Chez l’enfant, la présence d’un nodule thyroïdien à la palpation doit déclencher des
explorations « agressives » étant donné le risque important de malignité de cette lésion
contrairement à l’adulte (risque cancer environ 30% à 50%).
La radiothérapie fait partie des choix thérapeutiques anticancéreux depuis de nombreuses
années, elle est très utile mais son utilisation est devenue limitée du fait de ses
complications.
Le tissu thyroïdien est l’un des organes le plus sensible aux radiations externes
(radiothérapie ou accident nucléaire), surtout chez le jeune enfant.
On connaît cette sensibilité depuis les années 1920, date où la radiothérapie était utilisée de
façon beaucoup plus large en cancérologie et dans le traitement des pathologies bénignes.
C’est donc à partir d’études faites sur ces patients, dès les années 1950, que l’on reporte les
premiers cancers radio induits touchant la thyroïde.
L’accident de Tchernobyl, en avril 1986, a confirmé l’impact de l’irradiation externe sur le
risque de développer une tumeur thyroïdienne, surtout chez l’enfant.
L’objectif de mon travail est :
- de montrer la réalité de ces tumeurs thyroïdiennes chez les adolescents et jeunes adultes
traités dans l’enfance pour un premier cancer, à partir de cas nantais observés sur les 20
dernières années.
- de discuter les méthodes de surveillance des enfants ayant reçu une radiothérapie (la
clinique, la biologique, la radiologique) et la prise en charge de ces tumeurs thyroïdiennes
(médicochirurgicale) en faisant une comparaison de nos résultats avec la littérature. La
discussion finale permettra de proposer une surveillance systématisée des patients irradiés
dans l’enfance pour un cancer, pour mieux organiser le dépistage de ce type de lésions
thyroïdiennes à un stade précoce, pour mieux les prendre en charge et pour mieux informer
les patients et leurs médecins.
II. MALADES ET MÉTHODES :
Il s’agit d’une enquête rétrospective effectuée à partir d’une cohorte de dossiers d’enfants
traités pour un premier cancer et suivis au CHU de Nantes entre 1985 et 2006 dans le
service d’oncologie pédiatrie.
Les dossiers des enfants ayant eu des complications morphologiques thyroïdiennes au
cours de leur surveillance ont été sélectionnés.
Les critères de sélections étaient :
- avoir été traité pour un premier cancer au CHU de Nantes dans le service d’oncologie
pédiatrique,
- être vivants en 2006,
- avoir dans son suivi une anomalie morphologique de la thyroïde.
Pour chaque patient retenu, à l’aide du dossier médical nous avons récupéré les
informations suivantes:
1. les données démographiques (le sexe, l’âge au diagnostic du premier cancer, les
antécédents personnels et familiaux).