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Quito, mayo de 2009
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Table
Table .............................................................................................................................................. 1
1.1.1. L´économie politique des conflits environnementaux en Amérique latine .............................. 3
L´influence de l´économie marxiste .............................................................................................. 3
Les critiques contre le réductionnisme économique ....................................................................... 6
1.1.2. L´anthropologie des conflits sociaux ...................................................................................... 7
L´apport de l´anthropologie culturelle .......................................................................................... 7
Le débat sur l´ethnicité et l´écologisme ......................................................................................... 8
1.1.3. L´apport de la sociologie politique ....................................................................................... 11
Les conflits locaux pour l´environnement ................................................................................... 11
Conflits locaux et réseaux transnationaux d´acteurs sociaux ....................................................... 12
Conclusion ................................................................................................................................... 14
1.2.1. Société civile, mouvements sociaux et écologisme ................................................................. 15
Caractérisation de l´écologisme .................................................................................................. 15
Société civile et mouvements sociaux .......................................................................................... 19
1.2.2. Vers une conception éthique du développement ................................................................... 20
Éthique et moralité .................................................................................................................... 20
Éthique discursive et société civile .............................................................................................. 23
1.2.3. L´institutionnalisation des arrangements issus des conflits environnementaux .................... 26
Le rôle de la société civile dans l´espace public ............................................................................ 26
Les acteurs en conflits et leurs logiques rationnelles .................................................................... 29
Conclusion ................................................................................................................................... 33
Bibliographie citée ........................................................................................................................ 34
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Les grands projets des industries extractives dans le bassin amazonien
suscitent une opposition diffuse et multiforme de la part des communautés locales et
d´une partie de la société civile, notamment des organisations sociales (paysannes,
indigènes, etc.) et des organisations non-gouvernementales (ONG) écologistes ou de
développement. Cela peut s´expliquer en partie par un décalage entre le niveau
d´attentes générées par les revenus de l´exportation de pétrole, d´une part, et la
satisfaction des nécessités fondamentales, de l´autre. Un autre facteur explicatif dans
les pays d´Amazonie andine est l´effet négatif des impacts environnementaux de
l´exploitation d´hydrocarbures dans cette région depuis quatre décennies.
Observatorio Socio Ambiental de la FLACSO – Working Paper No 020 – 2009/05
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Dans ce contexte, les méthodes de négociation et de résolution dite
« alternative » de conflits peuvent, certes, être efficaces, d´un point de vue
instrumental. Mais elles présentent des effets pervers du point de vue politique, dans
des sociétés qui souffrent de forts déficits démocratiques. En effet, elles ont tendance
à renforcer la position des acteurs dominants au détriment des plus faibles ou à
générer des blocages institutionnels en renforçant la position des « veto players » dans
les négociations. Par ailleurs, les méthodes de gestion communautaire de conflits ont,
il est vrai, le mérite de compenser jusqu´à un certain point, le déséquilibre de pouvoirs
entre les acteurs. Toutefois, elles favorisent à leur tour l´apparition de positions
politiques extrêmes, voire anti-systémiques, et de surenchères qui radicalisent les
conflits au prix de l´institutionnalisation des arrangements.
Au centre de nombreux conflits environnementaux générés par l´extraction
d´hydrocarbures, se trouve la lutte pour la définition d´un modèle de développement,
qui n´est jamais l´objet d´un consensus général, puisque les acteurs qui s´y opposent
sont mus par des visions du monde et des logiques d´action différentes. Ce qui est en
jeu ici, c´est le contrôle de l´historicité, c´est-à-dire la capacité de la société dans son
ensemble de se reproduire, se transformer et accroître son action et sa participation.
En ce sens, les conflits environnementaux dans les pays d´Amazonie andine
constituent un problème pour la démocratie. Cela dit, le radicalisme de certains
mouvements écologistes ou indigénistes, le clientélisme et le paternalisme de nombre
d´entreprises, ou encore l´autoritarisme de l´Etat ont tendance à accentuer la
polarisation des conflits, alors que les arrangements à l´amiable les rendent invisibles
et accentuent, en fin de compte, les déficits de démocratie.
La principale cause structurelle de ces conflits réside dans le fait que le débat
autour des politiques publiques est souvent désarticulé entre trois types d´espaces : le
législatif (où dominent les intérêts corporatifs et locaux), l´exécutif (où dominent les
tendances à l´autoritarisme et la bureaucratie) et l´espace informel de l´opinion
publique (où les demandes et les nécessités de la société sont captées par des
secteurs de la société civile très politisés mais disposant d´une étroite base de
légitimité). Pour atteindre un niveau de légitimité satisfaisant et réduire le niveau de
conflictualité, le lieu de délibération des politiques publiques – en l´occurrence
énergétiques, environnementales, sociales et économiques – devrait être une sphère
publique qui privilégie la participation de la société civile, en interaction avec les
institutions de l´État et les acteurs économiques.
La société civile – ici définie comme le tissus d´associations, organisations,
réseaux et mouvements sociaux, qui agissent comme autant d´intermédiaires entre les
Observatorio Socio Ambiental de la FLACSO – Working Paper No 020 – 2009/05
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citoyens et l´État, entre le privé et le public – joue un rôle important dans ce processus,
en général, et dans l´institutionnalisation des arrangements issus des conflits sociaux,
en particulier. En effet, d´un côté, elle porte les demandes et les problèmes de la
société du privé vers le public, de l´autre elle informe la société des réponses et
solutions formulées par le système institutionnel.
Un état de l´art sur l´étude des conflits environnementaux en Amérique latine
montre que les approches traditionnelles se fondent principalement sur trois
disciplines : l´économie politique, l´anthropologie et la sociologie politique. Dans leur
ensemble, elles se présentent comme une « écologie politique des conflits » et mettent
davantage l´accent sur les causes des conflits, prenant souvent partie, que sur leurs
modalités de résolution durable et équitable, qui est notre principale préoccupation.
Après avoir montré les limites de ces approches, on s´attachera donc à définir plus
précisément le rôle de la société civile dans ces conflits.
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1.1.1. L´économie politique des conflits environnementaux en Amérique
latine
L´étude des mouvements écologistes en Amérique latine doit beaucoup à
l´écologie politique, influencée par l´économie écologique et l´anthropologie culturelle.
Cependant, ces approches se heurtent à certaines limites, qui peuvent être dépassées
par l´apport de la sociologie des conflits environnementaux.
L´influence de l´économie marxiste
Traditionnellement, l´écologie politique présente les mouvements écologistes
comme le produit d´une réaction à la « crise écologique » traversée par le monde, qui
porte une critique du modèle de développement impulsé par le capitalisme global (Leff,
2001). Ce mouvement, entraîné par un secteur « illustré » formé par les organisations
non-gouvernementales spécialisées dans les problèmes de l´environnement depuis les
années 1970-1980 (Leff, idem : 372). Dans certains pays, comme en Colombie, ces
organisations convergèrent en un mouvement disposant d´une ample base sociale qui,
sans parvenir à se structurer en mouvement politique, pénétra les structures du
pouvoir étatique et y exerça une influence durable sur les politiques publiques
(Tobasura Acuña, 2006: 91-213). A partir de la critique anticapitaliste de nombreuses
communautés paysannes et indigènes d´Amérique latine, d´aucuns en vinrent à
formuler l´hypothèse selon laquelle ce mouvement est porteur d´une « rationalité
écologique », selon laquelle la sortie de crise écologique implique d´intégrer la diversité
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culturelle et les relations non capitalistes entre nature et culture dans la valorisation de
l´environnement (Leff, 2004: 396-456).
D´autres ont formulé les principes heuristiques de l´écologie politique à partir de
la notion d´« écologie populaire » ou « écologisme des pauvres ». A l´origine, cette
expression désigne des mouvements collectifs en Inde, qui mirent au point des
tactiques d´action directe pour s´opposer aux projets productifs ou d´extraction
représentant un coût élevé pour l´environnement, afin d´obtenir « justice sociale ». Ce
type de mouvements sociaux s´oppose à l´écologisme de type « conservateur » ou
« naturaliste », développé en Europe et aux États-Unis, et présente une certaine
ressemblance avec le mouvement pour la « justice écologique » aux États-Unis et au
Royaume Uni. Cette approche tente de réfuter la thèse selon laquelle l´écologisme
surgit dans les pays riches, du fait d´un changement d´une génération à l´autre vers
des valeurs « post matérialistes ». (Guha, 1994; Martínez-Alier, 2002.) Selon le mot de
son principal penseur :
La hipótesis de trabajo en la búsqueda del ecologismo de los pobres es
que, si aceptamos que el sistema de mercado generalizado y / o el control
del Estado sobre los recursos naturales implican una lógica de horizonte
temporales cortos y de externalización de los costes ecológicos, entonces,
los pobres, al pedir el acceso a los recursos contra el capital y / o contra el
Estado, contribuyen al mismo tiempo a la conservación de los recursos. La
ecología de la supervivencia hace a los pobres conscientes de la
necesidad de conservar los recursos. (Martínez-Alier, 1994: 326-327.)
Le deuxième argument procède de l´économie écologique, qui oppose á la
notion de développement durable « faible », assumée par les organismes
internationaux de coopération pour le développement, un développement durable
« fort », qui tient compte des dimensions « illimités » de la diversité biologique et
humaine comme du métabolisme social de l´économie mondiale. Il critique
particulièrement l´approche du développement durable formulée par le rapport
Brundtland et l´économie néoclassique, considérant que celle-ci ne tient pas
suffisamment compte des effets pervers du développement, tels que l´« internalisation
des externalités écologiques », la perte de diversité culturelle et autres valeurs
défendues par nombre de communautés locales dans les pays « pauvres », affectée
par le développement des pays industrialisés. (Martínez-Alier, Op. Cit., 1994.)
Le troisième argument, qui dérive des deux précédents, établit un lien entre
problèmes écologiques globaux, comme le changement climatique, et locaux, comme
la pollution ou le déboisement. Ainsi, l´« écologisme populaire » analyse les réseaux
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transnationaux et organisations non-gouvernementales tels que Rainforest Action
Network, Friends of the Earth ou Greenpeace, comme un mouvement écologiste qui
met en relation le local et le global à travers des programmes et campagnes
thématiques coordonnées à l´échelle mondiale. Dans ce scénario, certains réseaux,
comme Oilwatch, ont la particularité d´avoir été créés dans des pays du Sud (en
l´occurrence, en Équateur et au Nigéria), pour faire connaître les conflits locaux
occasionnés par l´extraction d´hydrocarbures dans le monde. (Martínez-Alier, Op. Cit.,
2002 : 23.)
En fin de compte, l´« écologisme des pauvres » naît d´une division du travail
entre l´économie écologique, qui étudie les tensions entre le développement et
l´environnement, et l´écologie politique, qui étudie les conflits liés à l´exploitation des
ressources naturelles, comme un problème de distribution de ressources (Martínez-
Alier, idem : 21). Cette spécialisation repose sur deux prémices : d´une part, l´abandon
de tout effort pour corriger la comptabilité macro économique pour « internaliser les
externalités écologiques » (Martínez-Alier, idem: 26) ; de l´autre l´idée selon laquelle la
valeur des externalités dépend de la force des mouvements écologistes (Martínez-
Alier, 1997: 42).
Ainsi, à partir d´une lecture anarchisante des mouvements collectifs, ce courant
inverse le sens du slogan qui, de la Conférence de Stockholm (1972) à celle de Rio de
Janeiro (1992), fut répété à satiété : la pauvreté est le premier facteur de dégradation
de l´environnement et le principal obstacle au développement durable. Au lieu de
considérer les pauvres comme une menace pour la diversité biologique, on les
convertit en acteurs garants d´un nouvel ordre économique international :
Frente a la pobreza, la degradación ambiental, la explotación interior y
exterior, vivimos actualmente el inicio de un gran movimiento de neo-
narodnismo ecológico (o como Víctor Toledo lo llama en México, de neo-
zapatismo ecológico), entre los intelectuales y los activistas pero también
entre los grupos indígenas sobrevivientes, entre los campesinos y los
pobres de las ciudades. (Martínez-Alier, Op. Cit., 1997: 332.)
Au-delà de l´enthousiasme suscité par le soulèvement zapatiste en 1994, avec
lequel l´écologie politique a beaucoup d´affinités, ces lignes ont un fort contenu
programmatique, qui s´est approfondi durant la décennie suivante. Au motif d´identifier
les mouvements sociaux qui dénoncent les externalités locales et globales, on dressa
l´inventaire de dizaines de conflits environnementaux, allant de la « bio piraterie
agricole » (sic.) aux conflits urbains, en passant par ceux qui naissent de l´extraction
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