Précautions complémentaires, Place réciproque des PS et des PC Journée Hôpital propre, Mai 2012 X. BERTRAND Historique • Depuis l’antiquité … « mise en quarantaine » des patients contagieux pour éviter les épidémies – – – – Peste Choléra Fièvre jaune Lèpre…. • 19ème et 20ème siècle : Identification des agents infectieux • Découverte des Antibiotiques, de la vaccination, progrès scientifiques • 1998 : précautions standard et recommandations pour l’isolement septique (précautions particulières – CTIN) • 2009 : prévention de la transmission croisée : précautions complémentaires de type contact Evolution des concepts Référentiel national, 2009 Principe des PC • Agir sur les modes de transmissions PC : 2ème niveau de mesures barrières LES DIFFERENTS TYPES DE PRECAUTIONS Définies en fonction du mode de transmission de l’agent pathogène PRECAUTIONS « CONTACT » ou PRECAUTIONS « C » Recommandations 2009 Vecteur : contacts avec patient ou son environnement (tenue et mains) Sites concernés : peau, selles, urines… Indications : DIARRHEE INFECTIEUSE (Clostridium difficile, Rotavirus) GALE, INFECTIONS (OU COLONISATIONS) DE PLAIES OU URINAIRES A bactéries épidémiques ou BMR Association à une stratégie de dépistage : BMR PRECAUTIONS «GOUTTELETTES » ou PRECAUTIONS «G» Vecteur : Gouttelettes de salive, secrétions des voies aériennes supérieures ( > 5 microns) émises par la toux, les éternuements, l’expression orale. Émission jusqu’à 1,5m puis dépose sur les surfaces (souvent association précautions G + C) Sites concernés : voies aériennes supérieures, poumons Indications: GRIPPE, PNEUMOPATHIES A BMR, COQUELUCHE, MENINGOCOQUE PRECAUTIONS « AIR » ou PRECAUTIONS « A » Vecteur : air de la pièce contaminé par MO émis par patient lors de la toux (particules < 5 microns). Possibilité de transmission sur 3 à 6m INDICATION: TUBERCULOSE PULMONAIRE, LEPRE, ROUGEOLE, VARICELLE 1. Chambre individuelle ou regroupement dans la même chambre de patients porteurs/infectés par même micro- organisme La mise en chambre individuelle facilite l’observance des mesures 2. Signalisation • Pour identifier facilement un patient nécessitant l’adjonction de PC et pour rappeler les mesures à prendre dans la chambre. • Comment : Pictogramme connu par l’ensemble du personnel. • Où : Pictogramme à apposer sur : – la porte de la chambre, – le dossier patient, – au niveau de la planification des soins – Au patient 3. Désinfection des mains Mêmes indications que PS + DHA après contact avec environnement Solutions hydroalcooliques 4. Protection de la tenue de base Gants : applications des précautions standard sauf pour Clostridium difficile, ERG, EPC, Gale 4. Protection de la tenue de base Protection de la tenue professionnelle élargie à tous les contacts directs avec le patient ou son environnement tablier plastique à UU surblouse à manches longues à UU si Gale et Clostridium Difficile, épidémie ERG 4. Protection de la tenue de base (3/3): Le masque • Choix du masque : – fonction de la taille des particules émises, – et du type de précautions mises en place : • Précaution G : masque chirurgical pour le soignant ( et pour le patient en présence d’un tiers) • Précaution A : Avant l’entrée dans la chambre, retrait après la sortie de la chambre Appareil de protection respiratoire FFP1 ou FFP2 Masque chirurgical Appareil de protection respiratoire FFP1 ou FFP2 5. Élimination du linge et des déchets Emballage du linge dans la chambre, pas de traitement spécifique en blanchisserie Tri des déchets possible (sauf pour Clostridium difficile) 6. La distribution des repas • En fin de distribution • Habillage de l’agent en cas d’aide au repas • Vaisselle : lave vaisselle 7. Matériel de soins • Usage unique ou réservé au patient : – Stock maximum (24 heures). – Possibilité de sortir le matériel de la chambre après désinfection. – Ne pas jeter systématiquement les consommables non utilisés à la sortie du patient 8. Sortie du patient de la chambre • ne pas confiner systématiquement dans sa chambre un patient déambulant • Cas particulier : dans les précautions de type G et A, sorties avec masque adapté (masque chirurgical) + Désinfection des mains • Pour les précautions de type C (plaies), sorties autorisées avec pansements propres + Désinfection des mains 9. Gestion des visiteurs • Désinfection des mains avant et après la visite • Pas d’autre mesure sauf si participation aux soins et maladie transmissible par contact (gale) ou par voie aérienne (Air) 10. Transfert inter/intra établissement • Informations service destinataire/ IDE libérale : – Par téléphone, – Par fiche de liaison, – Par lettre de sortie. 11. Entretien de la chambre • Entretien quotidien : – Matériel désinfecté en fin d’entretien. • Utilisation des produits à même concentration que les autres patients • Entretien à la sortie du patient : entretien à fond de toutes les surfaces, (nécessité d’une désinfection complémentaire dans certains cas: CD, Rotavirus) En résumé… Pourquoi des précautions complémentaires en plus des précautions standards? L’application stricte des précautions « standard » pour tous les patients prévient la transmission de la plupart des MO responsables d’infections (VIH, Hépatite B, infections à bactéries non multirésistantes…) PS : 1er niveau de mesures barrières Mais…. …certaines maladies infectieuses ou certains MO rendent insuffisants l’efficacité des précautions standard, à cause: de la nature de l’agent infectieux de son mode de transmission Du non-respect absolu des PS Élargissement des mesures barrières à l’environnement du patient (la chambre) pour toutes les interventions et pas seulement lors des gestes entraînant un contact avec les liquides biologiques PS ou PS + PC: que dit le référentiel? Toutefois…. Politique de PC Arrêt des précautions complémentaires PC maintenues tout au long du séjour en MCO. Si décontamination possible (ex : SARM), levée des PC après 2 dépistages négatifs Les PC ne sont pas nécessaires lors du retour à domicile sauf si intervention d’un professionnel de santé libéral Agents infectieux ou infections nécessitant l’adjonction de PC • MO naturellement très contagieux (tuberculose pulmonaire, varicelle, rougeole) • MO moins contagieux mais susceptibles de diffuser dans l’environnement et d’être transmis à un autre patient (Clostridium difficile, Rotavirus) • Bactéries multi-résistantes – – – – – – SARM EBLSE (K. pneumoniae +++, E. coli +/-) A. baumannii P. aeruginosa EPC ERV-ERG Conclusion • PC = mesures contraignantes devant être réfléchies pour chaque cas • Nécessite des connaissances sur les MO, leur mode de transmission, et leur épidémiologie (générale et locale) : prélèvements à visée diagnostique et de dépistage • Efficaces si respectées par tous • Ne s’arrêtent pas à la porte du service • On isole le MO porté par le patient, pas le patient (penser à l’impact psychologique, informations ++)