Que nous apprennent les recherches récentes en neurosciences sur le développement émotionnel et affectif de l’enfant ? 1 Les neurosciences affectives et sociales : • émotions, • sentiments • capacités relationnelles 2 Pourquoi s’intéresser aux émotions ? Est-ce si important dans le développement de l’être humain ? 3 Les émotions, les sentiments nous animent continuellement : joie, peur, tristesse, colère, ennui, amour etc. 4 Émotions et sentiments Quelle différence ? 5 Les émotions : manifestations physiques en réponse à un événement extérieur... le cœur peut battre plus vite, des sueurs peuvent apparaître… 6 Contrôlons-nous l’apparition de nos émotions ? Elles ne sont ni bien, ni mal. 7 Les émotions : • signaux ; • renseignements ; • souhaits, besoins profonds. 8 Émotions agréables : souhaits, besoins très profonds satisfaits. Émotions désagréables besoins très profonds non satisfaits… 9 Les émotions : connaissance et conscience de soi 10 Des émotions, très nombreuses… … richesse de notre vie intérieure. 11 On se sent : • comblé, vivifié, détendu, heureux, bien disposé… • plein d’énergie, d’affection, de compréhension, etc. Souhaits , besoins très profonds satisfaits 12 On se sent : • à bout, dépassé, choqué, confus, amer, agacé, maussade ; • on éprouve des sentiments d’ennui, de peur, de ressentiment etc. Besoins profonds non satisfaits 13 Enfance avec humiliations, punitions… déconnexion des ressentis… pour ne pas souffrir. 14 Pas de connexion avec ses émotions… quand dans l’enfance, interdiction d’exprimer des émotions désagréables jugées comme négatives… « Arrêtes de pleurer ! vas faire ta colère ailleurs… » pas d’expression des inquiétudes, des tristesses, des colères… . 15 Beaucoup d’injonctions « Il ne faut pas se plaindre, il faut être performant, il faut être toujours en forme… pleurer est un signe de faiblesse. » 16 Être en connexion avec ses émotions +++++++++ Pour bien vivre, se connaître, faire les choix qui nous correspondent. 17 Un des premiers : Antonio Damasio « L’erreur de Descartes » 1995 Directeur de l’institut neurologique de l’émotion et de la créativité à Los Angeles. Rôle cérébral des émotions 18 … importance capitale pour le développement de la personne. Quand ces circuits sont lésés, les personnes : • ne savent plus comment vivre ; • n’ éprouvent plus rien ; • ne peuvent plus faire les choix…qui sont justes pour elles. 19 Malgré un Qi intact, ne savent plus prendre décisions justes pour elles, concernant des choix essentiels. Choix du : • conjoint ; • travail ; • lieu de vie. 20 Cortex orbito frontal rôle fondamental • La capacité à aimer et à éprouver de l’empathie ; • le vécu et la régulation des émotions ; • la prise de décision ; • le sens éthique. 21 Le cortex orbito-frontal (COF) Source : http://mybrainnotes.com/memory-language-brain.html 22 L’expression des émotions est très bénéfique . (Apaisement et régulation du cerveau émotionnel) 23 Savoir gérer ses émotions quand elles sont trop intenses est absolument nécessaire. 24 L’Adulte, quand il éprouve de la colère, anxiété, peur, frustration, jalousie… … il se contrôle pour ne pas agresser, ne pas suivre toutes ses impulsions, si la situation n’est pas dramatique, si le cortex préfrontal fonctionne correctement. 25 L’Adulte, • prend le temps d’examiner la situation ; • tente de comprendre ce qui se passe, ce qui a déclenché ses émotions, ses sentiments… • prend de la hauteur face aux événements. 26 Le cortex préfrontal permet de : • se calmer ; • prendre les bonnes décisions face à nos émotions ; sans : • agresser l’autre, physiquement, verbalement ; • fuir immédiatement ; • état de sidération. 27 Le cortex préfrontal • régule les émotions fortes, les impulsions ; • analyse clairement et calmement ce qui nous arrive ; • permet de savoir ce qu’il convient de faire. 28 Le cortex préfrontal permet de prendre conscience : • que la réaction est excessive ; • que la situation est tout à fait gérable. Réévaluation : panique, colère explosive diminuent progressivement. 29 Être capable de nommer ce que nous ressentons calme l’amygdale cérébrale, centre de la peur. La « réévaluation » modifie l’impact émotionnel. 30 Le cortex préfrontal Source : Image Jeremy Lent " The Tyranny of the Prefontal Cortex" http://jeremylent.files.wordpress.com/2012/08/tyranny-of-the-pfc-ibha.pdf 31 Que se passe-t-il dans le cerveau de l’enfant ? 32 L’enfant : être en construction Son cerveau est : • fragile ; • vulnérable ; • malléable ; • immature. 33 Le cerveau : organe plastique « remodelage » sous l’effet des expériences. L’enfant : plasticité cérébrale beaucoup plus active. 34 Développement du cerveau : 5 premières années 35 Maturation cérébrale : • fin de l’adolescence • e 3 décade de la vie 36 Ultime étape, cortex orbito-frontal : • régulation des comportements émotionnels et sociaux 37 Le cortex orbito-frontal (COF) Source : http://mybrainnotes.com/memory-language-brain.html 38 Le développement du cerveau est sous la dépendance de processus génétiques et « environnementaux » 39 Source : « Le point sur la petite enfance 33 » (page 44) : http://pointsurlapetiteenfance.org/media/uploads/report-pdfsfr/i_131_eys3_fm_fr_2nd_ed_web_revised.pdf 40 Source : laboratoire de Psychologie et Neuropsychologie Cognitives (CNRS FRE 3292) / http://recherche.parisdescartes.fr/LaboratoireMemoireCognition/Presentation 41 Les neurones © Selket, Wikimedia, CC by-sa 3.0, source : http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecinerever-monde-fascinant-reves-1281/page/2/ 42 © iStockphoto, source ABC Science : http://www.abc.net.au/science/articles/2009/02/27/2503085.htm 43 Les neurotransmetteurs voyagent de neurone en neurone à travers les synapses Source : Massachusetts General Hospital http://www2.massgeneral.org/childhoodepilepsy/overview/brain-popup_synapse.htm 44 Source : cours de médecine "Understanding of how nerve cells acquire their unique structures and functions" Dr. Ellis Cooper http://www.medicine.mcgill.ca/physio/cooperlab/cooper.htm 45 Source : Thèse "THÈSE - Tractographie par IRM de diffusion : algorithmes, validation, reproductibilité et applications" de Tensaouti Fatima http://cours-scientifiques-libres.blogspot.fr/2012/11/these-tractographie-par-irm-de.html 46 © CNRS Photothèque / Antoine GRIGIS, Extraction des principaux réseaux de faisceaux de substance blanche cérébrale chez l'homme à partir d'images d'IRM (imagerie par résonance magnétique) de diffusion : http://phototheque.cnrs.fr/front/baskets.php?userSession=833225*193.48.4.6*2456897.42329 47 Les expériences affectives agissent profondément sur l’enfant, peuvent modifier le développement du cerveau. (James Curley de l’université Columbia à New-York) Résume article 2011 : effets de l’environnement social sur : • • • • développement du cerveau ; physiologie ; comportement ; expression des émotions. 48 L’environnement social, affectif agit directement, en profondeur sur le cerveau. 49 Environnement social, affectif Influence sur : • • • • • • • • sécrétion molécules cérébrales ; développement neurones ; Myélinisation ; synapses ; circuits neuronaux ; structures cérébrales ; axe neuro-endocrinien qui régule stress ; expression certains gènes. 50 Le cerveau tout entier participe aux relations humaines 51 Certaines régions sont plus particulièrement dévolues aux émotions, aux sentiments et aux relations sociales : • le cortex préfrontal : → le cortex orbito-frontal et le cortex cingulair antérieur ; • • • • l’amygdale ; l’hippocampe ; l’insula ; les hémisphères cérébraux et le corps calleux. 52 Schématiquement 3 cerveaux : • cerveau dit archaïque • cerveau émotionnel • cerveau supérieur ou néocortex 53 Cerveau archaïque, ou reptilien : partie la plus ancienne du cerveau humain. Apparu il y a 500 millions d’années chez les poissons, puis chez les amphibiens et les reptiles. Tronc cérébral et cervelet. 54 Source : Cours psychofiches http://psychofiches.canalblog.com/archives/2012/09/08/25061434.html 55 Cerveau archaïque Fonctions primaires : respiration, rythme cardiaque, pression artérielle, sommeil, équilibre, etc. Deuxième fonction, il déclenche face au danger : • des comportements instinctifs liés à notre survie, • des reflexes d’attaque ou de fuite. Structures cérébrales très actives chez l’homme. 56 Cerveau émotionnel, système limbique • Apparu chez les premiers mammifères il y a 150 millions d’années ; • définition anatomique variable selon auteurs ; • plusieurs structures reliées : − amygdale, l’hippocampe ; − hypothalamus ; − cortex cingulaire, cortex préfrontal, insula, noyau accumbens ; − septum ; − ganglions de la base. (Decety, 2010) 57 Représentation schématique des régions du système limbique Source : cours de Neuromedia - http://www.neuromedia.ca/le-systeme-limbique/ 58 Cerveau émotionnel Nous fait ressentir l’agréable, le désagréable, toutes les émotions : • tempéré par le néocortex : pour que les émotions ne soient pas envahissantes ; • rôle régulateur des instincts primitifs de survie. Cerveau archaïque • aide à contrôler les réactions d’attaque ou de fuite ; • olfaction, apprentissage mémoire. 59 Néocortex, cerveau supérieur • Chez les primates, apparu il y a 2 ou 3 millions d’années ; • 85 % du volume cérébral total ; • enveloppe : cerveau archaïque, cerveau émotionnel ; • divisé en lobes : frontal, pariétal, temporal, occipital. 60 Adapté de "Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement" Vol 8 - Auteur(s) : Jennifer Lalanne, Pauline Grolleau, Pascale Piolino http://www.jle.com/fr/revues/pnv/e-docs/les_effets_de_reference_a_soi_sur_la_memoire_episodique_dans_le_vieillissement_normal_et_pathologique_ mythe_ou_realite__286744/article.phtml?tab=images 61 Néocortex Fonctions cognitives dites supérieures : • conscience ; • langage ; • capacités d’apprentissage ; • perceptions sensorielles ; • commandes motrices volontaires ; • présence dans l’espace. 62 Lobe préfrontal Connaît la plus forte expansion chez l’humain : • • • • • • • réflexion ; raisonnement, créativité ; imagination ; résolution des problèmes ; planification ; conscience de soi ; empathie. 63 Le cortex préfrontal Source : Image Jeremy Lent " The Tyranny of the Prefontal Cortex" http://jeremylent.files.wordpress.com/2012/08/tyranny-of-the-pfc-ibha.pdf 64 Source : article "Cortex préfrontal" QuickiWiki http://www.quickiwiki.com/fr/Cortex_pr%C3%A9frontal 65 Chez l’enfant ? L’enfant petit ne peut pas contrôler ses émotions. Ce n’est pas qu’il ne sait pas ou ne veut pas, c’est qu’il ne peut pas. Structures et réseaux cérébraux pas encore suffisamment fonctionnels. 66 Premières années de vie Période de la vie durant laquelle le cerveau est le plus fragile, le plus vulnérable. Le cerveau est extrêmement immature 67 La partie du cortex qui contrôle les impulsions, les émotions commence à mûrir entre 5 et 7 ans. En dessous de 5 ans, le cerveau archaïque et émotionnel dominent. 68 Vers l’âge de 5-6 ans, l’enfant commence à : • contrôler un peu mieux ses émotions négatives ; • comprendre leurs causes ; • savoir les surmonter. 69 Le Cortex préfrontal chez l’enfant n’est pas du tout mature. Il ne parvient totalement à maturité qu’au début de l’âge adulte. Il participe au contrôle rationnel des émotions. 70 Chez l’enfant, les connexions qui transmettent les informations entre le cortex et le cerveau émotionnel sont peu développées, peu fonctionnelles. 71 Ce ne sont ni des caprices, ni un trouble pathologique du développement mais, la conséquence de l’immaturité normale de son cerveau. 72 Quand a 3, 4 ans, les adultes s’énervent Ils voudraient un enfant sage, raisonnable, qui ne pleure pas, qu’obéisse immédiatement. Mais c’est normal à cet âge ! 73 Le cerveau émotionnel n’est pas régulé : L’enfant petit reçoit les émotions de plein fouet, sans filtre, sans possibilité de s’apaiser seul. 74 L’enfant petit se contrôle difficilement : • • • • tempête pour obtenir ce qu’il aime ; peurs incontrôlées ; véritables angoisses ; très grands chagrins. 75 véritables tempêtes émotionnelles, cerveau émotionnel non régulé... réaction impulsive attaque, fuite, cerveau archaïque non régulé… 76 Quand l’entourage ne console pas l’enfant, molécules de stress (cortisol, adrénaline…) très toxiques pour son cerveau en développement. 77 L’entourage de l’enfant a un impact positif très important sur le développement global du cerveau de l’enfant s’il sait : • être empathique ; • aider l’enfant à exprimer ses émotions ; • l’apaiser. 78 L’empathie L’ empathie cognitive : comprendre les intentions d’autrui. L’empathie affective : sentir, partager les émotions, les sentiments d’autrui. 79 Ce passage, ce moment de la vie de l’enfant, ne durera pas si les adultes apaisent l’enfant au lieu de le réprimander plus ou moins violemment, en menaçant, en criant, en s’énervant, en punissant. 80 Il ne s’agit pas de céder si cela n’est pas justifié… mais d’apaiser….. et d’aider à mettre des mots sur ses émotions. 81 Consoler un enfant « chamboulé » participe à la maturation de son cerveau. Un petit bouleversé, en pleurs, a besoin d’aide pour retrouver son calme. 82 Apaiser, être empathique ne veut pas dire être laxiste et céder à ses désirs quand ils ne sont pas justes. 83 Chaque fois que l’adulte rassure, sécurise, console, l’enfant • attitude douce, chaleureuse ; • ton de voix calme, apaisant ; • regard compréhensif ; • il fait maturer son cerveau ; • il l’aide à faire face à ses émotions, à ses impulsions. 84 Un comportement doux, empathique, rassurant, soutenant a un impact positif considérable sur la maturation des lobes frontaux de l’enfant. Il parviendra alors plus rapidement à gérer les émotions envahissantes et les impulsions de son cerveau émotionnel et archaïque. (Fox, 2010) 85 Si personne n’aide l’enfant à se calmer, si on le laisse seul, il risque de ne pas développer les connexions cérébrales nécessaires. Il n’arrivera pas à maîtriser ses émotions, il aura des réactions violentes : hurler, taper, mordre. 86 L’enfant devenu adulte Il sera : • incapable de vivre sereinement, sans parvenir à comprendre et à maitriser ses émotions ; • sujet à de crises d’angoisse, d’agressivité ou de dépression ; • incapable de créer de liens affectifs ; • incapable d’éprouver de la compassion pour autrui. 87 En 2011, Emil Coccaro, professeur de psychiatrie à l’université de Chicago Étude : les adultes violents présentaient un cortex préfrontal hypoactif . 88 COF ou cortex orbito-frontal capital pour une vie sociale. Structure extrêmement précieuse. Rôle dans : • • • • capacités d’affection, d’empathie ; régulation émotions ; développement sens moral ; aptitude prendre décisions. Facultés participant aux relations avec autrui. 89 Le cortex orbito-frontal (COF) Source : http://mybrainnotes.com/memory-language-brain.html 90 Allan Schore, un des fondateurs des neurosciences affectives sociales, dirige le Département de psychiatrie à l’université de Los Angeles. 91 Le développement du COF dépend des expériences vécues par l’enfant. Ceci modifie la vision de ce qui est nécessaire pour le développement de l’enfant. 92 Rôle capital adultes/enfant Le développement du COF est nécessaire pour entretenir des relations humaines satisfaisantes. Les dysfonctionnements émotionnels sont localisés dans le COF. 93 Si l’entourage n’est pas « bon », est dur, non empathique, non soutenant : le COF se développe mal et dysfonctionne. 94 L’enfant puis l’adulte qu’il deviendra sera incapable de réguler ses émotions, Aura des difficultés +++ pour : • donner de l’affection ; • éprouver de l’empathie pour autrui ; • avoir un sens moral ; • prendre des décisions. 95 La maturation du COF Dépend de l’entourage de l’enfant. Si l’enfant reçoit sécurité affective, écoute, les circuits du COF se renforcent progressivement. Une poussée de croissance neuronale, multipliant les circuits, débute vers 5 ans et se poursuit jusqu’à 7 ans. 96 Vers 5-6 ans, L’enfant commence à : contrôler un peu mieux ses émotions négatives : o o comprendre leurs causes ; savoir les surmonter. 97 Cette maturation est loin d’être achevée. Le COF termine sa maturation tardivement, au début de l’âge adulte. 98 En dessous de 5-6 ans, l’enfant a des impulsions qu’il contrôle difficilement : • vouloir manger immédiatement ce qu’il aime ; • trépigner et tempêter pour l’obtenir ; • dire avec ravissement des « gros mots » ; • faire pitreries, grimaces dans des lieux inappropriés ; • crier le plus fort possible pour s’amuser ; • peurs incontrôlés, etc. 99 Chaque fois que le petit observe comment un plus grand, un adulte, réussissent à traverser un conflit émotionnel, avec calme et justesse, les circuits du COF chargés de réguler l’amygdale « répètent », enregistrent la scène, se renforcent chez l’enfant. 100 Progressivement, les circuits du COF chargés de réguler les impulsions émotionnelles deviennent plus efficaces. L’ enfant devient « plus raisonnable ». 101 Quand les adultes ne comprennent pas l’enfant « Arrêtes immédiatement tes comédies, tu fais du cinéma », en se fâchant, en se mettant en colère, en punissant….. ils retardent « l’âge de raison » en empêchant le COF de maturer. 102 Corps calleux Réseau de fibres qui transmet l’information entre les deux hémisphères cérébraux. Pour avoir une bonne intelligence sociale, la communication intracérébrale doit se dérouler correctement. 103 Localisation des structures du système limbique Adapté de "Physiologie des émotions et de la motivation" - Paul Sauleau – Université de Rennes https://facmed.univ-rennes1.fr/wkf//stock/RENNES20100322095902psauleauEmotions___Motivation.pdf 104 Chez l’enfant petit, Les deux hémisphères cérébraux communiquent mal. le corps calleux n’est pas encore mature, il est incapable de faire circuler correctement les informations entre les deux lobes frontaux. 105 Chaque hémisphère fonctionne indépendamment L’enfant a de brusques sautes d’humeur : • humeur joyeuse, rit, chante, parle, joue (cerveau gauche dominant) puis d’une minute à l’autre, • devient maussade, mutique, se roule par terre comme un bébé (cerveau droit dominant). 106 Si les adultes sont compréhensifs, empathiques, aimants, L’enfant progressivement trouvera les mots pour exprimer sa colère (cerveau gauche) au lieu de crier, s’agiter ou de se rouler par terre sans s’exprimer. 107 Une attitude positive, des adultes aide au fonctionnement harmonieux des deux hémisphères ; elle favorise le développement du corps calleux. Les enfants : • peuvent mieux comprendre ce qu’il ressent ; • trouvent les mots justes pour décrire ses émotions. 108 L’imitation est un facteur très important dans le développement de l’enfant. Est sous-tendue par l’action de neurones particuliers, les neurones miroirs. 109 Neurones miroirs Rôle dans : • l’imitation • le déchiffrage des intentions et des émotions d’autrui. 110 Observer un comportement, un mouvement, c’est déjà le réaliser dans notre esprit, de manière extrêmement précise, Voir un acte et l’accomplir entraîne l’activation des mêmes zones cérébrales. 111 Contagion émotionnelle, ressenti. Les neurones miroirs s’activent quand on se sent en «communion», en synchronie avec l’autre, on partage réellement l’instant présent. La «résonnance empathique» forme un circuit à deux, un lien de personne à personne, de cerveau à cerveau 112 Pour l’enfant, toute personne offre un modèle, bon ou mauvais. Il très fortement influencé par les adultes autour de lui. Apprentissage implicite, via les neurones miroirs. 113 Les neurones miroirs rendent les émotions contagieuses, elles circulent, se propagent à l’entourage. Nous «attrapons», nous vivons les émotions de l’autre. 114 L’enfant nous imite, nous lui transmettons en priorité ce que nous faisons et ce que nous sommes. 115 La peur L’amygdale cérébrale centre de la peur, est parfaitement mature dès la naissance, Elle déclenche la sécrétion des molécules de stress. 116 L’amygdale cérébrale est capable chez le tout petit de stocker des souvenirs, mais ces souvenirs sont inconscients. 117 La peur, le stress sont très néfastes pour un cerveau immature. Les structures cérébrales qui apaisent la peur ne sont pas encore développées chez l’enfant. 118 L’adulte, possède les structures cérébrales qui permettent de : • faire face aux peurs ; • pouvoir calmer l’amygdale cérébrale, centre de la peur. 119 L’enfant a souvent très peur sans être capable comme les adultes de se raisonner et de se calmer. L’enfant petit n’est pas encore capable de comprendre réellement ce qui se passe en lui, ni de le nommer. 120 Il n’a pas encore les capacités pour réaliser et mettre des mots sur ses émotions et ses sentiments. Il ne peut calmer son amygdale, centre de la peur, comme peut le faire l’adulte. 121 La peur est donc très nocive durant la petite enfance. 122 Le fonctionnement inconscient de l’amygdale permet de comprendre pourquoi nous ne mémorisons pas les traumatismes vécus dans nos premières années. 123 L’amygdale stocke les souvenirs, n’oublie pas. Les souvenirs de peur continuent à agir chez l’enfant sans qu’il en ait conscience, le modifiant le perturbant. 124 Quand l’adulte s’énerve, colère, crie, «fait les gros yeux», punit, etc. Il transmet directement son énervement, sa colère, son angoisse, sa peur à l’enfant. 125 L’éducation par la peur est très nocive la peur, les menaces : « Si tu continues tu vas être puni » laissent des traces souterraines, délétères qui continuent à agir à l’âge adulte. 126 Induire la peur chez le tout petit prend parfois le masque de la gentillesse… «Viens, je vais te raconter une histoire». l’enfant écoute l’adulte et croit que l’adulte dit «vrai». 127 Histoires de loups, de sorcières et de monstres véritables peurs entre 2 et 5 ans L’enfant n’est pas vraiment capable : de différencier le réel de l’imaginaire, de prendre du recul de se raisonner. 128 Hippocampe Occupe une place centrale : • Apprentissage ; • mémoire émotionnelle, consciente ; • mémoire à long terme. 129 Servier Medical Art - http://www.neuroplasticite.com/mecanismes-neuroplasticite/stress/definition-stress.htm 130 L’hippocampe fabrique des nouveaux neurones continuellement, tout au long de notre vie. Neurogénèse continue. Il est remodelé en permanence. Sa taille varie en fonction des apprentissages, des souvenirs. 131 La mémoire et l’apprentissage sont intimement liés. La mémoire : trace qui reste d'un apprentissage. Hippocampe est au cœur de tout apprentissage. 132 Le stress en fragilisant l’hippocampe, affaiblit la mémoire perturbe l’apprentissage. 133 Stress : cortisol, hormone sécrétée par la glande surrénale. Si le stress se prolonge, le cortisol en trop grande quantité agresse les neurones de l’hippocampe : • freine leur multiplication ; • diminue leur nombre ; • peut les détruire. Effet désastreux sur apprentissage et mémoire. 134 Le cortisol active l’amygdale, centre de la peur, altère l’hippocampe. L’esprit est paralysé par la peur. La personne n’est plus capable d’écouter ni d’apprendre. L’enfant mémorise dans son amygdale les émotions de peur, d’angoisse, mais n’enregistre rien dans son hippocampe. 135 Le maternage favorise le développement de l’hippocampe. Le contact rassurant, sécurisant stimule la création de récepteurs aux glucocorticoïdes diminuant ainsi l’exposition de l’hippocampe au cortisol. 136 En 2012, Joan Luby, professeur de psychiatrie à l’université de Saint-Louis : Si la mère soutient, encourage son enfant quand il est petit, son hippocampe augmente de volume. 137 L’étude de 92 enfants révèle le lien entre : Une attitude soutenante dans la petite enfance et une augmentation du volume de l’hippocampe entre 7 et 13 ans. 138 La maltraitance verbale, physique chez l’enfant diminue le volume de l’hippocampe. (Teicher, 2012) 139 La peur empêche de penser et d’apprendre. Atmosphère soutenante, encourageante, sans stress, améliore : la mémorisation, la compréhension. 140 Le stress dans une classe, • la peur du regard des autres ; • de paraître nul devant le prof, les camarades de classe ; sont contre performants, altèrent l’apprentissage (Elizuya, 2005) 141 Quand il y a du stress : les circuits pour penser, apprendre, réfléchir, mémoriser, sont perturbés voire inhibés. Quand le stress est intense : • dépossession des facultés intellectuelles ; • penser clairement n’est plus possible. (Bangasser, 2010) 142 Les ambiances stressantes diminuent les capacités cognitives. Cercle vicieux, quand l’enfant a peur : • il apprend mal ; • a de mauvaises notes ; • est en situation d’échec ; • se sent nul, humilié ; • ne veut plus aller en classe. 143 Méthodes d’enseignement bannissant totalement la peur, le stress agréables, satisfaisantes pour le professeur. Les élèves apprennent mieux, mémorisent plus, sont plus créatifs. 144 L’enfant, est plus vulnérable au stress que l’adulte. Stress importants, conséquences cérébrales : • troubles du comportement • parfois déficits cognitifs. 145 2 systèmes régulent la réponse au stress : système nerveux végétatif système neuro-endocrinien. 146 Le système végétatif système nerveux autonome, se divise en : • système nerveux sympathique ; • système nerveux parasympathique. 147 Le sympathique est un activateur, il nous prépare à l'action. Le parasympathique nous apaise et régule nos émotions. © " Le cerveau à tous les niveaux" http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_01/a_01_cr/a_01_cr_ana/a_01_cr_ana.html 148 Système nerveux sympathique activateur, prépare à l’action physique et intellectuelle Adrénaline Noradrénaline appelées catécholamines. 149 Face à un stress important, réponse du système sympathique : • lutte ; • fuite ; • inhibition. 150 L’exposition chronique aux catécholamines : (adrénaline, noradrénaline) • augmente taux lipides ; • athérosclérose. 151 Ne pas consoler un enfant rend le système sympathique hyperactif. Si l’entourage ne console pas avec calme et douceur un enfant : chagrin, angoisse, stress, peur. L’hyperactivité du système sympathique se renforce. 152 Adrénaline, noradrénaline Taux normal : énergie pour vivre. Taux trop élevé : d’angoisse et/ou en colère. Corps en hyper vigilance, prêt à : • attaquer, • fuir, • ou à se replier. 153 Répercussions sur la santé physique de l’enfant : • • • • • • • infections plus fréquentes ; troubles de respiration ; de l’appétit ; de la digestion ; du sommeil ; maux de tête ; fatigue chronique. 154 Système parasympathique : apaise, régule les émotions. Ralentissement général des fonctions de l’organisme. Conserve l’énergie. • meilleur équilibre émotionnel ; • favorise la faculté de penser, de se concentrer. 155 Neurotransmetteur : l’acétylcholine. Rôle dans : • mémoire ; • apprentissage. 156 Consoler un enfant active le système parasympathique. Michaël Meaney, directeur de recherche à l’université Mac Gill de Montréal. Le maternage aide le parasympathique à réguler les émotions relationnelles. 157 Lorsqu’on console, réconforte un enfant angoissé par une présence douce, des gestes apaisants, on active le système parasympathique, Régulation des fonctions vitales de l’ organisme perturbées par stress. 158 Plus l’enfant reçoit de réconfort, plus le système nerveux végétatif se rééquilibre vite plus les effets sont durables. Attitude compréhensive, réconfortante, sécurisante : indispensable quand l’enfant petit est en proie à une crise de larmes, signe d’une véritable détresse. 159 Epigénétique L’environnement peut influer l’expression des gènes. 160 Le stress, le maternage peuvent modifier l’expression des gènes. Michaël Meaney, Le maternage retentit sur : • la façon d’être ; • les réactions au stress ; • quelques facultés cognitives. 161 Le stress des mères retentit très négativement sur les enfants ce stress se transmet de génération en génération cliniquement et génétiquement. 162 « Nous avons démontré que les mères stressées sont distraites, insensibles à leurs enfants et souvent assez dures à leur égard. De plus, nos plus récents résultats montrent que cet effet peut se transmettre aux prochaines générations. Faire en sorte que nos mamans soient heureuses devrait être une priorité. » M. Meaney 163 Le maternage modifie l’expression d’un gène régulant les hormones du stress et le développement de l’hippocampe. 164 Le léchage des souriceaux par leur mère, soins attentifs influencent : l’activité du gène NRC31 prémunit les rats contre le stress et favorise le développement de l’hippocampe. 165 Le maternage augmente une molécule vitale pour le développement du cerveau, le BDNF. Brain-derived Neurotrophic factor ( BDNF) facteur de croissance neuronale, protéine vitale pour le développement du cerveau, de sa plasticité. 166 Le contact doux, respectueux, molécules bienfaisantes, anti-stress : • ocytocine ; • endorphines ; • sérotonine. 167 Système neuro-endocrinien : axe hypothalamo-hypophysaire (HPA) 3 structures : • hypothalamus ; • hypophyse ; • glandes surrénales. Réactions hormonales en cascade. 168 Source : vulgariz.com http://vulgariz.com/cerveau/psychologie/les-amis-font-reellement-du-bien-tant-sur-le-plan-moral-que-physique/attachment/axe-stress-cortisol/ 169 Le stress permanent rend cet axe hyperactif Sécrétion continue de cortisol. Un taux élevé, prolongé de cortisol peut altérer certaines zones cérébrales chez l’enfant. 170 Le stress des premières années • entraine de nombreux troubles de l’humeur chez l’enfant ; • a des répercussions sur sa vie d’adulte, hypersensibilité au stress avec manifestations anxieuses et/ou dépressives. 171 Sécrétion prolongée de cortisol • Modification du métabolisme et de l’immunité ; • maladies chroniques et autoimmunes : diabète, sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, etc. 172 Le stress durant la vie prénatale, la petite enfance diminue la neurogénèse (développement de nouveaux neurones). 173 Bruce Mac Ewen, psychiatre, chercheur, directeur du laboratoire de neuroendocrinologie à New York. Le stress peut provoquer la destruction de neurones • • • • Cortex préfrontal ; hippocampe ; corps calleux ; cervelet. 174 Cortisol en trop grande quantité interfère négativement sur l’expression du BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor), facteur de croissance neuronale agit sur : • développement neuronal ; • plasticité cérébrale. (Mc Ewen, 2008) 175 Le stress peut affecter le développement de circuits neuronaux. Le cortisol altère directement la myéline qui entoure les fibres nerveuses, et accélère la transmission de l’influx nerveux. 176 Périodes de grande fragilité La vie intra-utérine (Talge, 2007 ; Glover, 2011). Les premières années de vie (Gunnar, 2009). 177 Les premières années de vie sont déterminantes. Maltraitance physique, morale, affective, sexuelle, négligence, abandon… ont de graves conséquences. 178 La privation affective, la maltraitance des enfants durant les premières années peuvent entrainer des répercussions irréversibles sur équilibre affectif à l’âge adulte. 179 • Difficultés de concentration avec agitation (Syndrome d’hyperactivité ou Attention Deficit Hyperactivity Disorder – ADHD) ; • • • • • • • anxiété, ; agressivité, ; dépression ; troubles de la personnalité ; conduites antisociales ; addiction à l’alcool, aux drogues ; suicide. 180 Les plus délétères négligence, abandon précoce, peuvent altérer de façon très profonde le développement du cortex préfrontal. Troubles sévères : • • • régulation des émotions attention apprentissage (Hanson, 2010). 181 Les paroles blessantes, humiliantes ont des répercussions désastreuses sur l’enfant. 182 Beaucoup d’enfants subissent des paroles dévalorisantes : adultes, parents, enseignants, autres enfants. Mots dégradants, dévalorisants considérés par beaucoup d’adultes comme « anodins ». 183 Martin Teicher (2006) (étude sur 554 adultes) Les troubles psychiatriques sont plus importants quand l’enfant subit de mauvais traitements émotionnels (agression verbale, violences conjugales) que lorsqu’il vit de la maltraitance physique. • • • • Troubles anxieux ; dissociatifs (dépersonnalisation, trouble de l’identité) ; dépressions ; manifestations d’agressivité. 184 En 2009, Jeewook Choi Les paroles blessantes, humiliantes, méprisantes altèrent le fonctionnement de circuits neuronaux, et de zones participant à la compréhension du langage. • Somatisations ; • troubles anxieux, dissociatifs ; • dépressions. 185 Les paroles blessantes sont associées à des risques de : • délinquance ; • agressivité importante ; • troubles de la personnalité : (personnalité border-line, narcissique, compulsive paranoïaque. (Teicher, 2006 ; Tomoda, 2011, Teicher, 2010) 186 Le stress dans l’enfance est très nocif pour les chromosomes Réduit les télomères. Le télomère (extrémité du chromosome) : • protège le chromosome de l’effet du temps et de l’environnement ; • raccourci avec l’âge, conduit à mort des cellules. 187 Le stress, les traumatismes dans la petite enfance accélèrent le raccourcissement des télomères : font vieillir plus vite. Télomères courts : risque plus élevé : • maladies liées à l’âge, • espérance de vie plus courte. (Shalev, 2013) 188 © UBC, Université de la Colombie-Britannique 189 La résilience Les facteurs de résilience sont nombreux. L’essentiel : • entourage familial ; • amical ; • adultes autour de lui. 190 Emmy Werner, Ruth Smith, psychologues américaines, Introduisent le concept de « résilience » dans les années 1980 191 Suivi de 643 enfants nés à Hawaï en 1954 tout au long de leur vie. Environnement familial, communautaire facteur déterminant, avec la capacité personnelle de réguler ses émotions, de nouer des contacts. 192 Le tempérament influence la façon de traverser les expériences délétères. Différences individuelles dans la manière d’être et d’agir. Les différences peuvent être très grandes. 193 Nombreux paramètres • • • • • • émotivité ; niveau d’activité (beaucoup, peu d’énergie), capacité d’attention ; humeur ; adaptabilité au changement ; attirance ou non de personnes, situations nouvelles ; • sensibilité sensorielle. 194 Certains gènes participent à la résilience : • gène 5-HTT, gène du transporteur sérotonine ; • gène MAOA, gène de monoamine oxydase A ; • gène DRD4, gène du récepteur D4 de dopamine. 195 Neurones fuseaux et neurones miroirs Rôle important : • • • • • relations aux autres ; émotions ; empathie ; conscience ; apprentissage. 196 Neurones fuseaux Sont localisées essentiellement dans les structures cérébrales qui ont un rôle important dans notre vie affective et sociale. 197 Les expériences précoces ont un impact direct sur les neurones fuseaux. L’emplacement de ces cellules, la richesse de leurs connexions Dépendent de l’ambiance dans laquelle baigne l’enfant. 198 La négligence précoce, le stress, les traumatismes psychiques peuvent avoir un impact négatif sur le développement et l’organisation de ces cellules. 199 L’ocytocine Molécule de la relation aux autres, de l’amitié, de l’amour. Hormone du lien, de l'affection. Accroit le sentiment de confiance sans lequel l'amour et l'amitié ne se développent pas. 200 L’ocytocine est synthétisée dans le cerveau. Neurotransmetteur, elle agit localement sur les cellules du système nerveux Hormone : agit par voie sanguine sur différents organes. 201 L’ocytocine intervient : • sur les régions du cerveau qui régissent les comportements émotionnels et sociaux ; • sur des fonctions physiologiques : accouchement, allaitement. 202 L’ocytocine • procure du bien-être ; • aide à percevoir les émotions ; • diminue le stress 203 L’ocytocine déclenche la sécrétion successive de plusieurs molécules : • dopamine ; • endorphines ; • sérotonine. 204 Dopamine : active les circuits cérébraux du système motivation-récompense, stimule la motivation, donne du plaisir, de l’allant. Endorphines : sensation de bien-être. Sérotonine : stabilisation de l’humeur. 205 L’ocytocine agit sur les structures cérébrales impliquées dans la genèse, la perception des émotions. 206 L’ocytocine favorise l’empathie. aide à décrypter les expressions des yeux, du visage, favorise donc les relations satisfaisantes par la perception des intentions, des états d’âmes, des émotions de l’autre. Accroît la confiance, nous rend disponibles, sans crainte. 207 L’ocytocine rapproche les êtres. Rôle majeur dans la capacité à créer des liens satisfaisants. Relation duale, groupe. 208 Dans la relation adulte-enfant, l’ocytocine en favorisant l’empathie, aide l’adulte à : • percevoir les signaux émotionnels de l’enfant ; • les interpréter correctement ; • y répondre rapidement, de façon appropriée. (Shamay-Tsoory, 2011) 209 L’ocytocine diminue le stress en agissant sur : • l’axe hypothalamo-hypophysaire (HPA) ; • le système nerveux végétatif (SNV) ; • l’amygdale. Diminution du cortisol. Augmentation activité parasympathique. Puissant anxiolytique, hormone antistress. 210 • • • • • Interaction harmonieuse ; ambiance chaleureuse ; conversation agréable ; plaisir partagé ; simple échange de regard s’il est bienveillant, sécrétion d'ocytocine. Réconfort. Sentiment de bien-être. 211 L’ocytocine est sécrétée aussi lors de toute stimulation sensorielle : • • • • • • • mots doux ; tétée ; contact tendre ; caresses ; baisers ; orgasme ; eau chaude. 212 Le stress bloque la sécrétion d’ocytocine, dopamine, endorphines, sérotonine. Si les adultes sont dans l’autoritarisme/enfant : à la maison, à l’école, si quotidiennement : reproches, ordres, punitions, cris, humiliations, l’enfant ressent du stress, de la peur, de la colère. 213 L’ocytocine a de grandes implications sociales : • réduit l’anxiété, l’appréhension sociale ; • contribue au lien social, à la cohésion du groupe ; • favorise la coopération, l’ altruisme. 214 La relation enseignant-enfant Créer des relations bienveillantes, chaleureuses avec les enfants • aide l’enfant à évoluer positivement ; • augmente son sentiment de bien-être, de confiance ; • diminue son anxiété ; • diminue son agressivité. (Uvnas-moberg, 1997 ; Cozolino, 2006) 215 La qualité de la relation avec l’enfant a des effets bénéfiques sur les enseignants. Contribue à une atmosphère de confiance, de bien-être, favorable à l’apprentissage. 216 Le système de motivation-récompense génère la « curiosité ». Plus on active ce système, plus on devient créatif, motivé et curieux. Quand ce système est stimulé : • • • plaisir à vivre ; à découvrir ; à innover. 217 Grâce à ce système : allant, idées, projets. Détermination pour nos objectifs, nos rêves. Encourager, soutenir l’enfant quand il se montre plein de vie, d’initiatives, active ce système conforte l’enfant dans élans, projets. 218 Un des neurotransmetteurs principaux : la dopamine • Permet de profiter pleinement de la vie, • D’avoir des projets, • Donne vitalité, dynamisme, courage, constance pour les réaliser. 219 Quand les relations sont agréables, harmonieuses Ocytocine favorise la sécrétion de : . dopamine, endorphines sérotonine. 220 Compétitivité, comparaison, stress : la sécrétion de dopamine est bloquée Collaboration, coopération, plaisir : l’ocytocine, la dopamine sont sécrétées 221 Quand l’adulte ne soutient pas, n’encourage pas l’enfant quand il entreprend, quand le stress règne, la sécrétion de dopamine est bloquée… 222 L’importance du jeu Rire, s’amuser est très bénéfique pour le cerveau Jaak Panksepp, directeur de recherche en neuroscience affective université de l’Ohio, spécialiste des circuits cérébraux du jeu. 223 les circuits cérébraux qui incitent les jeunes à batifoler, se taquiner se bagarrer, ont un rôle vital dans la croissance neuronale. 224 Le jeu et le plaisir qui l’accompagne fertilisent la croissance des circuits de l’amygdale et du cortex préfrontal. Pendant les jeux : le BDNF, « engrais » augmente dans les lobes frontaux 225 Le temps passé à jouer est un immense plaisir pour l’enfant est bénéfique pour : • la croissance neuronale et synaptique • la consolidation de certaines voies neuronales. 226 Jouer tous les jours, suffisamment longtemps, participe : • au développement de l’intelligence sociale, émotionnelle de l’enfant • a l’équilibre psychologique global. 227 En France, 29 décembre 1956, Les devoirs écrits à la maison sont interdits à l’école primaire. interdiction rarement appliquée, très dommageable pour l’enfant, Le met sous pression inutilement le prive d’un temps précieux de jeu. 228 Quand l’enfant chahute avec un copain, se roule par terre, joue à la bagarre, modifie son équilibre émotionnel, en stimulant fortement la sécrétion d’endorphines. 229 A travers les jeux, l’enfant apprend le monde, son environnement. Il se l’approprie et tente de l’intérioriser. 230 l’enfant a besoin d’un environnement, qui éveille sa curiosité lui permette de laisser libre cours à son imagination, sa créativité. 231 Se dépenser physiquement libère ses pulsions motrices sauter à la corde, grimper, courir, danser, jouer à la marelle. S’il ne peut exprimer sa vitalité en jouant, il peut alors devenir agité, anxieux. 232 L’enfant a besoin d’espace À tout âge, il aime jouer dehors. Ce qui lui donne un sentiment de liberté. La nature offre une source inépuisable d’émerveillement : animaux, végétation, ciel, étoiles, campagne, forêt, montagne, mer, saisons, minéraux, etc. 233 Si dès la petite enfance, l’enfant ne rencontre que dureté, rigidité, non respect, le développement de son cerveau peut être altéré. Effets négatifs sur : • capacités cognitives et affectives ; • humeur avec manifestations anxieuses, dépressives, agressives, entravant sa vie personnelle et relationnelle. 234 La dureté physique ou psychologique durant l’enfance : • freine le bon développement des enfants ; • à des répercussions sur sa vie d’adulte, santé physique et psychologique ; • peut laisser une empreinte sur la génération suivante. 235 C’est un coût très important pour la personne elle-même. Elle souffre, ne s’épanouit pas. C’est un coût pour toute la société qui la prend en charge. • Difficultés physiques et psychologiques parfois très importantes ; • difficultés d’apprentissage ; • troubles du comportement : conduites d’agression, de délinquance. 236 • • • • • Être chaleureux avec l’enfant ; lui donner confiance ; l’encourager ; le soutenir ; avoir du respect et de la considération pour lui n’est pas une utopie. C’est tout à fait réalisable, si la motivation est là pour créer une atmosphère accueillante, chaleureuse, sans stress, favorable à l’épanouissement de l’enfant donc à l’apprentissage. 237 Ces découvertes scientifiques vont toutes dans le même sens, et modifient notre compréhension de l’enfant, nos idées préconçues sur une « bonne éducation » 238 Ces connaissances scientifiques ne simplifient pas le rôle des adultes mais les rend plus conscients, plus responsables dans leur attitude vis-à-vis des enfants. 239 Plus l’enfant aura reçu de l’empathie, plus il aura été soutenu, encouragé dans sa curiosité, son désir d’apprendre, de coopérer, moins il aura eu de stress, plus il saura être empathique avec les autres, coopérant, et il deviendra entreprenant et créatif… 240 CNV La communication non violente ou CNV (ou communication bientraitante) permet de parler de façon bienveillante. La CNV a pour but de créer une qualité de relation à soi-même et aux autres. C’est un travail d’auto-empathie et d’empathie. 241 La CNV permet • de se connecter à ses ressentis, ses émotions et ses sentiments ; • et de les relier à ses besoins profonds satisfaits ou insatisfaits. L’adulte met alors les mots adéquats sur ce qu’il ressent, sur ce qu’il aurait voulu vivre ou voudrait vivre actuellement. 242 Cela l’amène petit à petit à s’apaiser et lui donne ainsi, la force d’améliorer ses relations. Quand l’adulte fait ce travail d’auto-empathie, il peut alors être empathique avec l’ enfant, il accueille ses émotions et son attitude devient bienveillante. 243 Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : introduction à la communication non violente Marshall B. ROSENBERG Éditions La Découverte, 1999, 259 pages. 244