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autrement. Ainsi, les développements institutionnels comme la décentralisation ou la création 
d’institutions internationales répondent aux besoins organisationnels d’un l’État devenu 
managérial. De ce fait, l’État abandonne volontairement  les techniques contraignantes de 
direction de la société au profit d’approches plus souples.  
 
Cette perspective de la gouvernance a donné lieu à des discussions notamment en ce qui a trait à 
la définition des caractéristiques constituant la force d’un État. Ce débat était porté notamment 
par les exemples fournis par les auteurs qui définissaient, la Grande Bretagne comme un État fort 
s’étant affaibli et les États-Unis comme un État faible s’étant renforcé. Pour la majorité des 
participants, les critères de l’affaiblissement ou du renforcement des États ne sont pas très clairs. 
Selon la perspective des auteurs, il faudrait considérer comme forts les États qui font l’objet d’un 
éclatement du fait de la décentralisation. A titre d’exemple, des pays comme la Belgique en train 
de devenir un État fédéral courre le risque de disparaître en tant qu’État nation. Par ailleurs, il ne 
semble pas non plus que le renforcement d’un État comme les États-Unis soit à mettre en rapport 
avec une baisse de la méthode coercitive. Ainsi, selon les participants, la classification par les 
auteurs des États selon leurs critères de force ou de faiblesse conduit à des généralisations 
abusives tout en manquant de clarté sur les critères réels de la force d’un État, soit de sa capacité 
d’adaptation dans le cadre de la nouvelle gouvernance. 
 
L’État nation dans la gouvernance globale 
 
Un autre point qui a soulevé les discussions a trait à la perception des relations internationales 
comme étant le fruit d’une coopération entre État dans le cadre de la poursuite des intérêts de ces 
États. Selon cette perspective, l’intérêt de ces États en question n’est pas interrogé, les auteurs ne 
tiennent donc pas compte de la possibilité de rivalités entre États pouvant même mener à des 
conflits. D’autre part, même en considérant une certaine harmonie interétatique, assimiler 
l’ensemble des intérêts généraux des États au bien commun global serait également abusif. 
L’adoption par les auteurs d’une perspective néo-réaliste en économie politique internationale est 
à la base de ce type d’analyse où les État coopèrent selon leur intérêt propre. Une telle vision a 
cependant comme limite d’ignorer les rapports de force entre États et par la même occasion 
l’existence et l’influence d’une puissance hégémonique. Finalement, il a également été souligné 
que cette perspective ignore des acteurs importants dont l’existence et les activités influent 
fortement sur les capacités d’un État, il s’agit des mafias et du crime organisé. Selon un 
intervenant, dès lors que les activités illicites menées par ce genre d’organisations dans un pays 
représentent plus que les activités officielles, l’État concerné risque la disparition.  
 
La nouvelle gouvernance et les préceptes néolibéraux 
 
Du point de vue des auteurs, les capacités nouvelles des États dans le cadre de la gouvernance 
correspondent à la possibilité de mieux coordonner les compétences et les ressources dont il 
dispose. Cette coordination a tendance à renforcer les préceptes néolibéraux qui encouragent un 
retrait de l’État de la sphère économique. Cette similitude a amené les participants à s’intéresser 
aux nouveaux rôles de l’État dans le cadre de la nouvelle gouvernance telle que décrite par Pierre 
et Peter. Dans le cadre néolibéral, l’État est encouragé à se concentrer sur ses fonctions 
régaliennes telles que la sécurité, la justice etc. Chez Pierre et Peters, il doit intervenir 
uniquement pour résoudre les problèmes d’action collective générés par l’économie capitaliste et 
qui limitent l’expansion économique : il s’agit de fournir de l’éducation, des infrastructures etc.