Comprendre les documents
Le document 1 présente le principe du sous-vide. Plusieurs informations sont à saisir.
Le document 2 présente l’effet de la température sur la durée de conservation de différents poissons.
Le document 3 présente les conditions de croissance de deux bactéries présentes sur la peau des poissons.
Deux paramètres sont à identifier : l’effet de la température et l’effet de la présence de
dioxygène (anaérobie = sans dioxygène, aérobie = en présence de dioxygène). Soyez observateurs, les deux
bactéries ne sont pas similaires. Il faut analyser cet ensemble de documents a et b soigneusement.
Organiser la réponse
Dans un premier temps, il faut montrer en quoi le sous-vide est une méthode de conservation. Pour cela, utilisez vos
connaissances et le document 1. Dans un second temps, à l’aide des documents 2 et3, montrez que le sous-vide ne
peut pas à lui seul suffire à assurer une conservation longue, mais qu’il est très efficace en association avec une autre
méthode.
CORRIGÉ
Madame,
L’achat de ce dispositif sous vide est une bonne idée. Le dioxygène agit en effet chimiquement sur un aliment qui est
un milieu réactionnel pour ce gaz. Le dioxygène est l’un des réactifs (le second étant l’aliment lui-même) de la
réaction d’oxydation qui altère l’aliment : au début, au niveau de son aspect et de son goût, puis l’aliment peut devenir
impropre à la consommation. La lumière accélère cette transformation.
On pourrait aussi penser qu’en privant les micro-organismes de dioxygène, on les empêche de respirer donc de se
développer. Mais la réaction de respiration n’est pas la seule qui leur permet de produire leur énergie. Ils peuvent aussi
s’en procurer via la fermentation qui ne nécessite pas de dioxygène. Ainsi, le sous-vide à lui seul ne vous permettra pas
de conserver du poisson cru très longtemps : à l’exception de la daurade qui peut se conserver 10 jours à 10 °C, le
saumon et le cabillaud se conservent 3 jours au plus à cette température. Sur le document 3, on peut observer que la
bactérie Shewanella putrefaciens présente sur les peaux de poissons se développe à la même vitesse à 10 °C, que ce
soit en milieu aérobie ou en milieu anaérobie (20 % d’accroissement en 1 h). Caractéristique aussi des peaux de
poisson, la bactériePhotobacterium phosphoreum se multiplie davantage encore en milieu anaérobie, donc sous vide :
15 % d’accroissement en une heure en milieu aérobie contre 35 % en milieu anaérobie à 10 °C.
À température ambiante, dans tous les cas, on atteint plus de 50 % d’accroissement des populations de ces micro-
organismes. Il faut absolument associer le sous-vide à une conservation au frais : à 0 °C, aucune de ces deux bactéries
ne se multiplie. De plus, vous privez la réaction d’oxydation de l’un de ses catalyseurs (la chaleur, qui accélère
l’oxydation).
Par ailleurs, comme dans tous les cas de conservation au frais, il faut faire attention à ne pas briser la chaîne du froid :
si le poisson est laissé une heure à température ambiante, les microbes se multiplient très rapidement. Dès le moment
de l’achat, il s’agit de placer le poisson au frais et de l’y maintenir jusqu’au moment de sa consommation. Il pourra
ainsi être conservé une dizaine de jours, voire plus en fonction du type de poisson.
Enfin, l’avantage d’associer le sous-vide au frais est que les odeurs de poisson, toujours assez fortes, ne se propageront
pas dans votre réfrigérateur et n’altéreront pas le goût des autres aliments.