Sélectionnée pour le Prix 2008
dans la catégorie “Meilleur éditorial”
Sélectionnée pour le Prix 2008
dans la catégorie “Meilleure initiative
éditoriale”
2e Prix 2008
dans la catégorie “Meilleur article en santé publique”
“Paludisme et infection par le VIH
en Afrique subsaharienne”
1er Prix 2008
dans la catégorie “Meilleur dossier”
“Gériatrie et patients âgés
”
Edimark SAS, 2, rue Sainte-Marie
92418 Courbevoie Cedex
Tél. : 01 46 67 63 00 - Fax : 01 46 67 63 10
Nous faisons
de vos spécialités
notre spécialité
G rand Prix Éditorial 2008
de la presse médicale
et des professions de santé
Revues présélectionnées par le jury
du Grand Prix de la presse médicale 2008 :
La Lettre du Gynécologue
●
(catégorie “Meilleur éditorial”)
Images en Ophtalmologie
●
(catégorie “Meilleure intiative éditoriale”)
Ce Grand Prix 2008
•
nous encourage dans notre indépendance ;
• souligne la force de l’échange et la nécessité
de la pluridisciplinarité de notre groupe de presse
médicale spécialisée ;
• afrme haut et fort le droit d’expression de la presse.
Ensemble, nous sommes fiers et heureux !
Au nom de l’équipe Edimark Santé
Claudie DAMOUR-TERRASSON,
Présidente
Claudie Damour-Terrasson
et le Dr Élise Klement,
lauréate du 2e Prix 2008
“Meilleur article en santé publique”
Claudie Damour-Terrasson
et le Dr Sylvain Choquet,
lauréat du 1er Prix 2008
“Meilleur dossier”
reVue de presse
La Lettre du Cardiologue • n° 420 - décembre 2008 | 9
Survenue d’événements chez des athlètes ayant
des anomalies marquées de la repolarisation
La présence d’anomalies à l’ECG de repos est fréquente chez les jeunes sportifs,
mais elle n’a pas forcément de lien avec une cardiopathie sous-jacente. Cepen-
dant, certaines anomalies (ondes T négatives, profondes et diffuses) avec un
bilan morphologique normal évoquent quand même certaines cardiopathies
(hypertrophique [CMH], dilatée [CMD] ou dysplasie arythmogène du ventri-
cule droit [DVDA]). Cette étude italienne (étude croisée cas-contrôle) cherche
à montrer si de telles anomalies ECG pourraient être prédictives de la survenue
d’une cardiopathie.
À partir d’une banque de données concernant 12 880 athlètes italiens entraînés,
les cas de 81 sujets ayant des ondes T négatives diffuses (d’au moins 2 mm dans
au moins 3 dérivations) sans cardiopathie décelée et suivis régulièrement (examen
clinique, ECG, ETT) sur une moyenne de 9 ± 7 ans ont été étudiés. Ces cas ont
été comparés à 229 sujets contrôles ayant un ECG normal de la même banque
de données, similaires en âge, sexe et durée de suivi. Parmi les 12 880 sujets,
seuls 12 550 ont eu un suivi clinique, électrocardiographique et échographique
suffisant pour être inclus. Cent trente-trois sujets (1 %) présentaient des anoma-
lies de la repolarisation, dont 39 en rapport avec une cardiopathie détectée à
ce moment-là (17 CMH, 6 prolapsus mitraux, 4 DVDA, 4 HTA, 3 CMD, 3 rétré-
cissements aortiques calcifiés sur bicuspidie) et ont donc été exclus. Parmi les
84 athlètes restant et ne présentant pas de cardiopathie, seuls 81, ayant eu
2 examens cliniques, 2 ECG et 2 échographies cardiaques (suivi suffisant), ont
été inclus dans l’étude.
Des anomalies ECG ont été retrouvées chez ces 81 sujets : ondes T négatives
(54 cas), ondes Q supérieures à 2 mm (42 cas), dilatation auriculaire gauche (6 cas),
rabotage de l’onde R en antérieur (5 cas), et hémi-bloc antérieur gauche (23 cas).
Ces 81 sujets comprenaient 63 hommes et 18 femmes, âgés de 23 ± 6 ans à
l’évaluation initiale et de 32 ± 10 ans au dernier examen. Ces athlètes étaient
principalement des footballeurs (17), des rameurs (16), des coureurs de fond
(7), des nageurs (5), des cyclistes (4). Tous ont participé sur une durée moyenne
de 12 ans à un entraînement intensif et à des compétitions (nationales, inter-
nationales, et même les Jeux olympiques pour 14 d’entre eux). Dans le groupe
contrôle, les caractéristiques étaient similaires.
Parmi ces 81 athlètes, 5 (6 %) ont développé une cardiopathie, dont 1 cas a été
mortel (mort subite impliquant l’existence d’une DVDA non détectée, chez un
sujet de 24 ans), 3 ont développé une CMH (épaisseur septale de 13 à 16 mm,
1 SAM [systolic anterior motion) après 12 ± 5 ans (à 27, 32 et 50 ans), dont 1 cas
compliqué d’un arrêt cardiaque récupéré, et 1 a développé une cardiopathie
dilatée (diamètre télédiastolique du ventricule gauche : 62 mm, FEVG de 40 %)
à coronaires saines après 9 ans de suivi. A contrario, aucune cardiopathie n’avait
été observée chez les athlètes du groupe contrôle au terme du suivi (9 ± 3 ans ;
p = 0,001). Dans le groupe étudié, 3 patients ont également développé une HTA,
1 patient, une arythmie supraventriculaire ablatée, 1 autre, une cardiopathie
ischémique athéromateuse motivant des pontages, et 1 dernier, une myocardite.
Dans le groupe contrôle, seuls 4 sujets ont eu un problème cardiaque lors du
suivi (1 myocardite, 1 péricardite, 2 arythmies auriculaires).
On note que chez 54 des 81 sujets, les anomalies ECG initiales n’ont pas changé.
Parmi les 27 restant, 12 ont normalisé leur ECG et 15 ont vu leur aspect s’aggraver.
Il apparaît donc que dans la population étudiée, la valeur prédictive négative d’un
ECG normal est de 100 % pour exclure l’apparition retardée d’une cardiopathie
et de 98 % pour exclure celle d’un autre problème cardiaque. La valeur prédictive
positive d’un ECG anormal est de 6 % pour l’apparition d’une cardiopathie et
de 14 % pour celle d’un épisode cardiologique. Un ECG anormal même en
l’absence d’anomalie morphologique cardiaque incite donc à une surveillance
cardiologique rapprochée dans une population qui se révèle à risque.
Référence bibliographique
Pellicia A, Di Paolo FM, Quattrini FH et al. Outcomes in athletes with marked ECG
repolarization abnormalities. N Engl J Med 2008;358:152-61.
L. Sabbah, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris.
Événements cardiovasculaires chez des patients
présentant un hyperaldostéronisme primaire
après traitement
L’hyperaldostéronisme primaire (HAP) est responsable de plus de 1 % des HTA.
Cette étude prospective cherche à montrer les conséquences cardiovasculaires
d’une exposition chronique à l’aldostérone chez des patients hypertendus traités
et contrôlés, en comparant un groupe de 54 patients présentant un HAP avec un
groupe de 108 patients présentant une HTA essentielle (HTAI).
Dans le groupe HAP, moins de 50 % (24/54) des patients avaient un adénome
surrénalien et ont été traités, après l’inclusion, par chirurgie (adénomectomie).
Les 30 autres patients ont été traités par spironolactone, avec une dose initiale
de 100 mg par jour et majorée jusqu’à normalisation de la pression artérielle
(< 140/90 mmHg).
Les patients ont été évalués à 1, 3 et 6 mois, puis tous les ans (examen clinique,
ECG, ETT). Un ECG holter a été réalisé à 3, 6, 9 et 12 ans. Le suivi moyen a été
de 7,4 ans.
Le critère principal d’évaluation était l’apparition d’un événement cardiovasculaire
(IDM, AVC, revascularisation, arythmie soutenue).
La prévalence d’événements cardiovasculaires à l’inclusion a été plus importante
dans le groupe HAP (35 %) que dans le groupe HTAI (11 %) [p < 0,001].
Le contrôle tensionnel a été identique entre les deux groupes lors du suivi.
Lors du suivi, les événements suivants ont été observés : 1 IDM, 2 AVC, 3 revas-
cularisations et 4 cas d’arythmie soutenue dans le groupe HAP, et 2 IDM, 3 AVC,
5 revascularisations et 9 arythmies cardiaques dans le groupe HAI (p = 0,85).
En analyse univariée, les facteurs associés à la survenue d’un événement sont
un âge supérieur à 52 ans (p = 0,02), une HTA existant depuis plus de 10 ans
(p < 0,08) et un tabagisme persistant (p = 0,004). Les facteurs pronostiques
indépendants sont également un âge supérieur à 52 ans (p < 0,01) et une
HTA existant depuis plus de 10 ans (p < 0,03).
Il n’y a pas de différence entre les patients traités chirurgicalement et ceux
traités médicalement dans le groupe HAP.
L’HAP est donc associé à un taux de complications cardiovasculaires plus
important que celui des HTAI et il est indépendant des niveaux tensionnels
obtenus sous traitement, que celui-ci soit chirurgical ou médical. Cette étude
insiste sur la nécessité d’un dépistage et d’un traitement le plus précoce
possible des HAP en prévention des complications cardiovasculaires.
Référence bibliographique
Catena C, Colussi G, Nadalini E et al. Cardiovascular outcomes in patients with primary
aldosteronism after treatment. Arch Intern Med 2008;168(1):80-5.
L. Sabbah, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris.