Colloque
La traduction arabe
des textes sociologiques et anthropologiques
Casablanca, 16-17 février 2017
Coordinateur du colloque
Richard Jacquemond, Université d'Aix-Marseille
Après avoir été l’objet de nombreuses critiques pour ses insuffisances et ses lacunes
, la traduction
arabe connaît depuis le tournant du millénaire un certain essor dû notamment à la création ou la
relance de programmes de traduction publics ou parapublics dans divers pays (Tunisie, Égypte, Liban,
Koweït, Émirats-Arabes-Unis) et à la croissance du secteur de l’édition privée au cours des deux
dernières décennies, tant au Maghreb qu’au Machrek. La traduction des sciences humaines et sociales,
à laquelle la Fondation du Roi Abdul Aziz avait consacré un colloque international en 2007
, n’est pas
en reste, comme le montre la 2e édition (2014) de la base de données « Traductions arabes en sciences
humaines et sociales » élaborée par la Fondation, qui compte plus de 12.000 titres – soit près du
double de la première édition de cette base de données, constituée à l’occasion du colloque de 2007 et
qui en comptait un peu plus de 7.000.
Cet essor quantitatif est l’occasion pour la Fondation du roi Abdul Aziz de revenir sur cette question
de la traduction arabe des SHS en affinant le regard et en se concentrant cette fois sur les traductions
en sociologie et anthropologie, ces deux disciplines, prises ensemble, étant celles qui donnent
actuellement lieu au plus grand nombre de traductions
.
Il s’agira, en examinant les conditions actuelles de la traduction de ces deux disciplines (entendues au
sens large utilisé en bibliothéconomie), de faire le point tant sur les problèmes généraux que pose la
traduction arabe des SHS que sur les questions spécifiques que posent la sociologie et l’anthropologie.
Quelles sont les tendances de la traduction arabe dans ces disciplines : quelles traditions nationales,
quelles écoles de pensée, quels sous-champs disciplinaires sont privilégiés ou au contraire négligés ?
Où en est-on de la (re-)traduction des grands textes et auteurs fondateurs ? Qui sont les traducteurs et
comment travaillent-ils ? Et les éditeurs ? Quid des traductions publiées sous d’autres formats que le
livre (revues spécialisées, blogs ou autres publications numériques) ? Quels rapports entre ce
mouvement de traduction et le champ de la recherche sociologique et anthropologique arabe ? Telles
sont quelques-unes des questions qui seront abordées à l’occasion de ce colloque international.
Notamment à la suite du 3e Rapport sur le développement humain arabe du Programme des Nations Unies pour le
Développement (2003), sous-titré Construire une société de la connaissance.
La traduction des sciences humaines et sociales dans le monde arabe contemporain, 2008.
Voir : État de la traduction arabe des ouvrages de sciences humaines et sociales (2000-2009), étude non publiée réalisée
dans le cadre de l’état des lieux de la traduction en Méditerranée (Fondation Anna Lindh et Transeuropéennes, 2010), tableau
6 p. 13 : les traductions de sociologie et anthropologie représentent 17 % des traductions arabes en SHS parues de 2000 à
2009 (452 titres), contre 16,14 % pour les traductions en histoire (431), 13,3 % en sciences politiques (355), 11 % en études
littéraires et linguistique (295), 10,5 % en philosophie (284), etc.