Les troubles du comportement alimentaire

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Les troubles du
comportement alimentaire
Dr E Ponavoy
Le comportement alimentaire
humain
Versant comportemental de mécanismes de
régulation énergétique et nutritionnelle qui
assurent l’homéostasie de l’organisme
Homeostasie = l’homéostasie est l’équilibre
dynamique qui nous maintient en vie
Plusieurs mécanismes entrent en jeu :
Faim
Satiété
Apprentissage alimentaire
GENERALITES
Déterminisme du comportement
alimentaire
Physiologiques
Psychologiques
Comportementaux (préférences et rejets
alimentaires sont appris)
Environnementaux (la vie en société impose les
heures et le nombre de repas, on apprend à avoir
faim « à l’heure »)
Déterminisme (suite)
Appétence humaine pour ce qui le nourrit
Lorsque les apports énergétiques sont limités, le
sujet « normal » compense en mangeant d’
avantage
Lorsque les apports énergétiques sont limités, le
sujet « normal » compense en mangeant
d’avantage
En cas d’excès alimentaire, la compensation se
fait moins bien
GENERALITES
Epidémiologie des TCA
Prévalence de l’obésité en France : 10%
Prédominance féminine des troubles,
notamment pour les formes à début péripubertaire :
Sex-ratio 1/9
Plan
PICA
Mérycisme
Anorexie mentale
Boulimie
PICA
Ingestion de substances non nutritives telles que terre,
cailloux, végétaux, papiers, excréments, cheveux,
peinture, etc…
Ne représente pas une pratique culturellement admise
Ce trouble est fréquemment associé à un retard mental
et/ou un trouble envahissant du développement (TED)
comme l'autisme
Autres étiologies : carences martiales, carences en zinc,
troubles psychotiques (schizophrénie), démence
PICA
Prise en charge
Difficile, complexe
Résultats limités
Les antipsychotiques peuvent être utiles chez les
patients délirants
Aménagement des lieux et surveillance du patient en
milieu institutionnel
MERYCISME
Rumination avec régurgitation puis réingestion
du bol alimentaire et ceci de façon répétée
Rare,
Le mérycisme touche principalement les enfants
de 3 mois à 1 an,
Plus rarement les adultes
Chez l’adulte : souvent associé à d’autres TCA
Mérycisme
Evolution complications
Dénutrition
Déshydratation
Retard de développement
Traitement
chez l’enfant : abord psychothérapeutique de l’enfant
et de la relation mère-enfant, mesures éducatives
comportementales
Traitement du TCA associé
Techniques comportementales et relaxation
ANOREXIE MENTALE
Définition-Mots clefs
Refus de maintenir un poids au-dessus d’un IMC
de 17,5 (IMC normal entre 20 et 25)
Peur intense de devenir gros
Altération de la perception du corps, déni des
troubles (non reconnaissance de la maigreur, du
danger vital)
Aménorrhée fréquente
Vomissements, laxatifs
2 sous-groupes
Sous-type restrictif
Sous-type associé à la boulimie
ANOREXIE MENTALE
Hypothèses étiopathogéniques
Facteurs biologiques : implications hormones : leptine, ghréline,
cholécystokinine, neuropeptide Y
Facteurs psychologiques
Troubles du développement précoce entre 0 et 2 ans
(séparation précoce mère-enfant)
Perturbations des interactions familiales
Facteurs socioculturels : facteur de risque mais pas facteur causal
Facteurs génétiques : facteurs de vulnérabilité
ANOREXIE MENTALE
Épidémiologie
Prévalence : 1% de la population adolescente de
plus de 16 ans
Prédominance féminine pour les formes à début
pubertaire : sex-ratio 1/9
Taux de mortalité : 15 à 20 %
Causes de mortalité principales
Dénutrition
Suicide
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Les « 3 A »
Anorexie
Amaigrissement
Aménorrhée
(à discuter selon la prise d’ oestroprogestatifs)
+ Déni des troubles
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Début classiquement à l’adolescence
Existence de transformations corporelles
éventuellement perturbantes lors de la puberté
Formes à début pré-pubertaire et à début plus tardif
Début : restrictions alimentaires, mais parfois
grignotage entraînant un léger surpoids
Début : vomissements provoqués ou crises boulimiques
Amaigrissement rapide ou progressif
Sensation de faim persistante qui s’atténue
progressivement
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Préoccupations excessives concernant
l’alimentation avec comptage des calories
Stratégies de contrôle du poids
Laxatifs
Diurétiques
Vomissements
Prise d’extraits thyroïdiens
Omissions volontaires d’insuline chez les patients
DID
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Aménorrhée : ne peut être mise en évidence que si les
règles n’apparaissent pas après arrêt d’un traitement
œstroprogestatif de plus en plus souvent prescrit ( à
visée contraceptive ou pour traiter une ostéoporose )
Notion de continuum dans l’évolution des TCA avec
passage d’une forme restrictive à une forme boulimique
50% des patients anorexiques développeront à un
moment de leur évolution des comportements
boulimiques
ANOREXIE MENTALE
Conduites restrictives
Restrictions d’abord quantitatives
Restrictions également qualitatives
Les seuls aliments généralement acceptés par les
patientes anorexiques sont les fruits (sauf
bananes), les légumes verts et les laitages
Apparition d’un végétarisme plus ou moins
justifié
Préférence pour des produits allégés, des
édulcorants, des laitages à 0% de MG
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Déni des troubles+++
Hyper-investissement scolaire ou professionnel
Troubles de la perception corporelle
Non-reconnaissance de l’état de maigreur
Phénomène identique chez les sujets obèses
Cas particulier des professions qui imposent un
poids ou une apparence corporelle (danseurs,
mannequins, jockeys, judokas…)
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Hyperactivité physique
Stratégie de contrôle du poids
Mais aussi comportement incontrôlable
Besoin de boire constamment (certains sujets), le plus souvent de
l’eau, et tout autre liquide
Polyurie
Volonté de se purger
Nettoyer, purifier l’intérieur de l’organisme
Idée que la consommation de boissons fait maigrir
Chez le patients boulimiques, facilite les vomissements
Vomissements entraînent déshydratation et sensation de soif
Potomanie 10 litres/j peut provoquer des troubles métaboliques graves
(hypoNa) avec risque d’épilepsie et de coma
ANOREXIE MENTALE
Description clinique
Autres troubles comportementaux
Restriction hydrique
Consommation excessive d’épices
Stockage alimentaire
Mérycisme et régurgitations
Auto-saignements
ANOREXIE MENTALE
Examens complémentaires
Ionogramme : kaliémie/phosphorémie
Bilan hépatique
NFS
Protéines de la nutrition
Electrocardiogramme
Impédancemétrie (mesure de la composition
corporelle)
Ostéodensitométrie
ANOREXIE MENTALE
Évolution et complications
Troubles digestifs : retard à la vidange gastrique
Hypertrophie des glandes salivaires
Troubles des phanères
Ostéoporose
Troubles de la fertilité
Hypotrophie ou malformations fœtales
Risque d’infections (mycobactérie)
Iatrogène (ré-alimentation trop brutale , « refeeding syndrome »)
se manifestant par une aggravation de la cytolyse hépatique avec
troubles de l’hémostase et hypophosphorémie à l’origine des
troubles du rythme cardiaque.
ANOREXIE MENTALE
Diagnostic différentiel
Le symptôme anorexique est présent mais
n’entre pas dans le cadre d’un diagnostic
d’anorexie mentale
Dépression
Schizophrénie dans moins de 10% des cas
TOC
Troubles de la personnalité (évitante et état
limite+++)
ANOREXIE MENTALE
Signes de dénutrition
Signes cliniques
Bradycardie
Acrocyanose
Oedèmes des membres inférieurs
Troubles des phanères
Oedèmes
Hypotension
Hypothermie
Mauvais état bucco-dentaire
Signes de dénutrition
Signes biologiques
Perturbations du bilan hépatique (cytolyse:
gravité+++)
Troubles de l’hémostase
pancytopénie
Buts du traitement
Traiter la dénutrition et les problèmes biologiques
Restaurer des comportements alimentaires corrects
Traiter les troubles psychologiques et
comportementaux
Eliminer les contingences de l’environnement, éviter les
attitudes de manipulation et établir une relation de
coopération => Hospitalisation et contrat de soins
ANOREXIE MENTALE
Principes du traitement
Hospitalisation
Contrat thérapeutique
Phase 1 : renutrition
Phase 2 : ré-apprentissage alimentaire complet
Phase de stabilisation (se tester à l’extérieur)
Traitements nutritionnels (f° des données
cliniques/paracliniques)
Traitement des comorbidités psychiatriques
Traitements psychothérapiques (TCC, approches psychoéducatives, affirmation de soi, relaxation, médiations artistiques,
inspiration analytique)
Suivi ambulatoire
Consultations régulières avec psychiatre référent
Consultations diététique
Groupe d’expression
Repas thérapeutiques
Poursuite ou reprise des thérapies individuelles
ANOREXIE MENTALE
Limites du protocole de soins
Difficultés à poursuivre en ambulatoire un
support thérapeutique aussi soutenu
Problème compliqué des rechutes
S’adapte difficilement aux sujets présentant des
troubles graves de la personnalité
ANOREXIE MENTALE
Avantages du protocole de soins
Très bonne efficacité à court terme
Personnel compétent en technique de
renutrition, de TCC, de relaxation
L’hospitalisation fait partie d’un programme de
soins
Les TCA, anorexie+++, nécessitent une postcure prolongée
Boulimie
Différents aspects clinique
Boulimie
Binge eating disorder
Night eating syndrome
Hyperphagie
Grignotages
BOULIMIE
Diagnostic
Survenue récente de crises de gloutonnerie
Quantité de nourriture largement supérieure à la normale
Sentiment de perte de contrôle pendant la crise
Comportements visant à contrôler ou perdre du poids
Survient en moyenne deux fois par semaine pendant
trois mois
Estime de soi influencée de façon excessive par le poids
et les formes corporelles
Épidémiologie : prévalence de 3 à 5%
BOULIMIE
Description clinique :
caractéristiques physiologiques
Fluctuations pondérales
Aménorrhée ou dysménorrhée
Effets de la privation ou semi-privation : risque
d’ostéoporose
BOULIMIE
Description clinique :
caractéristiques comportementales
Épisodes récurrents de gloutonnerie
incontrôlable
Stratégies de compensation pour contrôler le
poids
Refus de maintenir le poids physiologique
BOULIMIE
Description clinique :
caractéristiques psychologiques
Préoccupations corporelles+++ (poids/formes)
Instabilité affective
Peur de la grosseur
Anxiété, dépression, honte
Impulsivité, comportements auto-agressifs; abus de
substance, TS
Grand besoin d’approbation
Difficultés d’adaptation sociale
Faible estime de soi et auto-dépréciation
BOULIMIE
Description clinique :
conséquences somatiques
Syndromes pseudo-occlusifs
Prise de poids
Hypertrophie des glandes salivaires (parotide)
Mauvais état nutritionnel malgré un poids normal
Troubles menstruels
Conséquences des vomissements
Hypokaliémie
Érosions dentaires
Douleurs oesophagiennes et gastriques
Fausses routes
Ingestion de corps étrangers au cours des vomissements
provoqués
BOULIMIE
Objectifs du traitement
Cibles : les comportements potentiellement
dangereux
Crises de boulimie
Vomissements
Restrictions alimentaires
Méthodes comportementales, cognitives, groupe
psycho-éducatif
BOULIMIE
Traitement: conclusions
Aucune technique décisive (évaluation difficile)
Stratégie thérapeutique à bâtir sur le long terme
Proposer des approches séquentielles
Utiliser une seule technique comportementale
Traiter une co-morbidité
Aucune assurance de l’effet des traitements à
long terme
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