SOCIETE DE CHIRURGIE VISCERALE
Drs G. BECOUARN, P.O. BETTON, M. BRESSOLLETTE, J. DELABY,
R. du PLESSIS de GRENEDAN, F. MARICHEZ, P. TOPART
CLINIQUE DE l'ANJOU 87 RUE DU CHATEAU D'ORGEMONT - 49044 ANGERS CEDEX 01
TEL : 02 41 47 57 43 - FAX : 02 41 47 57 10
Docteur Philippe TOPART
Ancien interne des Hôpitaux de Brest
Ancien chef de clinique assistant des Hôpitaux de Brest
Chirurgie viscérale et de l'obésité
Information sur le Bypass gastrique
Technique chirurgicale du bypass gastrique: Il s'agit d'une séparation de l'estomac en 2 parties
très inégales par agrafage et section : une petite poche gastrique d'une contenance de 20 ml
environ c'est-à-dire moins qu'un verre à eau et la partie restante de l'estomac qui est laissée en
place Sur cette petite poche gastrique est connecté l'intestin grêle, celui-ci ayant été sectionné
à 1 m à partir de son origine. La longueur de l'anse intestin grêle entre la jonction avec
l'estomac et le rétablissement du circuit dite "anastomose au pied de l'anse" avec le reste de
l'intestin est de 1 m 50.
Ainsi, d'une part sur un mètre à partir de l'origine de l'intestin grêle, ne transitent que les
liquides biliaire et pancréatique et d'autre part sur 1 m 50 entre l'estomac et le rétablissement
de la continuité au pied de l'anse, ne transitent que les aliments.
Dans ces 2 m50 : aliments, liquides biliaire et pancréatique ne se mélangent pas. Ainsi en plus
de la restriction induite par la pettie poche gastrique le bypass gastrique entraîne également
une malabsorption c'est-à-dire une diminution de l'absorption des graisses et des protéines du
fait de cette absence de mélange aliments et liquide biliaire et pancréatique sur une longueur
qui représente à peu près le tiers de la longueur totale de l'intestin grêle en moyenne.
l'opération du bypass gastrique est connue depuis 40 ans, elle est pratiquée en coelioscopie
depuis 1994. Le risque de complications est estimé à 5 à 10 % et comporte essentiellement
des problèmes hémorragiques soit dans le tube digestif soit au niveau de la cavité abdominale,
des problèmes de fuite sur la ligne d'agrafes ou anastomose entraînant des problèmes d'abcès
intra abdominaux ou péritonite ; ces deux complications entraînant la plupart du temps la
réintervention chirurgicale précoce. D'autres complications comme l'embolie pulmonaire,
malgré la prévention du risque thrombo-embolique, nécessitent la prolongation de
l'hospitalisation et éventuellement le transfert en réanimation. En vertu des accords qui
existent entre la clinique et le CHU d'Angers, cette hospitalisation en réanimation est alors
réalisée au CHU, le suivi par les praticiens de la Clinique de l'Anjou n'étant pas interrompu
pour autant.
Les autres complications peuvent être infection urinaire, infection urinaire en raison de la
pose d'une sonde vésicale pendant 24 - 48 H.
Les conséquences du by pass gastrique sont d'une part la diminution significative des volumes
alimentaires avec un dumping syndrome, c'est-à-dire une sensation de pesanteur, malaises
avec sueurs nécessitant souvent le repos allongé. Ce dumping syndrome survient dans au
moins 50 % des cas où l'estomac est mis en contact avec l'intestin grêle. Il est particulièrement
présent dans le by pass gastrique et entraîne une mauvaise tolérance aux sucres. On estime
qu'il s'agit là d'un des éléments participant à l'efficacité du by pass. Au fil du temps le
dumping syndrome tend à s'estomper mais persiste dans environ 15 % des cas. Des moyens
diététiques, une alimentation plus lente, l'éviction des sucreries permettent une meilleure
tolérance alimentaire. L'autre conséquence est la prise de vitamines. La mal absorption
entraîne une diminution de l'absorption d'un certain nombre de vitamines B9, B12, B1,
vitamine D et calcium, fer nécessitant une supplémentation ad vitam et quotidienne.