techniques 2 présente le calcul de la viscosité intrinsèque [η] à partir d’une extrapolation à concentration nulle de la viscosité spécifique ηsp. ∆P est la différence de pression au niveau du pont, Pin la pression d’entrée et C la concentration locale mesurée par RI. [η ] = lim η sp C η sp 4∆P = C ( Pin − 2∆P) C →0 avec Equation techniques 2 : Calcul de la viscosité intrinsèque pour un viscosimètre différentiel à quatre capillaires. La méthode de calcul nous permet de connaître la variation du logarithme de la viscosité intrinsèque en fonction du logarithme de la masse molaire sur toute la distribution de masse molaire. A l’aide de l’équation de Mark-Houwink-Sakurada (Equation techniques 3), il est possible de trouver le coefficient a pour chaque valeur de la masse molaire. Si ce coefficient est supérieur à 0,5, le polymère analysé est linéaire. S’il est nettement inférieur à 0,5, le polymère est ramifié ou réticulé. log [η ] = a.log M w + log K Equation techniques 3: Equation de Mark-Houwink-Sakurada. 242 Mesure de la taille des nanogels 0,4 a = 0,25 0,3 0,2 Log[η] 0,1 0 -0,1 a=1 -0,2 -0,3 -0,4 -0,5 5,2 5,4 5,6 5,8 6 6,2 6,4 6,6 6,8 Log(MW) Figure techniques 4 : Exemple de la variation de la viscosité intrinsèque, log[η], en fonction de la masse molaire, logMw pour le système H12MDI + PFAE diol + POP-3NH (ρ = 1.05 et C = 9%) ; détermination de a. Afin de mesurer la taille des particules en solution (rayon hydrodynamique et rayon de giration) on utilise le signal provenant du RALLS. Les caractéristiques techniques de l’appareil de diffusion de la lumière permettent de connaître le rapport de Rayleigh, Rθ, par la formule donnée par l’Equation techniques 4 où I0 est l’intensité lumineuse du faisceau incident, Iθ l’intensité lumineuse du faisceau diffusé à un angle θ, rcd la distance de la cellule de mesure au détecteur, et V le volume de la cellule de mesure. Rθ = Iθ .rcd2 I 0 .V Equation techniques 4 : Calcul de Rθ à partir des caractéristiques techniques du RALLS. Le rapport de Rayleigh est relié à Mw en considérant une concentration très faible (cas des mesures en SEC) par l’Equation techniques 5 où Pθ est la fonction diffusante de particule, C la concentration locale mesurée par RI et K la constante définie par l’Equation techniques 6 dans laquelle n est l’indice de réfraction du solvant, λ0 la longueur d’onde du laser dans le vide, N0 le nombre d’Avogadro et dn/dc le rapport trouvé Figure techniques 2. KC 1 = Rθ M w Pθ Equation techniques 5 : Relation entre le rapport de Rayleigh et la masse molaire. 243 Techniques Expérimentales ⎡ 4π 2 n 2 ⎤ ⎛ dn ⎞ K =⎢ ⎟ 4 ⎥⎜ ⎣ N 0 λ0 ⎦ ⎝ dc ⎠ 2 Equation techniques 6 : Expression de la constante utilisée dans la relation entre le rapport de Rayleigh et la masse molaire Une première approximation de la masse molaire Mw est déterminée pour Pθ = 1. Il est donc possible de calculer une première valeur de Rg grâce à l’Equation techniques 7 dans laquelle Φ est la constante viscosimétrique de Flory. 1/ 2 ⎛1⎞ Rg = ⎜ ⎟ ⎝6⎠ 1/ 3 ⎛ [η ]M w ⎞ ⎜ ⎟ ⎝ Φ ⎠ Equation techniques 7 : Calcul de Rg à partir de M et [η]. La valeur de Rg permet alors de calculer Pθ grâce aux formules de Flory et à la théorie de Debye pour les pelotes statistiques présentées dans l’Equation techniques 8. 2 ⎛ 4π n0 Rg ⎞ 2 2 Pθ = 2 ⎡⎣ e − X − (1 − X ) ⎤⎦ où X = ⎜ ⎟ sin (θ / 2 ) X ⎝ λ0 ⎠ Equation techniques 8 : Expression de Pθ. Formules de Flory et théorie de Debye pour les pelotes statistiques Cette nouvelle valeur de Pθ permet de calculer une valeur plus juste de Mw et donc d'obtenir des valeurs plus justes de Rg puis de Pθ, etc. Le logiciel effectue ces itérations jusqu’à obtenir une valeur de Pθ constante. Il détermine la valeur de Mw correspondante et à partir de la valeur de [η] trouvée dans Equation techniques 2, il détermine Rg avec l’Equation techniques 7. A l’aide de l’équation d’Einstein présentée Equation techniques 9, il détermine aussi la valeur de Rh, donnée pour toutes les expériences décrites dans le manuscrit. [η ] M w = 10 π .Rh 3 Equation techniques 9: Calcul de RH par l'équation d'Einstein. log(Rg) et log(Mw) varie de façon linéaire (Equation techniques 7) et la pente de cette droite (ν) nous renseigne sur les interactions entre le solvant d’élution et le polymère. ν varie entre 1/2 pour des conditions θ et 3/5 pour un bon solvant. 2.2 Microscopie électronique en transmission (TEM) de solution Les analyses de microscopie électronique en transmission ont été réalisées par Pierre Alcouffe au Centre de Microscopie Electronique Appliquée à la Biologie et à la Géologie (Université 244 Mesure de la taille des nanogels Claude Bernard, Lyon 1), sur un microscope Philips CM120 et sous une tension d’accélération de 80kV. La préparation des solutions de nanogels pour l’observation est aisée lorsque le solvant est volatil à température ambiante. Une microgoutte de solution est déposée sur une grille de cuivre préalablement carbonée. Le solvant est ensuite évaporé à température ambiante sous une hotte pendant une heure. Aucun marquage n’est nécessaire car il existe un contraste naturel entre les nanogels et le vide. La principale difficulté est l’optimisation de la concentration pour être dans les meilleures conditions d’observation des nanogels. Elle doit être adaptée pour respecter le compromis entre un bon contraste (nécessitant une faible concentration) et la possibilité de trouver des zones d’observation relativement aisément (nécessitant une forte concentration). La concentration optimale pour l’observation des nanogels est ici de 2% en masse. 3. Caractérisation des solutions de nanogels 3.1 Les Ultrasons Un bain à ultrasons (US) de type Transsonic T570/H de Elma est utilisé pour la dissociation de macrogels physiques obtenus à partir d’une solution concentrée de microgels et pour préparer certains échantillons pour les analyses SEC3. La fréquence des US est de 35 kHz et le liquide contenu dans la cuve est de l’eau. La température d’utilisation est initialement la température ambiante et le temps d’ultrasonification varie entre 15 min et 4 h : la température du bain au bout de 4 h est de l’ordre de 70°C. 3.2 Mesures rhéologiques Un appareil de type AR1000 de T.A. Instruments à contrainte imposée est utilisé pour la détermination des propriétés rhéologiques des solutions de microgels dans le monomèresolvant. Les mesures sont menées à une température constante de T = 25°C. La géométrie utilisée est de type cône-plan (plateaux acier de diamètre 60 mm, angle 2° et entrefer 66 µm). Lorsque les solvants sont volatils, un dispositif anti-évaporation est mis en place. Un balayage en déformation permet de déterminer le domaine linéaire à une pulsation de ω = 6,28 rad.s-1. Les mesures de G’ et G’’ en fonction de la fréquence de sollicitation sont ensuite effectuées sur des gammes de pulsation différentes selon les échantillons. Le suivi rhéologique de la formation des nanogels en solution est aussi effectué sur cet appareil. L’évolution de la viscosité de la solution est mesurée en fonction du temps. Si la synthèse mène à l’obtention d’un macrogel chimique (concentration supérieure à la CGC) ou d’un macrogel physique (concentration très proche de la CGC), l’appareil bascule automatiquement d’un mode d’écoulement continu à un mode fréquentiel lorsque la viscosité de la solution dépasse 10 Pa.s. 245 Techniques Expérimentales 3.3 Dosages chimiques des fonctions libres des nanogels Les fonctions libres des nanogels peuvent être soit des fonctions isocyanate soit des fonctions amine secondaire et/ou alcool suivant le rapport stœchiométrique ρ utilisé. La détermination de l’équivalent isocyanate des nanogels est effectué selon la norme NF T52-132 [AFN-78] présentée dans la partie 1.4 de ce chapitre. La détermination de l’indice d’hydroxyle/amine est effectuée en accord avec la norme ISO 2554-1997 [ISO-97]. L’indice d’hydroxyle d’un polymère est une grandeur expérimentale définie comme la masse de KOH en mg nécessaire pour neutraliser 1 g de polymère selon la réaction hypothétique présentée Réaction techniques 2. R1 − OH + K + + OH − ⎯⎯ → R1 − O − + K + + H 2O Réaction techniques 2 : Neutralisation hypothétique d’un polymère par le KOH. Cette réaction hypothétique n’est pas adaptée à une détermination expérimentale des fonctions hydroxyle et amine parce que la basicité des groupes R1–O- est très supérieure à celle de OH-. Le nombre hydroxyle/amine est donc déterminé par un dosage indirect selon la norme ISO 2554-1997 [ISO-97]. Les trois étapes du dosage sont données dans la Réaction techniques 3. O R1 OH O ou R2 NH C CH3 + n R3 O O C CH3 R1 O O R2 N O CH3 C CH3 + (n-1) CH3 O O C CH3 C CH3 (2n-2) H3C OH C CH3 O O + (2n-1) H3C CH3 O + (n-1) H2O O O O R3 O (n-1) HO + + + (2n-1) K + (2n-1) H2O (2n-1) H3C + (2n-1) K + (2n-1) OH OH O Réaction techniques 3 : Détermination du nombre hydroxyle/amine selon la norme ISO 2554-1997 [ISO97]. Dans un premier temps, on fait réagir les fonctions hydroxyle et amine avec un excès d’anhydride acétique. Une mole d’anhydride réagit avec une mole de fonction hydroxyle ou amine, donnant une mole d’ester ou une mole d’amide substitué et une mole d’acide acétique. L’anhydride en excès ne se transforme pas lors de cette réaction. Lors de la seconde étape, l’anhydride en excès est hydrolysé en acide acétique. Dans une troisième étape, la quantité totale d’acide acétique formé lors de la première et de la seconde étape est déterminée par dosage avec le KOH. La différence entre la quantité d’acide acétique, qui serait formé par 246 Caractérisation des solutions de nanogels l’hydrolyse de tout l’anhydride acétique (essai à blanc) et la quantité d’acide acétique formé par hydrolyse de l’excès d’anhydride acétique après la première et la seconde réaction est égale à la quantité de fonctions hydroxyle/amine présentes sur le polymère de départ. L’équivalent OH/NH est calculé à partir du nombre de moles de fonctions hydroxyle/amine et de la masse de l’échantillon. Selon la définition précédente, l’indice d’hydroxyle/amine (Nha) peut être calculé à partir de la formule présentée dans l’Equation techniques 10 dans laquelle nOH/NH est le nombre de moles de fonctions amine et hydroxyle en mol, MKOH est la masse molaire de l’hydroxyde de potassium en g.mol-1, et méchantillon est la masse de la prise d’essai en g. N ha = nOH / NH M KOH méchantillon Equation techniques 10 : Calcul du nombre hydroxyle/amine selon la norme ISO 2554-1997 [ISO-97]. Du point de vue expérimental, les déterminations de Nha sont réalisées par dosage avec un titrimère Mettler DL50 au Department of Polymer Networks de l’Institute of Macromolecular Chemistry à Prague en République Tchèque. Selon les modifications de la norme ISO 25541997 apportées par les membres du laboratoire, 0,4 à 0,6g de nanogels sont dissous dans 4 mL de N,N-diméthylformamide et 4 mL de catalyseur (N-méthylimidazole) sont ajoutés. Puis 5 mL de mélange acétylant (100 mL de toluène contenant environ 11,8 mL d’anhydride acétique) sont ajoutés précisément à la pipette. La réaction est effectuée en 20 min. 5 mL d’eau bouillie sont alors ajoutés pour hydrolyser l’excès d’anhydride acétique et 20 mL de solvant (acétone:toluène = 2:1) sont ajoutés. Le nombre de fonctions hydroxyle est déterminé par dosage potentiométrique avec une solution à 0,5 mol.L-1 de KOH dans l’éthanol. Une expérience à blanc identique est faite sans l’échantillon de polymère avec exactement la même quantité de mélange acétylant. L’indice d’hydroxyle/amine Nha donné en mgKOH.g-1 est calculé en utilisant la formule de l’Equation techniques 11 dans laquelle V0 et V1 sont respectivement les volumes de solution de KOH à l’équivalence pour l’essai à blanc et pour l’essai avec le polymère en mL, CKOH est la concentration de la solution de KOH en mol.L-1, MKOH est la masse molaire du KOH en g.mol-1, m est la masse de l’échantillon de polymères en g et eqNH/OH est l’équivalent amine/hydroxyle en mol.kg-1. N ha = (V0 − V1 ) CKOH M KOH m = eqNH / OH M KOH Equation techniques 11 : Calcul de l’indice d’hydroxyle/amine à partir des valeurs expérimentales [ISO97]. Cette méthode de dosage permet de connaître uniquement la quantité globale de fonctions hydroxyle et amine. Elle ne permet pas de connaître la proportion de chaque type de fonction. Mais le nombre de fonctions amine peut être déterminé exactement par dosage acido-basique. 247 Techniques Expérimentales Pour cela, le polymère est solubilisé dans du tétrahydrofuranne et le dosage est réalisé avec de l’acide chlorhydrique en utilisant le vert de bromocrésol comme indicateur coloré. Le nombre de fonctions hydroxyle est donc déduit de ces deux expériences en soustrayant le nombre de fonctions amine issu du dosage acido-basique au nombre total de fonctions hydroxyle/amine donné par le premier dosage. 4. Analyse des matériaux renforcés 4.1 Les Poly(méthacrylate de méthyle) modifiés 1.1.1 Calorimétrie différentielle à balayage (DSC) La ou les températures de transition vitreuse Tg, et les variations de la capacité calorifique au passage de la transition vitreuse ∆Cp, sont mesurées à l’aide d’un dispositif Mettler DSC-30. La DSC est calibrée grâce à un échantillon d’indium pur. Des capsules d’aluminium scellées contenant 10 à 20 mg de produit sont chauffées sous un flux continu d’argon en utilisant par convention une montée en température de 10°C.min-1. La Tg d’un échantillon est prise comme la température de milieu du phénomène de transition vitreuse (Tg midpoint). 1.1.2 Spectroscopie mécanique dynamique Les propriétés viscoélastiques des matériaux sont caractérisées en traction dynamique à l’aide d’un appareil Rheometrics Solid Analyser RSA II. Les essais sont réalisés à une fréquence de 1Hz en utilisant pour chaque échantillon la déformation maximale du domaine linéaire à froid (-120°C). La plage de température dépend des études réalisées alors que la vitesse de montée en température est égale pour toutes les expériences à 2°C.min-1. Les résultats donnent l’évolution du module de conservation dynamique E’, du module de perte E’’ et de la tangente de l’angle de perte tg δ en fonction de la température T. Le maximum des pics de la courbe de tg δ = f(T) nous donne les valeurs des différentes transitions mécaniques dont la première (le pic le plus intense) appelée transition alpha, Tα, est associée à la Tg. Les échantillons utilisés sont des éprouvettes parallélépipédiques de dimension 1mm×2mm×30mm environ. 1.1.3 Les observations TEM Les analyses de microscopie électronique en transmission des matériaux renforcés sont effectuées sur le même appareil que celui décrit pour les solutions de nanogels dans le paragraphe 2.2. Les coupes ultramicrotomées d’épaisseur 60 nm sont obtenues à température ambiante à l’aide d’un couteau en diamant incliné à 35° (angle diamant-échantillon : 6°). Les coupes sont ensuite récupérées sur des grilles de cuivre. Le marquage au tétraoxyde d’osmium OsO4 améliore le contraste entre les phases polyuréthane (PU) et les phases polyméthacrylate (PMMA) de l’échantillon. Le marquage à 248 Analyse des matériaux renforcés l’OsO4 permet d’apercevoir les phases PU en gris foncé et les phases PMMA en gris clair. Les coupes récupérées sur les grilles de cuivre sont exposées à des vapeurs de solution d’agent oxydant (solution à 4% d’OsO4 dans l’eau). 4.2 Les revêtements PU 1.1.4 Dureté Persoz Le principe de la dureté Persoz est basé sur l’amortissement des oscillations d’un pendule frottant un échantillon. Plus le revêtement est dur, plus les oscillations sont importantes donc plus le temps de mesure est long. Le test Persoz mesure le temps que met l’amplitude de l’oscillation du pendule pour diminuer de 12° à 4°. Le pendule a la forme indiquée sur la Figure techniques 5 et son poids est de 500g. Le principe de la mesure est présenté sur la Figure techniques 5. Une unité de dureté Persoz correspond à un passage du pendule sur le revêtement. Figure techniques 5: Schéma d’un équipement de dureté Persoz au repos (à gauche) et en fonctionnement (à droite) ainsi que image du pendule de Persoz. 1.1.5 Evaporation de solvant Les mesures d’évaporation de solvant sont réalisées au sein du Department of Polymer Networks de l’Institute of Macromolecular Chemistry de Prague en République Tchèque. Le principe est de mesurer l’évolution de la masse d’un film en formation sur un substrat en verre. Cette mesure est réalisée dans une chambre à humidité et température contrôlées, avec la possibilité de faire des mesures en atmosphère inerte comme en atmosphère normale et à des températures comprises entre la température ambiante et 100°C. Les mesures de masses sont réalisées sur une balance dynamique type Mettler reliée à un ordinateur. Les résultats permettent de connaître la vitesse initiale d’évaporation du solvant, le temps total d’évaporation du solvant, et si l’évaporation n’est pas complète, le taux de solvant résiduel dans le film. En faisant varier l’atmosphère contrôlée de la chambre, l’influence de la vapeur d’eau et de l’oxygène sur la formation du fil peut être évaluée. L’influence de la température sur la formation du film peut aussi être évaluée. 249 Références REFERENCES [AFN-78] AFNOR. Matières Plastiques - Matières de Base pour Polyuréthannes - Isocyanates Purs - Dosage des Fonctions Isocyanates. NF T 52-132, 1978 [ISO-97] ISO. Plastiques – Résines de polyesters non saturés – Détermination de l'indice d'hydroxyle. ISO 2554:1997, 1997 250