Un Algérien sur quatre en souffre

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Troubles du sommeil
Un Algérien sur quatre en souffre
Une unité de sommeil a été inaugurée, il y a deux mois, à l’hôpital psychiatrique de Chéraga. Une première en
Algérie où les troubles du sommeil tendent à devenir de plus en plus fréquents. Ils touchent un Algérien sur
quatre. Aux difficultés de dormir passagères se greffent des troubles plus pathologiques comme le
somnambulisme, l’apnée du sommeil…
Le stress, l’angoisse, les problèmes professionnels, les difficultés du quotidien, l’érosion du pouvoir d’achat…
Autant de facteurs qui affectent la qualité du sommeil des Algériens. À ces difficultés de dormir passagères se
greffent des troubles de sommeil pathologique comme la parasomnie. Il existe, selon les spécialistes, environ
70 troubles du sommeil, dont certains sont carrément classés comme pathologies. L’insomnie est certes la plus
connue, car la plus fréquente. Il n’en demeure pas moins que les parasomnies (somnambulisme, éveil
confusionnel, terreur nocturne, cauchemar…), l’hypersomnie ou l’apnée du sommeil (ronflement), sommeil
agité… sont toutes aussi évocatrices.
“Les troubles du sommeil ne sont pas une maladie, mais des symptômes qu’on rencontre dans beaucoup de
maladies organiques qui se manifestent par la douleur”, explique Dr Haoua, psychiatre. Il précise que les soucis
de la vie, les maladies psychiatriques comme la dépression, l’angoisse, troubles de l’humeur, la psychose
maniaco-dépressive ou la schizophrénie ont également tendance à altérer la qualité du sommeil voire à
empêcher de dormir.
“La personne est entraînée dans un cercle vicieux. La maladie psychiatrique provoque l’insomnie et l’insomnie
aggrave la maladie”, souligne le praticien, en ajoutant un détail important : “L’insomnie peut aggraver la
maladie ou la provoquer”, en ce sens que si le trouble dure trop longtemps, il devient structurel et entraîne une
dépression nerveuse. “Les insomniaques chroniques, que je reçois beaucoup en consultation, deviennent
fragiles et nerveux. Ce sont des gens qui se sont habitués progressivement à ne pas dormir”, explique le
psychiatre. Selon une étude épidémiologique réalisée au service du Pr Kacha, à l’hôpital psychiatrique de
Chéraga, un Algérien sur quatre est touché par les troubles du sommeil.
Un service de consultation de sommeil est instauré depuis trois ans à l’hôpital de Chéraga.
Une unité du sommeil, en bonne et due forme, a été inaugurée il y a deux mois dans la même structure
hospitalière. C’est une première en Algérie. L’unité est dirigée par Dr. Dechicha, spécialiste des troubles du
sommeil.
Elle est équipée d’appareils d’enregistrement nocturne, pour analyser la nature du trouble et sa gravité. Ces
séances sont programmées sur orientation du médecin traitant.
L’on regrette, néanmoins, que peu de praticiens dirigent leurs patients vers ce service spécialisé, se limitant à
des prescriptions médicales.
Au-delà, les personnes, qui souffrent de troubles du sommeil, évitent souvent de consulter. Ce qui tend à rendre
le mal pathologique.
Parfois, l’on assimile le trouble à la fatalité, particulièrement comme le somnambulisme ou la paralysie du
sommeil. Quant à l’apnée du sommeil (ronflement), qui touche jusqu’à 4% des Algériens, elle n’est pas du tout
ou très rarement prise au sérieux et par conséquent traitée.
S. H.
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