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INTRODUCTION
L’enseignement de la médecine doit faire face depuis une dizaine d’années à de nouveaux enjeux.
L’un des premiers bouleversements est lié à l’arrivée des nouvelles technologies de l’information.
Ces techniques ont modifié la diffusion des connaissances et ont remis en question les approches
pédagogiques conventionnelles dans de nombreuses disciplines universitaires. En médecine, les
enseignants ont très vite compris la nécessité d’intégrer ces moyens à l’enseignement.
Cependant les premières appropriations ont principalement consisté à s’appuyer sur la capacité
de diffusion, l’accessibilité des nouvelles technologies pour relayer une approche traditionnelle,
sans utiliser la réelle valeur ajoutée des nouvelles technologies, comme par exemple
l’interactivité, l’adaptabilité, la flexibilité, la simulation, l’autoévaluation, etc. L’expérience aidant
les enseignants ont su progressivement utiliser plus finement ces nouvelles modalités, réaliser
que ces techniques ne resteraient qu’un moyen et ne remplaceraient pas les concepts
pédagogiques et ne remettraient pas en cause l’approche spécifique du compagnonnage. De
toute façon, il était nécessaire de prendre en compte la formidable révolution culturelle
touchant les nouvelles générations d’étudiants éduquées dans cet environnement d’Internet,
d’accès facile et immédiat à un surcroît d’informations.
La performance des nouvelles technologies de l’information, utilisées de façon adéquate,
permettait aussi de répondre aux autres enjeux déterminants que sont l’augmentation du
numerus clausus et la réforme de l’accès aux spécialités, avec la mise en place des épreuves
nationales classantes (ECN).
Avant 2004, le deuxième cycle des études médicales se concluait par le concours de l’internat
pour les étudiants désirant accéder aux spécialités médicales. La préparation au concours était
assurée pour la majorité des étudiants en « sous colles » et grâce aussi aux conférences
d’internat, le plus souvent gérées par des organismes privés et indépendants de l’enseignement
facultaire. La réforme récente des ECN modifiant les modalités d’accès aux spécialités et
reconnaissant la médecine générale comme spécialité médicale à part entière a profondément
modifié l’approche des étudiants, puis des facultés vis à vis de cette sélection. L’étudiant est en
effet stratégique en se tournant plus vers la réussite aux examens qu’à l’acquisition de
connaissances et de compétences professionnelles. Les facultés de médecine ont de leur côté
réagit, en mettant en place des enseignements spécifiques de préparation aux ECN et en
modifiant l’évaluation des acquisitions sous forme de « dossiers-type ECN ». Progressivement, la