Eric Vasseur Economie de l’innovation Master économie U.P.J.V.
Comment définir l’innovation ?
L’innovation est très souvent définie comme la mise en application d’une
innovation, résultat du progrès technique.
A l’image des poupées russes, nous faisons face à des définitions imbriquées,
l’innovation étant définie par rapport à l’invention et l’invention par rapport au
progrès technique.
Commençons donc par définir le progrès technique.
La notion de progrès revêt une double dimension, son étymologie fait valoir
l’action d’avancée tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.
Il s’agit du concept central de la philosophie des lumières et des courants
évolutionnistes qui adhèrent à la croyance du perfectionnement global de
l’humanité. En se développant, la société évolue vers "le mieux" grâce aux
progrès des techniques, de la science, à l’accroissement des richesses, à
l’amélioration des mœurs, des institutions, fruits du progrès de l’esprit humain.
Le progrès économique s’inscrit dans cette approche, où se conjuguent
accroissement quantitatif des richesses et meilleure efficacité d’utilisation des
ressources. Mais le progrès économique entraîne t-il le "mieux être " ?
Il faut donc lui adjoindre, le progrès social, qui ne s’apprécie pas uniquement
quantitativement. L’accroissement du niveau de vie, du bien être matériel,
doivent aussi intégrer des aspects qualitatifs comme les conditions de travail, le
genre de vie, la diffusion du savoir et de l’instruction au plus grand nombre.
Dès lors, le progrès scientifique, le progrès économique et le progrès social se
conjuguent. Le progrès technique constitue donc un terme général qui englobe le
progrès scientifique dont les inventions entraînent des transformations ou des
bouleversements des produits, des méthodes de production, de l’organisation du
travail, des marchés et des structures de l’économie.
Le progrès technique permet d’augmenter l’efficacité des facteurs de production,
soit par un accroissement de leur productivité, soit par la réalisation
d’économies. Ainsi, il est possible d’économiser des matières premières, de
l’énergie ou d’utiliser moins d’hommes, économiser de la main-d’œuvre (labor
saving) ou d’économiser des machines, du capital (capital saving) ou d’accroître
l’efficacité productive des facteurs travail et capital.