♥ Plan : I) II) III) Troubles du comportement alimentaire ♥ Comportement alimentaire normal Anorexie mentale Boulimie I) Comportement alimentaire normal 1) Définition Comportement alimentaire normal = répondant aux besoins physiologiques de croissance ou de maintien de l’homéostasie. Il doit être conforme aux normes culturelles, c’est-à-dire : - 3 à 4 repas / jour - à heures fixes - juste répartition entre apports protéiques, glucidiques et lipidiques 2) Principes Principes physiologiques : - faim = sensation d’un besoin de nourriture - satiété = sensation inverse, commandant l’arrêt de l’apport alimentaire Principes sociaux : - nombre et heures des repas - composition des différents repas Principes individuels : - préférences alimentaires - principes moraux II) Anorexie mentale 1) Définition Différence entre anorexie « symptôme » et anorexie normale : - anorexie « symptôme » = perte de l’appétit. Symptôme présent dans plusieurs troubles psychiatriques ou non - anorexie mentale = maladie complexe dont l’anorexie est un des symptômes. L’anorexie mentale est donc un trouble du comportement alimentaire caractérisé par une réduction drastique des apports alimentaires sous-tendue par un trouble profond de l’image du corps. 2) Epidémiologie ♀, début typique à l’adolescence, prévalence : 1% des adolescentes Taux de mortalité : 15 à 20% (par dénutrition ou suicide) 3) Clinique Triade diagnostique : les « 3 A » : - Anorexie - Amaigrissement - Aménorrhée Retentissement physique : - anémie carentielle - troubles ioniques - complications cardio-vasculaires - ostéoporose précoce - immunodépression et tendance accrue aux infections a) Anorexie Conduites aberrantes de perte pondérale : - vomissements provoqués - abus de diurétiques ou de laxatifs - usage d’hormones thyroïdiennes - pratique intensive de sport Restriction alimentaire volontaire : - vigilance vis-à-vis de l’apport énergétique, comptage des calories ingérées - tris alimentaires - rites alimentaires - réduction drastique des apports b) Amaigrissement Modifications de l’aspect du corps : - fonte des réserves graisseuses - corps androïde - troubles trophiques Signes physique : - constipation - altérations dentaires - hypotension, bradycardie, hypothermie Amaigrissement important, rapide, banalisé (rationalisé ou dissimulé), longtemps ignoré ou sous-estimé par l’entourage. Le caractère pathologique du poids est jugé par l’indice de masse corporelle : IMC = Poigs (kg) / Taille2 (m2) Valeurs de référence : 18,5 < IMC < 25 Maintien prolongé de la forme physique : absence initiale de fatigue sauf aux stades ultimes de l’amaigrissement. c) Aménorrhée Arrêt de cycle des menstruations, le plus souvent vécu avec indifférence. d) Troubles associés - - troubles psychologiques : absence de conscience du trouble, trouble de la perception de l’image du corps ou dysmorphophobie, faible estime de soi, grande dépendance au milieu familial, traits obsessionnels troubles comportementaux : hyperactivité physique, surinvestissement intellectuel, sexualité altérée troubles psychiatriques : dépression, troubles anxieux (TOC), addictions, troubles de la personnalité e) Formes cliniques - - Forme clinique restrictive pure : Ø boulimie, Ø vomissements provoqués, traits de personnalité obsessionnelle Forme anorexie-boulimie avec vomissements (50%) : accès boulimiques intermittents, vomissements Anorexie mentale de l’enfant prépubère : sex ratio de 1, association de refus alimentaire et de comportement hyperactif, risque de retard de croissance, aménorrhée primaire Anorexie mentale masculine : rare, pronostic plus mauvais 4) Evolution Sous traitement : - 1/3 de guérison - 1/3 de passage à la chronicité - 1/3 d’aggravation ou de décès 5) Prise en charge Modalités : - indications d’hospitalisation - traitements diététiques, médicamenteux et psychothérapique - place de la famille Objectifs : - renutrition - normalisation du poids et du comportement alimentaire - correction des troubles psychiques associés - traitement des conséquences somatiques Hospitalisation libre ou sous contrainte, systématique en cas de signes de gravité (complications somatiques urgents ou IMC < 14). Principes de l’hospitalisation : - durée moyenne d’un programme de soins : 3 à 4 mois - contrats thérapeutiques - isolement relatif au début Traitement diététiques : - renutrition : parfois en urgence, par voie naturelle ou sonde gastrique, prudente et progressive - rééducation nutritionnelle et diététique Traitements médicamenteux : - symptômes peu accessibles aux traitements médicamenteux - traitement d’un trouble associé : antidépresseurs, anxiolytiques Psychothérapies : - approche comportementale : identification et correction des idées erronée, conditionnement opérant avec système de renforçateurs, ateliers repas - autres approches : psychothérapie de soutien, thérapie d’inspiration psychanalytique, thérapies de groupes, thérapies à médiations corporelles, thérapies familiales Place de la famille : - associée aux décisions thérapeutiques - l’aider à dépasser le sentiment de culpabilité et à supporter la séparation et l’autonomisation de leur proche - rétablir la communication - moyens : groupes de parents, thérapies familiales III) Boulimie 1) Définition Crise de boulimie = absorption, sur une courte période, d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient dans des conditions similaires. Boulimie maladie = trouble du comportement alimentaire, caractérisé par : - la répétition de crises de boulimie (2 fois / semaine pendant au moins 3 mois) - des comportements compensatoires (vomissements, laxatifs, exercices physiques, jeûnes) - une conscience douloureuse du trouble, avec sentiment de honte et dissimulation des symptômes un trouble de l’estime de soi 2) Epidémiologie ♀ jeune de niveau intellectuel et/ou social supérieur à la moyenne prévalence : 3 à 5% des ♀ 1% de décès 3) Clinique Poids le plus souvent normal. Entre les crises : - vomissements provoqués, non systématiques, cachés, en rapport avec la peur de devenir obèse et la culpabilité de la crise - possible prise de laxatifs ou diurétiques - possible restriction alimentaire La crise : - « craving » : sensation de faim irrépressible, oppressante et angoissante - absorption de nourriture : quantités anormalement élevées, aliments à haute teneur calorique, aliments engloutis en un temps restreint - suivi d’un sentiment intense de honte et culpabilité Troubles psychologiques : - faible estime de soi - impulsivité - auto-agressivité : conduites suicidaires, automutilations - addictions fréquentes 4) Prise en charge Traitement médicamenteux : traitement antidépresseur, efficace en association avec la psychothérapie Psychothérapies : - thérapie comportementale : apprentissage des signes annonciateurs de crise et des techniques de désamorçage, de techniques de relaxation - thérapies de groupe - autres psychothérapie selon le contexte (analytique…)