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Actualités météorologiques
10 février 2009 / Marco Stoll, Andreas Asch (trad. Christophe Salamin)
Tempêtet "Quinten" le mardi 10 février 2009
Après la tempête Joris du 23 janvier dernier (cf. actualité " Joris") sur l'ouest européen, une nouvelle dépression
hivernale tempétueuse baptisée "Quinten" a touché - dans la nuit du 9 au 10 février 2009 - les pays situés sur une trajectoire allant
de l'Atlantique à l'Allemagne du nord en passant par la Manche et le Benelux. La Suisse fut également touchée par les vents
tempétueux situés au sud de la dépression. L'illustration 1 montre l'image satellite infrarouge ainsi que l'analyse des pressions au sol
du centre européen de prévision à moyenne échéance (ECMWF) du 10 à 00 UTC.
Ill. 1 : tempête "Quinten" à 00 UTC le mardi 10 février 2009 à 00 UTC. Image satellite infrarouge et analyse au sol au moment du
creusement maximum de la dépression (974 hPa sur la Manche au sud de Brighton).
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Rafales maximales du réseau de mesure de MétéoSuisse
Les rafales maximales enregistrées sur le réseau de MétéoSuisse le 10 février 2009 sont indiquées à l'illustration 2. Sur le Plateau,
on mesura des rafales de 80 à 100 km/h, alors que le nord du pays fut touché par des pointes encore plus élevées : 124 km/h furent
enregistrés à Delémont, 116 km/h à Bâle et à Steckborn et 123 km/h à Rüneberg dans la campagne bâloise. Sur les crêtes du Jura,
des Préalpes et des Alpes, les valeurs maximales furent comprises entre 120 et 150 km/h. Une courte phase de foehn se produisit
dans les vallées alpines durant la nuit et la matinée du 10, mais les valeurs mesurées ne furent pas exceptionnelles.
Ill. 2 : rafales maximales mesurées au réseau de MétéoSuisse le 10 février 2009
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L'évolution temporelle du vent au nord du Jura (Ill. 3 : Bâle-Binningen) montre une augmentation continue des rafales durant la
seconde partie de nuit et le début de matinée, alors qu'au Hörnli (colline du Plateau alémanique culminant à 1132 m) les vents
restent relativement faibles durant cette première phase. Vers la mi-journée, les rafales maximales se renforcent très rapidement au
Hörnli, la hausse des pressions à l'arrière de la perturbation se traduisant par un changement d'orientation des vents du sud-ouest à
l'ouest. A Bâle, les rafales maximales se stabilisent autour des 75 km/h durant toute cette seconde phase.
A Altdorf, le foehn (180°) souffle jusqu'à 09 UTC, comme on peut le voir sur l'illustration 4 (en bas). Après un courte accalmie, les
vents s'orientent au nord vers la mi-journée, mais sans atteindre des vitesse comparable à celle de la période de foehn.
Ill. 3: évolution des rafales maximales et de la direction du vent
à Bâle et au Hörnli le 10 février 2009
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Ill. 4: évolution des rafales maximales et de la direction du vent
à Altdorf le 10 février 2009
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Développement de la tempête "Quinten" et comparaison avec "Joris"
La tempête se développa déjà le dimanche après-midi au-dessus de l'Atlantique nord, à environ 40° de latitude, le long d'un zone
frontale étendue. Durant les 36 heures suivantes, elle se déplaça vers l'est à nord-est en direction de la Manche ; durant cette
période, la pression en son centre s'abaissa de 1005 à 974 hPa (mesure prise par un bateau au sud de Brighton en milieu de nuit du
9 au 10 février). Par la suite, la tempête se déplaça en se comblant très progressivement du Benelux au nord de l'Allemagne, suivant
en cela une trajectoire comparable à celle de "Joris", avec pourtant un pression au centre nettement inférieure. Les illustration 5 et 6
montrent la position respective de "Quinten" les lundi 9 et mardi 10 février à 12 UTC.
.
Ill. 5: image satellite (domaine spectral visible) et analyse des
pression au sol le lundi 9 février à 12 UTC.
agrandir.png, 1.4 MB
Ill. 6: image satellite (domaine spectral visible) et analyse des
pression au sol le lundi 10 février à 12 UTC.
agrandir.png, 1.4 MB
L'évolution des pressions au cours de ces deux tempêtes présente une évolution comparable ; durant la tempête "Quinten", les
niveaux furent toutefois nettement plus élevés que le 23 janvier ("Joris") comme le montrent les illustrations 7 et 8. Entre le lac
Léman et le lac de Constance, un gradient de pression d'environ 10 hPa fut atteint en l'espace d'environ 6 heures.
Ill. 5 : évolution des pressions à Genève, Bâle et Güttingen le
23 janvier 2009 ("Joris").
agrandir.jpg, 32 KB
Ill. 6 : évolution des pressions à Genève, Bâle et Güttingen le
10 février 2009 ("Quinten").
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La différence de pression provoque un courant ayant une vitesse de base relativement constante et proportionnelle à cette
différence ; la force des rafales dépend en revanche de processus de turbulences capables d'introduire ponctuellement dans les
basses couches de l'atmosphère des vents d'altitude souvent forts à tempétueux. L'intensité de ces processus de turbulence dépend
de l'instabilité de l'atmosphère : qu'un afflux d'air froid se produise en altitude au-dessus d'air relativement chaud et aussitôt
prendront naissance des mouvements verticaux souvent importants. Un indicateur sommaire de cette instabilité est la différence de
température entre 5500 et 1500 m : plus cette différence est marquée, plus grande est l'instabilité, laquelle se manifestera souvent
par des averses, voire même des orages. Cette différence de température durant les phases les plus intensives de "Joris" et
"Quinten" est représentée par les illustrations 9 et 10. Malgré des ordres de grandeur comparables de 28 à 30 degrés d'écart entre
les deux niveaux, les averses et orages qui éclatèrent le 23 janvier furent plus violents que ceux du 10 février. Durant la tempête
Joris, les orages s'organisèrent en effet en ligne de grain à l'arrière du front froid, le long d'une zone de convergence étendue qui
traversa tout le nord des Alpes. Les illustrations 9 et 10 laissent deviner des différences significatives dans le caractère des masses
d'air associées à ces deux dépressions.
Ill. 9: prévision numérique de la différence de température
entre 1500 et 5500 m le 23 janvier à 18 UTC (Modèle COSMO-7
de MétéoSuisse).
agrandir.png, 67 KB
Ill. 10: prévision numérique de la différence de température
entre 1500 et 5500 m le 10 février à 06 UTC (Modèle COSMO-7
de MétéoSuisse).
agrandir.png, 65 KB
La structure complexe d'une dépression, ne présentant rien d'autre qu'un tourbillon étendu mêlant des masses d'air froid et chaud,
est révélée par les nombreuses analyses frontales des service de prévision, lesquelles - dans le détail - diffèrent souvent les unes
des autres. L'exemple ci-dessous du 10 février 2009 à 06 UTC montre une image satellite particulière révélant la nature des masses
d'air en jeu, une image composite des radars ouest-européen ainsi que l'analyse frontale correspondante des services
météorologiques allemands et anglais (ill. 11 à 14). Aucune des représentation n'est juste ou fausse ; chacune utilise des marqueurs
propres à révéler les processus présents dans l'atmosphère ainsi que les types de temps qui y sont associés. Ainsi, les triangles
blancs de l'analyse anglaise mettent en évidence un front froid d'altitude surplombant en le précédant un front froid au sol ; ce
processus est en effet visible sur l'image satellite sous la forme d'une bande rouge dans ce même secteur. La couleur rouge dans
l'image satellite révélatrice des "masses d'air" (cf. eumetsat.int) indique un air riche en ozone stratosphérique dans les couches
moyennes et supérieures de l'atmosphère, lequel s'assèche et se réchauffe considérablement par subsidence à l'arrière des fronts
froids.
Ill. 11: image satellite
"masses d'air" du mardi 10
février 2009 à 06 UTC
Interpretation des images
satellites
agrandir.png, 1.0 MB
Ill. 12: extrait de l'image
radar composite européenne
du service météo allemand
du mardi 10 février 2009 à
06 UTC
Deutscher Wetterdienst
DWD
agrandir.png, 280 KB
Ill. 13 : analyse frontale du
service météo anglais UKMO
du mardi 10 février 2009 à
06 UTC
Service météo anglais
UKMO
agrandir.gif, 63 KB
Ill. 14 : analyse frontale du
service météo allemand
DWD du mardi 10 février
2009 à 06 UTC
Service météo allemand
DWD
agrandir.gif, 118 KB
La pression comme mesure intégrale du poids d'une colonne d'air au-dessus d'un point donné donne peu d'indications concernant les
développement susceptibles de se produire en haute altitude, comme le montrent les illustrations 15 et 16. Ainsi, la pression à Bâle
et Zürich fut en baisse constante jusqu'à environ 05 UTC ; après une phase de pression constante d'environ 2 heures, la pression se
mit à augmenter à nouveau entre 07 UTC (Bâle) et 09 UTC (Zürich) suite à l'advection d'air froid faisant suite au passage du front
froid. La nouvelle baisse de pression à Zürich-Kloten entre 07 et 09 UTC est liée à l'évacuation du lac d'air froid présent au sol au
passage du front chaud, ce qui explique également la hausse rapide des températures ainsi que les rafales de vent enregistrées. A
Bâle, le lac d'air froid fut évacué en milieu de nuit déjà pour être remplacé par la masse d'air liée au secteur chaud de la
perturbation (Ill. 16).
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Ill. 15 : évolution de la pression et des rafales maximales pour
Bâle et Zürich-Kloten du mardi 10 février 2009
agrandir.jpg, 174 KB
Ill. 16 : évolution des températures et du point de rosée pour
Bâle et Zürich-Kloten du mardi 10 février 2009
agrandir.jpg, 170 KB
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