Pour Kurt Hübner, professeur de sciences politiques à l'Université de la Colombie-Britannique,
ces jeunes travailleurs pour la plupart diplômés représentent un avantage pour le Canada. «Il s'agit
d'une fuite des cerveaux en faveur de l'économie canadienne», précise-il.
La durée des visas de l'Expérience internationale varie en fonction des pays. Les Irlandais
peuvent ainsi obtenir un PVT de deux ans tandis que celui des Italiens ne leur permet de travailler que
quelques mois. Les deux autres visas, le stage coop et le jeune professionnel, durent eux de un an à 18
mois.
L'Ouest attire
Kurt Hübner explique que ces visas de courte durée profitent à l'industrie pétrolière et gazière, à
l'Ouest du Canada. Selon lui, ces travailleurs temporaires aident à maintenir des services essentiels,
comme les transports et l'éducation, tout en étant une main d'oeuvre flexible.
«L'Alberta est l'une des provinces qui attire le plus de jeunes travailleurs», précise Kurt Hübner.
Il cite les raisons d'un tel succès : «le plein emploi, chaque type de compétences est recherché et les
salaires sont très élevés».
Ruairi Spillane, un Irlandais ayant immigré au Canada avant la crise, partage cet avis. À travers
son site Move2Canada, il a vu le changement de profil des candidats à l'immigration. «De plus en plus
de familles postulent pour le visa vacances-travail», affirme-t-il. «Avec la crise en Europe, ces familles
vont directement là où les emplois se trouvent, et non plus seulement à Toronto ou à Vancouver».
Selon les données les plus récentes de l'OCDE, le chômage touche près de 30% des Irlandais de
moins de 24 ans. Ce taux est de 29% en Italie et de 22% en France. Au Canada, en comparaison, seul
14% des jeunes sont au chômage.
Les jeunes travailleurs européens, souvent qualifiés, représentent donc une main d'oeuvre en or
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