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Alfrédette à Avignon, jour 2 – l’Etranger de Camus et les aléas de la
technique
Pondu par Alfredette le 11 juillet 2013
À Avignon, Alfrédette a assisté à une formidable adaptation de
l’Étranger de Camus, perturbée par des soucis techniques.
L’occasion de demander aux professionnels du théâtre s’ils ont
connu ce genre d’aléas drôles et originaux !
Il est des spectacles que l’on oublie, et d’autres dont on se souvient à peine. Avignon est
ainsi fait : souvent, les détenteurs d’une accréditation passent plus d’heures à s’abreuver de
spectacles qu’à dormir, et le souvenir de certaines représentations ne dure que ce que
durent les roses (surtout quand on oublie de les mettre dans de l’eau). Mais certaines
représentations demeureront gravées en nos tripes. En sortant hier de celle
de l’Étranger de Camus*, j’ai senti que je venais de vivre une heure mémorable de
théâtre– voici donc le récit d’un après-midi singulier.
La représentation a commencé comme commencent toutes les représentations. Le public
est entré, le noir s’est fait dans la salle. Côté jardin, Pierre-Jean Peters, comédien, incarnait
tout à la fois un procureur sadique, un Raymond Sintès drolatique, un confesseur apeuré, un
Meursault d’une humanité remarquable.
Côté cour, trois musiciens, guitaristes, percussionnistes et contrebassistes faisaient de la
pièce de théâtre une oeuvre cinématographique. L’adaptation d’Olivier Malrieu, auteur de
théâtre, était d’une extrême fidélité au texte de Camus, et je me délectais de voir s’incarner
l’Etranger avec justesse et passion.