Introduction
Le positon, antiparticule de l’électron, a été découvert par Anderson en 1932, trois ans après sa
prédiction par la mécanique quantique relativiste formulée par Dirac. Depuis, cette antiparticule joue
un rôle prépondérant dans de nombreuses disciplines. En imagerie médicale, il est utilisé dans le cadre
de la tomographie par émission de positons. Pour la physique du solide, les positons sont employés pour
la caractérisation de matériaux. Le positon est aussi un élément clé dans la production d’antimatière
en physique des particules. La motivation première d’une telle production est le test des symétries
fondamentales de la nature, en comparant les propriétés de la matière et de l’antimatière. En effet, le
théorème de la symétrie CPT, un des piliers de la physique des particules, impose un spectre identique
pour l’hydrogène et l’anti-hydrogène. Une autre motivation est le test du principe d’équivalence. Ce
principe est le fondement de la relativité générale et n’a jamais été vérifié pour l’antimatière. Ce principe
sera testé par la future expérience GBAR, Gravitational Behaviour of Antimatter at Rest.
La production d’antimatière nécessite le confinement de grandes quantités de positons. Pour cela, les
positons sont accumulés dans des pièges électromagnétiques où règne un vide poussé pour éviter toute
annihilation des antiparticules. Le développement de techniques d’accumulation a débuté dans les années
60 par Gibson, Jordan et Lauer en injectant du néon radioactif dans un piège magnétique. Dans les années
80 s’est répandue l’utilisation de pièges de Penning-Malmberg pour l’accumulation de positons. Ce type
de piège est privilégié pour ses excellentes propriétés de confinement. Il est notamment utilisé dans les
expériences de spectroscopie de l’atome d’anti-hydrogène ALPHA et ASACUSA et le sera dans la future
expérience GBAR.
La description de la future expérience GBAR est présentée dans la première partie. Cette expérience
a pour objectif la mesure de l’accélération d’un atome d’anti-hydrogène en chute libre. Les principes
généraux ainsi que les différentes étapes de l’expérience sont détaillées. La production des ces anti-atomes
nécessite une grande quantité de positons.
L’expérience a développé une nouvelle technique d’accumulation dans un piège de Penning-Malmberg
avec un faisceau pulsé de positons. Cette technique est dérivée de la méthode d’accumulation conçue par
Oshima et al. pour un faisceau continu de positons. Les antiparticules sont injectées dans un piège de
Penning-Malberg où elles sont modérées par un plasma d’électrons préalablement chargé. Les positons
ralentis sont alors confinés dans le piège sous forme d’un plasma non neutre. La théorie des plasmas non
neutres et la technique d’accumulation d’Oshima et al. sont décrites dans la seconde partie.
Une partie du travail présenté a été effectuée sur le piège de Oshima et al. au laboratoire RIKEN au
Japon. Ce travail s’inscrit dans la mise en place de la technique d’accumulation avec faisceau pulsé. La
source de positons, le piège et les différents détecteurs utilisés sont expliqués en détails dans la troisième
partie. Les expériences ont porté sur les plasmas d’électrons et l’accumulation des positons. Les résultats
obtenus sont montrés dans la quatrième partie.
Enfin, la technique d’accumulation avec faisceau pulsé proposée pour GBAR est présentée dans la
dernière partie. Après une description détaillée des différentes étapes de l’accumulation, les résultats des
simulations d’optimisation des paramètres de cette méthode sont montrés.
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